BELLUM PATRONUM
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Version 34
Nouveau tournant, nouvelle version installée ainsi que les nouveautés qui vont avec ! Vous pouvez la commenter ici.
Groupes fermés
Les sang-purs étrangers sont fermés. Redirigez-vous vers les familles de la saga ou des membres.
équilibre des groupes
Nous manquons d'étudiants, de membres des partis politiques Phénix et Gardiens. Nous manquons également de Mangemorts.
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| (scarlet) flowers are pretty in the same way you are – bursts of beauty covering up fault lines. | | | (scarlet) flowers are pretty in the same way you are – bursts of beauty covering up fault lines.par Invité, Mer 31 Jan - 21:26 ( #) | Scarlet Eleanor Lancaster ft. phoebe tonkin sang-mêlée vingt-quatre ans célibataire homosexuelle étudiante en quatrième année de médicomagie & stagiaire en alternance à ste mangouste n'a plus de patronus depuis le remède suit le gouvernement pour protéger les siens (c) moony. + skate vibe + dandelion | |
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] À propos Nom: Sa mère s'appelle Laskaris (Λάσκαρις), nom d'une ancienne famille noble et sorcière de l'empire byzantin, avant que leur sang ne devienne impur et que leur renommée ne s'essouffle. Aujourd'hui, leur nom a été oublié, si bien que la mère de Scarlet a préféré faciliter la vie de ses filles au Royaume-Uni en choisissant un nom anglais relativement proche, Lancaster. Prénoms: Scarlet et Eleanor. Ses proches la surnomment Scar. Les mauvaises langues l'appellent Scary. Âge et Date de Naissance: Vingt-quatre ans, née le 17 octobre 1959, à Santorin en Grèce, peu avant sa sœur jumelle. Nature du sang: Sang-mêlée, née d'une mère sang-mêlée et d'un père inconnu. La nature de son sang ne lui a jamais importé. Situation familiale: Une mère, un beau-père, un frère aîné par alliance, une sœur cadette par alliance, un demi-frère cadet. Et surtout, une sœur jumelle. Une moitié. Une autre part d'elle-même. Miroir du Rised: Elle verrait sa jumelle, debout à ses côtés, toutes traces de leur accident envolées. Epouvantard: Eugenia lui disant qu'elle lui en veut et qu'elle ne veut plus l'avoir dans sa vie. Composition de la baguette magique: Elle est faite de bois de sapin et contient un cœur de crin de licorne. Elle est plutôt souple et mesure vingt-huit centimètres. Etudes Suivies: Après avoir arrêté brutalement ses études en cursus ordinaire en 1979, elle profite des réformes de la rentrée 1980 pour intégrer le cursus de médecine magique. Elle est à présent en quatrième année en spécialisation Médicomagie, options légilimencie, occlumencie et métamorphose. Dans le cadre de ses études, elle est en stage à Ste Mangouste en alternance avec ses cours. Animal de compagnie: elle n'en a pas, se servant des hiboux du château. | [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Caractère Fière - Elle gardera toujours la tête haute, quoiqu’il arrive, ne ravalant sa fierté que pour très peu de personnes. Têtue, elle reste campée sur ses positions et ne cède pas le terrain si elle le peut, préférant de loin gagner un débat même elle sait au fond avoir tort. Ce n’est également pas le genre de personne qui pleurera facilement devant les autres. Lorsqu’on l’insulte, elle préfère répondre plutôt que de s’écraser. Si elle prend la mauvaise décision et ne s’en rend compte que trop tard, elle se contentera d’hausser les épaules, prétendant ne pas s’en soucier plus que cela, du moins lorsque cela ne la concerne pas trop directement. Parce qu’elle ne veut pas paraître faible, tout simplement. Parce qu’on lui a appris la loi du plus fort et que si les autres pensent qu’on est puissant, cela veut dire qu’on l’est, quelque part. Et au fond, elle se dit que cela suffit si elle ne fait que paraître forte. Elle n’a pas besoin de réellement l’être. Arrogante - Quand bien même aurait-elle raison sur un débat, elle ne se retiendra jamais de s’en féliciter, savourant sa victoire sans considération pour la personne se trouvant en face d’elle. Ayant la répartie facile, elle a également tendance à parler trop vite et à se montrer insolente avec ceux envers qui elle doit plutôt montrer du respect. Indépendante - Ayant pris soin de sa sœur pendant plusieurs années, elle a l'habitude de materner plutôt que d'être maternée, même si sa manière de faire est plutôt brutale. Elle ne supporte pas qu'on lui dicte quoi faire et par esprit de contradiction, ira probablement faire le contraire de ce qu'on lui dira si ça venait à arriver. Elle accepte rarement l'aide qu'on lui propose, voulant croire qu'elle peut se débrouiller seule. Impulsive - Ses décisions sont souvent prises à chaud, sur coups de tête, et si elles ont des conséquences trop grave, ce n’est que plus tard qu’elle regrette et s’en mord les doigts. Dirigée par son cœur et sa fierté, elle n’écoute que trop rarement sa raison, se mettant un bon nombre de personnes à dos et commettant des erreurs trop importantes. C’est également par ce trait de caractère que se manifeste sa colère, trop explosive, trop soudaine dans la plupart des situations. Elle s’énerve vite et fort, les mots, gestes et décisions qui suivent étant généralement effectués sous un mauvais jugement. Impatiente, elle a également du mal à attendre après les autres, réagissant à chaud plutôt que de patienter. Ambitieuse - Si ça n’a pas toujours été le cas, c’est lors de sa réorientation en médecine magique que l’ambition de Scarlet s’est réellement réveillée. Poussée par le désir de trouver une solution à l’handicap de sa sœur mais également par l’envie de bien faire et d’aider ceux en ayant besoin, elle s’est plongée corps et âme dans ses études, visant un poste au prestigieux hôpital de Ste Mangouste. Elle parvient à avoir des résultats plus que corrects, malgré toutes les distractions qu’elle peut bien avoir dans son quotidien, faisant toujours passer ses études avant tout le reste. Sociable - Depuis son plus jeune âge, elle a toujours été habitée par le désir d’être appréciée, simplement pour combler la solitude qu’elle pouvait