BELLUM PATRONUM


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Besides, the world isn't split into good people and Death Eaters. We've all got both light and dark inside us. What matters is the part we choose to act on. That's who we really are.
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par Invité, Mar 4 Juin - 23:09 (#)
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Lloyd Vladimir Kalinovsky-Shirô
FEAT. Orlando Bloom
21 ans ϟ Justice Magique ϟ Shin, Renard des Steppes et Cerf Axis ϟ Sang-mêlé (mais il l'ignore)


Tous les renseignements ci-dessous sont ceux tels qu’ils étaient en février 1979.

Nom : Kalinovsky-Shirô
Prénom(s) : Lloyd Vladimir
Date de naissance : 31 décembre 1957
Âge : 21 ans.
Nature du sang : Inconnue
Statut : Sorcier
Nationalité(s) : Russe et Anglaise

Taille : 177 cm
Poids : 71 kg
Cheveux : bruns
Yeux : marrons
Type : Européen


Famille :
/!\ La famille inscrite ci-dessous est la famille adoptive de Lloyd Kalinovsky-Shirô, famille biologique inconnue.

Père : Moritaka Shirô, 53 ans (Moldu)
Mère : Miho Shirô, née Ookami, 51 ans (Moldue)
Frères et sœurs : Charles Shirô, 27 ans (Moldu), Ryan Shirô, 23 ans (Moldu), Aoi Shirô, 19 ans, (Moldue) et Goenji Shirô, 15 ans (Moldu).

A SAVOIR : Tous les enfants de Moritaka et Miho Shirô sont adoptés, mais parmi eux, seul Lloyd a choisi de garder son nom d’origine.


Informations complémentaires :
Baguette magique
: Bois de châtaigner et crin de licorne. Rigide, 31,25 cm.
Patronus corporel : Renard des steppes
Formes du Patronus intemporel : Renard des steppes et cerf axis.

_____
Nous ne sommes jamais exclusivement noirs ou blancs. Nous sommes gris, gris avec quelques nuances. Gris clair ou gris foncé, selon si l’on a choisi le Mal ou le Bien. Lloyd est… Gris. Un gris tirant sur le blanc, certes. Mais pas tant que ça. Il n’est ni trop clair, ni trop foncé. Adorable et cruel. Impartial.

Lloyd est extrêmement bienveillant comme excessivement sadique en fonction des personnes qui l’entourent. Ses amis pourront toujours compter sur lui, il ne laissera rien leur arriver, au point d’être un peu trop protecteur. Il a souvent besoin qu’on lui montre qu’on l’apprécie, il s’inquiètera si un de ses proches ne lui répond pas s’il leur parle, si cette personne lui semble distante. Il n’est pas très tactile, les câlins et tout le bataclan ce n’est pas son truc, à la limite peut-être une poignée de main sincère… Il est du genre à se surpasser pour faire plaisir à ses amis et à sa famille, à leur offrir un cadeau qui leur ferait plaisir à Noël ou pour les anniversaires, juste pour voir les sourires sincères et vrais se former sur le visage de son vis-à-vis. Un bonheur simple et souvent trop oublié dans ce monde.

Extrait du dossier psychologique de Lloyd (psychologue Moldu) :
Cet enfant est étrange. Il est différent de tous les autres enfants, précoces ou non. Doté d’une intelligence assez impressionnante mais pas si exceptionnelle pour son âge, lui permettant d’avoir compris seul les principaux et complexes phénomènes de notre galaxie, d’avoir formulé sa propre thèse sur l’espace-temps, de parler russe, anglais et japonais. Il était obligé de connaître ces langues pour pouvoir communiquer avec sa famille, et il continue à entretenir sa connaissance du russe pour ne pas oublier d’où il vient. Quant à l’astronomie, c’est sa passion. Il dévore tous les bouquins sur le sujet qui tombent entre ses mains.
Mais contrairement à la plupart des enfants précoces intellectuellement, il n’est ni renfermé sur lui-même ni asocial et encore moins timide. D’ailleurs il n’aime pas trop montrer ses connaissances et préfère souvent se comporter comme un adolescent normal, ce qu’il est en somme. Il arrive à se contenir. Ce qui est incroyable en soi pour un enfant possédant un niveau de connaissance aussi élevé.
Dans l’orphelinat, puis à l’école et chez sa famille adoptive, il est un garçon jovial et blagueur, très sociable. Il aime railler et se moquer amicalement de ses connaissances et amis, mais ne le fait pas derrière leur dos. Il est un peu rêveur, mais ne se perd pas dans son monde et à des temps de réaction très rapides. Ce n’est pas le gars populaire du quartier à connaître à tout prix, mais il n’est pas un garçon désagréable à fréquenter. En fait, il est marginal parmi les marginaux. Et cela contribue à le faire rentrer un peu plus dans ce que l’être humain appelle la normalité. Le terme exact serait plutôt majorité, la normalité étant une chose relative en tous points de vus. Pour conclure, disons que Lloyd est mature, bien trop mature pour son âge. Et il le sait. Il s’adapte. Malgré tout, il aime être en groupe. Disons… Il est impossible de dire s’il est précoce. Il est intelligent, certes, mais encore dans la moyenne des enfants de son âge. Il est juste dans la moyenne « haute ». Malgré son temps de réflexion très rapide, on ne ressent aucun décalage avec les autres enfants quand on les voit en groupe. Cet enfant est… intriguant.


_____
Lloyd n’est pas un bosseur, mais n’est pas non plus un flemmard. Il connaît ses points forts et ses points faibles. Pour un examen qu’il n’est pas sûr de réussi, il travaillera. Car il déteste les mauvaises notes. Pour lui, ça signifie que dans cette matière il est complètement inutile. Pour Lloyd, il n’y a pas de mauvaises passes, des moments où il a besoin de se relâcher. Il veut la réussite, car il sait qu’il peut l’atteindre. Les notes sont très importantes pour lui. Il sait parfaitement que s’il n’a pas de bons résultats, il ne pourra pas avoir son diplôme et donc pas de métier potable. Et vu le poste qu’il vise, il est important de rester le meilleur, peu importe comment. Les coups bas sont sa spécialité (bien plus que la force), il n’hésitera pas à les utiliser s’il sait que cela pourra le conduire à la victoire, psychologique bien évidemment. Il déteste perdre. Et est un très mauvais perdant. Après une défaite, il fera soit la tête, soit lancera un sourire hypocrite à l’assemblée, en disant que de toute façon ce n’est qu’un jeu, même si au fond de lui il bouillonnera, essayera de voir à comment il pourrait faire payer cet affront. Puéril ? Certes.

Il pense tout le temps. Sans cesse. Il ne peut pas concevoir que certaines personnes peuvent ne penser strictement à rien, son cerveau à lui est sans cesse en action. Et quand il essaye d’arrêter de penser, il exterminait les idées, les unes après les autres, avant même qu’elles n’apparaissent dans son esprit, essayant de faire le vide total. Mais restait toujours un problème. Penser à arrêter de penser, c’était toujours penser.

Lloyd est adopté et le vit bien. Les premiers mois ont été difficiles, sa nouvelle famille ne parlant que japonais et anglais, et pas un mot de russe.
Ah oui. Ses parents adoptifs sont des Japonais vivants en Angleterre ne parlant pas un seul mot de sa langue natale. Lloyd était un Russe ne parlant ni anglais ni japonais à l’époque.
Ses nouveaux frères et sœurs étaient eux aussi des enfants adoptés. Mais après avoir appris les rudiments de l’anglais et les bases de japonais, il s’entendit très bien avec ses nouveaux parents. Il ferait n’importe quoi pour les protéger. Il les adore. Mais ils sont aussi plus faibles que lui. Ils ne possèdent pas le « don ».
Il adore sa famille adoptive, certes, mais c’est extrêmement difficile pour lui de ne pas savoir d’où il vient. Car Lloyd est Russe, mais ses parents adoptifs ne peuvent rien lui apprendre sur son pays. Pour ne pas perdre la connaissance de cette langue qui représente énormément pour lui, il s’applique à parler un peu chaque jour, souvent seul. Il n’a pas envie de ne plus avoir un seul lien avec son pays natal. Il lui arrive souvent d’y repenser. Le cœur gros, il se demande quelle aurait été sa vie si ses parents biologiques étaient encore en vie. Ou encore s’il était resté à l’orphelinat. Ne pas savoir d’où il vient. Lloyd déteste ne pas savoir. Et ce qui est pour lui la chose la plus importante sur Terre, connaître ses racines, sa famille biologique, sa famille Russe. Il ne manque de rien avec ses parents Japonais, non. Mais il voudrait savoir. Connaître. Comprendre. Mais pour rien au monde il ne changerait de famille.

Lloyd, lui, a le don. Petit, à l’orphelinat, il a fait voler ses camarades, à allumer des bougies simplement en les regardant, a fait changer de couleur les cheveux de son meilleur ami et quand il était en colère, tout s’envolait autour de lui. Les tables, les rideaux, la nourriture, les êtres humains aussi. Il terrifiait. Il fascinait. Il était fier de son don, fier d’avoir un « truc » unique qui le caractérisait en plus d’être le plus malin de ses camarades. Il a vite déchanté en apprenant que Poudlard, via sa lettre et le Chemin de Traverse qu’il n’était absolument pas le seul. Il pensait être unique, il n’était qu’un sorcier parmi des millions d’autres. Sa naïveté enfantine en a pris un coup ce jour-là.

