BELLUM PATRONUM


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(euphemia) all you knew for so long was the ache you and the moonlight shared.
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par Invité, Lun 6 Nov - 18:32 (#)
Euphemia Ludwine Alfrieda
Von Sachsenheim
ft. lili reinhart
sang-mêlé, officiellement sang-pur
vingt-et-un ans
fiancée par intérêt à un aymslowe, mais son cœur bat pour une londubat
homosexuelle
première année de justice magique
python royal, disparu depuis le remède
pro-mangemort
(c) wildbeast + faust
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À propos
Nom: Von Sachsenheim. Nom d'origine allemande qu'elle porte avec fierté. Elle n'apprécie pas ceux qui l'écorchent. Prénom: Euphemia Ludwine Alfrieda. Un prénom tiré du grec ancien, deux de l'allemand, afin de suivre la tradition familiale. Elle ne tolère que peu que l'on raccourcisse son prénom et que l'on utilise des diminutifs. Âge et Date de Naissance: Elle est née le 27 mai 1962 et est donc aujourd'hui âgée de vingt-et-un ans. Nature du sang: Sang-mêlé, bien que cette vérité ne passe jamais le bord de ses lèvres. Les Von Sachsenheim ont longtemps été sang pur et c'est ce qu'ils continueront d'affirmer, jusqu'à ce que leur sang soit purifié à nouveau. Situation familiale: Elle a une sœur aînée, Cythère, plus âgée de sept ans, et un frère cadet, Lothar, plus jeune de sept ans. Elle a toujours été au milieu, trop vieille pour son frère, trop jeune pour sa sœur, ne formant jamais de lien proche avec l'un d'entre eux. Depuis septembre 1982, il a été annoncé qu'elle serait mariée à Machar Aymslowe à la fin de ses études, afin de lier leur famille à ces sang-pur. Miroir du Rised: Si elle pouvait apercevoir son reflet, elle s'y verrait, sa main simplement glissée dans celle d'Halcyone Londubat. Epouvantard: Avant qu'elle ne perde la vue, Euphemia a rencontré un épouvantard qui a pris l'apparence de sa grande sœur, un masque sur le visage et tuée par un sort fatal, à l'instar de leur cousine. Composition de la baguette magique:  La baguette d'Euphemia est faite en bois d'orme, possède un coeur de ventricule de dragon et mesure vingt-neuf centimètres. Elle est rigide.  Etudes Suivies: Elle a dû se réorienter depuis la médecine magique au début de l'année et est désormais en première année de justice magique, options arts occultes et légilimencie. Animal de compagnie: Elle a un chien de service pour la guider depuis un peu plus de six mois. Il s'agit d'un rottweiller qui se nomme Leonhard et qui l'accompagne à chacun de ses pas.
Caractère
Dysfonctionnelle. Un mot qui vient directement à l’esprit de l’allemande ces derniers temps, lorsqu’elle doit se caractériser. Dysfonctionnelle, elle ne l’est pas nécessairement mais c’est l’impression qu’elle a, impression oppressante et toxique. Elle peut sans mal se souvenir de l’époque où ce n’était pas le cas, où ses victoires étaient plus nombreuses que ses échecs. Grandissant au sein d’une famille appartenant à la noblesse sorcière et prônant la supériorité des sang-purs, elle est rapidement devenue une jeune femme ambitieuse, aspirant à faire honneur au nom Von Sachsenheim comme beaucoup avant elle. Ses rêves se sont tournés naturellement vers la médecine magique, dans laquelle elle se spécialisa à  la fin de son cursus primaire. Fière de son statut de sang qui n’est pourtant qu’un mensonge, elle a adhéré sans mal aux valeurs de sa famille, qui pour la plupart soutiennent le Seigneur des Ténèbres. Naïve, elle n’a jamais réellement remis en question cette allégeance, enfermée dans une bulle la protégeant de la réalité des choses. Elle n’a toujours eu pour vérité que l’éducation  et les privilèges qu’elle a toujours eu, les plaçant elle et sa famille au dessus des autres. Elle n’a jamais réellement prêté attention à la guerre, ne s’en souciant que parce que plusieurs membres de sa famille sont impliqués. Cette dernière compte beaucoup pour Euphemia et c’est auprès d’elle que toute sa loyauté se trouve. Sa confiance, el l’accordait aveuglément aux siens, les protégeant eux et leur secret par tous les moyens, sans se poser de questions. Le mensonge lui venait facilement et c’est tôt qu’elle a appris où viser pour faire plier son entourage selon ses désirs.  Ce caractère manipulateur, elle n’en abusait pas et c’est sans doute pour cela qu’on lui faisait facilement confiance. Cette facilité au mensonge était également ce qui la poussait à cacher ce qu’elle ressentait réellement, préférant garder sa fierté que d’admettre directement qu’elle était blessée. Cela venait également de son éducation, qui la poussait à rester correcte et à ne pas s’énerver ou montrer qu’elle était contrariée, ce genre de réactions étant considérées comme normales de la part des hommes de sa famille mais jamais venant d’elle. Elle a ainsi toujours eu l’habitude de se taire dans des situations contraignantes, surtout si ses interlocuteurs avaient une certaine autorité sur elle. Depuis enfant, elle a par conséquent été habituée à se montrer chaleureuse et a développé sans mal une certaine aisance à aller vers les autres, à se faire apprécier, masquant ce qui pouvait bien l’irriter derrière un sourire parfait. Il était d’ailleurs rare de la voir contrariée ou de mauvaise humeur, la jeune femme préférant mentir et prétexter aller bien que de devoir admettre ses faiblesses et répondre à des questions indiscrètes. Cette image qu’elle avait appris à renvoyer, après l’avoir perfectionné pendant des années, a volé en éclats lors de l’accident qui lui fit perdre la vue en octobre 1982. Privée de ses yeux et par conséquent d’un avenir brillant en médecine magique, elle dû abandonner ses études dans le domaine, restreinte à des matières plus théoriques et bien moins passionnantes à son sens. Mais l’accident ne toucha pas que sa vue, impactant de manière brutale sur son humeur et sa personnalité. La jeune femme chaleureuse, souriante et courtoise qu’elle était laissa place à quelqu’un de renfermé, rongé par la tristesse, l’anxiété et la colère, qu’elle exprime désormais sans mal, provoquée par la moindre contrariété. Retenue en arrière par sa mémoire qui refusait de retenir les informations, ce n’est que récemment qu’elle a pu reprendre ses études, ses excellents résultats remplacés par des notes médiocres, obtenues grâce à des cours de soutien dont elle ne peut pas se passer. Dysfonctionnelle, elle a la certitude de l’être lorsque son attention lui fait défaut, lorsqu’elle peine à se concentrer sur des matières qui autrefois lui paraissaient d’une facilité déconcertante. Dysfonctionnelle, elle est terrifiée de l’être à chaque fois qu’elle ouvre la bouche ou esquisse un geste, rassurée de ne pas pouvoir lire la déception qu’elle devine sur le visage de ses parents.
Patronus
Parasite. Euphemia n’a jamais vu son patronus autrement, pendant les quatre années durant lesquelles il l’a accompagnée. Prenant l’unique forme d’un python royal depuis sa première apparition jusqu’à sa disparition définitive, il a toujours représenté ce qu'Euphemia détestait le plus. Ayant une phobie assez prononcée des serpents, elle fut bien longtemps incapable de toucher son patronus et si cela changea au fil des années, elle ne pu se faire totalement au contact répugnant des écailles contre sa peau. Thanatos était la personnification des insécurités les plus envahissantes de la jeune femme. Ses mots sifflés au fond de son esprit avaient toujours pour but de la blesser, de la rabaisser, de faire ressortir ce qu’elle détestait le plus chez elle. Ses mots, elle les entendait chaque jour un peu plus fort, terrifiée à l’idée qu'il ait raison, ne pouvant s’empêcher de se demander si c’était le cas. Leur relation n’a jamais évolué au delà de ce stade, l’un et l'autre ne faisant aucun effort pour que les choses changent. Deux ans après l’apparition de Thanatos et suite à la peste des patronus qu’elle vécut très mal, l’allemande entreprit de rompre leur lien de proximité, phénomène dont elle avait entendu parler à de nombreuses reprises. Au fond, elle espérait qu’il se détache totalement d’elle, qu’elle puisse s’en séparer définitivement sans n’avoir plus jamais à le revoir ou entendre sa voix. Mais au bout de mois d’entraînement éprouvants, lorsqu’elle atteint enfin son but, elle pu se rendre à quel point elle avait tort. Malgré toute la distance qu’elle mettait entre eux, la voix de Thanatos résonnait encore et encore dans son esprit, plus forte que jamais. Alors elle n’hésita pas lorsque les Disciples annoncèrent un remède pour la nouvelle vague de peste. Elle fut la première à faire la queue pour le prendre, se débarrassant à jamais d’une nuisance dont elle n’avait jamais voulu.
Pseudo et âge: cosmic dust/laura + 23 ans Où as-tu trouvé le forum ? AMAGAD Personnage: pv d'une famille As-tu un autre compte sur BP ? j'en ai bcp gérardrpz Présence: all the freaking time Une remarque ? je fais une refonte d'euphemia et elle a besoin d'amis svp gérardrpz 