bien ressentir. C’est pendant son adolescence que cela a été le plus proéminent, puisqu’elle a tout fait pour gagner en popularité, rabaissant ceux qui se mettaient en travers de son chemin. En constante recherche d’attention, elle est aujourd’hui moins préoccupée que cela sur son taux de popularité. Mais elle n’en reste pas moins quelqu’un qui recherche le contact des autres, qui a besoin d’amis, même s’ils ne sont pas sincères. Cynique - Elle n’est cependant pas la personne la plus agréable à côtoyer, n’hésitant généralement pas à dire ce qu’elle pense et à exagérer lorsque la situation le permet. Ayant un humour très poussé vers le second degré, il peut lui arriver de se montrer injustement cruelle, simplement parce qu’elle est agacée. Loyale - Malgré son mauvais caractère, elle placera toujours ses proches avant tout le reste, préférant mentir pour les aider plutôt qu’il ne leur arrive quoique ce soit. C’est pour cela qu’elle a suivi les décrets et directives du gouvernement Rosier sans broncher, sachant pertinemment qu’elle ne pouvait ni se permettre de perdre de l’argent dû aux amendes, ni se permettre d’être emprisonnée, ni se permettre d’être fugitive. Elle travaille pour pouvoir subvenir aux besoins des siens et préférera toujours s’écraser face à un gouvernement oppressant que de sacrifier sa sécurité et sa vie. Secrète - Elle ne partage que peu de choses la concernant, n’appréciant que peu de s’ouvrir aux autres, par peur de leur regard et jugement. Elle garde toutes ses émotions pour elle, sa fierté prenant le dessus pour finalement lui faire garder des secret inutiles et elle ne cède que très rarement. | Patronus Jusqu’à décembre 1983, Scarlet avait un patronus corporel du nom d’Alecto, qui prenait la forme d’un corbeau et d’un jaguar, suivant ses humeurs. Si leur relation a été tumultueuse au départ, la jeune femme a finit par rapidement adapter une autre attitude vis-à-vis de l’animal, se rendant compte qu’elle était d’avantage une amie qu’une ennemie. En quelques mois, elles sont devenues très proches, Scarlet se reposant toujours sur Alecto pour avoir des conseils et Alecto se souciant de sa sorcière. Puis est venue la première vague de peste, dévastatrice. La disparition de son patronus au stade V a plongé Scarlet dans un état de détresse jusqu’à ce qu’il ne réapparaisse finalement. Elle était inchangée, la même en tout point, remplaçant la détresse de la brune par du soulagement. Puis est venue la deuxième vague, pire que la précédente. Parce qu’elle savait ce qui l’attendait. Parce qu’elle était incapable d’imaginer vivre cela une deuxième fois. Parce que ce fut la vague du remède des Disciples. Remède qu’on lui donna à prendre sans se poser de question, avant même qu’il ne soit obligatoire, parce qu’elle était stagiaire à Ste Mangouste. Déchirée entre son amour pour son patronus et la peur de sortir des rangs, elle finit par le prendre, avant même de pouvoir se poser trop de questions. Elle s’est suffisamment occupé l’esprit depuis pour éviter de trop penser à sa décision, de trop être consumée par les regrets. Mais elle ne peut ignorer l’absence de son patronus, qui la dévore un peu plus chaque jour. |
Dernière édition par S. Eleanor Lancaster le Ven 2 Fév - 12:55, édité 14 fois |
| | Re: (scarlet) flowers are pretty in the same way you are – bursts of beauty covering up fault lines.par Invité, Mer 31 Jan - 21:26 ( #) | Histoire Happiness can be found even in the darkest of times [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]7 décembre 1964 - « On va où ? » La voix fluette d’Eugenia avait résonné plus fort que d’habitude, entre les murs vides de la chambre, forçant Scarlet à tourner la tête vers elle. En quelques enjambées, elle fut aux côtés de sa jumelle et releva les yeux, elle aussi, vers leur mère occupée à fermer un des derniers cartons. Elle avait emballé toutes ses affaires d’adolescence, parce que c’était au fond tout ce qu’elle avait, n’ayant pas eu le temps de se consacrer à un emploi pendant les cinq premières années de la vie de ses filles. Veatriki posa un regard doux sur ses jumelles et leur adressa un sourire, attendrie par leur enthousiasme. Elle reposa sa baguette, qui avait fini de sceller le carton et pris une main à chaque fillette, qu’elle serra entre les siennes. « En Angleterre. C’est là- bas que j’ai grandi et je veux que vous ayez la même chance que moi. » Elle leur avait déjà dit tout cela mais le pays étranger était un concept abstrait pour les deux brunes. Il était difficile d’expliquer exactement à ses enfants sa situation si particulière. Difficile de leur expliquer qu’elle était trop jeune, bien trop jeune, à seulement vingt-et-un ans, pour déjà avoir des jumelles de cinq ans. Difficile de leur expliquer qu’elle avait dû rentrer chez elle, en Grèce, lorsqu’elle avait appris être enceinte, parce qu’elle ne pouvait pas continuer ses études si elle voulait les élever correctement. Difficile de leur expliquer que son cœur appartenait à l’Angleterre et à Poudlard et qu’elle avait eu l’envie d’y retourner depuis l’instant où elle avait reposé pied à Santorin. Elle savait pertinemment que reprendre ses études était impossible, que ses filles passaient avant tout et qu’elle ne pouvait juste pas les laisser à ses parents pendant qu’elle disparaissait pour toute l’année. Mais elle avait au moins souhaité s’installer à Londres, ville qu’elle avait pu visiter lors de toutes ses années au Royaume-Uni et dont elle était immédiatement tombée amoureuse. Elle passa une main sur la joue d’Eugenia, où plusieurs mèches rebelles s’étaient collées, tandis que Scarlet mettait à nouveau son pouce dans sa bouche. « C’est où ? » demanda-t-elle, peu gênée par son doigt. Veatriki - qui avait décidé d'angliciser son nom pour Beatrice une fois qu'elles auraien t emménagé - se redressa afin de prendre le carton entre ses mains pour l’emmener en bas, là où une partie de ses affaires l’attendait déjà. « Pas loin, promis. »
