BELLUM PATRONUM
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Version 34
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Groupes fermés
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équilibre des groupes
Nous manquons d'étudiants, de membres des partis politiques Phénix et Gardiens. Nous manquons également de Mangemorts.
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| hurt me with a lie.par Guest, Sam 28 Mai - 20:53 ( #) | isabel « izzy » harper ft. lili simmons sang-mêlée vingt-deux ans célibataire hétérosexuelle onzième année Hérisson oreillard neutre citizens | |
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] À propos Nom: harper, hérité de sa génitrice. Prénom: isabel, bien qu'il ne s'échappe que peu des lèvres, éclipsé par son diminutif. Âge et Date de Naissance: vingt-deux ans avant ce jour, le treize février, l'enfant voyait le jour en terres anglaises. Nature du sang: mêlé. Situation familiale: enfant de l'amour, l'unique, et pourtant pas la seule à partager l'adn du géniteur. la poupée choyée baigne dans un océan de secrets bien gardés. Patronus: hérisson oreillard. Miroir du Rised: elle tourne les pages de l'album de famille, ses parents à ses côtés. les seules photographies d'enfants sur lesquelles ses pupilles peuvent se poser sont les siennes. Epouvantard: ces murs l'entourent, la porte reste clause face aux efforts. elle sent des liens lui obstruer la gorge, tente de respirer, s'échapper, en vain, alors que la pierre se rapproche, l'emprisonne. Composition de la baguette magique: vingt-quatre centimètres de bois de cerisier sculpté, renfermant un crin de sombral. Etudes Suivies: à ce jour en quatrième année d'enseignement, sous cursus éducation, option histoire de la magie. Animal de compagnie: une chouette lapone qui se contente de la servir, puis fuit hâtivement, s'évapore jusqu'à la prochaine lettre. | Caractère Such an obsessive control freak. capable de se jeter à l'étourdie dans les manœuvres les plus folles, si tant est qu'elles satisfassent son égoïsme. Disciple du népotisme, sa personne pour seule favorite, elle croit en l'avantage de l'instinct pour maître unique. Et son existence n'est que succession de batailles indolentes qui ont pour unique but de toucher l'épanouissement du bout des doigts. Crier avant d'avoir mal, devancer l'insuccès, parer la déception, elle résonne par l'absurde, et gamberge toujours, ne sait simplement se laisser vivre, apprécier les plaisirs sans penser aux malheurs qui suivront. Et si partout elle voit le mal, c'est parce que bien souvent le discernement est faussé par cette acuité poussée à l'excès, mêlée au fatalisme, surtout ce dernier, omniprésent. Il est seul responsable des fautes accumulées, ou probablement demi coupable aux côtés de la crainte, celle des déboires, du rejet, des revers de la vie. Pourtant assujetti par l'empathie, elle ne supporte la détresse dans les regards, moins encore celle qu'elle cause. On penserait lâcheté, peut-être est-ce, mais sous ce trait seulement l'envie de goûter à ce bonheur qu'on lui tends, mais qu'elle ne sait saisir. Toujours éprise de cette culpabilité qui la ronge, de ces regrets qui se montrent, toujours, jamais ne la laisse en paix. Ils blessent la colombe, tâchent l'immaculée. Mais le cœur reste bon, l'âme attentive. Elle apprécie les sourires, bien que l'innocente charité soit rongée par l'égocentrisme, et cette partialité dont elle fait souvent preuve, celle qui agace, mais qui la rend si loyale. Pourvue d'une conscience en demi teinte, l'immaturité est encore trop présente. Loin d'être prête à accepter le sacrifice, toujours trop éprise de ce pêché qu'est l'envie, l'abnégation et l'indulgence demeurent encore l'ennemi du bonheur aux yeux de la femme enfant. | Patronus Bertram. En lui il y a le bon, et la brute presque truand. Pourtant un seul être, une seule forme. Rares sont les capricieux qui ne désirent changer, mais lui l'est, cet hérisson oreillard qui peut se révéler aussi tranchant que le sont ses piques. Blessant dans ses mauvais jours, docile, bien pensant le reste du temps. Il est le charmant, le conciliant, celui qui partage les traits de celle dont il découle. Finesse, rigueur, contrôle. Mots