14 février 1963. Ce n’est pas toujours facile d’être la seule fille parmi trois garçons. Mais Adélaïde a réussit tout de même à s’imposer face à ses deux autres grands frères grâce à l’aide de son frère jumeau. Elle était la toute dernière. Celle qu’on aimait toujours taquiner, en particulier son jumeau. Mais jamais elle ne s’est laissé faire. Que ce soit par des paroles ou de la vengeance. Lorsqu’on lui jouait un mauvais tour, elle se vengeait toujours. Spécialement lorsqu’on ne s’y attendait le moins car elle a très vite compris que la vengeance est un plat qui se mange froid. 1969. Comme par exemple cette fois-ci où Franz a voulu lui faire peur avec une araignée, alors qu’il sait très bien qu’elle a en horreur ces bestioles. Même si en fin de compte il n’en a rien fait, quelques jours plus tard, elle a étalé pleins de mousse à raser sous la couette de son frère. Il ne s’en ait rendu compte qu’une fois dans son lit. Évidemment, elle ne l’a pas aidé à refaire son lit. Elle lui a simplement dit qu’elle aurait pu faire pire et qu’il avait intérêt à ne plus jouer avec des araignées. Ils n’avaient que six ans et les taquineries fusaient à pleines coutures. Jamais ils ne s’arrêtaient, mais c’était surement leur façon de se montrer leur affection. Il n’y avait qu’entre eux deux qu’ils étaient comme ça. Avec le reste de la famille, ils se tenaient plus calmement et ne faisaient pas de telles blagues à leurs cousins. C’était leur petit truc à eux seuls. 1971. Adélaïde a toujours été très proche de sa mère. Elle a toujours été celle à qui elle se confiait. Il le faut bien lorsqu’on est les seules femmes de la maison, ou plutôt du manoir. Cressida aimait tous ces enfants de la même façon, mais ça serait mentir de ne pas avouer qu’elle avait une préférence pour sa fille. Sa seule progéniture fille. Évidemment qu’il y avait un truc en plus entre elles deux. Alors lorsque la jolie blonde apprit l’accident de sa mère, elle eut énormément de mal à s’en remettre. Elle savait qu’elle pouvait trouver du réconfort auprès de tous ses frères, mais en la voyant dans ce lit d’hôpital, dans cet état-là, elle eut peur de la perdre et de ne plus avoir de modèle féminin dans sa vie. Bien sûr, il y a toutes ses tantes et cousines, mais ça n’égalerait jamais ce que peut être une maman. Elle en voulut à ces Moldus, mais elle restait tout de même logique et ne se voyait pas en vouloir à tout le monde. C’est surement ce qui la différenciait de toute sa famille. Et cette chose-là, elle ne pouvait le dire à personne. Elle avait trop peur de tous les décevoir et qu’il voit en elle, une potentielle fouteuse de troubles dans la famille, tel son ancêtre qui s’était entiché d’une Moldue. Seulement elle ne se voyait vraiment pas haïr tous les Moldus, alors qu’il ne devait y avoir qu’un groupe qui était à l’origine de cette tragédie. Elle rumina tout cela pendant des mois, durant tout le séjour de sa mère à l’hôpital. Elle allait la voir le plus possible, lui racontant ses petits malheurs de filles. Des choses qu’elle se voyait mal raconter à son père, ou ses frères. Même à son jumeau. En lui racontant tout cela, elle espérait aussi retrouver sa mère d’antan. Mais plus le temps passait, plus elle devait se rendre à l’évidence, ce n’était plus la maman qu’elle avait eu avant. Elle allait petit à petit mieux, mais elle ne reviendrait jamais comme avant. Cela désolait notre belle blonde, mais au moins elle était contente qu’elle fasse toujours partie de notre monde. Elle n’allait pas la laisser toute seule. 1972. La vie reprit son cours lorsque la mère revint à la maison. Adélaïde et son frère continuait à avoir leurs leçons à la maison. Les deux ont toujours été très bons élèves et curieux d’apprendre de nouvelles choses. Il n’y avait jamais de compétitions entre eux, ou du moins pas encore à ce moment-là. Un jour, alors qu’elle récitait une leçon au professeur, elle vit son chat changer de couleur. Sur le coup elle ne comprit pas ce qui se passait, mais ça ne pouvait être due qu’à de la magie. Un chat ne devient pas aussi rose d’un coup. Elle regarda son jumeau et lui lança un regard noir. Elle aurait aimé le féliciter d’avoir fait preuve de magie, pour sa première fois, mais pourquoi avait-il du le montrer sur son chat à elle ? Si elle avait eu des pouvoirs elle aussi, elle l’aurait rétréci pour qu’il fasse moins le malin mais pour l’instant, elle n’y pouvait pas grand-chose. Elle espérait juste que son jumeau sache comment lui rendre sa couleur d’avant. 