Il paraît que les sorciers ont tous ce qu’ils appellent un « statut de sang ». Pur, mêlé ou né-moldu. Lloyd n’en a absolument rien à faire, et de toute façon il ne connaît pas le niveau de pureté de son sang. Ses parents biologiques, sorciers ou non, n’ont jamais eu le temps de lui dire. Enfin ils lui ont peut-être dit, mais à un an, on ne se souvient de rien. Et ses parents adoptifs sont des Moldus. Quand on lui pose la question, il hausse souvent les épaules et répond que ce n’est pas intéressant, mais il n’aime pas dire qu’il ne sait pas. Il déteste ces quatre mots mis ensemble. « Je ne sais pas ». Lloyd est un mordu de connaissance, de lecture et quand il n’est pas avec ses amis en train de rigoler ou en cours à écouter presque religieusement son professeur, il lit. Il lit beaucoup, il adore tout ce qui a trait à l’espace et aux galaxies, il est incollable sur le sujet. Il lit évidemment d’autres sujets comme l’Histoire avec un grand « H » ou encore les différents modes de gouvernement dans les pays, mais ça l’intéressait nettement moins que les mystères de l’univers. Il voulait tout savoir. Les planètes, les galaxies, les trous noirs, tout sur l’astronomie l’intéressait. Il a un esprit très scientifique et recherche toujours à comprendre, et par conséquent, il n’arrive pas à croire en un concept abstrait comme Dieu. Les phénomènes inexpliqués n’existent pas. Et il trouve Icare complètement débile.

Cheveux bruns, yeux noirs et barbe naissante, intelligent et plutôt sympa, on pourrait dire qu’il a tout du beau gosse parfait non ? Et pourtant… Il n’est pas blanc. Il est gris.

En parlant de cheveux, Lloyd est toujours impeccablement coiffé. Soit ils retombaient et s’arrêtaient, naturels et propres sur ses épaules, soit ils étaient attachés, en chignon ou en catogan. Des épis ? Des nœuds ? Inconcevable. Le jeune Kalinovsky-Shirô se devait toujours d’être parfait. Vu le poste qu’il visait, mieux valait être présentable. En commençant dès l’adolescence.

Nous disions donc... Lloyd est gris.
Si un de ses ennemis, quelqu’un qui lui a cherché des noises, qui l’a frappé ou insulté gratuitement et fortement, est en position de faiblesse face à quelqu’un ou pire, s’il est en train de baigner dans son sang, Lloyd ne cherchera pas à l’aider (bien qu’il n’ait encore jamais rencontré de personnes baignant dans leur sang…). Il ne se sentira pas du tout obligé d’aider quelqu’un qu’il déteste. Il ne se sentira pas du tout concerné. Il peut le laisser se débrouiller seul sans ressentir le moindre remords. Mais il ne frappe pas lui-même. Il déteste se battre au corps-à-corps, déjà parce qu’il ne sait absolument pas se battre autrement qu’en gueulant comme un taré et en balançant ses poings dans tous les sens en espérant atteindre sa cible, ensuite parce qu’il considère que les sorciers ont énormément de chance de pouvoir tuer des gens à distance (entre autre…) et que se battre comme des sauvages n’est pas digne d’un être magique (le fait qu’il n’ait jamais réussi à gagner un combat à mains nues même tout petit joue sûrement un peu sur cette partie de sa personnalité. Il se prend un poing dans la face avant de pouvoir faire quelque chose. Mauvaise foi ? Du tout.). Mais s’il n’aime pas tellement faire du mal avec des sorts ou ses poings sauf quand il y est obligé, la torture morale est chez lui bien plus utilisée. Il sait qu’il faut être bien renseigné et préparé pour le faire. Et ne pas l’utiliser sur des gens qui ne lui ont rien fait. S’il ne s’en sert pas souvent, on laisse facilement imaginer qu’il ne s’est probablement et pratiquement jamais battu sérieusement avec de la magie ou ses poings…
Intelligent, certes. Mais qui dit intelligence dit ruse. Il n’aime pas se battre, mais obtient souvent ce qu’il veut en manipulant les personnes, grâce à son sourire angélique, son air sympathique et sa prétendue douceur. Il n’aime pas la force brute, et lui préfère la subtilité. La plupart du temps les personnes ne se rendent même pas compte qu’il dirige la conversation d’une main de maître et le conduit exactement là où il voulait qu’elle aille. Il veut faire dévier la conversation pour découvrir le secret qu’untel cachait depuis plusieurs jours ? Il y arrivera. Subtilement. Habilement. Discrètement. Mais il y arriva.

Il n’est pas inhumain. Il est impartial.

La plus grande peur de Lloyd est simple. Ce n’est pas la peur de mourir, la peur de perdre la tête, ou encore le peur des serpents, des guêpes ou bien la peur des dentistes ou des vendredi 13. Non, sa peur la plus profonde, la plus secrète c’est celle de se retrouver seul au monde encore une fois. La période de solitude intense n’a pas duré très longtemps, quelques mois tout au plus mais ç’a toujours été la période la plus dure de sa vie. C’était lors de ses premiers mois dans la famille des Shirô. Il ne comprenait rien à ce que l’on lui disait, il était entouré de personnes qui ne demandaient qu’à l’aimer. Mais il était plus seul que jamais.
C’est pourquoi son épouvantard prend la forme d’une épaisse brume noire qui vient l’isoler du reste du monde. Il avait beau tourner la tête, il ne voyait rien. Et quand il essayait de courir, il finissait toujours à retourner à son point de départ, même si la pièce ne faisait qu’une dizaine de m². Que tous ses amis et proches lui tournent le dos, que sa famille disparaisse du jour au lendemain comme les Kalinovsky, c’était ça dont il avait peur. De se retrouver seul, sans personne sur qui compter. Et pour finir, ne plus exister. Ne plus compter pour personne. C’est… Une peur paralysante.
Néanmoins, son épouvantard n’est pas invincible. Ce n’est qu’en cinquième année qu’il réussit à le vaincre. Garder son sang-froid. Et d’un coup de baguette, dissiper les ténèbres.



Lloyd est aussi … Une horrible tête de mule. Une tête de mule extrêmement rancunière. Quand il a une idée, il va jusqu’au bout. Qualité ou défaut ? Cela dépend surtout de la personne qu’il a en face de lui… Et ça dépend de la chose qu’il a envie de mener à bien. Devoirs ? Révisions ? Pas de problèmes. Aller fouiner dans la Réserve pour chiper un livre interdit ? Déjà moins sympathique. L’empêcher de courser le prof d’Astronomie dans tout le château ? Impossible.
Essayer de le détourner de ses recherches sur les Kalinovsky… ? Infaisable. Cela fait plus de 17 ans qu’il cherche. Et il ne compte pas arrêter.

Et pour la rancune ? Lloyd a ce que l’on appelle la mémoire sélective. Très sélective. Quelqu’un qui est venu lui parler hier peut-être le parfait inconnu d’aujourd’hui. Enfin si la personne en question était venue lui demander les devoirs par exemple, il n’oubliera pas que son meilleur ami est venu lui parler de ses problèmes de cœur ou autre. Il a aussi un grand problème de n’avoir qu’une très mauvaise mémoire en ce qui concerne les prénoms. Quand les personnes ne sont pas plus importantes que ça pour lui, il peut apprendre un prénom un jour et l’oublier le lendemain. Mais il s’en fiche. A quoi bon s’encombrer d’informations inutiles ? Savoir qu’untel s’appelait Bidule et avait fait telle chose à telle heure ne l’intéressait pas. C’était parfois assez handicapant, mais la plupart du temps ça allait.

Quel rapport avec la rancune ? Je parlais de mémoire sélective. La plupart du temps, Lloyd n’oublie pas le nom de ses amis, surtout quand il les voit tous les jours, ce qui n’est pas difficile en internat comme Poudlard. Et il n’oublie pas non plus le nom de ses ennemis. Il n’oublie jamais ce qu’on lui a fait de mal ou de bien. Et dans le premier cas, il peut être très cruel. Pour lui, les bonnes actions peuvent contrebalancer les mauvaises, mais c’est une mauvaise action contre une bonne pour dire simple. C’est comme des maths en fait. Vous voyez ? -2 + 2 = 0. Si une personne l’emmerde deux fois, mais fait deux gestes désintéressés pour l’aider par exemple (bon, oui, ça a très peu de chances d’arriver…) il n’aimera pas spécialement la personne, mais aura plus de facilité à le pardonner.

Il a toujours été comme ça, et depuis toujours on lui dit qu’il fera un parfait avocat. C’est la face qu’il montre au monde, il répète à qui veut l’entendre qu’il veut être avocat ou procureur au Ministère de la Magie quand on lui demande ce qu’il fera plus tard. Mais il vise haut. Beaucoup plus haut. Il veut la paix pour le monde magique, il est bien entendu contre le Lord Noir, qui sème la zizanie dans le monde entier, et est un membre actif de l’Ordre du Phénix, bien que, pas fou, il ne le crie pas sur tous les toits, puisqu’il tient à la vie et qu’on était jamais trop prudents quand les opposants aux Ténèbres mourraient les uns après les autres. Il veut mettre son intelligence au service de l’Angleterre, impartial comme il est, il ne regrette rien, et est sûr de faire un bon dirigeant. Il aime le pouvoir, la politique ne lui fait pas peur, et il est assez intelligent et rusé pour réussir, il en est persuadé. Son but ? Le poste de Ministre de la Magie.



a little something from you.