d'ordre commun qui les aide à s'apprivoiser, se tolérer, s'aimer même, peut-être. Mais parfois seulement. Tout ne tient qu'à elle, qu'à ses ressentiments, son humeur, ses tourments. Il est son reflet, indéniablement. Effet miroir déroutant. Lorsqu'elle s'anime, lorsque l'angoisse, la peur ou la colère s'éprend d'elle, lui daigne devenir de chair, devient l'affreux, l'acerbe, le déchirant. Et elle aimerait s'en défaire, supplie parfois, mais bien vite arrête, car il ne sert à rien de lui tenir tête. Constamment dans son esprit, il est cette tare, pesante, agaçante, pourtant si tendre lorsqu'elle le veut bien. Parait-il qu'il ferait cela pour son bien, serait cette ancre qui la rattache à la terre. C'est d'ailleurs sûrement ce dont elle a besoin, quelqu'un qui la confronte, tente de lui faire entendre raison par la force, parce qu'avec elle la douceur ne mène à rien. Mais elle ne supporte ces affronts, moins encore de cet être qu'elle n'a peut-être finalement pas encore accepté pour ombre. Celui qu'on lui a imposé, brutalement. Celui qui la dérange, qui l'a arrachée à cette solitude que de temps à autre elle appréciait tant. Elle exècre cette proximité constante, mais autant qu'elle apprécie le soutien, les silences indulgents et la chaleur d'une compagnie fidèle. |
Pseudo et âge: citizens, vingt-deux ans pour le moment. Où as-tu trouvé le forum ? dans ma mémoire, mes archives, mes pages régulièrement fréquentées. je le connais depuis longtemps, mais je ne saurais pas me souvenir du comment. Personnage: scénario de bonnie and clyde quinn. As-tu un autre compte sur BP ? non. Présence: régulière. Une remarque ? ce design est sublime, original dirais-je même - dans le bon sens du terme. |
Dernière édition par Izzy Harper le Lun 30 Mai - 15:16, édité 5 fois |
| | Re: hurt me with a lie.par Guest, Sam 28 Mai - 20:53 ( #) | Histoire Happiness can be found even in the darkest of times 1965 - Sweetwater, Texas. Elle souriait, ne cessait de faire virevolter le bas de sa robe au vent, en sautillant, tournant sur elle-même. Les bras levés, regard vers le ciel, elle riait même, puis accourait lorsqu'elle se rendait compte que son père immortalisait l'instant. Et voir cette photographie s'animer sous ses prunelles lui remplissait l'esprit de joie, le corps de vigueur. « On pourra y retourner ? » L'herbe fraîche, la chaleur du soleil caressant sa peau délicate. Et ces fleurs, toute cette verdure, ces couleurs, plus qu'elle n'avait jamais pu en voir, ou même imaginer. Elle s'émerveillait de retrouver ce moment, se souvenir le temps d'un instant, autant que faire se pouvait par procuration, en regardant l'illustration. « Bien-sûr, chérie. » C'était la première fois qu'elle partait en vacances avec ses parents, réunis. Les deux, ensemble, rien que pour elle, durant si longtemps. Quelques jours qui avaient semblé semaines, des instants volages, éphémères, qui pourtant à jamais resteraient gravé dans sa mémoire. « Quand ? » Elle relevait le nez de sa propre silhouette, celle qui dansait toujours au beau milieu de ce somptueux paysage, n'arrêtait jamais, recommençait tout le temps. Elle ne lâchait pas l'image, mais ses prunelles n'avaient à présent d'yeux que pour son père, cet homme qu'elle admirait tant. « Au plus vite, je te le promets. » Il déposait un baiser sur le front de sa maîtresse, puis se levait, tendait les bras vers l'enfant. « Allez, viens. » Son sourire, celui vers lequel elle accourait. Et ces bras, forts, rassurants, par lesquels elle se laissait porter, qui la faisaient tournoyer, encore et encore, déclenchaient ses rires, figeaient son faciès dans une expression d'euphorie que lui seul savait faire apparaître. Et lorsqu'il la lâchait finalement, elle s'accrochait, suppliait. Encore, encore. Elle répétait ces mots de sa petite voix aussi frêle qu'attendrissante. Elle suppliait presque, insistait pour que ces moments ne s'arrêtent, et il cédait, tout le temps. Petite poupée, merveille du monde. Bien trop gâtée, reine de ce royaume qu'était leur demeure. « Mets-là quelque part, choisis un endroit. » Elle daignait lâcher le veston de son père, courait vers l'objet que lui tendait sa maman, celle qui avait profité de l'instant pour mettre