1974. Il ne restait que quelques mois avant la rentrée à Poudlard. Ou du moins pour celle de Franz. Adélaïde quant à elle, n’avait pas encore montré de signes de magie. Elle avait tenté de s’entrainer quelques fois dans sa chambre, mais sans grand succès. Elle aurait pu demander de l’aide auprès de sa mère ou de ses frères, mais elle ne voulait pas montrer sa faiblesse. Mais surtout, elle avait peur de ne pas du tout en avoir. Si elle se devait être une Cracmol, on n’y pourrait rien. Et pendant quelques semaines, le seul sujet de conversation à table fut Adélaïde et son manque de magie. Ils parlaient tous, exceptés la concernée et sa maman. Elles se regardaient, sans rien dire. Apparemment ça n’intéressait que les hommes. Un jour cela fut de trop, elle en eut marre, et sans même qu’elle s’en rende vraiment compte, elle réussit à changer la consistance du repas de son jumeau. Petite vengeance par rapport son chat, mais elle aurait largement préféré que son ainé ne lui dise rien, pour qu’il goute ce repas délicieux. Quelques jours plus tard, ils firent leurs courses ensembles pour faire leur rentrée à Poudlard comme il se le devait. Elle ne s’acheta pas d’animal car elle comptait bien emmener son chat. Et la dernière course fut pour la baguette magique. Alors que son frère trouva la sienne très vite, cela parut plus compliqué pour elle. Décidément elle et la magie, ça n’a pas l’air de faire bon ménage. Septembre 1974. L’heure de la rentrée se fit enfin entendre. Adélaïde ne lâcha pas son jumeau durant tout le long. Le seul moment où ils furent séparés fut lorsqu’elle dut se présenter pour la répartition dans les Maisons. Cette fois-ci, le choix ne fut pas long et fut envoyée directement dans sa maison. Apparemment le Choixpeau n'avait aucun doute sur la maison que devait rejoindre la jolie blonde. Quant à son frère il fut envoyé chez les Serdaigle. Elle était pour la première fois séparée de son jumeau et cela lui fit du mal. Ses frères devant le ressentir, lui prirent chacun une main et la serrèrent. Elle leur fit un sourire et tenta d’oublier tout cela en essayant de se faire des nouveaux amis. Après tout, ce n’était pas elle qui était seule, mais son frère. Eté 1979. Alors que toute la famille passait des vacances à Bélize, une des cousines d’Adé mourut. Alors qu’elle combattait auprès des mangemorts, elle succomba. Alors que notre belle blonde était en pleine adolescence, elle vécut très mal cette mort. Et c’est la première fois qu’elle vit son Patronus changer. Pendant de longs mois, elle ne revit plus son beau cheval blanc, mais un simple chien. Un chien qui tentait de lui redonner le sourire en se blottissant contre elle et en lui léchant le visage. Seulement elle n’arrivait pas à accepter la mort de cette cousine dont elle était proche. Elle était ce qui se rapprochait le plus d’une grande sœur. C’était à elle qu’elle parlait lors de petits soucis, elle auprès de qui elle tentait de prendre des conseils. Elle avait l’impression que la vie s’acharnait sur elle et toutes ses personnes proches. D’abord sa mère, ensuite sa plus proche cousine. Elle eut alors peur que quelque chose arrive à son jumeau. Mais que pouvait-il lui arriver ? Il semblait très bien se débrouiller en cours. Il allait devenir un très grand sorcier, mais après tout sa mère et sa cousine étaient elles aussi de grandes sorcières pourtant… Septembre 1980. Une nouvelle année débutait. Les deux jumeaux n’étaient cette fois-ci pas dans le même wagon. Ils avaient chacun leur groupe d’amis. C’est cette année là que le Poudlard Express fut attaqué. Alors que la jolie blonde n’eut que quelques égratignure, son jumeau quant à lui fut un plus plus blessé. Et c’est à partir de ce jour-là qu’Adélaïde se rendit compte qu’elle pouvait aussi perdre son frère. Chose qu’elle ne souhaitait pas. Se quitter ne leur réussissait pas du tout et depuis ils restent ensembles durant les trajets dans le train. Décembre 1980. Alors qu’ils pensaient être tranquilles pendant un petit moment, une maladie vint s’abattre. Une peste que seuls les Patronus peuvent attraper. Adélaïde a eu la chance que le sien ne soit pas infecté, ce qui ne fut pas le cas de son jumeau. Elle vit dans quel état il était. Elle essayait d’être là pour lui, mais que pouvait-elle réellement faire ? Pas grand-chose, car le pouvoir des Patronus semble plus fort que celui des jumeaux. Pourtant, elle ne l’a pas lâché jusqu’à ce que son Patronus revienne. Et même après cela, elle ne l’a pas lâché. Après l’épisode du Poudlard Express et cette Peste, ils s’en retrouvent encore plus liés. Juin 1981. Le cycle primaire touchait à sa fin pour la jolie blonde et son frère. Ils réussirent leurs examens avec un grand succès. Alors que son frère savait directement qu’il souhaitait continuer les études, Adé, elle, n’en savait rien. Mais ne voulant pas décevoir son père, elle décida de continuer. Et ce fut un peu par défaut qu’elle se décida d’étudier le journalisme. Elle qui adore apprendre de nouvelles choses et est très curieuse, cela lui a semblé être le choix le plus intelligent. Maintenant. Cette première année s’est très bien passée. Son cours préféré étant celui sur les Patronus, Adélaïde commence à penser qu’elle sera une journaliste spécialisée dans les Patronus. Quant à sa marque, elle essaie de repousser l’échéance le plus longtemps possible. Sans forcément en parler à sa famille et pour le moment elle s’en sort plutôt pas mal…