Dernière édition par Euphemia Von Sachsenheim le Dim 26 Nov - 15:41, édité 6 fois
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Message Re: (euphemia) all you knew for so long was the ache you and the moonlight shared.
par Invité, Lun 6 Nov - 18:32 (#)
Histoire
Happiness can be found even in the darkest of times
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13 juin 1981 - Il la répugnait. Ce sentiment ne l’avait pas quittée depuis qu’il était apparu, mais il était d’autant plus puissant depuis qu’il était réapparu, après qu’elle soit soignée de la peste, la déception qu’i soit revenu sans avoir changé bien présente dans son cœur. Ce serpent, écailleux et froid, rampant partout où il le pouvait n’était pas fait pour elle, elle en avait l’intime conviction. Ses mots lui avaient toujours paru comme étant une intrusion, lui arrachant des frissons à chaque fois qu’elle entendait sa voix résonner un peu trop fort dans son crâne. Elle détestait sa présence, haïssait son existence. Il l’avait rendue malade, la clouant au lit pendant plusieurs semaines, pendant plusieurs mois. Elle avait pensé mourir à cause de lui et elle était convaincue que cela avait failli être le cas. Il était une erreur, résultat d’un échec, d’une attaque contre le Seigneur des Ténèbres. Elle le haïssait d’autant plus à cause de cela. Elle n’avait pas envie d’être protégée du Lord. Elle n’avait pas besoin de ce patronus qui s’immisçait dans sa vie, dans son esprit, violant son intimité. Elle n’avait pas besoin de lui. Elle voulait s’en débarrasser, avant de retomber malade, avant de perdre la raison. Briser le lien de proximité ne lui faisait pas peur, cela lui était même nécessaire, à présent. Elle ne lui avait pas demandé son avis. Ses communications avec son patronus étaient quasiment inexistantes et il avait sans doute fini par l’accepter. Il avait simplement accepté ses essais après avoir vu qu’elle s’acharnait et qu’elle n’écoutait pas ce qu’il lui disait. Son avis lui importait peu. De son point de vue, il n’était pas un être à part entière. Il n’était qu’une part personnifiée d’elle-même dont elle souhaitait se débarrasser. Il n’était rien.
Euphemia se releva de son lit, laissant le serpent endormi sur les draps. Doucement, elle se dirigea vers la porte de son dortoir et sortit dans le couloir, prête à retenter l’expérience pour ce qui lui semblait être la énième fois. Au début, ce n’était presque rien. Un pincement, une douleur familière lorsqu’elle tirait trop sur la corde. Désagréable mais néanmoins supportable. Elle fit un pas en avant, agrandissant la distance, augmentant la douleur. Elle le sentit bouger immédiatement, glissant probablement sur le lit dans sa direction, certainement réveillé par la douleur qu’il ressentait, lui aussi. « Bouge pas, » pensa-t-elle avec amertume. Il se figea, ne contestant pas sa décision. A vrai dire, elle se moquait qu’il ne soit pas entièrement d’accord, tant qu’il lui obéissait. Elle fit deux pas cette fois-ci, un tiraillement à la limite du supportable se faisant à présent ressentir au creux de sa poitrine. Sa respiration se fit plus rapide alors qu’elle retint un gémissement, pinçant les lèvres. Elle voulait pouvoir s’habituer à la douleur, elle voulait pouvoir la supporter, pour aller plus loin. Alors elle avança, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle respire forte, la bouche entrouverte, jusqu’à ce que ses pas soient laborieux, saccadés. Une de ses mains s’était accrochée au mur à côté d’elle, l’autre s’étant refermée contre son cœur, comme si cela suffisait à apaiser ce qu’elle ressentait. Thanatos s’obstinait à glisser vers elle, l’interrompant dans ses efforts et elle lui intimait toujours avec autant de violence de rester là où il était. Elle ne pouvait pas progresser s’il continuait de combler la distance entre eux. Les mois se faisaient longs et les progrès trop rares, trop infimes pour la satisfaire. Elle avait besoin de plus. Elle avait besoin de pouvoir s’éloigner sans rien ressentir.  Se séparer de son patronus ne la peinait pas. Au fond d’elle, cela la rendait même heureuse. Mais son corps continuait de réagir malgré elle, sans qu’elle ne puisse le contrôler. Son corps persistait à lui crier qu’elle ne pouvait pas s’éloigner, que cela était dangereux mais elle ne l’écoutait pas, tirant encore et encore, espérant sentir enfin ce moment où la pression se relâcherait, où la douleur diminuerait. Elle fit un nouveau pas en avant. Ses jambes avaient commencé à trembler, les gouttes de sueur à perler sur son front. Elle n’avait jamais rien connu de semblable. Elle n’avait jamais eu aussi mal. Et pourtant elle n’arrivait pas à abandonner. Elle voulait continuer d’avancer, elle voulait continuer d’ignorer les protestations de son patronus pour enfin réussir. Lorsqu’elle leva de nouveau le pied, ses genoux cédèrent et elle se retrouva au sol, ayant chuté trop vite pour même avoir la chance de se rattraper. Elle n’essaya même pas, ayant constaté que c’était la réaction naturelle de son corps ces derniers temps. Thanatos fut à ses côtés avant qu’elle ne puisse protester et elle put enfin respirer, ses jambes encore secouées de tremblements. Peut-être tirait-elle trop. Peut-être le faisait-elle trop souvent. Peut-être ferait-elle mieux de ne pas s’acharner autant. Mais elle ne pouvait pas abandonner maintenant. Elle ne pouvait pas ralentir, parce que cela signifierait céder à la facilité et elle était certaine qu’aller doucement ne l’aiderait pas à atteindre son but. Chaque échec était plus cuisant que le précédent, chaque échec ne faisait que raviver la frustration qui gonflait en elle. Mais aujourd’hui elle était plus allée plus loin que la veille. Et continuer lui semblait être la seule solution acceptable.

★ ★ ★

17 août 1982 - « Me marier ? » Euphemia reposa sa fourchette, les yeux fixés sur ses parents qui eux regardaient leur assiette, faisant semblant de découper leur nourriture. Elle avait toujours pensé ne pas avoir à entendre cette nouvelle. Elle avait toujours pensé que si elle venait à être mariée, cela ne serait pas avant longtemps, Cythère étant l’aînée et donc la première sur la liste afin de former des alliances par le mariage. C’était ce qui avait été prévu et Euphemia avait toujours cru échapper aux fiançailles arrangées par ses parents. Euphemia jeta un coup d’œil à sa sœur, mais son visage était totalement impassible, comme si elle était au courant. Il était probable que ce soit le cas, puisqu’il y avait visiblement eu un changement de plan mais elle voulait croire que son aînée n’en savait rien puisqu’elle ne lui en avait pas parlé et qu’ell était simplement douée pour garder son sang-froid. Elle savait également que celle-ci ne prendrait pas nécessairement sa défense, ce qui ne fit que lui rappeler d’avantage le gouffre qui existait entre elle. Le fait de partager le même sang et d’avoir grandies ensemble malgré les sept às qui les séparaient n’avait jamais semblé avoir le moindre effet sur les émotions de Cythère. Euphemia, elle, avait toujours pensé que quelque chose de particulier les unissait. Mais elle l’avait gardée pour elle, persuadée d’être la seule d’entre elles deux à ressentir cela. Cythère n’avait fait que lui faire d’avantage d’ombre, lui volant l’attention son père en plus d’être celle à qui l’on attribuait le plus de prestige. Quelque part, elle lui en voulait pour cela. « Je croyais que c’était Cythère qui allait être fiancée ? » reprit Euphemia, se retournant vers ses parents. Elle ne toucha plus à son assiette, qui était pourtant encore à moitié remplie, ayant soudainement l’appétit coupé. Cythère était celle qui allait faire de la politique. Cythère était celle qui avait pris la marque. Cythère était celle qui était censée bloquer tous les obstacles qui pourraient se dresser sur son chemin. Cythère était censée être celle à se marier. Lothar, lui, ne disait rien, sans doute peu concerné par ce qu’il se passait et le silence autour de la table du diner se faisait pesant. Ils étaient tous rentrés pour les vacances de Pâques après que leurs parents le leur ait demandé, malgré le fait qu’ils aient des révisions plus ou moins conséquentes. Cela ne faisait que quelques heures qu’ils étaient arrivés et Euphemia ne s’attendait pas à comprendre aussi vite la raison de leur invitation. Ils avaient simplement voulu tous les réunir pour leur annoncer cela. Ses fiançailles. Son mariage. « Cythère est avec Thaddeus depuis un moment, à présent et nous pensons que si elle est heureuse avec lui, il pourrait être l’époux parfait pour elle, » expliqua son père en relevant finalement les yeux sur elle. Il pensait au bonheur de sa fille aînée et Euphemia ne pu s’empêcher de penser que pour cela, il faudrait sacrifier son propre bonheur à elle. Elle n’avait pas envie de se marier à un inconnu, malgré toutes bonnes intentions qu’elle puisse avoir. Elle ne voulait pas passer le restant de ses jours avec quelqu’un qu’elle ne risquait même pas d’apprécier. « Mais nous avons déjà discuté avec les Aymslowe et il est vrai qu’allier nos familles ne pourra nous être que bénéfique. Nous avons donc pensé à toi, Euphemia. Tu es l’aînée de Lothar. Tu devrais être celle à avoir cette responsabilité. » Responsabilité. C’était un mot qu’elle ne connaissait que peu, ayant eu toujours l’habitude de grandir dans l’ombre de Cythère, qui était celle que son père préférait, bien qu’il ne le dise pas. Elle avait toujours pensé que son aînée serait celle à assumer toutes les responsabilités et qu’elle vivrait une vie normale, mariée, certes, à un sang-pur, certes, mais au moins à quelqu’un de son choix. Ce droit lui avait été à présent retiré, maintenant que Cythère lui faisait encore plus d’ombre, ayant trouvé un petit-ami digne de l’approbation de ses parents. « Quand ? Avec qui ? » Elle ne connaissait pas bien les Aymslowe mais elle ne pouvait s’empêcher de poser la question, la gorge nouée, les mots franchissant difficilement ses lèvres. Peut-être avait-elle encore un peu de temps. Peut-être n’était-ce pas si terrible que cela. Peut-être que ce garçon lui plairait. « Probablement après la fin de tes études, puisqu’avoir un enfant avant ton diplôme serait idiot, » déclara son père et Euphemia sentit sa gorge se nouer. Enfant. Il était attendu d’elle qu’elle ait un enfant après s’être mariée. C’était la suite logique des choses, après tout. C’était le déroulement naturel de la vie, telle que l’on lui avait toujours montrée. Mais elle avait encore du temps pour s’habituer à l’idée. Elle était jeune mais elle serait sans doute plus mûre quand l’échéance arriverait. « Ils semblent disposés à marier leur fils Machar, qui nous pensons être le plus prometteur pour s’intégrer à la famille. Il est à Poudlard également, tu l’as sans doute déjà croisé. » Euphemia acquiesça, sentant le feu lui monter aux joues. Alors c’était ainsi. Elle allait passer le restant de ses jours avec Machar Aymslowe, dont elle n’avait jamais entendu que le nom. « Tu ferais mieux de leur dire non maintenant avant qu’il ne soit trop tard, » siffla Thanatos, serpentant doucement entre les pieds de sa chaise. Elle écarta instinctivement ses pieds, les mettant le plus loin possible du serpent. Son apparence la répugnait toujours autant, sa voix lui arrachait toujours autant de frissons et même si cela faisait trois ans, elle ne s’était jamais totalement habituée à la présence de son patronus. Elle ne lui répondit pas. Elle n’avait aucune intention de contester. Elle l’acceptait, sachant qu’elle n’avait probablement pas d’autre choix. Elle n’était pas particulièrement enchantée mais elle savait que cela était son devoir, en un sens, qu’elle devait faire honneur à sa famille et que ce simple fait la rendrait heureuse. Cela devrait suffire, du moins.