sous cadre ce souvenir précieux. Il semblait encore plus beau dans l'encadrement immaculé, d'un blanc pur, aussi céleste que l'enfant qui le tenait fermement. Et son regard filait au travers de la pièce, en sondait chaque recoin pour trouver le meilleur, alors que l'excellence déjà lui faisait face. C'est donc sur la pointe des pieds, dans un dernier effort, qu'elle plaçait agilement le cadre sur le dessus d'un buffet déjà jonché d'autres. Et malgré les places libres qu'il restait, c'est devant l'un d'eux qu'elle s'imposait. Un brin poussiéreux, voisin d'un troisième dénué de tout faciès. Ce dernier n'était que simple papier blanc encadré, symbolisant le souvenir, matérialisant l'abandon. Mais au centre de celui qu'elle cachait, des yeux d'un bleu si clair l'observait. « Tu es sûre, Izzy ? » La voix de sa mère que l'on pouvait deviner éprise d'un sourire résonnait, puis venait les rires, alors que la petite remplaçait le feu par les blés. Et pour unique réponse, un hochement de tête des plus certains de l'enfant qui s'en allait à nouveau chercher les bras de son père.
1969 - Leaky Cauldron, london. Auberge navrante, bien loin de la demeure qu'elle ne verrait plus jamais. Même les paysages semblaient sinistres, n'inspirant rien d'autre que l'amertume de tout ce qu'elle avait perdu. Atmosphère étrange, un océan la séparait de la terre sur laquelle elle avait grandi et même les pires de ses songes ne reflétait pas ce que par cette fenêtre elle voyait. Difficile de croire qu'elle était née ici, en Grande-Bretagne, dans cette même ville qu'elle venait de traverser. Parfois elle se plaisait à imaginer ce qu'aurait été sa vie si ses parents n'avaient pas à l'époque été que de passage ici. S'ils étaient restés après sa naissance, n'avaient pas regagné l'Amérique. Lever les yeux au ciel, soupirer, c'est la seule chose que lui inspirait ses pensées d'enfants. « C'est piteux. » Ses parents remplissaient déjà les armoires, passaient en revue cette chambre qui dès lors devenait sa demeure. « Ce n'est que pour quelques jours, chérie. » « C'est ça. » Assise sur le rebord de la fenêtre, elle regardait passer les gens en bas. Même leur démarche paraissait étrange, sans parler des costumes et robes dans lesquelles ils se pavanaient. « Tu vas te plaire ici, tu verras. » « Ça m'étonnerait. » « De toute façon c'est comme ça Isabel. » Le père enlaçait tendrement la mère, soufflait à l'oreille de cette dernière qu'il allait se charger de tout. Puis elle quittait la pièce, silencieuse, pourtant aussi peinée qu'ils l'étaient tous. « Tu restes avec nous ? » Aplomb déconcertant pour une enfant de huit ans, si tendre, mais pouvant se montrer tellement violente par ses mots. « Nous en avons déjà parlé Iz, je dois repartir. » « Je pensais que tu allais changer d'avis. » « Je ne peux pas, tu le sais. » Nouveau soupir, elle lui tournait le dos, contemplait à nouveau le dehors, retenait des larmes qui menaçaient de couler à tout moment. « Si c'est si formidable ici, pourquoi tu ne restes pas ? » « Izzie. » Il posait une main réconfortante sur l'épaule de l'enfant, elle ne s'en défaisait pas, en avait besoin autant qu'elle l'exécrait. « J'ai rien demandé moi. » « Je sais. » Elle le sentait se mouver derrière, la lâcher, puis se rapprocher à nouveau. Dans sa main, une peluche qu'il lui tendait. « T'aurais du lui offrir à elle. » « Arrête. » Et elle éclatait en sanglot, se laissait aller dans les bras de son père, telle l'enfant qu'elle était encore. « Je reviendrais vite, je te le promets. » « Dans combien de temps ? » « Une semaine, deux tout au plus. » « Pourquoi tu ne restes pas avec nous, c'est maman que tu aimes, alors reste avec elle. » « Ce n'est pas aussi simple. » « Si c'est simple, tu n'as pas besoin de les voir, on est là nous. » « J'aimerais rester, tu sais à quel point j'aimerais rester. » « Alors reste. » Elle plongeait son regard baigné de larmes dans le sien, alors qu'au même moment sa maman revenait dans la pièce. Et sans un mot de plus, elle courait vers elle pour laisser aller son chagrin dans ses bras. « Ça va aller, ma puce, tu verras. » Mais elle ne répondait pas, ne répondrait plus durant des jours, l'innocente immature qui ne comprenait pas.