Lloyd était endormi sur son futon quand une voix dans sa tête le réveilla en sursaut. Il était dans sa maison de vacances au Japon, ses parents pouvant avoir des billets à prix réduits grâce à leur travail pour revenir dans leur pays natal. Il était dans une grande maison dans la banlieue de Tokyo, et sa chambre était très grande, car peu encombré. Mais l’espèce de cerf lumineux qui le regardait à l’autre bout de la pièce, ce n’était pas naturel. D’un geste vif et précis, le brun alluma la lumière de sa lampe de chevet d’une main et saisit sa baguette magique qui n’était jamais loin de lui, une sorte de réflexe qu’il avait acquis dès qu’il avait su lancer des sorts. « Faibles… ». Lloyd, toujours en pyjama forcément, se releva lentement, baguette levée droit devant lui. Son visage ne reflétait aucunes émotions, il avait juste l’envie de bouter ce truc hors de sa maison. « Ils sont tellement faibles, ceux qui dorment dans la pièce juste à côté… ». Lloyd se raidit. Il braqua sa baguette directement sur la tête de la silhouette brumeuse.

« Qu’est-ce que tu veux ? Qui es-tu ? »

Le cerf inclina la tête mais ignora complètement l’intervention du sorcier. « De simples Moldus… D’un simple petit coup de baguette magique, je pourrais les envoyer rejoindre l’autre monde… Tellement insignifiants, tellement faibles par rapport à moi. ». Le bras de Lloyd trembla légèrement. Son regard se fit plus dur que jamais alors que le cerf se rapprochait, prenant peu à peu une forme de chair et de sang. « Et puis ces personnes qui sont censés être mes amis… Des imbéciles ! Je les surclasse dans n’importe quel domaine, et bientôt toute la partie magique de ce pays sera à mes pieds. »

Lloyd s’emporta. Un vent violent entra dans la pièce alors que tout était calme juste avant. Les rideaux volaient, claquaient sous l’énervement du sorcier.

« Tu dis n’importe quoi. »

Lloyd avait bien compris que le cerf parlait de lui. Mais il disait n’importe quoi. Ce n’était pas lui. C’était tout sauf Lloyd. Il aimait sa famille, il aimait ses amis, il ne voulait pas être Ministre pour régner en maître absolu sur son pays. « Ce monde est pourri. Il suffirait d’ouvrir les yeux pour le voir. Pourri jusqu’à la moelle, des gens qui devraient penser comme moi. Si tout le monde pensait ainsi, il n’y aurait pas de guerres et ce serait bien plus simple. »

« Arrête ça… » persifla le sorcier entre ses dents.

Mais le cerf continuait à s’approcher, jamais menaçant, continuant à répéter son monologue d’un ton morne, uniforme, comme s’il récitait. « Moi je suis doué… le sorcier de la famille, celui qui sait utiliser la magie, le cerveau du groupe, celui qui se démarque dans la vie si bien rangée de la famille Shirô. Je suis bien plus puissant qu’eux par ces deux formes de supériorité : la magie et l’intelligence. Et cette intelligence me mènera au sommet du monde magique. ». C’en fut trop pour Lloyd. Il releva sa baguette, les yeux flamboyants. Il ne tremblait plus. Et sans s’en rendre compte, il hurla :

« Ferme-là ! Tu ne sais rien de moi ! Et puis t’es qui au juste ?! »

Le cerf pencha la tête sur le côté. Il souriait. Comment Lloyd le savait ? L’instinct. Il ressentait son sourire, il savait qu’il souriait mais il ne pouvait pas expliquer comment. « Je sais tout de toi. » Il rapetissa soudainement. Sa morphologie changea, et le majestueux cerf qui se tenait là quelques secondes auparavant s’était métamorphosé en un renard au pelage couleur poussière. Il montra les crocs, sorte de sourire canin. Magnifique, mais apparemment dangereux. « Qui je suis ? » Le renard s’assit, et regarda le sorcier dans les yeux, sorcier qui braquait toujours sa baguette magique vers l’animal. « Lloyd Vladimir Kalinovsky-Shirô…, » soupira le canidé. « Je te croyais plus malin. Je suis toi, évidemment. ». Le sang se glaça dans les veines de l’intéressé. C’était la réponse qu’il redoutait.

« Non… Non ! Tu n’es pas… Ce n’est pas… C’est n’est pas moi ! » hurla Lloyd, hors de lui.

C’était rare qu’il s’emporte. Il gardait toujours son sang-froid d’habitude. Mais là, il savait ce qu’il se passait. L’animal en face de lui venait de décrire la face de Lloyd qu’il rejetait le plus. Au fond de lui, il avait toujours trouvé les Moldus faibles sans vouloir se l’avouer, puisque sa propre famille était Moldue. Il ne s’était jamais avoué à lui-même non plus qu’il trouvait les trois quarts de ses camarades de classe stupides, tellement immatures. Mais il les aimait quand même. Le renard tourna la tête vers la porte qui venait de s’ouvrir. Son grand frère adoptif, Charles, qui était lui aussi adopté par les Shirô, venait d’entrer dans la chambre de Lloyd en entendant tout ce tapage. Le sorcier rangea sa baguette, discrètement. Il savait bien qu’ils étaient gênés de le voir avec son bout de bois ensorcelé à la main. Ils se sentent parfois mis à l’écart de la vie de Lloyd, et il peut les comprendre. Bien que sa situation soit bien mieux acceptée par sa famille que lors de sa première année, il savait qu’ils se sentaient mal à l’aise quand il usait de magie devant eux.
Et pourtant Lloyd fixait toujours le renard, qui lui rendait son regard.

« Euh… Lloyd ? Pourquoi as-tu un renard dans ta chambre ? »

L’intéressé tourna la tête en direction de son frère, un grand gaillard brun aux yeux verts. Il ne savait pas trop quoi répondre et soupira.

« Je ne sais pas du tout. Ce que je sais, c’est que c’est un chieur. »

Charles haussa un sourcil en direction du canidé, qui n’avait pas bougé, assis et le regard insistant en direction de Lloyd. Il haussa les sourcils, et sourit.

« Tu nous expliqueras tout ça demain, faut que je finisse ma nuit. »

Lloyd opina du chef et la porte se referma sur son frère. Il était le plus surpris des deux à vrai dire. Lui connaissait la magie mais jamais il ne l’avait vue sous cette forme. Les animaux n’apparaissent pas comme ça. Mais la brume qu’il avait vue plus tôt… Un Patronus ? « Quel abruti celui-là, pas capable de reconnaître la vraie magie… ». Les rideaux se remirent à trembler, tandis que le jeune adulte fermait les yeux, essayant de contrôler ses nerfs. Mais il n’y arriva pas. Il se dirigea vers le petit renard avec la ferme intention de lui faire ravaler ses paroles, l’attrapant par la peau du cou avant de le secouer sans ménagement.

« Tu vas la fermer oui ! »

Le canidé laissa ses pattes pendre dans le vide, amusé. « Je ne fais que dire la… Vérité. » Le coup de poing l’atteignit en plein dans ce qui lui servait de joue, et Lloyd le lâcha immédiatement avant de se masser la mâchoire. Au moment où son poing avait rencontré la tête du renard, il avait compris. Il serra les poings, énervé comme jamais. S’il y avait bien une chose qu’il détestait, c’était qu’on s’en prenne à ses proches.

« Tu n’es pas moi. »




Citation :
Le Patronus de Lloyd prend donc la forme d’un renard des steppes et d’un cerf axis. Adorable mais pourvu de crocs, il était comme Lloyd quand il voulait quelque chose. Il était en extérieur l’une des personnes les plus adorables du monde, toujours l’air souriant et le regard doux, comme un ange. Mais il était capable d’une cruauté sans égards envers les autres, dans la nature les renards n’hésitent pas à se battre entre eux, souvent pour jouer. Mais ce Patronus là n’a de renard que l’aspect, il a plus un esprit de combattant et de souveraineté d’un grand loup. Mais le loup est sociable, comme Lloyd. Et surtout, le renard est rusé. En somme, le renard aurait pu être l’unique Patronus de Lloyd s’il n’était pas débrouillard, indépendant et intelligent.
Pour le cerf axis, c’était un peu plus compliqué. Ce cerf est un cerf plus petit que les cerfs élaphes, les plus communs. Comme son renard le représentait sous son air adorable mais cruel, le cerf était pour lui le symbole de son intelligence, si le renard représentait la ruse. Cet animal, qui représentait souvent la sagesse, était la version de Lloyd la plus agréable à vivre, bien que ce ne soit pas pour ça qu’il était plus amical sous cette forme. Malheureusement pour Lloyd, son Patronus, qu’il s’était lui-même baptiser « Shin », la vérité en japonais, ne pouvait pas déverser son flot de réalité sur le monde. Il ne connaissait aucune notion de tact et disait tout ce qui lui passait par la tête. Et il ne pouvait parler qu’à Lloyd. Le pauvre sorcier était donc le seul sur qui le Patronus pouvait porter un jugement et dire ce qu’il pensait des autres. Lloyd se faisait donc souvent embêter par son Patronus, qui n’arrêtait pas de lui répéter ce qu’il était au fond de lui. La vérité. Lloyd voulait devenir avocat avant de devenir Ministre ? Très bien. Il se devait de dire la vérité. Les avocats doivent dire la vérité. Et commencer par ne pas se mentir à soi-même. C’était le point de vu de Shin. Et Lloyd haïssait ce point de vu. Shin n’hésitait pas à dire à Lloyd ce qu’il devait faire, ce que celui-ci ignorait totalement. Il détestait la prétendue vérité que semblait apprécier autant son Patronus. Il n’aimait pas tellement se voiler la face, mais Shin représentait une partie détestable de lui-même, en exacerbé. Il disait tout haut ce que Lloyd pensait tout bas, même inconsciemment. Shin était Lloyd. Et Lloyd était Shin. Même si le sorcier reniait son Patronus, au fond de lui il le savait.


You're not a sad story.