★ ★ ★

16 septembre 1982 - Euphemia n’avait pas prévu d’aller à cette exposition, au départ. Elle n’avait pas prévu de profiter d’un week end en dehors de Poudlard, puisque cela ne lui arrivait presque jamais, même depuis qu’elle avait le droit avec son entrée en second cycle. Elle n’avait pas prévu de passer une soirée à Londres, loin des cours, loin de ses rondes. Pourtant, Vanta Risborn ne lui était pas inconnue. L’artiste sorcière était une source d’inspiration constante, pour des projets qui naissaient dans son esprit et ne voyaient jamais le jour. Elle avait souvent consulté des livres sur elle, appréciant toujours ses œuvres et la manière dont les couleurs dansaient sur ses toiles. Mais elle n’avait pas prévu d’y aller. Et puis Machar lui avait dit qu’il était intéressé et qu’il voulait qu’elle vienne avec lui. Machar, qui ne l’avait pas gratifiée de beaucoup d’intention, avait décidé de l’inviter à une autre soirée en sa compagnie et de plus, pour un événement qui l’intéressait. Ses fiançailles en tête, elle n’avait pas hésité à accepter. Elle savait qu’ils n’étaient pas obligés de tout faire ensemble mais elle avait accepté l’idée d’être sa fiancée. Elle avait accepté l’idée de finir ses jours à ses côtés, même si cela lui faisait toujours légèrement peur, même si elle ne le connaissait toujours que très peu. Elle savait combien cela était important pour sa famille d’avoir enfin une génération de sang-pur, d’avoir enfin les soupçons levés et l’assurance que leur héritage soit parfait. Elle était la dernière génération de sang-mêlé si elle se mariait à un sang-pur. Ses parents n’avaient fait qu’accélérer le processus en trouvant un fiancé pour elle et elle se persuadait que cela n’était pas si mal, après tout. Cela lui éviterait de devoir faire une sélection pour les personnes avec qui elle sortait, même si c’était déjà le cas. Cela lui éviterait de devoir choisir et cela lui éviterait de faire toute erreur. C’était mieux comme cela, elle en était certaine. Alors elle jouait le jeu et aller à cette exposition avec lui semblait être une bonne idée. Euphemia était certaine de croiser des amis de ses parents et elle savait qu’ils devraient être perçus comme un couple dès maintenant, même s’ils n’agissaient pas encore totalement comme tels.
Elle regarda distraitement les sorciers progresser dans la pièce, sirotant de temps en temps son verre. Ils n’avaient pas pris à boire tout de suite en arrivant mais lorsqu’un serveur s’était approché de la blonde avec des coupes de champagne, elle avait hésité à attendre Machar, qui s’était éclipsé aux toilettes. Elle s’était servie tout de même, perdue au milieu de sorciers de la haute société qu’elle ne connaissait pas encore. Elle sentait les regards sur elle, pourtant. Sa famille était réputée, peu importe où elle se trouvait. « C’est surtout parce que tu portes une robe de gala à un vernissage, » siffla Thanatos dans son esprit. Elle fit son possible pour l’ignorer, sachant que sinon elle craquerait. Le lien entre eux s’était révélé plus difficile à briser que ce qu’elle pensait et il devenait de plus en plus difficile de prétendre que l’animal serpentant entre ses pieds n’existait pas. Elle se fichait de son avis. Elle se fichait d’avoir l’air trop habillée. Elle préférait cela, elle préférait être bien vue plutôt que de paraître négligée. Elle portait sa robe longue et cheveux relevés avec fierté, attendant patiemment que son fiancé revienne, de l’autre côté de la porte des toilettes où il s’était isolé. Les minutes s’écoulaient lentement et finalement, elle osa l’appeler. « Machar ? » Elle ne voulait pas paraître trop insistante mais elle s’inquiétait malgré elle. « J’arrive. » Depuis qu’ils passaient plus de temps ensemble, elle n’avait pu s’empêcher de noter plusieurs détails à son sujet. Comme le fait qu’il s’isolait souvent pendant de longues minutes aux toilettes, sans pour autant aller dans un cabine. Comme sa mine pâle, contrastant fortement avec ses cheveux sombres. Comme ses cernes, presque violettes sous ses yeux. Il avait l’air malade mais il ne lui avait jamais rien dit à ce sujet et elle avait l’impression que leur relation était trop fraîche, trop précoce pour qu’elle puisse lui demander quoique ce soit. D’un autre côté, cependant, elle avait le sentiment que c’était son droit. Ils allaient être mariés, après tout. Ils allaient grandir, vieillir ensemble. Ils seraient proches, tôt ou tard.
Il finit par sortir, le regard fatigué, désintéressé. Elle voyait bien qu’il n’était pas ravi par leur relation non plus. Elle voyait bien qu’il se forçait, mais elle ne dit rien. Elle se contenta de lui sourire. «A l’évidence, revenir dans un climat plus calme que celui d'Ecosse me réussit pas, » expliqua-t-il en la rejoignant. Elle hocha la tête, ne comprenant pas comment un climat calme pouvait le pertuber, sans compter qu’il agissait déjà comme cela lorsqu’ils étaient à Poudlard. Il mit une main sur sa taille, la guidant vers les rafraichissements et elle essaya de prétendre que ce contact ne la dérangeait pas, qu’il était naturel. Elle devrait s’y habituer un jour ou l’autre. «Qu’as-tu pensé de la première peinture? Ne trouves-tu pas que le bleu se marie si bien avec le rouge? L'effet d'ombre est tellement intéressant, et le sfumato est si imprévisible, on dirait qu'une autre personne l'a rajouté !» Elle observa la lueur d’émerveillement qui brillait dans ses yeux et ne put s’empêcher d’étirer ses lèvres en un sourire, contente qu’ils aient ce point commun. « C’est une de ses œuvres que je préfère mais je ne l’avais jamais vue en vrai. C’est beaucoup plus impressionnant que sur papier, » admit-elle, l’enthousiasme paraissant sans mal dans sa voix. Peut-être ne dirait-elle rien sur son inquiétude. Peut-être ne dirait-elle rien sur son teint malade, ses yeux fatigués, sa mine terne. Peut-être était-ce passager et peut-être ferait-elle mieux de profiter de sa compagnie sans rien dire. Ils se rapprochèrent du bar et Euphemia déposa sa flute de champagne vide sur le comptoir, ayant eu le temps de la finir même en buvant doucement. Elle l’observa prendre une tasse de café et la finir d’une traite, sans un mot. Il se retourna finalement vers elle. « Je suis heureux que tu ais accepté de venir ici ce week-end... » Euphemia sourit de nouveau, touchée par les paroles bien différentes de la première fois qu’ils s’étaient parlés, après l’annonce de leurs fiançailles. Il semblait s’y faire, lui aussi. Il semblait l’accepter. « Le plaisir est partagé, » souffla-t-elle. « Merci de m’avoir invitée. » Elle se retourna vers le bar et attrapa deux coupes de champagne, un sourire toujours présent sur ses lèvres. « Trinquons, » proposa-t-elle en lui en tendant une. Elle ne savait pas très bien à quoi. A leurs fiançailles. A leurs intérêts communs. A un mariage peut-être pas si terrible que cela.

