regard bâclé envers le père. encore un tonnerre qui sort de sa bouche, de ses lèvres aigries de sa vie trop vive à elle. maxence elle transcende sa volonté, celle de vivre avec  celle qu'il aimait par dessus les conformités, par dessus les avis tranchés. alors ce soir-là encore, il hausse le ton, sans réelle raison. et la jeune fille se brise encore un peu. cruche fêlée, enfance noyée dans des pleurs façon torrents. milles fissures qui lui fendent la rétine. kaléidoscope des malheurs enfantins, ceux qui bientôt conditionneront, une adolescence bancale et instable. même plus besoin de lever les yeux, pour implorer une volonté qu'il n’exhaussera jamais. elle se tait, regard sur le parquet ciré. promesse de s'en aller loin quand ses pieds pourront s'emballer. quand ils feront gronder l'orage d'une fuite inarrêtable.

braver la foule, s'enfermer dans un train. celui qui traversera le paysage, garant d'une arrivée à bon port. tout le monde te regarde, mais tu ne sais pas que tu es invisible. ce n'est qu'une impression. personne ne voit la teinte grisâtre que prend sa peau sous la pluie. sûrement la voit-on souffrir quand les chaleurs accablent son corps, sûrement ils s’inquiéteront un peu, sûrement poseront-ils le regard un instant sur ses cheveux blonds. maxence tu n'es que reflets, effet de style d'une beauté qui réussit à mentir une vie. maxence on ne voit pas tes brisures, simplement les fins traits de ton visage. alors quand la grande porte arrive sous ses yeux, quand enfin elle abandonne un peu son père et ses colères, elle respire. aussi bien qu'un humain, comme si elle était des leurs. mais ce n'est qu'illusion. une vision idyllique qu'elle garde toujours dans un coin de son esprit. s'affranchir des pieds palmés qui broient l'eau noire des lacs.

est-ce que tu peux te noyer? est-ce que tes poumons, un jour, lâcherons sans prévenir? ou alors faudra-t-il te laisser partir sous la chaleur infernale. tu te grises sous la pluie, t'aimes pas. t'aimes pas te voir changer sous les élément. un flaque, élément déclencheur, attaque ta blancheur. attaque ta seconde nature pour révéler l'horreur dans tes yeux.

maxence, elle oublie un peu plus, à chaque fois que poudlard lui fait écarquiller les yeux. tout pour ne plus se rappeler, tout pour reconstruire la ruine d'une enfance au sourire faiblard. un balai en main, c'est l'évidence. pas de deuxième choix. voler. frôler la surface sans jamais y toucher. une souffle, en haleine, à l'aise dans les airs. brûler, sentir son torse se soulever un peu plus. saisir, avare de l'objet dorée. vif d'or au bout des doigts.

tu les entends, tu le sens non ? qu'ils te suivent ? comme souvent tu n'as rien dit, partir en douce. parce que tu as entendu trop de bruits, trop d'inquiétudes sur cette marque qu'on voulait t'inscrire sur la peau. la route qui s'étend sans fin, le château qui se fond dans le décor. un lointain souvenir, du calme dans les dortoirs. il faisait nuit. sans un bruit, tu as disparue.
godric's hollow terre des exilés. terre des âmes en peine, qui voient le monde dégringoler. s'assoupir loin de son lit, entre les rebelles, les évadés. l'ordre, sans y avoir été contrainte, se rallier à une cause pour éviter de se perdre. maxence où- vas-tu?

mais avant ça. avant la quiétude d'un refuge. qu'y avait-il? un furie. un sirène sûrement. un monstre surtout, qui ne ravale plus sa colère. elle avait retrouvé le lac noir, dans une folie. essoufflée sur les berges, ça lui grimpe aux bras comme la peste, ça ronge sa peau rosée sous la lumière lunaire. tout ça pour se laisser engloutir, un saut. plongeon dans le vide. douleurs sous les étoiles, elle devient brûlures, toute entière parcourue par ce feu que même l'eau n’éteint pas. crocs acérés pour dévorer l'onde bleuté. elle nage, brasse avec hardeur les flots qui l’enlacent. plus profond, toujours plus bas. s'enfuir par les eaux, crier sa colère dans les limbes aquatiques. une nuit, un jour? pour oublier la terre, pour oublier cette sensation, celle de la brise sur sa peau nue. se dire que poudlard est loi, que son père et les foudres de cette vie s'abattront loin d'elle. un incendie dans sa poitrine, qui ne réclame qu'un battement de plus, qu'une heure de plus sous la surface du lac. embrasser son horreur, s'abandonner et se laisser devenir monstre hybride.

maxence, est-ce que ça ira mieux un jour? est-ce que tu t'en remettras? hantée, ou battante? on lit trop bien au fond de tes yeux tu sais.