03 Mai 1958
Lloyd K, 4 mois
Maison de la nourrice de Lloyd, ???


Le bambin s’agitait dans son berceau. Il dormait d’un sommeil peu profond. Il allait sans doute bientôt se réveiller. La nourrice berçait Lloyd, dans un va-et-vient reposant et calmant. Mais elle était inquiète. Il était bientôt 23h, et d’habitude les Kalinovsky venaient chercher leur fils à 20h30. Jamais ils n’appelaient pas quand ils savaient qu’ils allaient être en retard. Elle avait bien essayé de les joindre, mais ils ne répondaient pas, ni chez eux ni à leur portable. Elle ne les connaissait pas tant que ça.

La nourrice sursauta quand des coups à la porte résonnèrent dans l’appartement, réveillant le bambin, qui se mit à pleurer. Elle se dépêcha d’aller à l’entrée, sans essayer de calmer Lloyd, trop effrayée pour ça. Jamais personne ne venait la déranger à cette heure avancée de la nuit. Elle entrouvrit la porte.

« Qui est-ce… ?

- Mme Litovski ? »

Elle ouvrit la porte, mais resta sur ses gardes, méfiante. Les cris de Lloyd étaient le seul bruit qui parvenait à briser le silence dans lequel sa nourrice s’était enfermée. Elle finit néanmoins par briser ce demi-silence.

« Elle-même. Que se passe-t-il ?

- Je suis Alexeï Botcharov, et voici Irina Netchaïev. Des services sociaux. »

Ils entrèrent à la suite de la nourrice, qui retourna s’asseoir près du berceau pour aller calmer les pleurs de Lloyd. Elle était de plus en plus inquiète. Elle semblait comprendre ce qui était arrivé. Botcharov s’assit sur une chaise, imité par Netchaïev quand la maîtresse de maison leur donna l’autorisation. L’homme, grand, blond, taillé comme une armoire à glace, avait les coudes posés sur les genoux, et croisait les doigts, penché en avant. La femme, elle, petite et blonde, était droite, fière, les cheveux tirés en chignon.

« Ce n’est jamais facile à annoncer, soupira Netchaïev. Ce que nous sommes venus vous dire, c’est que cet enfant est désormais orphelin. Et qu’il n’a aucune autre famille connue. »

La nourrice se figea, et son regard alla de Lloyd, pleurant depuis quelques instants, aux membres des services sociaux. Elle se prit la tête dans les mains. Les Kalinovsky faisaient appel à ses services depuis que le gamin avait 2 mois.

« Comment… Comment est-ce arrivé ? »

Les épaules de la femme s’affaissèrent, tandis que son collège se redressait. Le contraste entre les deux était saisissant. Elle semblait frêle à ses côtés. Il semblait immense. Il se releva et commença à faire les cent pas dans le salon. Oui. Ce n’était jamais facile d’annoncer un décès, même quand la personne en face de nous ne faisait pas parti de la famille des concernés. Elle s’était sûrement attachée au gamin. A l’orphelin. Lloyd.

« Accident, commença-t-il. Ils traversaient la rue quand un conducteur a perdu le contrôle de son véhicule. »

Son regard tomba sur le gamin, brun et qui d’après les on-dit, ressemblait à son père au même âge. Il pleurait toujours. La nourrice secoua la tête, bouleversée. Elle ne connaissait pas assez les Kalinovsky pour s’affliger de leur mort, elle savait que c’était toujours difficile de grandir sans parents.

« Le pauvre petit… Lloyd… »

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18 Août 1963
Lloyd K, 5 ans
Orphelinat de Moscou


« Lloyd arrête ça tout de suite ! »

Le cri perçant résonna dans le couloir. La voix de son camarade, Ivan, était montée dans les aigües sous la terreur. Lloyd regardait l’autre gamin, un sourire aux lèvres, les bras croisés sur sa poitrine. Il le faisait voler. Il ne savait pas comment il faisait ça. Il savait juste que ça lui arrivait, parfois, et qu’il suffisait qu’il se concentre pour qu’Ivan reste en l’air aussi longtemps qu’il le voulait. Mais s’il relâchait sa concentration, il allait faire connaissance avec le plancher.

« Fais-moi descendre ! »

Il avait glapit ses mots avec puissance, car il avait peur. Car il volait contre sa volonté, il flottait dans le couloir, sous les regards, les chuchotements et les doigts pointés vers lui. Lloyd fit une petite moue boudeuse.

« Je ne te libérerais pas avant que tu me dises où tu as caché le doudou d’Aleksandr. »

L’intéressé hoqueta. Le dénommé Aleksandr se fraya un chemin parmi les pensionnaires pour rejoindre Lloyd, qui penchait la tête en direction d’Ivan.

« C’est toi qui l’a volé ? »

Le petit suspendu dans les airs secoua la tête de gauche à droite. Lloyd ne bougea pas, mais son esprit bouillonnait. Un vent se leva, et les rideaux claquèrent aux fenêtres, ce qui fit sursauter la dizaine de pensionnaires présents.

« Arrête de mentir ! Je t’ai vu, tu étais le seul présent dans le dortoir et juste après, Aleksandr avait perdu Teddy ! »

Le vent fit bouger le pauvre Ivan, qui se mit à hurler de terreur.

« Oui, oui c’est moi ! Lloyd arrête ça et je vous montre où est Teddy !! »

Le vent se calma, la colère de Lloyd avec. Tout doucement, il relâcha sa concentration. Mais il ne maîtrisait pas totalement son don, et il lâcha complètement Ivan quand il n’était plus qu’à 1m50 du sol. Il s’écroula au sol sous les rires des pensionnaires. Il grommela, rouge et humilié. Sous le regard moqueur de Lloyd, qui n’aimait pas tant que ça ridiculiser les gens mais qui estimait que c’était une punition méritée, il se dirigea, traînant les pieds, vers l’aile droite de l’orphelinat, vers les dortoirs. Et l’on retrouva Teddy quelques dizaines de minutes plus tard.

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04 Septembre 1963
Lloyd K, 5 ans
Orphelinat de Moscou


« Lloyd ! »

Le garçon brun se retourna. Ses cheveux mi- longs flottaient au vent alors qu’il était assis sur un banc dans le parc de l’orphelinat. Pour une fois, il était seul et sourit à la jeune femme qui venait vers lui. Dans la trentaine, blonde. Elle s’assit sur le banc à côté de l’orphelin.

« Lloyd, j’ai une excellente nouvelle à t’annoncer ! Viens, suis-moi ! »

Elle prit l’enfant par la main, qui n’essaya même pas de protester, trop curieux pour ça. Qu’est-ce qui allait bien pouvoir se passer ? Il n’avait rien fait de répréhensible, il avait toujours été sage et tranquille. Bon, d’accord, parfois il faisait voler ses camarades, mais il ne le faisait pas sans raison, il estimait qu’ils l’avaient mérité. La femme marchait d’un pas vif et rapide, et l’orphelin devait courir pour être à sa hauteur, la tenant toujours par la main. Arrivé dans l’établissement, elle marcha plus calmement et le conduit au bureau du directeur de l’orphelinat, celui-ci servant aussi d’école aux pensionnaires. Lloyd entra dans le bureau à la suite de l’employée, un peu intimidé de se retrouver ainsi seul devant le directeur. Il était assis derrière son bureau. C’était un homme très grand, aux cheveux noirs et aux yeux bleu océan. Toutes les femmes qui travaillaient dans l’orphelinat étaient unanimes quand il s’agissait de dire que Mr. Davidovitch était très bel homme.

« Lloyd, te voilà ! Est-ce que tu veux bien t’asseoir ? Mme Bukovski, vous pouvez partir, merci de m’avoir amené le jeune Kalinovsky. »

Après un signe de tête courtois, elle se retira, laissant Lloyd seul avec l’imposant homme. Le gamin s’assit sur la chaise, et garda les mains crispées sur celle-ci. Il ne savait pas quoi dire, il n’était pas timide de nature, mais du haut de son mètre dix il se sentait écrasé par les presque deux mètres du directeur, même si celui-ci était assis il était quand même très imposant.

« Lloyd, tu ne resteras que deux ans de plus ici. »

L’enfant se crispa. Pas stupide, il comprit ce que tout cela voulait dire.

« Ça veut dire… Que mon dossier est pris en charge ? »

Le directeur sourit, et se redressa sur sa chaise, ce qui fit paraître à Lloyd qu’il était encore plus grand.

