Nom: Delacroix, un nom chargé d’un passé lourd à porter, marqué par de sombres histoires de trahisons. Le nom de famille de son père, Baptiste, illustre sorcier français de la région de Nice. Une famille également connue pour son lien fragilisé, mais néanmoins bien réel avec la monarchie française en place et pour cause : le roi de France est le grand-père de Clarisse, ce qui fait d’elle comme de ses trois soeurs, l’une des princesses déchues de France. Prénom: Clarisse : le prénom de la mère dont elle ne garde aucun souvenir, mais dont il lui arrive parfois de « ressentir » la présence, par un simple frisson qui lui traverse tout le corps. Un prénom pour une princesse qui ne deviendra jamais reine. Eugénie, arrivant en second, s’inscrit dans la même lignée : un prénom royal, qui inspire l’excellence, la perfection, la noblesse, ces valeurs qui ont forgé et continuent de façonner la réputation des Delacroix à travers les époques. Âge et Date de Naissance: Née le 4 mai 1963, dans les quartiers de la princesse Clarisse de France, sa mère, qui accoucha alors de son sixième et dernier enfant. Cet événement fut le seul qui permit à la jeune Clarisse de connaître la vie à la cour pendant près de deux ans, avant qu’elle et toute sa famille ne déménagent à Londres suite au décès de sa mère.  Nature du sang: Être un sang-mêlé prend un sens tout à fait différent pour Clarisse, car dans ses veines coulent à la fois du sang de sorcier, du sang de Moldu et du sang royal. La jeune femme, malgré les pressions sociales exercées par ses pairs et le contexte actuel de la société sorcière, se sent plutôt fière de cet héritage, sans pour autant le montrer. Situation familiale: Une enfance heureuse serait vraisemblablement une idée assez abstraite dans l’esprit de Clarisse. Non pas qu’elle ait un jour manqué de quoi que ce soit, s’agissant de son confort. Il est ici davantage question de carence émotionnelle : ayant perdu sa mère alors qu’elle était à peine âgée de deux ans et son père ayant vite basculé de l’autre côté de la bouteille, la jeune fille n’a pu trouver de figure parentale qu’en la personne de sa soeur aînée, Octavie, qui l’a faite grandir aux côtés de leur autre soeur ainsi que de leurs trois frères. Si les relations qui unissent les membres de cette fratrie sont bienveillantes et empruntes d’amour, c’est avec son frère Hector que Clarisse entretient les meilleurs rapports. Ce qui peut sans doute s’expliquer par la difficulté qu’ils ont tous deux eu à trouver leurs repères en l’absence de leur mère. En ce qui concerne Anastasie, c’est une autre paire de manches : Clarisse ne s’est jamais sentie proche d’elle, bien qu’elles partagent beaucoup de traits communs, qu’ils soient physiques ou de l’ordre de leur personnalité, comme leur spontanéité naturelle, mais aussi leur tempérament réfléchi et pragmatique. Elles ont également en commun leur sens de la loyauté et cela pour un motif similaire : les trahisons qui ont déchiré leur famille leur ont trop coûté pour qu’elles ne prennent le risque de la détruire à nouveau. Miroir du Rised: À chaque fois qu’elle observe ce qu’il se passe à l’intérieur du miroir, l’image est invariablement la même et suscite chez Clarisse une douleur et une tristesse incontrôlées : elle montre une vision fantasmée des terres provençales dont elle ne conserve aucune mémoire, ces terres françaises qui l’ont vue naître. Un château en pierres de taille surplombe les collines verdoyantes et les rangées de lavandes, avec derrière lui le soleil éclatant et réconfortant d’une belle journée de printemps, symbole de sa vie perdue que la jeune femme paraît alors retrouver. Dans les jardins, Octavie semble dix ans plus âgée, lisant et paressant près d’un étang, tandis qu’Anastasie, assise auprès d’elle, s’affaire à terminer une broderie. Clarisse, quant à elle, tient entre ses doigts fins un petit objet ressemblant à un minuscule sablier, dont elle n’a jamais percé à jour