1973 - Upper Flagley, Yorkshire. Elle portait la fourchette à ses lèvres, mais ne savourait. Appétit en dent-de-scie depuis des semaines, son esprit semblait bien trop troublé pour apprécier les plaisirs simples de la vie. « Dis, vous vous êtes rencontrés comment toi et papa ? » Elle reposait ses couverts, buvait une gorgée de ce jus de citrouille fait maison par sa grand-mère. Mais même ce dernier semblait amer, saveur mélancolique au bord des lèvres. « Nous te l'avons déjà raconté, non ? » « Peut-être, oui. » « J'en suis sûre, chérie. » Elles reprenaient leur repas, en tête-à-tête, comme bien souvent. Et elle laissait aller son imagination, repensait à toutes ces histoires qu'elle avait déjà entendues maintes fois. Une rencontre des plus banales, sûrement pas de coup de foudre, et pourtant cette alchimie qu'ils ont conservée, ensemble comme séparés. Histoire compliquée, mais bonheur certain. Sûrement était-ce cela l'amour, des épreuves, tant d'épreuves pour toucher du doigt ce bonheur instable. « Et ça ne t'as pas fait peur, tous ces secrets ? » Eux si courageux, elle, velléitaire, qui n'aurait jamais la moitié de cette bravoure. « Je m'y suis peut-être habituée avant même de me rendre compte de leurs poids. » Elle haussait les épaules, sa mère. Peut-être ne se souvenait-elle simplement pas des difficultés, ces dernières effacées par la quiétude venue. « Pourquoi toutes ces questions ? » « Pour rien, histoire de parler. » Pour Batholomew. Récit contrasté, pourtant même finalité. Mutismes et mensonges entremêlés, elle s'enlisait chaque fois plus sous les prunelles emplies d'incompréhension de l'aimé. Et toujours cette barrière dressée par sa conscience qu'elle renforçait au fil des années, elle implosait de ne pouvoir s'approcher. La fuite était torture, lacerait son cœur chaque fois un peu plus. Mais comment songer l'instant d'un souffle lui révéler l'existence de son être. Sentence assurée, alors silence égoïste. Elle taisait la vérité pour le garder, encore un peu, juste un peu plus.
1975 - Paris, France. Les chants résonnaient dans l'enceinte du stade, et les tifosi se déployaient peu à peu sous le regard captivé de l'adolescente. Un speaker invisible citait le prénom de chaque joueur à leur entrée sur le terrain et la foule toute entière s'unissait en une même voix pour scander, après chaque prénom, le nom qui lui était associé. Ferveur transcendante, saisissante. Et alors que le silence revenait, contraste déroutant, les hymnes des deux pays se jouaient tour à tour. Alors elle sondait la foule, voyait tous ces gens chanter à l'unisson, main sur le cœur. Leurs visages colorés, leurs pupilles brillant d'émotion. Et ils se taisaient, des applaudissements, puis finalement ce coup de sifflet qui lançait la compétition. « C'est dingue, hein ? » « Ouais. » Elle répondait sans le regarder, le regard toujours envoûté par toutes ces choses qui l'entouraient. Un sourire sur ses lèvres, pourtant le corps raide, peu à l'aise, elle ne savait véritablement quoi faire. Pourtant pas si différent de ce qu'elle connaissait. Si semblable au quidditch, ce qu'ils appelaient football. S'ils volaient, on pourrait presque les comparer. « Tient. » Bartholomew lui tendait une fiole, elle la portait à ses lèvres, copiait ses comparses anglais déjà désinhibés. Le goût de cet alcool moldu lui brûlait la gorge, si bien qu'elle redonnait rapidement l'objet à son propriétaire. Mais paraît-il qu'il était de mise de s'enivrer, ce dont elle doutait, alertée par le fait qu'il l'avait cachée pour entrer. « C'est la finale, c'est ça ? » « Ouais, j'y crois pas qu'on soit là, c'est fou. » Léger sourire pour seule réponse de la part de celle qui effectivement se demandait ce qu'elle faisait là, parmi cette foule de moldus. Réponse simple, elle le suivait. Elle