★ ★ ★

31 octobre 1982 - Elle ne savait pas où elle allait lorsqu’elle quitta la Grande Salle, la rage bien présente au fond de son cœur. Elle ne savait pas où elle allait et elle ne savait pas ce qui l’énervait autant. Elle avait été en colère depuis le début de la soirée, sachant que Machar n’avait pas daigné l’accompagner, sachant que Machar avait une fois de plus décidé d’agir de manière glaciale avec elle alors qu’elle avait l’impression d’être beaucoup plus proche de lui en dehors des murs du château. Elle ne comprenait pas le problème, ayant l’impression que l’humeur du gryffondor changeait à chaque fois qu’ils se voyaient. Elle avait cru qu’il avait accepté leurs fiançailles, comme elle, qu’il était prêt à les assumer mais systématiquement, il faisait vingt pas en arrière, refusant de lui parler ou même de passer du temps avec elle, agissant encore comme au premier jour où il avait été clair sur son opinion sur leur mariage. Elle aurait voulu lui dire que cela ne lui plaisait pas à elle non plus. Elle aurait voulu lui dire qu’elle aurait préféré ne pas se retrouver mariée aussi jeune. Elle aurait voulu lui dire qu’elle voulait croire en l’amour plutôt qu’aux alliances stratégiques. Cependant, ses sentiments avaient peu à peu influencé son avis et elle n’était plus certaine à présent que cela soit une si mauvaise idée. Le reconnaître de toutes manières n’était pas une bonne idée. Elle ne voulait pas admettre avoir douté des décisions de sa famille. Elle ne voulait pas admettre qu’elle s’était plus souciée d’elle-même que de l’avenir du nom Von Sachsenheim. Elle avait eu l’impression de se perdre au jeu, de commencer à apprécier l’idée de se voir un jour dans une robe blanche, au bras de Machar. Elle s’était dit que peut-être, ça ne serait pas si terrible. Peut-être pourrait-elle vivre avec lui confortablement jusqu’à la fin de ses jours. Mais il persistait à la repousser, à lui faire penser qu’il appréciait sa compagnie, à lui faire penser qu’il la détestait. Et elle ne voulait pas passer sa vie à se demander dans quel scénario il était sincère, s’il l’appréciait vraiment ou s’il la détestait au fond de son cœur. Leurs fiançailles n’étaient qu’une erreur, qu’une vulgaire erreur et elle espérait à présent que sa mère puisse l’aider à convaincre son père que c’était le cas. Elle ne voulait pas se marier. Elle ne voulait pas se rendre compte au milieu de sa vie qu’elle était malheureuse parce qu’elle s’était mariée par intérêt et non par amour. Elle s’engouffra dans un couloir du premier étage, levant peu à peu les sorts qu’elle s’était appliqué. « Euphemia... » Elle se retourna pour voir Machar quelques pas derrière elle, ayant reconnu sa voix avant de poser les yeux sur son visage. Elle n’eut pas envie lui sourire. Elle n’eut pas envie de lui parler. Mais elle resta là, alors qu’il s’avançait vers elle. « Je suis désolé. J’aurais du t’accompagner au bal. Je pensais... » Euphemia leva un sourcil, peu surprise. Elle était fatiguée, fatiguée de son attitude, fatiguée de ses sautes d’humeur et fatiguée de leurs fiançailles. Elles lui apparaissaient de plus en plus comme étant une erreur, à présent. Ses parents s’étaient trompé, lui avaient choisi un fiancé qui n’était visiblement pas stable ou rationnel. « Que tu pourrais prendre l’occasion pour t’échapper, ne serait-ce que pour une soirée. » ajouta-t-il mais Euphemia ne l’écoutait presque plus, détournant le regard. Ce n’était pas les mots qu’il avait prononcé lorsqu’elle lui avait parlé du bal, quelques jours plus tôt. Ce n’était pas les mots qu’il avait prononcé lorsqu’il lui avait fait comprendre qu’il n’avait pas envie d’y être avec elle. Elle secoua la tête, fatiguée, fatiguée, fatiguée. Elle n’avait plus envie d’avoir affaire à lui. « A quoi tu joues ? » demanda-t-elle finalement. Elle reporta son regard sur lui, croisant les bras. Peut-être pouvait-elle s’arranger avec ses parents, les convaincre qu’il n’avait pas choisi un bon prétendant. « Hier, tu m’as clairement fait comprendre que tu voulais pas y aller, encore moins avec moi. Maintenant tu me dis que tu voulais juste me laisser de l’espace. Tu peux pas m’emmener à des expositions à Londres et m’ignorer complètement lorsqu’on revient à Poudlard, ou me faire comprendre que tu veux pas de moi comme cavalière pour ensuite me dire que tu regrettes. J’en ai assez, Machar, que tu ne prennes pas ces fiançailles au sérieux et que tu penses que c’est acceptable de me faire croire que tu m’apprécies pour ensuite agir comme si ce n’était pas le cas. Je m’en fiche que tu me détestes, on sait très bien tous les deux qu’on ne marie pas par amour. Mais sois honnête. » Elle resserra ses bras contre elle, regrettant presque ses mots. Pourtant elle les pensait tous. Ce qui la blessait le plus, au fond, était d’avoir pensé qu’ils avaient des choses en commun, que leur relation pouvait être bonne et de se rendre compte finalement qu’il ne faisait que prétendre. « Ce n’est pas ça... Tu pouvais aussi prendre les devants, que je ne sois pas le seul à montrer que je veuille que ça marche... » Euphemia fronça les sourcils, secouant la tête. Il ne se rendait pas compte. « Je suis celle à être venue vers toi, au début, » lacha-t-elle enfin. « C’est moi qui t’ai demandé d’aller au bal, pas... » Sa phrase resta en suspens, tandis qu’elle regardait Machar se pencher en deux pour tousser, violemment. Elle avait compris depuis longtemps qu’il avait des problèmes de santé mais il n’avait jamais voulu lui en parler. Pourtant, la main qu’il écarta de sa bouche était couverte de sang et elle su qu’elle ne pouvait pas prétendre ne pas s’inquiéter. « Machar, » commença-t-elle mais il toussait toujours et ses yeux mirent du temps à remarquer les changements d’abord imperceptibles. Ses cheveux s’épaissirent, poussant soudainement jusqu’à ses épaules. Ses cheveux, qui n’étaient visiblement pas les siens. Et le visage, les yeux, qu’il releva vers elle n’était pas les siens non plus. Elle n’eut pas besoin de réfléchir pour la reconnaître, ayant vu ses traits plus tôt dans la soirée. Ses pieds reculèrent, tandis que ses doigts cherchaient sa baguette pour la pointer devant elle, sur la brune. Son esprit était vide, vide, vide, incapable de comprendre ce que cela voulait dire, incapable de comprendre pourquoi ce n’était pas Machar mais Halcyone Londubat qui était devant elle. « C’est quoi ce bordel ? » lâcha-t-elle d’une voix blanche, la vulgarité passant difficilement, peu habituée à traverser ses lèvres mais pourtant bien trop nécessaire pour traduire son incompréhension. Cela ne collait pas. Cela n’avait aucun sens. Et Euphemia était terrifiée à l’idée de comprendre la vérité. Terrifiée que ses problèmes n’aient été bien pires que ce qu’elle avait pensé. Terrifiée, de s’être attachée à la mauvaise personne. Pour la première fois depuis des mois, ce qu’elle avait sous les yeux avait du sens.
Clac. Les pièces s’emboitaient les unes dans les autres, sans difficulté et elle ne pouvait pas les retenir. Elle ne pouvait pas s’empêcher de comprendre, elle ne pouvait pas retenir la vérité loin de son esprit. Parce que cela était logique. Parce que cela avait du sens. Et Euphemia en venait presque à se blâmer de ne pas l’avoir compris plus tôt. Comme si cela avait été prévu, Machar apparu à ses côtés, l'air confus et si elle n'avait pas eu autant envie de pleurer, elle aurait presque pu en rire. Elle avait eu affaire à deux Machar. Un qui avait été réel, un à qui elle devait véritablement se marier, un qui la détestait et qui l’avait toujours détesté. Elle regarda la panthère à ses pieds, panthère qu’elle avait vu à chaque fois qu’il l’avait rejetée, à chaque fois qu’il avait refusé de lui parler. Et puis il y avait celui qui n’était pas réel. Celui qui était fabriqué. Celui qui était une fille, une gryffondor avec un don qu’elle n’aurait pas dû posséder, qui avait pris bien trop de plaisir à prétendre être ce qu’elle n’était pas. Le lion à ses côtés était présent dans tous ses souvenirs les plus agréables. Le lion avait été là lorsqu’ils étaient allés à plusieurs expositions à Londres. Le lion avait été là lorsqu’ils avaient eu de longues conversations, en dehors de Poudlard, là où le véritable Machar n’était pas présent. Le lion avait été présent pour leur premier baiser. Et pour tous les suivants.
Clac. Le lion et la panthère n’allaient pas ensemble. Le lion n’était pas la deuxième forme du patronus de Machar mais elle ne l’avait jamais compris, parce qu’elle n’avait toujours vu que ces deux formes, parce que le patronus d’Halcyone avait dû faire attention et que celui de Macahr n’en avait qu’une. Ou ne voulait pas montrer la deuxième. Ou peut-être était-ce elle qui n’avait pas fait attention. Le lion et la panthère n’allait pas ensemble, elle le savait à présent. Tout comme elle savait que c’était Halcyone qui était malade et non Machar. Tout comme elle savait que cela ne faisait que prouver d’avantage que cela avait été elle, depuis le début. Elle, qui avait pris ses intérêts à cœur. Elle, qui l’avait emmenée à des rendez-vous tous plus agréables les uns que les autres. Elle, qui avait posé ses lèvres sur les siennes. Elle, pour qui son cœur avait commencé à battre. Elle, qu’elle détestait de tout son être. Elle. Puis lui, qui n’avait jamais cessé de la mépriser, qui n’avait jamais cessé de lui en vouloir pour leurs fiançailles.
Ils l’avaient berné. Tous les deux. Et cela ne l’aurait pas étonné d’apprendre qu’ils avaient tout prévu ensemble, si elle n’avait pas noté l’agacement évident sur le visage de Machar. Ses ongles s’enfoncèrent dans le peau de ses mains, alors qu’elle serrait les poings, essayant du mieux qu’elle le pouvait de garder son sang-froid. Hors de question de craquer. Hors de question de montrer à Londubat qu’elle avait gagné. Elle entendit Machar parler mais elle dû prendre plusieurs inspirations pour réussir à comprendre ce qui se disait. Le sourire d’Halcyone la prit aux tripes, lui donnant envie de partir en courant pour masquer son dégoût. Mais elle resta fermement plantée devant elle. « Vraiment? T’as besoin d’une explication? On n’accepte vraiment n’importe qui à Gryffondor. Ta fiancé. Moi avec ta gueule. Horrible d’ailleurs. Enfin horrible pour moi à devoir prendre aussi souvent. Apparemment, elle a apprécié, » lâcha la brune. Elle était fière et cela blessa Euphemia d’avantage, bien qu’elle refuserait jusqu’à son dernier souffle de l’admettre. Elle rigolait. Elle souriait. Tout cela n’avait été qu’un jeu pour elle. Et Euphemia avait perdu du temps, des efforts, à parler à la mauvaise personne, à essayer de construire une relation avec quelqu’un dont elle n’avait jamais eu rien à faire. « Mais ce n’est plus le cas, n’est-ce pas ? » La voix de son patronus siffla dans son esprit et elle se retint de soupirer, ne pouvant imaginer un pire moment pour son patronus de se mêler à ses affaires. Généralement, il se contentait de faire des commentaires, à distance, maintenant qu’il n’était plus tenu d’être à ses côtés. Mais apparemment, il avait décidé cette fois-ci que ce n’était pas suffisant et elle le sentit glisser le long de son corps, grimpant à son bras pour s’enrouler autour. « Ca fait mal. Tu le sais, je le sais et elle le sait probablement aussi. Elle t’a humiliée, tu ne peux pas laisser passer ça. » Pour la première fois depuis qu’il était apparu, Euphemia se surprit à penser qu’il avait raison. Elle ne pouvait pas se laisser abattre. Pas par elle. Elle fit un pas en avant, alors que la Londubat reprenait la parole, son sourire détestable toujours présent sur ses lèvres. « Il faut se méfier de l’original. La plupart du temps, la copie est mieux, n’est-ce pas? » Euphemia s'avança encore vers la brune, sa colère s'amplifiant au rythme de ses mots. Elle ne jeta pas un seul regard à Machar, parce que d’une certaine manière, elle se sentait humiliée vis à vis de lui également. Elle ne savait pas quoi lui dire, cependant. « Tu penses que tu es vraiment intelligente, n’est-ce pas ? » cracha-t-elle avec toute la haine qu'elle ressentait. « Devines quoi, » continua-t-elle, canalisant la douleur en rage. « J’ai joué le jeu simplement parce que je pensais que tu étais Machar et que j’étais obligée de faire semblant mais chaque seconde passée en ta présence était une torture. Tu ne peux pas à savoir à quel point je suis soulagée de savoir que je n’aurais pas à passer le restant de mes jours aux côtés d’une personne aussi fade que toi. » Elle força un sourire sur ses lèvres, mais ses yeux brillaient certainement des larmes qui avaient finit par s’accumuler. Elle n’avait plus envie d’être là. Elle n’avait plus envie de voir le sourire narquois d’Halcyone, qui quelque part la blessait plus que tout. Elle s’en fichait. Cela n’aurait pas dû avoir d’importance pour elle, après tout c’était avec Machar qu’elle avait cru passer ces moments. Mais à présent elle arrivait parfaitement à distinguer les deux personnes dans son esprit et elle en venait à se demander encore comment elle avait pu être aussi aisément trompée. La Von Sachsenheim se détourna de la métamorphomage pour poser les yeux sur son fiancé, à qui elle n’avait pas réellement adressé la parole depuis qu’il était arrivé. Ils étaient de retour à la case départ ou du moins, elle l’était. Lui n’avait jamais bougé, n’avait jamais changé d’opinion sur elle. « T’es vraiment tordue, comme fille. » dit-il finalement, à l’adresse d’Halcyone. Euphemia se recula, la mâchoire toujours serrée pour empêcher ses larmes de rage de couler. Elle vit la Londubat changer ses cheveux en un rouge vif et détourna le regard, ne se rappelant que trop bien comment le visage de Machar avait été remplacé par le sien, quelques minutes plus tôt. « Faut vraiment vous apprendre à vous détendre. J’aurais peut-être du jouer la comédie plus longtemps pour vous retirer ce balais que vous avez tous les deux. Comme quoi, vous vous êtes bien trouvés, » répondit Halcyone avec ce même sourire qui retournait l’estomac d’Euphemia. « On ne s’est pas trouvés, pauvre idiote, » ne put-elle s’empêcher de cracher, amère. Mais elle ne poursuivit pas, croisant les bras, ne trouvant pas de satisfaction à chercher à se justifier. « Ca dure depuis combien de temps, tes conneries ? Je sais même pas comment t’as pu avoir une idée aussi... » Machar s’interrompit, visiblement perturbé lui aussi par la révélation et Euphemia ne pu s’empêcher d’éprouver une certaine honte. Elle l’avait accusé pas plus de quelques jours auparavant de ne pas faire d’efforts, de ne pas l’avoir invitée au Bal et elle était persuadée à présent aux vues de ses réponses qu’il s’était bien agit de lui. Elle espérait qu’il comprenne, à présent, pourquoi elle avait semblé plus intéressée que lui. « Je me faisais chier, et tu passais par là. Mais je dois avouer que c’était un plutôt bon moyen pour passer le temps. » Halcyone ne la regardait même plus, ne lui adressait même plus la parole mais ses mots continuaient de blesser la Serpentard. Elle n’avait été qu’un passe-temps pour elle, alors qu’Euphemia avait gagné de l’espoir, l’espoir que sa vie ne serait pas aussi triste qu’elle l’avait pensée, ce même espoir qui était à présent brisé au fond d’elle. « T’as raison, ils acceptent vraiment n’importe qui à Gryffondor. Tu me fais de la peine. » Euphemia recula encore, ne cherchant pas à intervenir, même lorsqu’Halcyone s’approcha de lui, un air menaçant sur le visage. Ils avaient visiblement des comptes à régler dont elle ne savait pas l’existence et elle n’avait simplement plus la force de s’interposer. Cela ne l’intéressait plus, essayait-elle de se convaincre, alors que sa gorge se nouait d’avantage. « Je te fais la peine?! C’est toi qui parles avec ta famille sans valeur qui veut absolument se hisser là où elle n’a pas sa place? Godric Gryffondor doit se retourner dans sa tombe de voir des types comme toi marcher avec ces couleurs. » Euphemia sentit sa main qui tenait sa baguette se relever d’instinct mais elle la retint, plaquant ses bras le long de son corps. Cela ne l’intéressait plus. Elle ne l’intéressait plus. « Depuis le début de l’année, » répondit-elle à la question de Machar, qui était restée en suspens. « Elle fait ça depuis le début de l’année. Je croyais que c’était toi, je suis désolée, » dit-elle d’une voix plus douce, en se tournant vers le Gryffondor. Mais elle ne savait pas quoi ajouter d’autre. Désolée d’avoir agi de manière aussi stupide, désolée que tu sois trainé là-dedans, désolée que tu doives m’épouser. Elle tourna les talons, sans un mot de plus, pour s’éloigner d’eux. Cela ne l’intéressait plus.