le mystère, qu’elle fait tourner délicatement sur lui-même. À quelques mètres de là, Hector et Auguste paraissent être au milieu d’une conversation animée, pendant que Baptiste, affichant une sobriété inhabituelle et Hadrien sont assis à une table sur laquelle ils disposent des cartes à jouer en vue d’une longue partie. Epouvantard: L’épouvantard de Clarisse est assez singulier, puisqu’il lui donne exclusivement à voir la vision d’un trou béant et obscur, creusé dans le sol, dans lequel se tient un cercueil orné d’un écriteau en laiton. La plaque porte l’inscription « Octavie, Marie-Louise Delacroix », incarnant  chez Clarisse la peur de la mort et en particulier la perte d’une nouvelle figure parentale, la seule qu’elle ait jamais eue.  Composition de la baguette magique: Ce fut le seul moment où Clarisse foula le sol français, neuf ans après le décès de sa mère. Ainsi que la tradition des Delacroix l’exigeait, la fillette alors âgée de onze ans s’était rendue sur sa terre natale afin de s’y procurer un instrument qui allait avoir une profonde influence sur son avenir en tant qu’élève à l’école de sorcellerie anglaise, Poudlard. Dans un petit village juché sur les flancs des Alpes-Maritimes, à Saint-Paul de Vence, se nichait l’échoppe aux volumes étriqués et biscornus du meilleur artisan de baguettes de France, le célèbre Côme Desnoyers. Clarisse avait alors poussé la porte de la petite boutique sombre, mais néanmoins traversée par de larges faisceaux lumineux qui rendaient compte de la poussière accumulée dans cet endroit calfeutré. Sa peau fut parcourue d’un frisson, mais Clarisse ne put alors réaliser pourquoi : elle avait fini par penser que la fraîcheur ambiante, rendue possible par l’humidité de la pierre, ainsi que la densité de magie présente dans la pièce, étaient à l’origine du phénomène. Frappé par la présence de la jeune princesse à l’intérieur de ses murs, l’artisan se lança dans une longue et frénétique recherche, puis lui tendit un modèle qu’il disait être « à la hauteur du rang de Mademoiselle ». Clarisse se saisit de l’écrin dont elle défit le couvercle, le posant délicatement sur une petite tablette en marbre clair, avant de s’emparer de la baguette. Elle sentit alors son corps traversé d’un nouveau frisson, qui n’avait rien à voir avec le premier : plus chaleureux, elle se sentit comme entourée d’un halo de lumière réconfortante, comme si sa peau sentait tout à coup la douce chaleur du soleil. Le choix fut immédiatement le bon, à la grande surprise de l’artisan qui murmura : « Vingt-neuf centimères, bois d’olivier, flexible. Son coeur renferme un crin de Sombral et des grains de lavande. »  Etudes Suivies: Depuis sa première année, Clarisse a toujours montrée des aptitudes hors du commun en matière de sortilèges. C’est donc tout naturellement qu’elle s’est orientée dans la filière de l’offensive magique, avec la volonté de se spécialiser dans les sortilèges poussés. Dans sa dixième année, elle n’a pas encore défini de projet professionnel particulier. Par ailleurs, elle développe parallèlement une passion pour la divination, qu’elle pratique uniquement lorsqu’elle est seule, de peur de subir les moqueries des plus cartésiens de son entourage. Animal de compagnie: Clarisse a adopté Germain l’été qui a précédé sa sixième année. Germain est un Boursouf de sexe masculin au poil soyeux de couleur gris de lin, arborant souvent de délicats reflets irisés. C’est un Boursouf de bonne composition, qui, la plupart du temps, se montre d’une affection infinie avec sa jeune partenaire. Ce qui ne l’empêche pas de parfois se montrer très jaloux lorsque celle-ci est en présence de certaines personnes. Il devient alors boudeur et adopte une attitude particulièrement agressive avec la personne qu’il tient pour responsable de son état. En revanche, Germain ne pourrait pas supporter de rentrer en conflit avec Clarisse, sans qui il finirait par devenir inconsolable de chagrin.  