« Tu es intelligent Lloyd. C’est exactement ça. »

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29 Mars1964
Lloyd K, 6 ans
Orphelinat de Moscou


Lloyd était tendu. Aujourd’hui lui avait-on dit, ce serait la première fois qu’il ferait connaissance avec ce qui allait devenir sa nouvelle famille. Il ne savait pas ce qu’il devait en penser. Il n’avait connu que cet orphelinat, il ne savait pas ce qu’était la vie extérieure, avec des parents et une famille. Lui, il n’avait que des amis et des adultes qui les surveillaient, il n’était qu’un orphelin parmi tant d’autres ici. C’était ça, sa normalité à lui. Il n’avait pas d’amour parental, mais il était extrêmement soudé avec ses camarades. Aleksandr, Svetla, Sofya, Roksana… Même Ivan. Ils lui manqueraient tous. Forcément il avait grandi ici, c’était la seule maison qu’il connaissait. Il secoua la tête pour se remettre les idées en place. Après tout, il n’allait pas partir maintenant. Il lui restait un an ici, le temps que les procédures s’enclenchent et s’enchaînent. Une adoption n’est jamais facile. On n’adoptait pas un enfant comme on achète un chien. C’était rassurant quand même. Il ne jouait pas avec les autres enfants aujourd’hui, il était assis sur un banc et balançait ses jambes, encore trop petit pour pouvoir toucher le sol. Il réfléchissait. Tout ce qu’on lui avait dit, c’était que ce qui serait probablement sa prochaine famille habitait en Angleterre, et était japonaise. Et que tous leurs enfants étaient des adoptés. C’était rassurant, il ne serait pas le « coup d’essai », ils savaient ce qu’ils faisaient. Mais l’Angleterre ! C’était l’autre bout du monde pour un gamin de six ans. Les Shirô… Lloyd Shirô… Il fixait le sol. Il ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait. Il arrivait à concevoir que le fait de ne pas connaître ses parents n’était pas habituel, mais il ne voyait pas pourquoi il devait absolument retourner dans une famille. Les enfants ne pouvaient-ils donc pas bien grandir sans parents ? Ou bien les orphelins étaient simplement des enfants qui comblaient le bonheur de parents voulant adopter ? Il est vrai qu’il était difficile de prendre des enfants à une famille aimante…

« Lloyd ? Tu viens, on va manger ! »

Le garçon brun se retourna et se leva du banc, souriant. Il était stressé oui, mais il ne le montrerait pas, il ne voulait pas inquiéter ses amis. D’ailleurs il était le premier de sa bande à avoir une rencontre avec une famille potentielle, d’après ce qu’il avait entendu c’est parce qu’il avait un très bon dossier. Il ne connaissait pas ses parents, il était intelligent et mature. Bien sûr, ses dons surnaturels et étranges n’avaient pas été mentionnés, premièrement parce que personne ne le croirait et le directeur passerait pour un fou, ensuite parce que cela réduirait fortement les chances d’adoption. Il soupira, passa une main sur sa tête pour aplatir une petite mèche rebelle, avant de suivre ses amis jusqu’au réfectoire. Pourtant, une fois assis devant son assiette, il n’arrivait pas à manger. Il avait le cœur serré, une boule à la gorge. Il était stressé, et c’était normal. Mais de toute façon il n’eut pas à attendre longtemps puisqu’une dame vint le chercher avec un sourire amical. Sans qu’il ne dise rien, il adressa un signe de la main à ses amis avant de suivre l’adulte. Son cœur battait la chamade. On le fit entrer dans le bureau du directeur, où il fit face à deux personnes. Elles semblaient petites, mais le contraste avec le directeur géant devait jouer. Les cheveux noirs et les yeux bridés des deux inconnus ne laissaient aucun doute sur leur provenance : asiatique. Même jeune, Lloyd savait ça, ce n’était pas compliqué.

« Lloyd, te voici. »

Le jeune Russe déglutit. Lui qui n’était d’habitude pas timide, il ne dit pas un mot et semblait se découvrir une certaine passion pour le bout de ses chaussures. Il sentait que tous les regards étaient posés sur lui mais il ne pouvait pas deviner les sourires bienveillants et amicaux de la part des Japonais.

« Bon… Bonjour, » bredouilla-t-il sans lâcher ses chaussures du regard.

Il releva la tête, timide mais ayant quand même envie de voir à quoi ressemblaient ceux qui allaient devenir sa prochaine famille. Ils étaient assez semblables, les yeux bridés d’un noir profond pour l’homme et d’un marron chaleureux pour la femme, avec les mêmes cheveux sombres. Il les avaient très courts tandis qu’elle les avaient longs, mais tous les deux avaient un air de ressemblance.

« Hello, Lloyd ! »

Le jeune Russe leva la tête vers l’homme, qui n’était qu’à quelques pas de lui, et qui venait de lui parler. Il hésita quelques instants, essayant de se souvenir des rares leçons d’anglais qu’on lui avait dispensé.

« He… Hello… »

Il voyait bien que les asiatiques essayaient de le mettre à l’aise, mais il n’y arrivait pas. Il n’arrivait pas à se souvenir de leurs noms, mais de toute façon la femme fit le premier pas, en se désignant de l’index.

« I’m Miho Shirô. »

Bon, ça il comprenait. Surtout qu’elle se montrait du doigt pour mieux lui faire comprendre, et c’était simple. L’homme fit un pas en avant à son tour, le regard sombre de Lloyd se posant sur lui.

« I’m Moritaka. »

Le jeune brun baissa la tête. Sans savoir quoi dire. Il sourit légèrment, puis laissa les adultes discuter entre eux. Il n’arriva pas à saisir la moindre parole des adultes et resta là, sans savoir quoi faire, balançant ses bras dans le vide. Il comprit quelques fois son nom à travers les flots de paroles déversés dans une langue incompréhensible. Au final, on lui attribua un traducteur et on le fit sortir, suivit par les deux asiatiques. Il n’était pas très timide, donc après une petit dizaine de minutes de gêne il avait réussi à se lâcher et à se décrire un peu plus, ses goûts et les petites choses dans le genre. Comme on lui avait demandé, il évita de parler de son don bien qu’il pensait que c’était leur mentir. Mais c’était apparemment très important d’avoir une famille, et il ne devait pas gâcher cette chance lui avait-on dit. Il espérait qu’ils n’auraient pas peur quand ils le verraient pour la première fois.

« Ils te demandent si tu aimes les chiens. Ils en ont deux chez eux. »

Lloyd se retourna alors qu’il conduisait les adultes dans le parc, et leva un regard pétillant sur la traductrice, puis sur les Shirô. Des chiens ! Il n’avait bien entendu jamais eu d’animaux, et il adorait les chiens. Il n’en avait pas vu tant que ça, encore moins caressé.

« Des chiens ? Des vrais chiens ? » s’exclama-t-il, tout guilleret.

Un petit rire sortit de la gorge de Moritaka, qui semblait s’amuser de l’insouciance de Lloyd. Celui-ci pencha la tête sur le côté, persuadé qu’il se moquait de lui mais il n’en perdit pas pour autant son regard plein d’admiration. L’homme mit un genou en terre pour se retrouver à la hauteur de Lloyd, et mit sa main sur sa nuque pour attirer son front contre le sien. L’enfant, surprit et déconcerté, ne bougea pas, peu habitué à recevoir des gestes affectueux, alors que la traductrice faisait son travail, un peu émue.

« Oui, de vrais chiens. Et si ça t’intéresse, tu pourras les voir tous les jours dans quelques mois. »

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16 Juin 1965
Lloyd K, 7 ans
Orphelinat de Moscou


« Lloyd ?

- Mmh ?

- Tu ne dors pas ? »

Le brun se redressa dans son lit, et alluma la lumière. Bien qu’ils étaient six dans leur dortoir, personne ne protesta ni ne se réveilla en grognant. Personne ne dormait. Et pourtant il était 23h et l’extinction des feux avaient été ordonné à 21h. Lloyd et les autres s’étaient retournés dans leur lit pendant deux heure, incapables de dormir. De toute façon aucun adultes ne leur dira quoi que ce soit s’ils les voient. Pour la simple et bonne raison que Lloyd partait demain. Pour l’Angleterre. Pour la famille Shirô. Il avait demandé à garder son nom de famille d’origine en plus de prendre celui des Japonais. Il ne voulait pas oublier d’où il venait. Ce qu’il était. Qui il était.

« Bien sûr que non, comment tu veux que je dorme Aleks ? »

Il sortit de son lit en s’étirant, pas du tout ensommeillé. Plutôt excité et effrayé en même temps. Et triste. Il savait qu’il ne reverrait pas de sitôt ses amis, s’il les revoyait un jour. Il jeta un coup d’œil sur la chambre, bien mieux rangée qu’à l’habitude vu que ses affaires à lui étaient dans des valises. Oh bien sûr il n’avait pas grand-chose, quelques tee-shirts et pantalons, pas de marque bien entendu. On ne lui achetait juste le strict nécessaire, comme à tous ses camarades.
Aleksandre se tortilla un peu, assis dans son lit lui aussi.

« Tu… Tu crois qu’on se reverra un jour ? »

Lloyd tourna la tête vers son ami. Il était le seul à parler mais il sentait bien tous les regards des garçons du dortoir qui convergeaient tous vers lui. Ils attendaient sa réponse, avec espoir et peur en même temps. Lloyd ne savait pas trop quoi dire. Retourner en Russie depuis l’Angleterre devait coûter cher, et qui dit que s’il revenait ses amis n’auraient pas non plus une nouvelle maison ?

« Je… Je ne sais pas… Je n’ai pas… Je… »

Perturbé. Voilà ce que Lloyd était en ce moment. Il ne savait pas. Il avait revu les Shirô plusieurs fois depuis leur première rencontre et avait commencé à apprendre quelques mots de japonais et des phrases simples en anglais, même si ça ne suffisait pas à converser. Il les trouvait très sympathiques et les appréciaient beaucoup, mais il avait grandi avec ses amis qu’il ne reverra peut-être jamais. Il ne voulait pas ça. Mais que pouvait-il faire ? Rien du tout. Il n’avait jamais rien pu faire, en vérité. Juste subir. Que voulait-il ? Dans les deux cas il perdra quelque chose. Il aurait mieux fait d’ignorer son ami et de continuer à faire semblant de dormir.

« Je ne sais pas… » murmura-t-il.