Dernière édition par Euphemia Von Sachsenheim le Mer 29 Nov - 13:22, édité 14 fois
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Message Re: (euphemia) all you knew for so long was the ache you and the moonlight shared.
par Invité, Lun 6 Nov - 18:33 (#)
Histoire
Happiness can be found even in the darkest of times
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3 novembre 1982 - Elle était tombée. Elle était tombée, encore et encore, son corps en chute libre, sans rien pour l’arrêter, rien d’autre que les ténèbres qui l’avaient engouffré. Elle était tombée. Mais pourtant elle ne s’en souvenait pas, pas réellement. Elle ne se souvenait que de la sensation, ayant eu l’impression au départ que cela était un jour mais elle ne savait plus pourquoi. Elle ne savait plus comment. Elle était tombée mais elle ne savait pas ce qui l’avait amenée jusque là. On le lui avait rapporté. On lui avait dit qu’elle avait chuté dans les escaliers de Poudlard alors que ceux-ci bougeaient, probablement. Mais elle était incapable de retrouver le souvenir dans sa mémoire. On lui avait dit qu’elle était à Sainte-Mangouste, pour une durée indéterminée, surement pour un long moment mais elle ne se souvenait pas d’y avoir été transportée. On lui avait dit qu’elle avait une jambe cassée, des côtes fêlées mais les seuls preuves qu’elle en avait étaient les plâtres qui recouvraient son corps. On lui avait dit qu’elle avait perdu la vue. On lui avait dit que ce n’était pas ses yeux mais son cerveau qui avait été touché. Et pourtant, elle était persuadée de voir encore. Pourtant, elle était certaine qu’ils se trompaient, tous ceux qui l’avaient examiné. Elle voyait, oui. Mal, mais elle voyait. Sans doute était-ce parce que les rideaux étaient tirés, à la gauche de son lit. Sans doute était-ce parce que la lampe sur sa table de chevet n’éclairait que faiblement la pièce. Sans doute était-ce parce qu’elle était fatiguée, parce qu’elle avait pris un choc, oui. Mais cela n’était pas définitif, elle le savait. Elle se rétablirait et retournerait à Poudlard, à temps pour pouvoir rattraper ce qu’elle avait manqué. « Il n’y a pas de rideaux ni de lampe dans ta chambre. Il fait plein jour, » siffla Thanatos, qui l’avait rejoint surement avant qu’on ne l’emmène à l’hôpital. Elle fronça les sourcils, ses poings serrant les draps qui la recouvraient. « Arrête de mentir. » Elle ne le croyait pas, non et avait ignoré ses tentatives de lui expliquer la situation, quand, inévitablement, elle oubliait. Elle ne savait plus combien de temps cela faisait qu’elle était là mais sa mère, assise à son chevet, venait de lui répétait ce que les médecins disaient, en ajoutant qu’elle ne s’en souviendrait sûrement pas d’ici quelques heures. Euphemia ne comprenait pas comment cela était possible que son esprit soit brisé à ce point mais elle réalisait qu’il y avait en effet des trous dans sa mémoire et que sans ce que lui avait dit sa mère, elle n’aurait probablement toujours pas été capable de se situer.
« J’ai parlé avec ton médicomage, » lui dit sa mère en prenant sa main dans la sienne. « On va tout faire pour que tu puisses voir à nouveau. » Euphemia tourna la tête vers sa mère, distinguant avec peine ses traits, son expression. Elle pouvait deviner, cependant, qu’elle était inquiète et elle serra sa main dans la sienne. « J’irai mieux bientôt, mère. Je vous ai dit que je pouvais déjà voir. » Sa mère ne répondit pas, laissant le silence s’installer, serrant encore la main d’Euphemia dans la sienne. Des coups à la porte la firent finalement sursauter et sa mère répondit avant qu’elle ne puisse le faire, relâchant ses doigts. « Mère. » Elle reconnu la voix de sa soeur avant même de a distinguer et ne pu s’empêcher de ressentir une certaine joie à l’idée qu’elle soit venue. « Je vais prendre le relai. » Euphemia sentit sa mère se lever et déposer un baiser sur son front, avant de se diriger vers la porte. « Je reviendrai tout à l’heure chérie. » Euphemia hocha la tête et, distraite, elle ne remarqua pas que Cythère s’était approchée jusqu’à ce qu’elle s’asseye sur  le lit et prenne sa main dans la sienne. Elle tourna la tête vers elle, essayant de lire ce qu’elle ressentait. Mais comme toujours, elle savait que le visage de sa sœur était fermé. « Comment tu te sens ? J’aurais voulu venir plus tôt, mais ce confinement idiot m’a obligé à faire mille-et-une démarches administratives. » Elle ne comprenait pas pourquoi sa sœur était là. Sa sœur, qui n’avait jamais prêté autant d’attention à elle. Sa sœur, qui avait fait des efforts pour mettre une distance entre elles deux. Sa sœur, qui n’en avait jamais été une jusqu’à présent. « Je vais bien, » répondit-elle, serrant ses doigts dans les siens avant de retirer sa main, peu habituée au contact. « Tu n’étais pas obligée de venir, je sortirai surement bientôt. » Elle ne voulait pas être pénalisée dans ses études à cause d’un stupide accident. Elle retournerait en cours, même avec des lunettes, même si ses os n’étaient pas encore totalement réparés. Elle retournerait en cours et tout le monde arrêterait enfin de s’inquiéter.