★ ★ ★ 16 février 1967 - « Ça c’est ma mère, et ça c’est Ginny, » dit-elle d’un ton fière, en montrant son dessin à l’adolescent qui les gardait, elle et sa sœur. Sa jumelle était partie lire dans un coin, absorbée par le moindre livre depuis qu’elle avait appris à déchiffrer la langue anglaise. Scarlet, elle, préférait passer son temps à gribouiller des formes précipitées sur une feuille, fière du résultat peu importe ce qui en ressortait. Son babysitter sourit, s’asseyant à côté d’elle. « Il est où ton papa ? » La fillette fronça les sourcils, se retenant de soupirer. Elle détestait cette question, qu’elle avait entendu tout au long de sa vie. Il est où ton papa ? Nulle part. Il n’avait jamais fait partie de leur vie, à elle et Eugenia. Il n’avait jamais été qu’une histoire, un amour de jeunesse leur répondait leur mère, lorsqu’elles posaient la question. Elle n’avait jamais vu son visage, n’avait jamais appris son nom. Il est où ton papa ? Partout. Dans chaque visage qu’elle croisait, dans chaque photo trouvée dans un album, dans chaque lettre gardée par sa mère. Scarlet le cherchait, malgré elle, parce qu’elle avait fini par comprendre que ce n’était pas normal, de ne pas avoir de père. Du moins aux yeux des autres. Il n'y avait aucun problème à ses yeux, parce que c’était tout ce qu’elle avait jamais connu. Elle, sa mère, sa sœur. Leurs grand-parents lorsqu’elles vivaient encore en Grèce. Mais cela s’arrêtait là. « J’en ai pas, » répondit-elle sèchement en reprenant son dessin pour ajouter du vert sous les pieds des silhouettes. Elle ne regarda pas Charles, qui pourtant n’avait pas bougé, toujours installé à côté d’elle. « Mais monsieur Marshall est souvent là, non ? Il a l’air de bien s’entendre avec votre mère. » Scarlet poussa un soupir cette fois-ci, audible mais elle ne releva pas les yeux pour autant, continuant de gribouiller furieusement sur sa feuille. Elle n’avait pas envie de parler de celui qui partageait la vie de sa mère, parce qu’elle ne l’avait pas réellement accepté dans leur quotidien. Elle n’acceptait pas ses deux enfants à lui aussi, elle n’acceptait pas qu’ils puissent ne former qu’une seule famille, elle n’acceptait qu’il y ait quelqu’un d’autre qu’elles trois. Cela lui prendrait plusieurs années, avant de finalement relâcher la pression et arrêter d’être colère, après le mariage de sa mère puis après la naissance de son petit-frère. Mais elle était incapable, à huit ans, de raisonner de manière mature, se contentant de dire non et de taper du pied. « Oui, ils s'entendent bien. Mais c’est pas mon père. » Et la discussion fut close.
★ ★ ★ 3 mai 1975- « Franchement Scar, j'aurais jamais cru qu'elle puisse être ta jumelle si vous aviez pas eu le même visage. Elle me fait tellement pitié. » La brune laissa un sourire naître sur ses lèvres, hochant vaguement la tête en direction de son amie. Enfin, amie. La blonde qu’elle avait à ses côtés n’avait absolument rien en commun avec elle. Si ce n’était son degré de popularité. Mais pas trop, parce qu’elle n’avait pas envie de s’entourer de quelqu’un qui pourrait lui faire de l’ombre. Tout était une question de stratégie. Ses amies devaient être jolies mais pas autant qu’elle, intéressantes mais ne pas détourner l’attention, populaires mais pas au point d’être des rivales. Car au fond, c’était elle le centre, elle la reine. C’était la loi du plus fort. Elle avait su se doter d’une personnalité suffisamment insupportable pour être remarquée et s’approprier la couronne, sans rien demander à personne. C’était ce à quoi tout le monde aspirait et cela, elle l’avait compris assez tôt pour agir et faire en sorte d’avoir toutes les cartes entre ses mains. Tout le monde rêvait d’être à sa place, elle le savait. Elle le voyait dans le regard blasé que cette élève de deuxième année lui lançait, dans ces œillades furtives qu’elle parvenait à capter de toutes parts, dans les gestes violents que certains pouvaient bien avoir à son égard. « Sérieusement, il n’y a pas eu une erreur quand vous être nées ? Comme si t’avais eu tous les neurones et pas elle ? » Scarlet reporta son attention sur la blonde à ses côtés, qui pouffait à sa propre remarque. Elle força de nouveau un sourire sur ses lèvres, posant une main sur l’épaule de celle qu'elle appelait amie. « C’est ça, Beverly. J’ai eu tous les neurones et pas elle. » Elle laissa retomber sa main, espérant que le sarcasme n’avait pas trop transparu dans sa voix, ne voulant pas donner l’impression à cette pauvre Bev qu’elle se fichait de sa tête. Même si c’était le cas. Ennuyée, la jeune fille se décolla du mur sur lequel elle était appuyée et se mit en route vers leur prochain cours, persuadée que son amie la suivrait. Elle eut raison, puisque sa voix nasillarde retentit une énième fois, alors qu’elles passaient devant sa jumelle. « Alors Eugène, on s’est habillé dans le noir ce matin ? » Scarlet se contenta de sourire, voyant que Beverly attendait visiblement une réaction de sa part mais elle parvint tout de même à capter le regard de sa sœur. Ses lèvres souriaient toujours mais elle espérait que ses yeux fassent passer le message. Ce ne sont que des mots, Ginny. Les mots ne peuvent pas blesser. C’était comme cela qu’elle tentait de se justifiait, qu’elle ressentait le besoin de se justifier, une fois qu’elles étaient seules toutes les deux. Sauf qu’elle savait qu’elle avait tort. Que les mots étaient pires que tout. Et elle espérait qu’Eugenia sache qu’elle ne pensait pas une seule seconde ce qu’elle laissait les autres lui dire, même si elle ne l’avait jamais rassuré de la sorte. Cela n’avait pas toujours été comme ça, autrefois. Pourtant Scarlet ne se souvenait pas de la dernière fois où elle avait été certaine que sa jumelle soit sa meilleure amie. Un monde avait fini par les séparer et elles n’avaient bientôt plus rien trouvé à se dire, n’appréciant plus autant la compagnie de l’autre, Eugenia trop calme pour Scarlet, Scarlet trop agitée pour Eugenia. Pourtant elle était sa sœur et la brune savait que son amour pour elle ne disparaitrait jamais vraiment. Elle espérait que Ginny le sache, même si elle ne disait rien, même si elle laissait faire les autres, même si elle ne venait pas lui tendre la main dans les couloirs de Poudlard.