Les autres enfants croyaient sûrement qu’il parlait encore de leur prochaine renconte si rencontre il y avait. Mais il pensait plutôt à ce qu’il aurait pu faire. Sera-t-il vraiment mieux chez les Shirô ? Il était très bien ici. Mais il savait qu’il ne pourrait pas rester indéfinitivement ici. Ces questions tournaient en boucle dans son esprit depuis des mois, au point qu’il en perdait même le sommeil. Et il ne saurait pas avant d’y être, évidemment. Il avait peur. Peur de l’inconnu.
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17 Juin 1965
Lloyd K, 7 ans
Orphelinat de Moscou


Lloyd était couché sur le dos, dans son lit et regardait le plafond. Plutôt les lattes du lit juste au dessus en fait, lit superposé oblige. Il n’avait pas cours aujourd’hui. Il n’avait plus cours. Il n’irait plus jamais dans la salle de classe avec ses amis. Ni dans le parc. Ni manger dans le réfectoire avec eux. Ni… plus rien du tout. Mais il allait avoir d’autres frères et sœurs. Des chiens. Des parents. Une maison à lui. Et sûrement de nouveaux amis. Mais pouvait-on sincérement changer d’amis comme ça, d’un claquement de doigt ? Lloyd n’y croyait pas. Il ne balayerait pas une partie de sa vie comme ça. Il n’oubliera rien. Rien du tout. Il se leva, et regarda l’horloge. 9h27. Il ne savait pas du tout quoi faire. Les Shirô arriveraient à 11h30 normalement. Deux heures à tuer. Il balança ses bras dans le vide. Puis il décida d’aller faire un tour dans le parc, son endroit favori. Il sortit de sa chambre. Les couloirs étaient vides, les enfants étaient soient en salle de jeu ou d’éveil, soit en cours. Et lui… Il attendait. Les derniers instants de Lloyd Kalinovsky. Qui allait devenir Lloyd Kalinovsky-Shirô. Juste un nom rajouté derrière le premier ? Bien plus que ça. Une nouvelle identité. Lloyd l’orphelin serait désormais Lloyd le fils de Moritaka et Miho Shirô.

Il observait tout autour de lui, comme s’il redécouvrait les lieux. En fait, il essayait de photographier mentalement les alentours pour s’en rappeler le plus longtemps possible. Il marchait lentement. Il ne voulait pas se presser, deux heures c’était long après tout ! Il passa la porte qui lui permettait d’accéder au parc, plutôt petit mais très beau de son point de vue. Avec l’herbe encore humide et la fraîcheur du matin, sans oublier les chants des oiseaux, on était très bien ici. Il s’assit sur son banc favori, devant le chemin qui permettait de se promener dans le petit parc. Et il pensa. Lloyd pouvait penser pendant des heures, chaque pensée embrayant forcément sur une autre. Bien qu’il pensait tout le temps, quand il se posait il pouvait réfléchir. C’est ainsi que deux heures plus tard, on l’appela. On vint le chercher plutôt, il était pratiquement toujours à cet endroit là du parc. On lui dit quelques paroles, mais il n’écouta pas et se contenta de suivre l’employé, docile. Il aurait pu faire le trajet les yeux fermés, encore une fois on l’emmenait dans le bureau du directeur. Les Shirô étaient déjà présents.

Les adultes lui parlèrent un petit peu, des questions simples telles que « Comment vas-tu ? » « Es-tu prêt ? » avant de se remettre à parler entre eux. Lloyd ne comprenait pas assez bien leur langage, malheureusement. Ils parlaient bien trop vite avec des mots bien trop compliqués. S’il arrivait à isoler un mot dans une seule phrase pour le traduire, il ne pouvait bien évidemment pas le recentrer dans le contexte. Il décida de rester immobile jusqu’à ce que le directeur se tourne enfin vers lui, semblant s’apercevoir de sa présence.

« Lloyd, tu as quelque chose à dire ? Ne t’en fais pas, je pourrais leur transmettre. »

Le jeune Russe se dandina sur un pied, puis sur l’autre. D’un côté, il voulait aller le plus rapidement possible voir à quoi ressemblait sa nouvelle famille et maison, mais de l’autre il avait envie de rester ici. Toujours le même problème. Problème qu’il n’arriverait jamais à résoudre. On ne pouvait pas lui laisser le choix, il serait écartelé entre les deux partis. Il se figea et releva la tête, l’air déterminé.

« J’espère… J’espère juste que ça ne les dérange pas, que je garde mon nom de famille en plus du leur. »

Le directeur cligna des yeux avant de se tourner vers les deux Japonais pour leur transmette la parole de Lloyd. Ce dernier se dit soudain qu’il aurait pu dire tout autre chose, de plus personnel. Mais il tenait beaucoup à son nom et il préférait vraiment pouvoir vivre avec. Kalinovsky… Il signifiait tellement pour lui. Comme son deuxième prénom. Vladimir. Le nom de son père. A son grand soulagement, les deux Japonais secouèrent négativement la tête, et Lloyd n’avait pas besoin d’avoir la traduction pour comprendre qu’ils étaient d’accord.

Ils discutèrent encore quelques instants, mais c’était surtout des redites, puisqu’ils avaient déjà tout vu lors d’entretiens précédents. Même le nom en fait. Mais Lloyd préférait leur demander avant. En face. Et quand ils se serrèrent la main, le cœur de Lloyd manqua un battement. Il avait entendu. Entendu son nom. Son nouveau nom.

Lloyd Kalinovsky-Shirô.

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Tell me who you really are.

ϟ pseudo et âge: Griffe-de-Ronce, 14 ans
ϟ Où as-tu trouvé le forum? Dans une pochette surprise ! Haww Ouais non, par Lys. :3
ϟ Personnage: Tout inventé. Daengelo
ϟ As-tu un autre compte sur BP? Le troll et le breton. (aka Arthur et Arzhur.)
ϟ Présence: Actuellement membre permanent de la Garde de Jour, est en train de passer l'examen pour devenir également membre de la Garde de Nuit.
ϟ Une remarque? C'est encore moi ! J'vous aime tous tout plein Daengelo (Et si vous voulez des bisous d'Orlando, c'est par ici *face* )


Dernière édition par Lloyd V. Kalinovsky-Shirô le Mar 11 Juin - 18:49, édité 10 fois
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Besides, the world isn't split into good people and Death Eaters. We've all got both light and dark inside us. What matters is the part  we choose to act on. That's who we really are.  Empty
Message Re: Besides, the world isn't split into good people and Death Eaters. We've all got both light and dark inside us. What matters is the part we choose to act on. That's who we really are.
par Invité, Mar 4 Juin - 23:10 (#)
You're not a sad story.

17 Juin 1965
Lloyd K-S, 7 ans
Aéroport de Domodedovo


Lloyd n’avait jamais pris l’avion. Moritaka Shirô tirait la petite valise de celui qui était désormais son fils adoptif. Il regardait toutes les personnes autour de lui. Il s’était déjà baladé un peu dans la capitale avec certains de ses animateurs, mais il n’avait jamais vu autant de valises réunies en un seul endroit. Il aurait voulu avoir une paire d’yeux supplémentaires pour pouvoir voir toutes les boutiques et objets vendus. Comme quand il allait en ville. Il voulait tout connaître.
Ils avaient pris un taxi pour traverser la ville et arriver ici. Les Shirô avaient tout payé, et Lloyd se sentait coupable au fond de lui de leur faire dépenser autant d’argent, puisqu’il n’avait jamais vécu dans le luxe et l’argent. L’argent de poche, il ne connaissait pas, et on ne lui achetait que le nécessaire. Alors avec tous les billets d’avion achetés juste pour le voir puis le ramener… ça ne devait pas être gratuit.

Il ruminait ses pensées sans dire un mot pendant tout le trajet jusqu’au moment de monter dans l’avion. Les Shirô respectaient et comprenaient son silence, puisqu’ils avaient déjà adoptés des enfants, trois s’il se souvenait bien. Et qu’une adoption n’était jamais facile. Lloyd regarda l’appareil volant bouche-bée. Il savait que les avions étaient plus gros vus de près, mais à ce point ? Un peu intimidé, il se rendit compte qu’il fallait avancer sinon il bloquait tout le monde uniquement quand Miho le poussa gentiment. Il monta les marches menant à l’intérieur de l’avion, et se dévissa la tête pour espérer tout voir. On lui indiqua sa place et s’y assit simplement, sans savoir trop quoi faire. Il n’avait pas de livres ni d’objets très personnels et il avait tout mis dans sa valise qu’il ne pouvait pas emmener pour l’avoir à côté de lui, forcément.

Il s’était mis du côté du hublot pour pouvoir observer le paysage. Et attendit que ça démarre. Il était déjà là depuis longtemps, il devait facilement être 15h maintenant. Et facilement 15h30 quand l’avion décolla. Lloyd resta cramponné à son siège les premières dizaines de minutes, il se détendit rapidement quand il se rendit compte qu’il ne risquait rien et s’émerveillait devant les beautés du paysage. Il voyait de tout de haut. Et il était plus proche des étoiles ici. Il était collé à la vitre depuis au moins une heure quand Miho, assise juste à sa droite, lui tapota le bras.

« Lloyd-kun ? »

Le jeune et désormais autant Kalinovsky que Shirô se retourna vers celle qui était désormais sa mère. Il était toujours aussi mal à l’aise. Il ne dit rien mais tout son regard exprimait l’interrogation. Il aimait la façon dont les deux Japonais prononçaient son nom, en roulant le « l » qui ressemblait plus à un « r » et en rajoutant une espèce de suffixe derrière son nom. Il ne savait pas encore à quoi cela correspondait, mais il saurait.
Miho semblait chercher quelque chose dans son sac à dos qu’elle avait eu le droit d’amener dans l’avion, avant d’en sortir trois livres. Lloyd était émerveillé. Il adorait les livres. Quand elle les lui tendit, il les prit avec timidité. Et son regard s’écarquilla. Il pensait qu’elle voulait juste les lui montrer. Mais ils étaient pour lui. Des livres. A lui.