★ ★ ★

21 février 1983 - Les larmes roulaient sur ses joues pâles, en silence. A l’aide de la manche de sa robe de chambre, Euphemia tenta de les essuyer, l’une après l’autre mais elles continuaient de venir, naissant aux bords de ses paupières et terminant leur course en bas de son menton. Elle se sentait stupide, stupide de pleurer seule comme cela, assise sur son lit d’hôpital mais cela lui arrivait de plus en plus ces derniers temps. Sans doute parce qu’ils avaient changé la dose de ses médicaments. Sans doute parce qu’elle commençait à retenir ce qu’il lui arrivait. Les jours où elle avait été euphorique avaient été effacés de sa mémoire, ainsi que les moments où elle avait insulté le corps médical qui prenait soin d’elle ou encore ceux où elle s’était vraisemblablement promenée en sous-vêtements dans les couloirs de Sainte-Mangouste. Elle ne s’en souvenait pas, non, puisque cela avait été au tout début de son séjour mais on le lui avait raconté. Il le lui avait raconté, le serpent qui glissait à présent sur ses draps pour se positionner à ses côtés. Il se souvenait de tout, n’ayant pas lui même subit de traumatisme. Il se souvenait de tout et prenait sans doute un plaisir cruel à le lui raconter. A lui relater toutes les fois depuis qu’elle était arrivée où elle s’était ridiculisée, où elle avait laissé sa folie passagère prendre le dessus. Alors ils avaient adapté son traitement, l’avaient assommés de potions et elle avait commencé à passer la plupart de ses journées dans un état léthargique. Les choses avaient pourtant empirées, elle en était certaine, à partir du moment où son esprit avait recommencé à stocker des souvenirs. A partir du moment où son esprit avait commencé à se réparer et qu’elle se souvenait d’un jour à l’autre pourquoi elle était là. Pourquoi elle ne voyait pas. Pourquoi elle était seule. Les détails étaient encore flous et elle avait du mal à retenir la plus simple des informations. Mais elle saisissait enfin le plus gros de la situation. Elle était là parce qu’elle avait chuté dans les escaliers de Poudlard et avait perdu sa vue. Elle était là parce qu’elle était cassée, défectueuse et parce qu’on ne savait pas quoi faire d’elle. Elle pouvait se rappeler, à présent, de ses visites. Des silences pesants qui s’installaient quand ses parents venaient la voir, silences pendant lesquels elles les imaginaient très bien contempler avec désespoir ce qu’il était advenu de leur fille. Elle se doutait de ce qu’ils pouvaient penser. Qu’elle ne pouvait pas avoir d’avenir, à présent, pas maintenant qu’elle ne voyait plus et certainement pas dans les études qu’elle avait choisies. Qu’elle leur serait surement inutile désormais. Il n’y avait rien à faire d’un enfant handicapé, dans une famille comme la leur. Son statut d’héritière devait être reconsidéré et elle se demandait même si ses fiançailles n’avaient pas déjà été rompues.
Elle se souvenait à présent, oui. Elle ne se souvenait que trop bien de ce sentiment d’impuissance qui la réveillait chaque matin, de cette impression vivide de n’être qu’un poids, de n’être qu’une nouvelle honte à ajouter au nom Von Sachsenheim. Elle n’avait jamais véritablement été la meilleure modèle de sa fratrie, si l’on exceptait Lothar qui avait encore la chance de faire ses preuves, malgré son tempérament d’enfant agité. Elle n’avait jamais su égaler Cythère, particulièrement aux yeux de son père, qui attendait visiblement beaucoup de ses filles. Au fond, elle avait toujours été celle de trop. Celle qui n’était pas forte de caractère. Celle qui n’avait pas une ambition démesurée en politique. Et à présent qu’elle avait un handicap, elle avait le sentiment certain que c’était ainsi que ses parents la voyait. Une erreur. Pourquoi était-elle née, après Cythère ? Pourquoi avaient-ils eu deux filles lorsqu’ils auraient pu n’avoir que la bonne version, celle qui était conforme à leurs attentes ? Elle aurait voulu leur qu’elle était désolée. Désolée de ne pas avoir su faire honneur au nom qu’ils s’appliquaient de redorer. Désolée d’avoir été imprudente alors que ce genre d’accident ne lui arrivait jamais et n’aurait jamais du lui arriver. Désolée, désolée, désolée d’être une déception.

★ ★ ★

16 mai 1983 - Ses doigts rencontrèrent le dossier d'une chaise et elle fit glisser ces derniers sur le rebord pour sentir l'encoche familière. Elle s'installa sur son siège habituel, réajustant ses lunettes de soleil sur son nez, même s'il n'y avait que la personne dirigeant le groupe pour la voir. Venir parler de temps en temps avec d'autres sorciers ayant perdu la vue comme elle la soulageait d'une certaine manière, même si elle se gardait bien de le dire à ses proches. Cette association proposait d'autres activités destinées à l'aider à vivre avec son handicap et si elle avait d'abord refusé d'y aller, elle assistait à présent à tout ce qu'on lui offrait. Elle essayait de se convaincre cependant que c'était plus par ennui que par nécessité, puisqu'elle avait encore de longs mois à tuer avant de pouvoir retourner à Poudlard, à la rentrée. Sa situation était temporaire, après tout. Sa vue évoluerait de nouveau jusqu'à un rétablissement complet et son accident serait un lointain souvenir. Cependant, près de six mois après son accident sans amélioration, elle avait de plus en plus de mal de se persuader que cela était vrai. D'ici à ce que ses espoirs deviennent réalité, elle avait ses potions, qu'elle se procurait à l'Allée des Embrumes et elle était certaine que cela lui suffirait, bien qu'elle fasse attention à ne pas épuiser son stock trop vite. Elle avait des ressources et elle était certaine qu'elle retrouverait la vue définitivement, d'une manière ou d'une autre. Elle ne pouvait pas concevoir une autre alternative.
La réunion commença comme à son habitude et elle sentit Thanatos glisser le long de ses pieds, lui arrachant un frisson de dégoût. Il venait systématiquement à ces réunions, parce qu'il aimait siffler des commentaires désagréables dans son esprit, commentant l'apparence des personnes qui l'entourait et la distrayant totalement du récit des autres. « Elle est là. Assise à ta droite cette fois. » Euphemia serra les dents, essayant de se concentrer sur le récit de Margaret, une ancienne commerçante du Chemin de Traverse. Pourtant, elle savait exactement de qui son patronus parlait, puisqu'il insistait dessus à chaque réunion depuis qu'elle avait commencé à se pointer. A chaque fois, elle avait une apparence différente mais Thanatos repérait systématiquement son patronus, parfois dissimulé mais bien reconnaissable par ses deux têtes. Elle avait visiblement commencé de l'autre côté du cercle qu'ils formaient et s'était rapproché d'un siège à chaque nouvelle réunion, pour finalement atterrir à côté d'Euphemia. Celle-ci sentit comme à chaque fois la colère la submerger et elle eut du mal à se convaincre qu'elle réussirait à l'ignorer une fois de plus. Leur dernière conversation s'était mal terminée et la blonde avait espéré ne plus la recroiser, ne plus être confronté au souvenir humiliant du début de l'année scolaire. Pourtant, elle n'avait pas eu besoin de sa présence systématique pour avoir des pensées intrusives, pour ressentir la peine qui lui serrait encore le cœur bien malgré elle. Halcyone l'avait humiliée et quelque part, elle continuait de le faire, dans ses propres pensées.
Euphemia laissa la réunion se dérouler, soulagée de ne pas être interpellée par le meneur de groupe puisqu'elle n'était pas d'humeur à partager son ressenti. Elle se leva de sa chaise brusquement et se dirigea vers l'endroit où elle savait qu'il y avait des rafraîchissements. S'aidant de ses mains pour repérer les objets, elle se servit tant bien que mal un verre de jus de citrouille, qu'elle engloutit avec ardeur, énervée. « Elle est en train de faire semblant de chercher le paquet de biscuits devant toi, » siffla Thanatos. Euphemia pris une inspiration et se tourna dans sa direction, croisant les bras. « Est-ce que j'ai besoin de demander aux autorités de t'empêcher légalement de me suivre, Londubat ? » Sa voix était sèche et pourtant, elle pouvait sentir cette pointe d'intérêt qui perçait dans son ton et pire encore, ce besoin de lui adresser la parole qu'elle n'avait pas réussi à réfréner. Non, elle n'avait pas envie de lui parler, simplement de lui demander de la laisser tranquille. Son patronus ricana. « Continue à essayer de te convaincre qu'il ne s'agit que de ça, c'est très divertissant. » Elle fit de son mieux pour l'ignorer, pour ne pas laisser ses paroles l'atteindre. Et soudain, elle ouvrait de nouveau la bouche, et soudain, les mots passaient de nouveau ses lèvres. « Je vais finir par croire que tu as le béguin pour moi, » s'entendit-elle dire. Et chaque mot lui fit mal. Et chaque mot lui noua un peu plus la gorge. Et chaque mot rendit les battements de son cœur un peu plus douloureux.