★ ★ ★ 27 novembre 1976 - « T’y es pas allée un peu fort ? Elle a l’air mal, la pauvre. » Les paroles fausses de Beverly étaient empreintes d’un ton mièvre qu’elle ne pouvait ignorer. Elle força un sourire sur ses lèvres, ses yeux fixés sur le bout de la table de l’autre côté de la Grande Salle. C’était devenu une habitude, de se venger de ceux qui se mettaient en travers de son chemin, simplement pour s’amuser mais surtout pour les intimider. Après tout, elle n’avait pas l’habitude qu’on lui tienne tête, les amis desquels elle s’était entourée étant pour la plupart pendus à ses lèvres la majorité du temps. Elle était habituée à ce que les choses aillent en son sens, à ce que ceux qu’elle ne considérait pas comme étant à sa hauteur s’écrasent devant elle. Mais parfois, elle n’avait pas de raison particulière d’embêter un autre élève. Parfois, elle avait juste besoin d’une distraction, juste besoin de sentir que l’on avait peur d’elle. Elle n’accordait que peu d’importance au fait d’être appréciée, se doutant que ses amis restaient à ses côtés par pur intérêt plutôt que par affection. Elle préférait savoir qu’elle avait le dessus et une certaine emprise sur les autres, et si elle avait besoin de tourmenter un élève sans importance pour se le rappeler, c’était ce qu’elle faisait. Azalea n’y avait pas fait exception, bien qu’elle ne lui ai rien fait de particulier et elle s’était longtemps amusée à critiquer son apparence avant de passer aux choses plus sérieuses. Une main sur sa cuisse, trop haut, détourna son attention et elle posa son regard sur Wesley, assis à ses côtés. Elle lui adressa un sourire, passant ses doigts sur la nuque de son petit-ami. Pourtant, son sourire était faux, tout comme ses sentiments. A vrai dire, elle ne ressentait rien. Rien pour lui, rien pour les deux garçons avec lesquels elle était sortie avant lui. Rien, parce qu’elle n’était tout simplement pas amoureuse, parce qu’elle était trop jeune pour connaître cela, parce que ce n’était pas le bon. Toutes les explications qu’elle trouvait lui semblaient justes, lui semblaient avoir du sens. Rien, elle ne ressentait rien. Elle savait tout comme lui qu’ils ne finiraient pas leurs jours ensemble, qu’ils ne finiraient peut-être même pas l’année ensemble. Rompre ne leur semblait pourtant pas utile cependant, puisqu’ils étaient enviés de beaucoup, alors ils continuaient de s’embrasser dans les couloirs du château, ils continuaient de se tenir la main à chaque seconde passé ensemble, ils continuaient de se voir tard le soir, alors que l’heure de leur couvre feu était bien dépassée. Son regard se posa à nouveau sur Azalea, toujours assise seule plus loin. Le bonnet qu’elle avait enfoncé jusqu’à ses oreilles masquait avec peine la coupe que lui avait donné Scarlet la semaine passée, en métamorphose. Une mèche par-ci, une mèche par-là, elle avait jeté des sorts pour couper ses cheveux jusqu’à ce qu’Azalea s’en rende compte. Mais les dégâts étaient déjà faits, le sort de Scarlet empêchant une repousse magique et si elle avait essayé de rattraper les choses en les recoupant elle-même, il ne restait rien de ses longs cheveux. Scarlet aurait voulu se réjouir du fait qu’elle ait réussi son coup, du fait qu'Azalea allait s'en mordre les doigts encore longtemps. Mais elle ne ressentait rien en regardant son visage baissé, ses yeux évitant les siens. Pas de satisfaction, pas de compassion, pas de culpabilité. Rien. Elle s’en persuadait. Elle ne ressentait absolument rien.
★ ★ ★ 13 avril 1979 - Elle vida son verre d'une traite, rejetant la tête en arrière, avant de le poser sur la première table à portée. Autour d’elle, la pièce, remplie d'étudiants en cycle secondaire, avait commencée à tanguer et ses rires s’échappaient de sa gorge sans qu’elle ne les contrôle vraiment. Ils fêtaient ensemble le début des vacances, loin de Poudlard mais pas si loin de Londres, avant qu’ils ne doivent rentrer au château pour entamer la dernière ligne droite de la fin de l’année. Elle se laissa porter au rythme de la musique, bousculée par les corps autour d’elle, un sourire sur ses lèvres. Avec plus d’entrain que ce qu’elle ressentait vraiment, elle repassa les bras autour du cou de l’étudiant avec lequel elle avait passé la soirée. Son haleine était également chargée d’alcool mais elle ne s’en formalisa pas, lui volant un nouveau baiser. « Prenez une chambre, » lui cria Rachel dans l’oreille en gloussant. Elle repoussa doucement son amie et se détacha en même temps du jeune homme. Elle fit mine de vouloir continuer à danser, de vouloir continuer à se déchaîner. Elle ignora son cœur qui battait un peu trop vite, pour les mauvaises raisons, pour la mauvaise personne, gardant ses yeux loin de l’autre côté de la pièce où dansait une silhouette familière. Elle ferma les yeux, pour ne pas voir ceux qui l’entouraient, pour ne pas laisser l’alcool l’embarrasser. Une main tapota son épaule et elle se retourna, son visage s’illuminant. « Ginny, » cria-t-elle avec joie, serrant sa sœur contre elle. Elles n’étaient pas proches, pourtant. Elle n’avait pas l’habitude de s’enlacer et sa jumelle le lui rappela en se détachant d’elle. « Tu veux pas rester un peu ? » hurla-t-elle par-dessus la musique, un sourire aux lèvres. Sa sœur, elle, ne souriait pas. « On rentre, on a des examens à réviser demain. » Scarlet s’apprêta à répliquer mais Eugenia avait déjà attrapé sa main pour la traîner dehors, là où elles pouvaient transplaner sans être déconcentrées. La brune fit un signe à ses amis pour leur dire au revoir et se laissa traîner, sachant déjà pertinemment qu’elle abusait déjà d’avoir envoyé un hibou express à sa sœur pour lui demander de la ramener, puisqu’elle était incapable de transplaner par elle-même. « Tu devrais venir avec moi la prochaine fois, » dit