La première chose qui frappe au contact de Clarisse est sans aucun doute sa douceur, en partie portée par sa voix basse et délicate, mais aussi par sa grâce naturelle et envoûtante. Lorsqu’elle évolue dans l’espace, la jeune femme semble flotter au-dessus du sol, montrant un port de tête infailliblement aérien. Cela arrive rarement, mais lorsqu’elle sort de son silence caractéristique, elle s’exprime avec une incroyable justesse. Son choix de mots est à la fois précis et infiniment riche, alors qu’elle explique ses idées en montrant une diction impeccable. La maîtrise de l’art oratoire est une pratique culturelle au sein de la famille Delacroix et s’inscrit au sein d’une tradition profondément ancrée dans l’histoire du clan français. Des qualités d’expression qui sont la preuve irréfutable d’une intelligence relationnelle particulièrement développée, permise par une grande capacité d’empathie et une impressionnante sensibilité. En effet, elle parvient immanquablement à anticiper les besoins ou attentes de son interlocuteur et ses réponses sont donc souvent bien accueillies. Une culture du dialogue héritée de plusieurs siècles d’histoire familiale. Ainsi, et même si elle a vécu la grande majorité de sa jeune vie à Londres, dans le manoir de sa tante, Clarisse n’a jamais vécu « à l’anglaise » et incarne l’archétype de la jeune femme française. Son allure à la fois élégante et décontractée possède ce je-ne-sais-quoi qui lui confère une aura troublante, et, lorsqu’elle sa timidité prend le dessus, sa retenue peut être interprétée comme une forme de condescendance. Son image de petite fille sage ne l’a jamais quittée depuis l’enfance, et son entourage ne se sent jamais menacé par elle. Plusieurs fois victime de l’esprit moqueur de certains de ses camarades, son manque de confiance en elle ayant été percé à jour, Clarisse préfère de loin la solitude de ses activités divinatoires à la compagnie des autres, c’est pourquoi elle ne possède que peu d’amis. Pour autant, elle n’en demeure pas moins une jeune femme de talent, inspirée notamment par d’impressionnantes dispositions en matière de sortilèges, ainsi qu’une grande finesse d’esprit. Enfin, et à la différence de ses frères et soeurs, Clarisse ne nourrit pas la même mélancolie vis-à-vis de son ancienne vie, pour la simple et bonne raison qu’elle n’en a pas le moindre souvenir. Cela étant, cette mélancolie se traduit chez elle par une certaine nostalgie d’une vie qu’elle n’a pas vécue, et d’une grande incertitude au regard de son passé. C’est la raison pour laquelle son intérêt pour la divination a pris de telles proportions : son rapport au temps, qu’il soit au passé, au présent ou au futur, est marqué par les interrogations et les mystères.

Les vacances de Noël de l’année 1978 ont une saveur particulière pour Clarisse : c’est au cours de la veillée que la jeune fille alors âgée de quinze ans fit la connaissance de son patronus. Jusqu’ici, elle n’avait pu extraire de sa baguette qu’une faible volute argentée et ce, en dépit de son inclination pour les enchantements de toutes sortes. Mais, cette fameuse nuit, alors qu’elle était devant la grande cheminée du manoir londonien où sa famille s’était retrouvée pour les fêtes de fin d’année, ses grands frères Hector et Auguste s’approchèrent et poussèrent un cri d’effroi pour lui faire une mauvaise blague. Terrifiée, comme par réflexe, la jeune Delacroix brandit sa baguette et prononça l’incantation « spero patronum » avec plus de conviction que jamais. Un bruit sourd retentit alors dans la pièce, et de la baguette de Clarisse jaillit un puissant éclair blanc, qui les aveugla tous les trois. Lorsqu’ils ouvrirent les yeux de nouveau, ils se retrouvèrent face à un renard au pelage roux flamboyant et dont le regard clair était fixé sur la jeune française. Sa queue panachée effectuait de longs mouvements, comme une danse langoureuse, tandis qu’il s’approcha doucement de Clarisse. Celle-ci s’agenouilla alors sur les dalles de pierre qui constituaient le sol du grand salon et tendit la main devant elle. Le renard, méfiant au premier abord, s’avança avec ce qui ressemblait à un mélange de fierté et de peur vers la jeune sorcière. La démarche mal assurée, il finit par arriver au niveau de la main tendue et se mit à la renifler frénétiquement, avant de la pousser légèrement avec sa gueule, formant alors une douce caresse qui lui parcourut tout le corps. Dès ce premier contact, Clarisse sentit en elle qu’un lien venait de se créer, sans avoir la moindre idée de ce que cela allait signifier au cours des prochaines années.  Avec le temps, le renard qu’elle a nommé affectueusement Hermès peu de temps après leur première rencontre, en hommage au dieu messager olympien, a fini par la suivre comme son ombre. Étrangement, elle le sent à la fois autour d’elle, mais aussi à l’intérieur de son corps, comme une flamme chaleureuse qui virevolte sans cesse au creux de son ventre. Au fil des années, Hermès a révélé un tempérament espiègle, pris d’une agitation qui ne le quitte que très rarement, lorsqu’enfin, il s’endort, le corps ramené contre lui-même. Assoupi, le renard a l’habitude de cacher sa tête dans ses pattes, émettant un bruit sourd qui ressemble à s’y méprendre aux ronronnements d’un chat, apaisant alors n’importe quel état d’esprit négatif de sa petite sorcière. Lorsqu’il ne court pas partout à la recherche d’une distraction qui égaierait son quotidien de renard, Hermès peut se montrer d’une douceur incroyable, à l’image de celle qui l’a fait naître. D’une affection sans borne pour ceux qu’il juge fréquentables, son attitude peut à l’inverse se métamorphoser et laisser place à l’agressivité, tous crocs dehors, lorsque quelqu’un ne lui convient pas ou quand le danger rôde autour de sa protégée. [/b]