★ ★ ★

17 septembre 1983 - Elle n’était pas de ceux à être en première ligne, et pourtant elle était terrifiée. Elle n’était pas de ceux à devoir avoir peur, et pourtant son cœur continuait de palpiter de manière incertaine, alors que l’angoisse s’insufflait en elle. Elle avait pris connaissance des changements au règlement, avait eu des échos de ce qui avait changé au sein du château depuis la rentrée et non, ce n’était pas pour elle-même qu’elle avait peur. Son sang, bien qu’il ne soit qu’un mensonge, continuait de la protéger, de la placer dans l’élite, l’enfermant dans une tour d’ivoire où on ne pouvait pas l’atteindre. Ce n’était pas pour elle qu’elle avait peur mais bien pour la Londubat qui l’avait suivie comme une ombre au cours de l’été. Elle savait comment on appelait les membres de sa famille, à l’instar de nombreux autres sang-pur dont l’affiliation à ce qu’ils appelaient l’Ordre du Phénix pouvait être prouvée à tout instant. Traîtres. Aux yeux de tous, leur sang était souillé par leurs simples actions, leur sang était pollué par les idées qu’ils proféraient. Mais Euphemia s’en fichait, au fond. Euphemia avait toujours été celle à être en retrait de sa famille, celle à ne pas s’intéresser de trop près à ce que le Seigneur des Ténèbres pouvait bien faire ou penser. Et elle n’en aurait certainement rien eu à faire du sort des traîtres à leur sang s'il n’y avait pas eu Halcyone. Halcyone, qui occupait encore chacune de ses pensées, bien malgré elle. Elle ne se souvenait pas à quel moment elle avait commencé à s’en faire. Cet instant était perdu dans les heures qu’elle avait passé en compagnie d’Halcyone, parcourant le moindre recoins de Londres en oubliant presqu’elle était censée la détester. Cette haine n’était pas réellement partie, elle s’était simplement transformée. Elle était toujours présente, cette haine, cependant elle était fausse, à présent. La jeune femme se forçait à la ressentir mais elle n’y croyait pas une seule seconde. Elle avait essayé de la détester. Au fond, c’était la réaction la plus logique qu’elle pouvait avoir après avoir découvert sa supercherie et elle s’était jurée sur le moment de ne jamais lui pardonner. Elle avait fait le vœu de détruire Halcyone Londubat à la première occasion donnée, simplement pour la voir ramasser son cœur en morceaux, elle aussi. Son plan n’était pas allé bien loin, à partir du moment où l’autre jeune femme s’imposait de manière régulière dans son quotidien. Elle avait essayé de lui en vouloir, pourtant. Mais la personnalité flamboyante de la Londubat avait éclipsé tous ses principes, les consumant un peu plus à chaque fois qu’elle surgissait dans sa vie. Elle avait essayé de garder en elle ce feu ardent, cette hargne qu’elle avait ressenti le soir d’Halloween. Elle l’avait alimenté, pensant que les arguments qu’elle se servait à elle-même suffiraient. C’était une Londubat, elles venaient de deux mondes différents. C’était une Gryffondor, elle n’avait pas le moindre intérêt à ses yeux par ce simple fait. C’était une femme. Elle ne pouvait pas ressentir ce genre de sentiments à son égard. Elle ne pouvait pas et pourtant, plus elle se voilait la face, plus ses sentiments se développaient. Plus elle croisait son chemin, plus son cœur se serrait, plus sa respiration se faisait difficile, plus ses pensées s’embrouillaient. Elle avait beau tout faire pour s’en empêcher, la métamorphomage occupait chacune de ses pensées et les choses étaient devenues insoutenables ces dernières semaines, parce que les choses changeaient au sein du château, parce qu’elles ne se croisaient plus. L’inquiétude mais également l’envie de la revoir tout simplement l’avaient rongée jusqu’à ce qu’elle se décide finalement à écrire sa lettre. Rejoins moi au hangar à bateaux, après le diner. Elle avait simplement signé E, avant d’hésiter de longues minutes à l’attacher à la patte de son hibou, qui patientait à ses côtés.
Elle rejoint son point de rendez-vous comme convenu, après avoir fini son repas et nota rapidement qu’elle était arrivée la première. La lune éclairait l’eau au centre du hangar, ses reflets dansant contre le bois au-dessus, procurant une faible lumière. Elle avait pris l’une des potions qui lui permettaient de retrouver la vue, l’espace de quelques heures, une fois qu’elle était sortie du château. Elle se devait de rester discrète, ce produit illégal pouvant lui être enlevé à tout moment et elle n’avait pas pensé en revenant à Poudlard qu’elle en aurait besoin, ayant tous les outils à présent pour suivre ses cours sans avoir réellement besoin de sa vue. Cependant, elle savait qu’elle avait besoin de voir, pour cette rencontre. Le grincement de la porte lui fit tourner la tête vers celle-ci et elle observa la silhouette d’Halcyone se glissait à son tour dans le hangar, le battant se refermant derrière elle. Immédiatement, Euphemia fit plusieurs pas en sa direction, s’arrêtant à seulement quelques centimètres de la Gryffondor. Elle ne voyait pas grand-chose, dans la pénombre, mais elle voyait suffisamment. Sans un mot, ses yeux passèrent sur chacun des traits de l’autre jeune femme, ses grands yeux sombres l’observant également. C’était la première fois qu’elle la revoyait, depuis son accident. C’était la première fois qu’elle la voyait, en un sens. Avant cela, avant qu’elle ne sache qu’elle s’était faite passer pour Machar, elle ne lui avait jamais prêté beaucoup d’attention. Elle n’avait été qu’un visage parmi tant d’autres, dans la foule d’élèves qui suivaient des cours au château. A présent, elle voulait le détailler, elle voulait associer sa voix à ce visage, associer les nouveaux souvenirs qu’elle avait d’elle à une personne physique. Son coeur se serra dans sa poitrine, alors qu’elle prenait une inspiration. « Est-ce que tu vas bien ? » demanda-t-elle finalement, d’une voix douce. Elle leva une main mais la laissa en suspens un instant, avant de la laisser retomber. Elle voulait la toucher, sentir le contact de sa peau sur la sienne pour se rassurer mais elle savait qu’elle ne pouvait pas se le permettre. « Avec tout ce qui se passe en ce moment, tu n’as pas eu d’ennuis ? » ajouta-t-elle finalement, essayant de retrouver un semblant de contenance. La pénombre les enveloppant l’empêchait d’y voir clair, poussant Euphemia à se rapprocher, sans doute trop, de la nouvelle venue. Ses gestes hésitants trahirent la manière dont son cœur s’était emballé et Halcyone s’approcha à son tour, glissant ses doigts dans les siens. Si le premier instinct de la blonde fut de se dégager, elle se ravisa, réalisant rapidement qu’il n’y avait personne pour les voir. Personne pour juger à quel point ce geste aurait paru déplacé, aux yeux de tous. Pourtant, le contact de sa peau contre la sienne ne lui fit qu’en vouloir d’avantage, ses doigts s’agrippant à leur tour autour de ceux de la rouge et or. « Oui. Le nom Londubat garde encore un peu de son pouvoir, même dans les derniers retranchements, » lui dit-elle dans un murmure, et Euphemia hocha la tête, encore troublée par leur proximité. Elle avait l’impression que plus les secondes s’écoulaient, plus leurs corps se rapprochaient. « Et toi? Tes yeux… » La phrase resta en suspens, laissant un silence s’installer pendant lequel aucune des deux jeunes femmes n’osa le briser. Euphemia secoua la tête à la négative, essayant de former des pensées cohérentes. « C’est une potion, je… » Elle déglutit, ses paupières papillonnant vers les lèvres de son interlocutrice. « C’est temporaire mais j’avais besoin de te voir. » Les mots se bousculèrent hors de sa bouche, ne lui laissant pas le temps de les rattraper. Le breuvage qui lui rendait la vue avait tendance également à la rendre un peu trop honnête à son goût et si jusqu’à présent elle avait réussi à canaliser ce qui pouvait sortir de sa bouche, le trouble qu’elle ressentait en cet instant l’empêchait de réfléchir clairement, de retenir à temps ses paroles trop franches. « J’avais besoin de voir que tu allais bien, » dit-elle dans un murmure, leurs visages à quelques centimètres l’un de l’autre. Elle pouvait presque sentir son souffle à présent, provoquant une vague de chaleur qui la submergea jusqu’au plus profond de son être, jusqu’aux battements irréguliers de son cœur. Il n’y avait qu’elles, dans ce hangar. Elles, et leurs souffles mêlés. Elles, et leurs cœurs battant. Elles, et leur mains liées. Euphemia pouvait voir chaque détail de son visage, chaque courbe, chaque ligne, chaque teinte de sa peau, chaque boucle de ses cheveux. Elle aurait voulu tout mémoriser, pour le moment où sa vision se teinterait de nouveau de noir, pour le moment où Halcyone disparaîtrait. Elle aurait voulu garde cet instant, le figer pour ne pas avoir à le quitter si vite, ralentir le temps pour profiter de chaque seconde. Mais elle ne le pouvait pas. Bientôt, la potion arrêterait de faire effet. Bientôt, il serait l’heure de retourner dans leurs dortoirs. Bientôt, il se passerait encore des jours sans qu’elles ne puissent se voir. Euphemia n’était pas pressée, ses doigts serrés dans ceux d’Halcyone traçant doucement des lignes sur la peau de celle-ci. Il n’y avait qu’elles, dans ce hangar, et pourtant elle avait l’impression d’étouffer. Ses oreilles sonnaient, l’air qu’elle inspirait brûlait ses poumons, sa peau s’enflammait. Son cœur, compressé au fond de sa poitrine, battait de toutes ses forces pour ne pas manquer de s’arrêter. Sa proximité lui faisait perdre ses moyens. La distance qui les séparait encore lui faisait perdre sa raison. Elle voulait s’avancer encore, serrer son corps contre le sien, laisser ses deux mains entrer en contact avec sa peau. Mais elle ne pouvait pas, paralysée par la peur. Peur de mal faire, peur d’être déplacée, peur de ce genre de geste. Il n’y avait pas beaucoup d’expériences au cours de sa vie auxquelles elle pouvait comparer ce moment. Elle n’avait réellement de référence, de ligne directrice. Elle avait eu un petit ami l’espace d’un mois lorsqu’elle avait quinze ans. Il y avait eu Machar, ou du moins Halcyone, déguisée pour la tromper. Mais rien de cette ampleur. Rien qui avait déclenché un feu au fond de sa poitrine, rien qui l’avait démunie à ce point, rien qui lui avait coupé le souffle de cette manière. Rien, parce que c’était différent. Parce que c’était elle. Elle, plutôt que lui. Et même si l’allemande refusait de réellement accepter cette vérité, elle savait que cela faisait toute la différence. Elle en prenait conscience à mesure que leur visages se rapprochaient, à mesure que leurs doigts se resserraient. Ses paroles n’étaient plus qu’un souffle, comme pour ne pas briser ce qui s’était installé entre elles. Halcyone ne répondait pas, son visage proche, bien trop proche. Euphemia ne se rendit pas compte qu’elle retenait son souffle, jusqu’à ce que ses lèvres se posent sur les siennes. Elle pouvait sentir son cœur prêt à imploser, ses yeux se fermer, sa peau irradier. Mais la gryffondor s’éloigna, bien trop vite, suffisamment pour rompre le baiser mais pas suffisamment pour que leurs lèvres ne se touchent plus lorsqu’elle prit la parole. « Je ne m’excuserais pas. » La blonde secoua doucement la tête, ne relevant pas les yeux, ne pouvait réellement voir quoi que ce soit. « Tu n’en as pas besoin. » Elle fut celle à s’avancer cette fois-ci, capturant ses lèvres, avide de son contact, avide de sa chaleur. Elle glissa sa main libre contre le bras de la rouge et or, sans relâcher la pression de leurs doigts toujours entrelacés. Elle ne savait pas ce qu’elle faisait mais son corps, lui, semblait suivre son instinct. Boum, boum, boum. Elle avait peur. Peur, peur, peur de ce que cela voulait dire. Peur, peur, peur des répercutions. Peur, peur, peur parce qu’elle avait l’impression d’avoir raison alors qu’elle aurait dû avoir tort. Parce que son geste lui semblait juste alors qu’il aurait dû être déplacé. Mais il n’y avait rien de déplacé dans la manière dont leurs corps épousait la forme de l’autre à la perfection, dans la manière dont leurs souffles se mêlaient, dans la manière dont sa peau brûlait contre la sienne. Il n’y avait rien de déplacé dans la manière dont Halcyone la consumait, entière.