Scarlet, un peu trop fort, alors qu’elles rejoignaient la rue, la musique désormais lointaine et son patronus sous sa forme de jaguar peinant à suivre elle aussi. Eugenia ne répondit pas, attrapant son bras et en une poignée de secondes, elles furent de retour devant la maison de leur mère et beau-père, à Londres. « Ginny, » geignit-elle pour attirer son attention. « Shhh, on est pas censées être debout si tard. » Scarlet pinça les lèvres, qu’elle n’ouvrit plus avant qu’elles ne soient dans le couloir menant à leurs chambres respectives. « Je peux dormir avec toi ? » Son murmure avait été légèrement trop fort et elle entendit Eugenia soupirer, alors qu’elle lui tirait la main pour l’emmener dans sa chambre. « Ok, mais tu dors vite, d’accord ? Je me lève tôt, » lui dit-elle une fois à l’intérieur et la porte refermée. Scarlet regarda sa sœur débarrasser son lit double, où elles pouvaient aisément dormir toutes les deux, comme elles le faisaient lorsqu’elles étaient enfants. Et l’attitude détachée et froide de sa jumelle la frappa de plein fouet, lui rappelant que trop bien l’existence du gouffre qui s’était formé entre elles au fil des années. Elle savait parfaitement que tout était de sa faute, que si elle n’avait pas été aussi fière et avide d’être appréciée, elle aurait pu la défendre et il n’y aurait pas eu cette gêne entre elle. Le simple fait d’être dans deux maisons différentes avait déjà commencé à créer une division mais ce n’était que lorsque Scarlet avait mis sa popularité avant sa sœur que quelque chose s’était définitivement brisé. A présent, elle ne savait presque rien de sa propre jumelle. Elles vivaient dans deux mondes à part, ne se croisant que lorsqu’elles y étaient obligées. Et cette simple réalisation pris Scarlet à la gorge, qui ravala difficilement ses larmes, son état d’ébriété y étant pour beaucoup. Elle n’avait fait aucun effort pour en apprendre plus sur les études de sa sœur, si bien qu’elle se dirigea vers son bureau, observant les livres et objets qui s’y trouvaient. Peut être n’était-il pas trop tard pour réparer les choses entre elles. Elle ramassa le premier objet qui attira son œil, le retournant entre ses doigts. « C’est pour les cours ? » demanda-t-elle sans relever le visage, ne pouvant pas voir le regard horrifié que lui lançait à présent Eugenia. « C’est un artefact très ancien, repose ça. C’est dangereux. » Scarlet releva finalement la tête et gloussa en voyant l’expression de sa sœur. « Dangereux ? C’est une pipe, » fit-elle remarquer, en la secouant légèrement. En l’espace de quelques secondes, Eugenia fut à ses côtés, une main sur la sienne pour lui faire lâcher l’objet. « Scar, je suis sérieuse. Rends-le moi. » La jeune femme continuait de rire, éloignant sa main pour empêcher sa jumelle de lui reprendre l’objet. « Pourquoi ? Ça m’intéresse moi aussi. Tu me le prêtes ? » Son esprit était encore trop léger, trop embrumé par l’alcool pour réaliser pleinement que sa sœur ne plaisantait pas. « Non. Scar. Scarlet, » s’énerva-t-elle, essayant encore et encore de lui arracher la pipe des mains, en vain, tandis que sa sœur l’ignorait, lui tournant à présent le dos. « Scarlet arrête. SCARLET. » Elle était parvenue à lui faire de nouveau face et, lui griffant la peau des mains au passage, Eugenia parvint à avoir une prise sur l’objet. Elles tirèrent toutes les deux pendant quelques secondes pour faire céder l’autre, avant que l’artefact n’échappe finalement des mains de Scarlet pour aller voler vers le mur en face d'elle. Elle n’eut le temps de rien faire, Eugenia la poussant de toute ses forces loin d’elle. Elle rencontra le mur opposé avec fracas à l’instant où une explosion de lumière remplie la pièce et lorsque sa tête heurta la brique, elle perdit connaissance.
★ ★ ★ 23 septembre 1979 - Elle n’y était pas retournée. Elle n’avait eu aucune raison de le faire, aucune raison de reprendre le train et de s’asseoir pour écouter un énième cours, aucune raison de faire comme s’il ne s’était rien passé. Elle n’y était pas retournée, parce qu’elle n’en avait eu aucune envie, son goût des études envolé depuis des mois. Elle n’y était pas retournée, parce qu’Eugenia n’y aurait pas été. Et elle n’avait aucun intérêt à être loin de sa sœur. Pourtant, sa jumelle avait du soutient, de sa mère, de son beau-père, des enfants de celui-ci, Bartholomew et Cecelia. Même de Noah, qui n’avait que sept ans. Mais elle n’avait pas pu se résoudre à retourner à Poudlard. Après tout, c’était de sa faute. Sa faute si Eugenia ne pouvait pas reprendre les cours. Sa faute si sa famille entière était mobilisée. Sa faute si sa jumelle ne pouvait plus marcher. La culpabilité la tenait éveillée la nuit, rongeant ses os jusqu’à la moelle, s’installant dans chaque recoin de son esprit fatigué. Elle était incapable de s’en débarrasser, malgré le fait qu’Eugenia ne lui en veuille pas d’avoir touché à ses affaires et déclenché le maléfice que renfermait son artefact. Parce qu’elle n’avait rien eu, si ce n’était des blessures bégnines dues aux débris. Rien, alors que sa sœur était en fauteuil roulant. Rien, alors qu’elle avait été celle à faire une erreur. Rien. Et cela la rendait malade, tandis que sa sœur peinait avec sa rééducation et le fait de devoir accepter de finir ses jours en fauteuil. Elle n’était pas retournée Poudlard. Et pourtant elle avait l’impression de ne servir à rien, d’être de trop alors que tout le monde s’affairait autour de sa sœur. Elle était celle qui essayait d’en faire le plus et pourtant elle était inutile, dépassée par tout ce dont Eugenia avait besoin à présent. Potions, médicomages, séances de rééducation. Et elle ne pouvait rien apporter, si ce n’était sa culpabilité, si ce n’était son alcoolisme croissant, si ce n’était son incompétence. Elle se sentait inutile, son