le suivrait jusqu'au bout du monde. « Tu ne te rends pas compte Iz, on a battu le Barça ! J'étais comme un fou devant ma télé. » « Ils sont bons ? » « Qui, le Barça ? Un peu qu'ils sont bons. Surtout Cruyff. » Face au regard toujours plus interloqué de la blonde, il riait. « Me dit pas que t'as jamais entendu parler de Cruyff, j'te croirais pas. » Mais elle s'en sortait indemne, sauvée par le gong, car au même moment un mouvement de foule s'indignait, sifflait, vociférait à l'encontre de ce qu'elle comprenait être l'arbitre. Il levait un carton, et l'ensemble des joueurs se regroupaient autour de lui. « C'EST RIEN CA, RELEVES TOI CHOCHOTTE. » Un homme à sa droite hurlait, et les insultes fusaient alors que plus haut dans la tribune une sorte de pétard éclatait. « C'est violent quand même. » L'un des joueurs du bayern münich était à terre, et l'on pouvait aisément deviner le sang qui coulait le long de son faciès. « Il n'a rien, il fait semblait pour gagner du temps. » Mais il ne se relevait, sortait même sur civière alors que la tribune se mettait à trembler sous la fougue des supporters contrariés. Elle ne s'attendait pas à cela, lorsqu'il lui avait proposé de l'accompagner pour cette finale de la league des champions. A vrai dire, elle n'avait pas même pris la peine de se renseigner sur ce sport avant de venir, avait pour seul point de repère les rapides coups d'œils portés aux téléviseurs dans les pubs moldus qu'elle ne fréquentait que trop peu souvent, seulement avec Bart en fait. « Tu ne vas jamais au stade, en Écosse ? » « Si, souvent en fait. » Étourderie récurrente, malgré les années, elle peinait toujours autant à se faire à l'idée qu'ils étaient si différents, ne venaient pas du même monde. Tout serait plus simple s'il savait. Après tout, c'était cette fantaisie maladroite chez elle qui lui plaisait. « Enfin c'est du football universitaire tu sais, c'est pas la même chose. » « Faudrait que je vienne te voir un jour, on pourrait se faire un match du Celtic. Je rêverais de rencontrer Kenny Dalglish. » Elle ne savait bien-sûr pas qui était cet homme, mais qu'il veuille passer du temps avec elle la rendait joie. N'importe où, n'importe quoi, comme aujourd'hui, dans ce stade, ce pays qu'elle ne connaissait pas. Elle arborait ce maillot blanc des Leeds, soutenait l'équipe de ses terres et finissait pas se mêler à l'ambiance, profiter de l'instant, de lui, pour lui.
1980 - Upper Flagley, Yorkshire. Déjà l'été touchait à sa fin, et ces rayons de soleil seraient les derniers. Dans quelques jours, elle retrouverait les murs froids de Poudlard, l'atmosphère hivernale de l'écosse. Alors elle profitait des siens, de sa demeure, de ces moments de solitude comme en l'instant, ceux qu'elle ne pourrait plus savourer durant des mois. Ne rien faire, plutôt n'avoir rien à faire, elle regretterait cela aussi. Mais elle tentait de s'ôter toutes ces suppositions dérangeantes de l'esprit, se contentait de descendre l'escalier qui la menait au hall d'entrée, ensuite au dehors. « Aïe. » Distraite, le roman qu'elle avait prévu de terminer en ce jour lui glissait des doigts, venait s'écraser sur son pied. Mais il en fallait plus pour lui enlever ce sourire qui incessamment éclairait son être, celui qu'elle gardait alors qu'elle ouvrait la porte, ayant aperçue une silhouette au travers des carreaux qui l'ornaient. « Bonjour. » « Monsieur Warren ? » L'impolitesse maladroite de celui qu'elle voyait souvent aller tel un coup de vent lui arrachait un léger rire. Malgré l'antipathie dont il faisait preuve, il dégageait quelque chose d'appréciable, et sa beauté ne gâchait rien. « Il est en rendez-vous dans son bureau, je peux transmettre ? » Regard hésitant, il semblait peser le pour, le contre, choisissait finalement la facilité, pressé par le