Oh cela semblait certainement un peu exagéré. Mais il n’avait jamais eu ses propres livres. Toujours ceux de l’orphelinat. Ceux des autres. Jamais à lui. Alors pour lui, trois livres s’apparentait à un trésor inestimable. Il jeta quand même un coup d’œil auxdits livres. Et ses yeux s’écarquillèrent encore plus. Déjà, c’était des livres russes. Le premier était pour apprendre plus rapidement les bases du japonais, le second était pour l’anglais. Quant au troisième… Le Russe en hoqueta de surprise en manquant de lâcher les livres. Il… ne savait pas très bien comment réagir. Un livre en russe, bien évidemment. Un bon gros livre. Sur l’astronomie

Les larmes lui montèrent aux yeux. Oui, ça aussi pouvait paraître excessif. Mais Lloyd était le genre à pouvoir observer les étoiles toute la nuit. Cherchant à tout savoir sur les planètes, le système solaire. Mais les livres bien fourni à ce sujet coûtaient cher, bien trop cher. L’orphelinat ne pouvait pas se permettre d’acheter des livres aussi scientifiques alors qu’il n’accueillait que des enfants. Il déposa les bouquins sur ses genoux avant de sauter au coup de sa nouvelle mère, enfouissant son visage dans le creux de son cou. C’était le plus beau cadeau qu’on lui ait jamais fait. Il sentit le bras de la femme se refermer sur ses épaules, et il frissonna, peu habitué aux marques d’affection. Il murmura, dans un japonais plutôt bancal, même si l’intention était là :

« Arigato… »

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17 Juin 1965
Lloyd K-S, 7 ans
Aéroport de Heathrow, Londres


Il était tard, très tard, quand l’avion aterrit enfin. Lloyd, qui s’était endormi, avait été réveillé brutalement lors de l’aterrisage, qu’il n’oublierait pas de sitôt. Il traînait des pieds. Catapulté dans une ville qu’il ne connaissait pas, il ne se rendait même pas compte d’où on l’emmenait, trop ensommeilé pour réfléchir et comprendre. Il n’avait presque pas dormi la nuit dernière, et les voyages l’avaient épuisé. Ils appelèrent un taxi, il y en avait toujours beaucoups sur les aéroports. A peine Lloyd était assis qu’il s’endormit de nouveau, laissant les adultes le conduirent là où ils habitaient. Sa future maison.

Les rêves de Lloyd étaient agités.

Il était dans une grande salle aux murs sombres, avec deux portes de chaque côté de la salle. Aucuns décors, aucunes tables, aucunes chaises. Rien à quoi se raccrocher. Le garçon resta immobile et silencieux, quand il s’aperçut qu’une lumière venait de la porte de droite. Il se raidit, pencha la tête sur le côté et sa curiosité prenant le dessus, il marcha vers la lumière. Arrivé à mi-chemin vers la lumière, celle-ci pris la forme de ses amis d’orphelinat. Il se figea alors que les autres enfants lui jetaient des regards noirs. Il n’entendait pas ce qui’ils avaient à lui dire, il voyait juste les mains tendues de ses amis, il n’entendait rien, voyait juste leurs lèvres bouger et les mains se faire plus insistantes. Il hésita, fit un pas en arrière, avant de relever la tête et de faire quelques pas vers Aleksandr et les autres. Il s’arrêta, et se retourna vivement. La deuxième porte venait aussi de s’illuminer. Les Shirô s’y trouvaient. Ils souriaient, tendant eux aussi la main. Derrière eux, des ombres. La famille qui l’attendait et qu’il ne connaissait pas. Il hésita encore. Regarda ses amis. Derrière eux, il n’y avait rien. Du gris, simplement. Il se retourna, l’air désemparé vers les Shirô. Derrière eux, du blanc. Un avenir. Il regarda de nouveau derrière lui, avant d’avancer vers les Japonais.

« LLOYD ! »

Le garçon se retourna. Aleksandr était en larmes, la main tendue vers lui, appuyé contre le rebord de la porte. Tous les autres enfants derrière lui avait le regard aussi insistant. Il fit un pas en arrière, effrayé. Il pleurait lui aussi. Il ne savait pas quoi faire.

« Lloyd-kun ! »

Il se retourna de nouveau. Les Shirô. Sa tête lui faisait mal, il sentait qu’elle allait exploser. Il était au beau milieu de la pièce, tout tournait autour de lui. Il regardait dans tous les sens, il perdait tous ses repères. Son nom était crié dans tous les recoins, il résonnait dans sa tête, lui opressait le cerveau. Il tomba à genoux, se tenant la tête dans ses mains, des larmes coulant sur ses joues. Tout semblait si réel… Il ne savait pas quoi faire pour y échapper. Il ne savait pas quoi faire. Il n’avait pas à choisir.

« ARRÊTEZ ÇA ! hurla-t-il en recroquevillant sur le sol. Arrêtez… »


« Lloyd-kun ? »

Le jeune Russe se réveilla en sursaut. Il tremblait, mais aucune larme n’avait perlé. Son rêve était encore très présent dans sa mémoire, il pouvait encore entendre son nom résonner dans sa tête. Il la secoua, dans l’espoir que ce rêve disparaisse de sa mémoire. Il n’avait plus du tout sommeil.
D’un geste de la main, Miho l’incita gentiment à sortir du taxi. Il regarda tout autour de lui, alerte. Tout était sombre, c’était bien entendu la nuit. Mais ils étaient sorti de la grande ville, ils étaient plutôt en banlieue, très loin du centre-ville. Les maisons étaient plutôt imposantes par ici, avec des jardins et étaient à des distances bien respectables les unes des autres.
Il suivit ses parents adoptifs qui rentrèrent dans la leur. Ils allumaient la lumière. Il n’y avait personne. Ils montèrent à l’étage et montrèrent sa chambre à Lloyd, qui ne prit même pas le temps d’observer le décor ou le mobilier, mis à part le lit. Il laissa Moritaka installer la valise dans un coin de la chambre. Il ne prit pas le temps de se changer, et se glissa dans le lit pendant que ses nouveaux parents lui disait bonne nuit. Il ne répondit pas. Il ne savait pas trop quoi répondre. Il ne comprenait pas.

Lloyd resta une bonne heure sans rien faire, juste à penser. Il relevait la couverture jusqu’à son menton, effrayé. Il ne connaissait pas cet endroit. Il ne connaissait pas du tout. Il avait peur, oui. Et il était effrayé de retomber dans son cauchemar. Il ne voulait pas revivre ce qu’il avait vécu dans la voiture. Il lutta contre le sommeil encore un peu, ne voulant pas se rendormir. Mais il ne pouvait pas résister. Il n’avait pas dormi la veille, sa sieste dans l’avion ne l’avait pas assez reposé et celle dans le taxi était tout sauf apaisant. Il s’endormit.

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18 Juin 1965
Lloyd K-S, 7 ans
Maison des Shirô


Ce fut le claquement d’une porte qui réveilla Lloyd cette fois. Il avait mal dormi. Le soleil se frayait un chemin parmi les rideaux, aveuglant à moitié le jeune Russe. Il s’assit sur le lit et mit quelques instants à se rappeler où est-ce qu’il était. Puis la réalité lui revint en pleine tête, et il se rappela. Il était chez les Shirô. Chez lui, désormais. Une grande chaleur s’empara de lui à ses deux mots. Chez lui. Il n’avait jamais eu de chez lui. En voilà un. Il frissonna. Heureux et en même temps… Triste. Il lui semblait qu’il lui manquait quelque chose. Quelque chose qui était resté en Russie. Et il savait très bien ce que c’était.
Il hésitait à descendre dans le salon. Il ne connaissait pas encore tout le monde, et il ne les comprenait pas non plus. Et il n’avait plus de traducteur. Il secoua la tête. S’il voulait être accepté dans sa nouvelle famille, il se devait de faire le premier pas. Même s’il n’avait que sept ans. Il se leva timidement, et entr’ouvrit la porte de sa chambre. Des voix inconnus lui parvenèrent. Dans une langue très douce, mais rapide aussi. Il ne l’avait jamais entendu, il écarquilla les yeux devant l’ampleur de la chose. Il ne pouvait pas se faire comprendre. Il déglutit et sortit de sa chambre. Ses yeux étaient fixés sur l’escalier. Il mit le pied sur la première marche, se rapprochant des voix. Il ne faisait pas attention au mobilier, juste aux voix. Son cœur manqua un battement en reconnaissant celle de Moritaka. Son père. Lloyd frissonna de nouveau. Il ferma les yeux un instant, avant de les rouvrir, déterminé. Il descendit les marches, une à une, lentement. Quand il arriva à la dernière et que son pied nu se posa sur le carrelage, tous les regards se tournèrent vers lui.
Il aurait bien voulu se cacher derrière quelque chose, n’importe quoi. Mais il n’y avait rien, et il resta là. Devant sept personnes. Quatre adultes et trois enfants.

« Hello Lloyd, » appela doucement Miho.

D’un geste de la main, elle l’incita à se rapprocher d’eux. Il fit quelques pas timidement. Tous le regardaient avec un sourire aux lèvres, et il ne put s’empêcher de penser qu’il allait être bien ici, quand il aurait appris à communiquer avec eux. Elle dit quelques mots dans la langue qu’il avait entendu tout à l’heure, en direction des autres membres de la famille. Lloyd détailla chaque membre qu’il ne connaissait pas. Les deux autres adultes semblaient plus vieux que Miho et Moritaka, mais ils possédaient les mêmes yeux sombres et cheveux noirs. Leurs parents, sans aucun doute. Les trois enfants étaient radicalement différent. L’un était blond aux yeux verts, grand et fin, l’air sympathique et amical. L’autre garçon était plus petit, les cheveux châtain clair et les yeux verts également. Tous les deux portaient un jean et des baskets, ainsi qu’une chemise. Bleue et à carreaux pour le blond et verte unie pour le châtain. Le troisième enfant était une fille à l’air typiquement asiatique comme les Shirô. Yeux sombres, elle portait ses cheveux noirs aux épaules, détachés. Avant qu’il ne puisse se défiler ou se présenter, le blond s’avança.