café en main, un sourire enjoué sur les lèvres. Eugenia était installée sur le canapé du salon, un plaid épais sur les genoux, son fauteuil plié à ses côtés. Scarlet s’installa à côté d’elle, lui donnant la tasse qu’elle tenait entre les mains. « Merci, » souffla sa jumelle, avant de tremper ses lèvres dans le liquide chaud. Un silence s’installa, Scarlet ne sachant pas réellement si elle avait envie de parler mais ne voulant pas quitter la pièce au cas où sa jumelle aurait besoin de quelque chose. Au bout de quelques minutes, celle-ci poussa un soupir. « Scar. » « Quoi ? C’est trop chaud ? » Eugenia leva les yeux au ciel, rejetant la tête en arrière pour accentuer son geste. « Il faut que t’arrête ça, » ajouta-t-elle finalement, fixant son regard brun dans celui de Scarlet. « D’être gênée comme ça, à chaque fois qu’on est ensemble. Je te l’ai déjà dit. Je vais… bien. » Elle nota sans mal l’hésitation de sa sœur mais ne releva pas, ne pouvant pas la blâmer. Aller bien était une exagération, bien qu’elle comprenne ce qu’elle voulait dire. Les mois avaient passé et Eugenia semblait se remettre un peu plus chaque jour de leur accident. « Et je t’ai aussi déjà dit que je t’en voulais pas. Tu ne pouvais pas savoir. » Scarlet baissa les yeux, ses sourcils froncés. Sa sœur avait tort. Même si elle n’avait eu aucun moyen de savoir que l’objet était enchanté, elle aurait dû l’écouter. Elle aurait dû le reposer la première fois qu’elle le lui avait demandé. Elle aurait dû lâcher prise lorsqu’Eugenia avait essayé de lui reprendre des mains. Elle aurait dû, elle aurait dû, elle aurait dû. Mais elle ne l’avait pas fait. Et toutes ses bonnes intentions ne suffisaient pas. Alors elle pris une inspiration et posa la seule question qui avait eu de l’importance à son esprit au cours des derniers mois. « Et si tu ne t’en étais pas sortie ? » Elle garda ses yeux fixés sur ses mains, sur la peau arrachée autour de ses ongles. Elle aurait dû. « Et si tu ne t’en étais pas sortie, alors que j’ai été horrible avec toi pendant toutes nos années à Poudlard ? » Elle releva la tête, pour voir sa sœur qui fixait le feu de cheminée, devant elles. Un silence suivit ses mots, pesant, chaque seconde pire que la précédente. Il n’y avait pas de réponse qui pouvait atténuer sa question. Il n’y avait rien qui pouvait réparer le comportement qu’elle avait eu. « Ça n’aurait pas été grave, » répondit finalement Eugenia. « J’ai toujours su que tu ne me détestais pas, au fond. Que tu étais perdue dans tes jeux de pouvoir. » Scarlet secoua la tête, peu convaincue. « Ça n’excuse rien. » Eugenia n’avait pas à la pardonner aussi facilement. Mais Eugenia avait toujours été meilleure qu’elle. Eugenia n’avait pas été celle à mériter d’être blessée ainsi. « J’ai été stupide. Et j’en suis désolée. » Sa sœur pris sa main dans sienne mais ne répondit pas, laissant ses excuses flotter dans l’air. Alors elle serra ses doigts entre les siens, sans doute trop fort.
★ ★ ★ 17 mars 1983 - « Je suis quoi, pour toi ? » La question, murmurée, à peine audible, lui avait parut assourdissante. Elle avait fermé les yeux, comme si le fait de ne pas voir le visage en face du sien pouvait faire en sorte qu’elle soit seule. Cette simple idée lui avait permis de ne pas paniquer, de ne pas sentir son cœur s’emballer dans sa poitrine, de garder son calme. Mais lorsque Scarlet rouvrit les yeux, Azalea était toujours là. Elles s’étaient couchées sur le côté de manière à se faire face, les rideaux du lit de la blonde fermés pour les masquer à tout regard intrusif, un sort lancé autour d’elles pour étouffer le son. Personne ne pouvait les voir, ni les entendre, pourtant Scarlet avait l’impression d’être exposée, même si elles étaient seules dans l’appartement de la blonde. Elle avait constamment l’impression qu’il n’y avait pas assez de sorts, pas assez de tissus, pas assez de murs pour les protéger du regard des autres. Je suis quoi pour toi ? Rien, avait-elle envie de répondre mais elle n’était plus assez cruelle pour cela. « Une distraction, » répondit-elle plutôt. Elle s’ennuyait. C’était son excuse. Elle avait passé deux ans le nez dans les bouquins, la tête dans les examens. Elle s’ennuyait. C’était inévitable. Elle était revenue à Poudlard deux ans plus tôt et avait dit au revoir à sa couronne, n’adressant plus la paroles aux Beverly et Wesley de sa maison, ne se consacrant qu’à ses études. Il n’y avait rien qui aurait pu la détourner de son objectif, si ce n’était le soucis qu’elle se faisait pour Eugenia, restée à Londres, si ce n’était les bouteilles d’alcool pur qui se trouvaient toujours à son chevet. Elle s’ennuyait. Et même si Azalea avait fait partie des visages qu’elle avait recroisé à Londres, elle n’avait pas pensé qu’elle serait la solution à son problème. Une soirée trop alcoolisée, de celles qui étaient devenues trop nombreuses dans le quotidien de Scarlet, trop routinière pour qu’elle ne s’y amuse, avait suffit. Une soirée trop alcoolisée, des regards trop appuyés, un baiser trop précipité. Et elle se retrouvait dans son lit, plusieurs mois plus tard, son regard fixé dans ses yeux bleus. Rien, elle n’était rien. Cela devait lui suffire, comme réponse. Une distraction. Quelque chose de nouveau. Quelque chose d’interdit. Cela devait lui suffire. Mais ce n'était pas le cas. Je suis quoi pour toi ? Tout. Le doute, mêlé à la peur, mêlée au désir. Tout et rien. Rien parce qu’elle était terrifiée. Tout parce qu’elle ne pouvait pas totalement se mentir. Elle ne savait pas d’où il venait, ce sentiment, qu’elle avait si vainement cherché dans ses relations avec ex petits-amis. Elle savait qu’il avait été toujours tapi dans un coin de son esprit, depuis l’âge où elle avait eu un béguin pour sa voisine de classe en maternelle, avant qu’elle ne comprenne