temps. « Dites à votre père de m'appeler. » Sa voix se perdait, alors qu'il sortait de son attaché-case une large enveloppe qu'il lui tendait. « Bien-sûr. » Et sans un au-revoir, il transplanait sur le perron, à l'abri des possibles regards. Elle refermait alors la porte, prenait le couloir qui menait vers le bureau de son père et constatait ce dernier ouvert. Quelques coups sur la porte, mais aucune réponse, alors elle entrait, mais ne pouvait se résoudre à rompre le contact entre sa main et le papier renfermant les documents. Curieuse, elle tendait l'oreille comme pour sonder le moindre pas avoisinant, et ouvrait la tentation délicatement. Trois pochettes, sur la première une date écrite, la seconde semblait vierge, et sur la troisième des initiales qui attiraient son attention. Replaçant les deux premières à l'intérieur de l'enveloppe à la manière initiale, elle ouvrait cependant la dernière, feuilletait les quelques pages, détaillait les quelques photographies. Des silhouettes se mouvaient, toujours cette chevelure de feu, cette allure nonchalante, ces courbes à faire pâlir les plus belles des femmes. Elle lisait alors en diagonale, mais finalement l'image attirait à nouveau son œil. Elle connaissait cet endroit, assurément. Et certaine que ce n'était un souvenir refoulé de son enfance outre-mer, elle s'attardait davantage, finissait par reconnaître cette allée, ces boutiques, les mêmes qu'elle avait visités la semaine passée. « Impossible. » Elle se laissait tomber sur le fauteuil de son père, reprenait les pages d'écrits, allait jusqu'à la dernière. Mais trop décontenancée pour se concentrer, elle se contentait de rassembler les papiers en un même tas, les remettre dans ce dossier, à la hâte, pressée par les voix qui au loin résonnaient. Et elle laissait l'ensemble sur le bureau, nonchalamment disposé au beau milieu, puis quittait la pièce d'un pas vif pour n'avoir à se confronter.
1982 - Central London. Elle sortait hagarde de l'hôpital, et portait à ses lèvres l'une de ces cigarettes moldus qu'elle avait achetés quelques heures plus tôt au coin de cette même rue. Elle se laissait parfois aller à ce vice, sans en être dépendante. Pause relaxante, elle comprenait maintenant tous ces gens qui se baladaient la mort en main, support d'une existence angoissante. « Izzy? » Les pupilles toujours brouillées par des larmes qui ne voulaient couler, elle peinait à reconnaître ce faciès. Pourtant des traits connus, si connus. « Je rêve, c'est bien toi ! Qu'est-ce que tu fais là ? » Et cette voix à la saveur mélancolique, autant que cette chaleur entre leurs corps, l'impression de réconfort. « Bart ? » Elle le détaillait, percevait sous sa veste cette même blouse qui envahissait l'endroit dont elle sortait. S'étouffant légèrement à cause d'une fumée mal avalée, résultat du choc d'un instant chimérique, elle fixait les prunelles de celui qu'elle n'avait vu durant tant d'année, comme s'il allait s'effacer, s'évaporer sous son regard distrait. « Tu.. tu travails ici ? » Elle n'avait fermé l'œil depuis la veille, restée au chevet de sa grand-mère maternelle, la seule qu'il lui restait. Victime d'un arrêt cardiaque, elle avait été transportée ici, à sainte mangouste, et personne ne semblait enclin à laisser échapper de bonnes nouvelles. « Ici ? » Il riait, ce même rire qui toujours la faisait frissonner, palpiter son cœur. « Ce n'est qu'une vieille boutique toujours fermée, ça fait des mois qu'ils sont en rénovation. » « Oui, excuse-moi. » Elle se passait une main dans les cheveux, jetait son mégot, se retournait pour se rendre compte qu'en effet, seul un vieux bâtiment de briques rouges s'offrait à la vue des passants. « J'ai vu que tu portais une blouse, je me suis dit que.. bref. » Mal à l'aise, elle n'appréciait le moment, se détestait pour