Dernière édition par Euphemia Von Sachsenheim le Mer 29 Nov - 13:30, édité 5 fois
Isaure Lenoir
admin - war is the sea i swim in
Isaure Lenoir
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par Isaure Lenoir, Lun 6 Nov - 18:33 (#)
est-ce que halcyone c'est le moonlight ou c'est the sun? wink wink
Charlie de Breteuil
admin - their tense grace made tender
Charlie de Breteuil
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par Charlie de Breteuil, Lun 6 Nov - 19:10 (#)
T'as changé Sophie mais wuuuuut wuuuuut wuuuuut wuuuuut POURQUOIIIII ? crymeariver crymeariver
Ceci dit Lili est magnifique aussi bave
(Euphemia fait plus VS j'avoue j'avoue Robert47cm)

T'as pris Alfrieda en prénom :laaa: Lenore est so proud que qu'Euphy ait un prénom moche jaredditoui #soutien

Et sinon, je te redis pas la rebienvenue, tu connais le chemin hihi

EDIT : MAIS OMG ELLE A VINGT-ET-UN GNOE GNOE C'est plus un bébé Potté dead dead
O. Jill Peverell
membre - i don't want just a memory
O. Jill Peverell
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Message Re: (euphemia) all you knew for so long was the ache you and the moonlight shared.
par O. Jill Peverell, Lun 6 Nov - 19:20 (#)
L. Charlie de Breteuil a écrit:
T'as pris Alfrieda en prénom :laaa: Lenore est so proud que qu'Euphy ait un prénom moche jaredditoui #soutien
Mais OMG Léanna tu m'as tuée HOHOHOHOHOHOHOHOHHO

C'est vrai qu'elle est plutôt miam miam la nouvelle tête (euphemia) all you knew for so long was the ache you and the moonlight shared. 445806609 Comme d'hab, je connaissais pas. Bref courage pour ta refonte, sorry mais je ne serais pas ton amie ALBERT Daengelo

REBIENVENUE (j'ai failli oublier Queen Sou )
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Message Re: (euphemia) all you knew for so long was the ache you and the moonlight shared.
par Invité, Lun 6 Nov - 20:11 (#)
Re bienvenue à la maison SCREAMING :hugs: Orphy approuve cette couleur de cheveux jaredditoui
Reine C. Delacroix
admin - i don't want just a memory
Reine C. Delacroix
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Message Re: (euphemia) all you knew for so long was the ache you and the moonlight shared.
par Reine C. Delacroix, Lun 6 Nov - 20:16 (#)
rebienvenue GAGA
Alekseev Gaunt
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Alekseev Gaunt
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Message Re: (euphemia) all you knew for so long was the ache you and the moonlight shared.
par Alekseev Gaunt, Lun 6 Nov - 22:31 (#)
JE SUIS EN RETARD DANS MA LECTURE Han! crymeariver Louise m'a presque spoil wuuuuut

Bon courage pour la refonte Brille J'aime ce changement d'âge et de visage Brille
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Message Re: (euphemia) all you knew for so long was the ache you and the moonlight shared.
par Invité, Lun 6 Nov - 23:40 (#)
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] non halcyone c'est le sun, cf ma signature roll suis un peu roll

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] oui j'ai changé Sad pour être honnête je m'en étais lassée, surtout que les 3/4 de ses ressources viennent de GoT et bon, disons qu'Euphemia passe pas son temps en robe brodée ou manteau de fourrure gérardrpz i know, décevant gérardrpz et puis bon, Lili m'a trop tapée dans l'œil et l'air VS est bien là HOHOHOHOHOHOHOHOHHO elle s'appelait déjà Alfrieda HOHOHOHOHOHOHOHOHHO quand j'ai pris le PV, Louise m'a dit que je devais avoir un prénom moche, tradition familiale oblige roll ET OUI ELLE A 21 SCREAMING elle grandit vite athanaditnon

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] merci Chou sad, je me ferai des amis ailleurs athanaditnon

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] merci #teamashy4ever le blond VS HOHOHOHOHOHOHOHOHHO il est où notre lien? roll

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] merci cute cute cute

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] QUELLE LECTURE SCREAMING du halcia? ceymwaPedro il se passe des trucs ceymwaPedro
merci Chou again j'ai pas changé l'âge mais je suis contente qu'on approuve la nouvelle tête HOHOHOHOHOHOHOHOHHO
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Message Re: (euphemia) all you knew for so long was the ache you and the moonlight shared.
par Invité, Mar 7 Nov - 10:56 (#)
COUCOU RE BIENVENUE Chou
je serais bien passée avec ta sis mais je voulais pas donner de points aux serpys
k bye
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Message Re: (euphemia) all you knew for so long was the ache you and the moonlight shared.
par Invité, Mar 7 Nov - 13:55 (#)
SCREAMING
bonne réécriture Brille
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Message Re: (euphemia) all you knew for so long was the ache you and the moonlight shared.
par Invité, Mar 7 Nov - 22:20 (#)
tro bel
rebienv
mes amitiés

ed

(jesuisdansl'abusmdr)
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Message Re: (euphemia) all you knew for so long was the ache you and the moonlight shared.
par Invité, Sam 11 Nov - 12:03 (#)
bonne réécriture avec cette jolie bouille SCREAMING reinhart est tellement bave
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Message Re: (euphemia) all you knew for so long was the ache you and the moonlight shared.
par Invité, Dim 12 Nov - 14:22 (#)
Rebienvenue , moi je veux bien être ton amie Perv ! sinon j’ai la Lestrange aussi.
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Message Re: (euphemia) all you knew for so long was the ache you and the moonlight shared.
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