que ce n’était pas normal aux yeux de tous. Avant qu’elle ne comprenne que ce n’était pas attendu d’elle. Avant qu’on ne commence à lui demander si elle avait un amoureux et non une amoureuse. Elle avait toujours été là, cette certitude, jusqu’à ce qu’elle puisse lui donner un nom, jusqu’à ce qu’elle l’associe à la peur et à la honte. Elle n'avait pas su comment elle devait se qualifier, alors qu’elle l’avait enterré, prétendant que ça ne lui correspondait pas. Elle était sortie avec des garçons, parce que c’était ce que les autres faisaient, parce que c’était ce qui était normal. Elle était sortie avec des garçons, pas par envie mais par contrainte. Cette contrainte n’avait pas tardé à se transformer en moyen de se convaincre que c’était ce qu’elle voulait, en moyen de se convaincre qu’elle était comme le reste des personnes qui l’entouraient. Parce qu’il y avait eu Azalea. Azalea avait été celle à lui faire comprendre. Azalea avait été celle à planter le doute dans son esprit. Azalea avait été celle à mettre feu à son cœur et son esprit. Azalea avait celle à la terrifier. Scarlet n'avait rien dit. Elle n'y avait même pas pensé. Elle n'avait pas tenté d'interpréter ce qu'elle ressentait. Elle avait déversé son poison, parce que c'était tout ce qu'elle savait faire, parce que c'était devenu un mécanisme de défense. Elle avait attendu que les insultes fassent effet sur ses propres pensées. Elle avait attendu que celles-ci correspondent à ce qui sortait de sa bouche. Ce n'était jamais arrivé. Azalea était restée sa victime. Jusqu’à ce que ses yeux se reposent de nouveau sur elle, des années plus tard. Tout avait changé. Et rien n’avait changé. Elle n’était rien. Une distraction. « Scar… » commença la blonde mais Scarlet l’interrompit. Tais-toi, aurait-elle voulu lui dire. A la place, elle avait refermé ses doigts sur son poignet et avait posé ses lèvres sur les siennes. Elle avait ignoré le feu ravageant sa peau. Elle avait ignoré les battements de son cœur. Elle avait ignoré ses doutes.
★ ★ ★ 26 décembre 1983 - Je suis désolée. Elle avait écrit ces mots, encore et encore, sur des bouts de parchemins froissés, qui ne cessaient de lui revenir. Le premier, lui, lui avait été renvoyé avec une réponse. Parce que le premier contenait plus. Je suis désolée, avait-elle écrit. Je suis désolée. J’ai couché avec quelqu’un d’autre. J’étais ivre, j’ai pas réfléchi et les rumeurs me sont montées à la tête. Je suis désolée. Tu mérites mieux. Elle s’était retenue d’écrire avec un garçon au lieu de quelqu’un d’autre, parce que cela n’avait aucune importance, dans les faits. Même si ça en avait eu pour elle, sur le moment, alors que son geste ne lui avait apporté aucun soulagement. Cela avait simplement continué de creuser, encore et encore, le mal-être qui l’habitait, renforcé par les insultes qu’elle recevait à longueur de journée depuis que les premières rumeurs avaient commencé à circuler. Quelqu’un avait dû la voir avec la blonde, à Londres. C’était la seule explication. T’as raison, avait répondu Azalea. Je mérite mieux. Elle avait l’habitude, au fond. D’agir sur des coups de tête, de se laisser consumer par sa fierté, de faire passer ce qu’on pouvait bien penser d’elle avant tout le reste. C’était ce qui s’était passé lorsqu’elle avait laissé ses amis insulter sa sœur. C’était ce qui s’était passé lorsqu’elle s’était attaquée à Azalea au lieu de lui avouer ses sentiments, tant d’années auparavant. C’était ce qui se passait à présent, alors qu’elle avait l’impression de retomber à l’adolescence, de retomber dans les pièges qu’elle s’était elle-même tendue. Elle savait, à présent, qu’elle avait eu tort. Ce qu’on pouvait bien penser d’elle n’avait aucune importance. Aucune importance en comparaison à la douleur de son cœur brisé, aucune importance en comparaison aux regards froids d’Azalea, aucune importance en comparaison aux débris de leur relation. Tout cela n’avait aucune importance mais elle s’en rendait compte trop tard, bien trop tard, et encore une fois, elle se retrouvait seule, avec pour seuls alliés sa sœur jumelle, trop aimante pour lui tourner le dos, et leur petit-frère, trop jeune pour accorder de l’intérêt à leurs histoires. Il n’y avait plus que ses études, qui aurait toujours dû avoir la priorité, et son stage, qui s’était transformé en cauchemar. Tiens, c’est ta dose. C’était tout ce qu’on lui avait dit lorsqu’elle était venue travailler, le matin du premier décret sur le remède des Disciples. Tout le service savait qu’elle était malade à nouveau, frappée par la nouvelle vague de peste comme tant d’autres. Cependant, le remède n’avait pas encore été obligatoire, à ce moment-là. Et pourtant, on le lui avait présenté sans autre explication, sans qu’il ne soit attendu d’elle qu’elle le refuse. Après tout, comment pouvait-elle aider à soigner ceux étant malades si elle l’était elle-même. Elle avait ravalé ses doutes et l’avait pris sans prononcer un mot, détournant le regard d’Alecto, ignorant ses protestations dans son esprit. Elle avait serré les dents et s’était occupée l’esprit pendant toute la matinée, alors que son patronus mourrait. Elle avait attendu, toute la journée, qu’elle meurt. Et lorsqu’elle avait posé sa tête sur l’oreiller le soir venu, elle avait laissé ses larmes couler. Puis elle avait recommencé. Administrant remède après remède à ceux qui étaient volontaires. Puis à ceux qui ne l’était pas, après que le deuxième décret soit tombé. Elle avait recommencé. Encore et encore, parce qu'elle avait peur. Peur des répercutions, peur de ce qui pouvait lui arriver si elle n'obéissait pas, peur de ce qui pouvait arriver à Eugenia, à Noah, à toute sa famille. Elle recommença, encore et encore, une bouteille d’alcool l’attendant le soir venu, lorsque la culpabilité se réveillait.