cela. « Toujours aussi attentive, hein. T'as pas changé. » Il n'avait pas changé non plus. Plus grand peut-être, ses cheveux coupés plus courts, mais toujours de jais. Rasé à blanc, comme avant, et toujours cette allure nonchalante, ce faciès avenant, attirant. Elle ne l'avait pas vu depuis des années, mais c'était bien lui, son ami, amour d'enfance, celui dans les bras duquel elle avait fini par se laisser aller, avait cédé à l'envie, la tentation. Et repenser à cela ravivait les peines, la culpabilité. Cassure brutale, elle avait finit par couper les ponts, ne répondait plus à ses lettres, fuyait au possible durant les rares semaines de vacances qu'elle passait chez ses parents. Et il avait fini par partir lui aussi, pour ses études sûrement. Elle n'avait jamais su, ne voulait savoir, lui non plus sûrement puisqu'il avait fini par arrêter d'essayer d'attraper ce nuage de fumée qu'elle était devenu. C'était la meilleure solution, il ne pouvait en être autrement. Et durant toutes ces années, elle n'avait fait que se mentir à elle-même en songeant que c'était possible. Trop différents. Elle le réalisait à nouveau aujourd'hui, se prenait de plein fouet ce fossé qui les séparaient. Si épuisant, ces secrets. Serait venu le jour où elle aurait craqué sous le poids de ces derniers. L'absence valait mieux que le dégoût, le rejet. « Mais je travail dans le coin oui, quelques rues plus au nord, sur Camden. » « Médecin ? » « J'espère un jour, oui. Pour l'instant je suis interne au centre hospitalier universitaire. » « T'es allé au bout de ton rêve, c'est bien. » Sourire timide. « Je suis sur la bonne voie en tout cas. » Même gêne dans sa voix, sûrement sentait-il l'inconfort de l'instant. « Et toi ? » « Moi ? » « Oui, tu fais quoi, tu vie où ? » « Je.. » Incapable de mentir, ni même réfléchir, elle se contentait de regarder sa montre. « Je dois y aller, mais on en reparle une prochaine fois. » « Comment ? » « Quoi, comment ? » « J'ai pas ton numéro Izzy, ni même ton adresse. » « Je demanderais la tienne à ta mère, je retourne à Upper Flagley dans quelques jours. » Elle reculait d'un pas. « Attends ! » « Désolé. » Et elle s'en allait, à l'aveugle, laissant ses pas la guider. Marcher pour oublier la douleur que provoquait le fait de savoir qu'elle ne le rappellerait jamais.
Dernière édition par Izzy Harper le Mar 31 Mai - 20:14, édité 5 fois |
| | Re: hurt me with a lie.par Invité, Sam 28 Mai - 21:03 ( #) | Bienvenuuue Très bon choix de scenario, il aura pas eu le temps de prendre la poussière Bon courage pour ta fiche, si tu as des questions n'hésite pas. |
| | Re: hurt me with a lie.par Guest, Sam 28 Mai - 21:04 ( #) | Oh Lili Bienvenue ici, bonne rédaction |
| | Re: hurt me with a lie.par Invité, Sam 28 Mai - 21:05 ( #) | Bienvenue Je connaissais pas cette actrice, mais elle est très jolie Bon courage pour ta fiche |
| | Re: hurt me with a lie.par Invité, Sam 28 Mai - 21:27 ( #) | Bienvenue parmi nous |
| | Re: hurt me with a lie.par Invité, Sam 28 Mai - 21:56 ( #) | Bienvenue sur BP |
| | Re: hurt me with a lie.par Invité, Sam 28 Mai - 22:14 ( #) | Bienvenuuuuuuuuuue |
| | Re: hurt me with a lie.par Invité, Sam 28 Mai - 23:52 ( #) | bienvenue ! |
| | Re: hurt me with a lie.par Guest, Sam 28 Mai - 23:56 ( #) | |
| | Re: hurt me with a lie.par Invité, Sam 28 Mai - 23:58 ( #) | Bienvenuuue |
| | Re: hurt me with a lie.par Invité, Dim 29 Mai - 1:10 ( #) | Bienvenue |
| | Re: hurt me with a lie.par Invité, Dim 29 Mai - 1:15 ( #) | Bienvenue |
| | Re: hurt me with a lie.par Invité, Dim 29 Mai - 2:06 ( #) | Bienvenue à toi |
| | Re: hurt me with a lie.par Invité, Dim 29 Mai - 9:02 ( #) | bienvenue et bon courage pour ta fiche |
| | Re: hurt me with a lie.par Contenu sponsorisé, ( #) | |
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