Dernière édition par Scarlet E. Lancaster le Ven 2 Fév - 13:47, édité 18 fois |
| | Re: (scarlet) flowers are pretty in the same way you are – bursts of beauty covering up fault lines.par Invité, Mer 31 Jan - 21:26 ( #) |
Dernière édition par Roshario Brown le Mer 31 Jan - 21:33, édité 1 fois |
| | Re: (scarlet) flowers are pretty in the same way you are – bursts of beauty covering up fault lines.par Invité, Mer 31 Jan - 21:27 ( #) | |
| | Re: (scarlet) flowers are pretty in the same way you are – bursts of beauty covering up fault lines.par Invité, Mer 31 Jan - 21:27 ( #) | Djeje edit - bon alors DEJA je suis la plus légitime PCK J'AI LE BON COMPTE DONC CIAO LES NULLOS de deux TOMLET AUX HERBES DANS NOTRE COEUR PUTAIIIIIIIIIIIIIINNNNNNNNNNN [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]oui alors je me suis replongée une minute dans mes gifs de louis pour tomlet et j'ai juste eu trop de nostalgie i can't play him jpp de mes mâles cis blancs drogués ok donc vous vous passerez de Tom (même si je le shippe un peu avec Levi) (adieu) OMG OMG OMG OMG T'AS CRU YAVAIT PAS ASSEZ DE DRAMA DANS LA VIE DE BB EACHAN TU LUI RAJOUTES DES LANCASTERS T'AS CRU IL ETAIT PRÊT POUR CA ????? il se remet à peine de Romy qui lui fout un râteau et Levi qui lui mène la vie dure, vous ne le ménagez pas et après après vous vous étonnez qu'il replonge dans la drogue LAISSEZ LE FUIR SES RESPONSABILITÉS PTN IL EST TROP FILOU POUR CES CONNERIES ALLEZ SALUT (j'ai hâte jdiejdzijizdojiz) (#tomlet 4ever in our hearts) (SCARCHAN IS REAL BB) écris.
Dernière édition par Eachan Reid le Mer 31 Jan - 21:37, édité 1 fois |
| Nam So Hyun admin - the universe is full of intentions Répartition : 19/01/2014 Hiboux Envoyés : 1391
| Re: (scarlet) flowers are pretty in the same way you are – bursts of beauty covering up fault lines.par Nam So Hyun, Mer 31 Jan - 21:29 ( #) | sou jpp de toi et après c'est moi la méchante du lot |
| | Re: (scarlet) flowers are pretty in the same way you are – bursts of beauty covering up fault lines.par Invité, Mer 31 Jan - 21:39 ( #) | j'arrive après la guerre, vous êtes choues rebienvenuuuuue bon courage pour la fiche et pour gérer les gens là |
| Eliott Stuart-Crownwel admin - shame to die with one bullet left Répartition : 19/06/2017 Hiboux Envoyés : 239
| Re: (scarlet) flowers are pretty in the same way you are – bursts of beauty covering up fault lines.par Eliott Stuart-Crownwel, Mer 31 Jan - 22:39 ( #) | Je rejoins Em, bon courage avec ces gens à gérer et au boulot pour la fiche |
| | Re: (scarlet) flowers are pretty in the same way you are – bursts of beauty covering up fault lines.par Invité, Mer 31 Jan - 22:41 ( #) | a lot of pretty rebienvenue à la maison, hate de découvrir cette scarlet |
| | Re: (scarlet) flowers are pretty in the same way you are – bursts of beauty covering up fault lines.par Invité, Jeu 1 Fév - 6:12 ( #) | sdbzcbajqowueb comment je m’y attendais pas stop les perso badass i know t’as encore rien écrit sur le carac étout mais je sais qu’il le sera ou alors tu m’en vends, comme ça j’en profite aussi je suis choquée par tant de bôté que ce soit l’avatar choisi ou les prénoms ou le nom ou le cursus ou.. /out j’suis presque sûre qu’on pourra aussi avoir un deuxième lien ensemble entre elle et tu-sais-qui bref, rebienvenue chez toi et on veut plus de lecture aussi, là ps: les jumeaux c’est la vie |
| | Re: (scarlet) flowers are pretty in the same way you are – bursts of beauty covering up fault lines.par Invité, Jeu 1 Fév - 9:43 ( #) | Un jour Laura, tu va te réveiller et tu te rendra compte que tu as 7 comptes En tout cas bon courage pour ta fiche, j'passerais certainement pour un lien à l'occasion Super choix d'avatar et de nom de famille |
| | Re: (scarlet) flowers are pretty in the same way you are – bursts of beauty covering up fault lines.par Invité, Jeu 1 Fév - 15:01 ( #) | re bienvenue |
| | Re: (scarlet) flowers are pretty in the same way you are – bursts of beauty covering up fault lines.par Invité, Jeu 1 Fév - 17:03 ( #) | Re- bienvenue |
| Charlie de Breteuil admin - their tense grace made tender Répartition : 22/02/2017 Hiboux Envoyés : 1500
| Re: (scarlet) flowers are pretty in the same way you are – bursts of beauty covering up fault lines.par Charlie de Breteuil, Ven 2 Fév - 10:08 ( #) | Vous me butez les filles Sinon t'es belle Et j'ai de la lecture alors je suis grave refaite ET WESH J'EXIGE DES LIENS Rebienvenue chez toi |
| | Re: (scarlet) flowers are pretty in the same way you are – bursts of beauty covering up fault lines.par Invité, Ven 2 Fév - 10:39 ( #) | Okay j'étais pas prête Mais ton perso à l'air tellement badass j'ai dévorée la fiche btw je veux la suite d'ailleursj'aipasécoutémoncmdedroit T'es belle en Phoebe lien? Bref Rebienvenue Les filles courage pour les gérer ça va être marrant |
| | Re: (scarlet) flowers are pretty in the same way you are – bursts of beauty covering up fault lines.par Contenu sponsorisé, ( #) | |
| | (scarlet) flowers are pretty in the same way you are – bursts of beauty covering up fault lines. | |
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