« I am Charles. »

Lloyd faillit s’évanouir de soulagement. Au moins, il pouvait comprendre quelques mots d’anglais. Il avait pensé que tous parlaient japonais, sans exception. Mais il avait oublié qu’ils étaient aussi adoptés que lui, et que par conséquent ils parlaient aussi d’autres langues. A vu d’œil, Charles était bien plus grand que Lloyd et plus âgé aussi. Adolescent, entre 12 et 15 ans. Il était reconnaissant au blond d’avoir bien détaché les mots pour qu’il puisse comprendre.

« Ryan. »

Lloyd tourna la tête vers le garçon. Il semblait aussi timide que Lloyd l’était en ce moment. Il fuyait le regard de son nouveau frère et se dandinait d’un pied sur l’autre, malgré son sourire. Il sourit à son tour, mis à l’aise par la famille. Ryan semblait avoir le même âge que lui, à un ou deux ans près.

« Watashi wa Aoi desu ! »

Lloyd se tourna vers la jeune fille, qui elle était plus jeune que lui, et la regarda de travers. Il n’avait strictement rien compris. Où était la phrase, où était le nom là-dedans ? Paniqué, il regarda à droite et à gauche, cherchant de l’aide. Moritaka rit doucement avant d’aller du côté de la fille.

« This is Aoi. »

Lloyd hocha la tête, soulagé. Aoi. Il allait se présenter quand il se rappela de la présence des deux personnes plus âgés à côté de lui. Il se tourna vers elles, les yeux pleins de questions. Less grands-parents sourirent à nouveau et l’homme s’avança.

« We are Nobuhiro (il se pointa du doigt avant de désigner sa compagne) and Hizumi Shirô. »

Lloyd inclina la tête. Il essayait de se rappeler de tous les prénoms, un peu submergé d’informations. Charles, Ryan, Aoi, Hizumi, Nobuhiro, Moritaka et Miho. Bien. Personne ne parlait en attendant qu'il se présente. Il était difficile de communiquer avec lui puisqu’il ne comprenait pas ce qu’on lui disait. Et que personne ne comprendrait s'il se mettait à utiliser sa langue natale.

« I am… Lloyd… »

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5 Novembre 1968
Lloyd K-S, 10 ans
Maison des Shirô


Lloyd, âgé de dix ans, était assis sur le plancher de sa chambre, à l’étage. Il lisait. Ou plutôt, il dévorait le livre qu’il tenait entre les mains, ayant fermé sa porte à clé et n’entendait plus rien autour de lui. Il lisait un livre sur l’astronomie, en anglais celui-là. Sa bibliothèque était remplie de livres dans les trois langues qu’il maîtrisait parfaitement désormais, l’anglais, le japonais et le russe. Les premiers mois de son intégration chez les Shirô avaient été les plus difficiles de toute son existence. Seul au monde. Il secoua la tête. Il n’avait pas envie de repenser à ses mois-ci. Ça n’avait duré que quatre mois, grand maximum, mais quatre mois horribles. Il apprenait l’anglais dans son coin et à l’école, dans une classe spécialisée, et il essayait d’apprendre le japonais grâce aux livres et aux Shirô.

Lloyd gratouillait distraitement les oreilles de Kiba, un chien akita inu de cinq ans. Il dormait souvent dans la chambre du Russe, tous les deux s’adoraient. Il y avait bien un autre chien, un shiba inu de cinq ans également, une femelle nommée Yuki, qui était bien moins proche de Lloyd que Kiba. La porte d’entrée claqua et le Russe ferma sèchement son livre, ce qui fit sursauter le chien roux. Il se leva, posa son livre sur son lit avant d’ouvrir la porte et de dévaler les escaliers menant au salon. L’aménagement de la maison avait toujours été sobre, rarement plus que des tables, des chaises et des étagères avec les livres. Il sourit en posant le pied sur la dernière marche des escaliers. Ses parents étaient revenus avec un jeune garçon, cheveux courts et en bataille, l’air asiatique. C’était un Japonais, Goenji s’il se souvenait bien. Son intégration serait bien plus simple que celle de Lloyd à l’époque, qui lui ne parlait ni anglais ni japonais. Il avait bien été le seul d’ailleurs. Charles était Anglais, Ryan Américain et Aoi était Japonaise. Il laissa les autres se présenter d’abord. Il ne connaissait que trop bien cette scène pour l’avoir vécu trois ans et demi auparavant.

« Bonjour, Goenji, commença-t-il dans un parfait japonais, quoi qu’avec un peu d’accent. Je suis Lloyd. »

Oui, sa vie était bien meilleure depuis qu’il était avec les Shirô.
Le petit garçon en face de lui était âgé de 4 ans à ce qu’il paraissait. Bien plus jeune que Lloyd quand il était arrivé, c’était encore un bon point.

« Tu veux que je te montre ta chambre ? » demanda amicalement le Russe alors que les présentations étaient finies.

Un peu intimidé, il commença par s’accrocher au pantalon de Moritaka avant de prendre la main tendue de Lloyd. Ce dernier admirait le courage des deux parents. Voyager autant devait coûter cher, et pourtant. Shirô père avait des réductions sur tous ses voyages en travaillant dans une agence, mais il fallait encore trouver les disponibilités de chacun. Miho, quant à elle, était professeur de japonais remplaçant. Elle n’avait de ce fait pas beaucoup de travail et cela servait pour les adoptions. D’ailleurs Goenji était le dernier membre de la famille à ce qu’il avait compris, donc Miho allait postuler pour un poste de professeur dans une université. Avec son niveau ce ne serait pas difficile.

Il entraîna le jeune Goenji derrière lui. Il allait dormir dans la chambre de Lloyd, jusqu’à ce qu’il soit assez grand pour avoir sa chambre à lui. Lloyd poussa la porte, Goenji n’avait toujours pas dit un mot.

« Voilà, tu pourras dormir sur le petit lit à gauche. »

Lloyd désigna le lit à l’opposé du sien. Il avait bien fait attention à ranger sa chambre la veille, même si elle était toujours bien ordonnée. Goenji leva la tête vers son nouveau frère.

« Merci, Lloyd… »

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03 Juillet 1969
Lloyd K-S, 11 ans
Maison des Shirô


« Lloyd a reçu une lettre ! »

Ryan, âgé de 13 ans, avait été chercher le courrier aujourd’hui. Lloyd, en train de prendre son petit déjeuner, était assez étonné par la chose. Il avait bien des amis au collège, mais jamais ils ne s’étaient écrits. L’année prochaine, il allait entrer en seconde année et jamais il n’écrivait à ses amis pour la simple et bonne raison qu’il n’avait rien à raconter. C’est donc assez étonné qu’il reçut la lettre des mains de son frère.

Étonnamment, sur sa lettre, il y avait marqué non seulement son nom et adresse, mais également l’emplacement précis de sa chambre. Intrigué, il posa ses couverts pour ouvrir ladite lettre quand elle se volatilisa. Agacé, il se leva et son regard tomba sur son petit frère de cinq ans, Goenji, qui tenait triomphalement au-dessus de sa tête l’étrange lettre.

« Rends-moi ça, Goenji. »

Le gamin ne répondit pas, mais avait un sourire provocateur aux lèvres. Lloyd croisait les bras sur sa poitrine, sans sourire, bien qu’il n’était pas sérieux. Il laissa simplement la colère l’envahir sans essayer de la retenir, et la dirigea vers Goenji, qui se mit soudainement à protester bruyamment.

« Héééééééé ! »

Lloyd tapait du pied, tandis qu’il faisait voler son petit frère sous les yeux amusés de la famille. Ils avaient fini par avoir l’habitude de tout cela, même si personne ne comprenait comment le Russe arrivait à faire ça.

« Allez, rends-moi cette lettre.

- T’es pas drôle Lloyd, tu triches ! »

Le plus vieux éclata de rire mais se reprit aussitôt en voyant que le petit avait perdu un bon mètre d’altitude. Il adorait son petit frère, même s’il lui faisait souvent des blagues et qu’il l’embêtait plus que souvent. Mais n’était-ce pas à ça que servait un frère ?
Il s’approcha de Goenji qui n’osait plus faire un geste et lui prit la lettre avant de laisser retomber sa frustration petit à petit. Il était un peu fatigué après cet effort qui n’était pas sans laisser de traces. C’était toujours difficile de se concentrer assez pour faire voler la personne selon sa volonté.

« Alors, voyons donc cette lettre… »

D’un geste rapide, Lloyd ouvrit la lettre jaunie. Il déplia le papier à l’intérieur. Et lut.


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COLLÈGE DE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE
Directeur : Albus Dumbledore
Commandeur du Grand-Ordre de Merlin
Docteur ès Sorcellerie, Enchanteur-en-chef, Manitou suprême de la Confédération internationale des Mages et Sorciers
Cher Mr. Kalinovsky-Shirô,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendrons votre hibou le 31 juillet au plus tard.
Veuillez croire, cher utilisateur, en l'expression de nos sentiments distingués.
XXXX
Directeur-adjoint


Le visage de Lloyd se décomposait au fur et à mesure de la lecture. Chaque ligne le rendait encore plus blanc que la précédente. Une école de sorcellerie ? Et puis, c’était quoi cette liste de fournitures scolaires ? C’était une blague ? Ce n’était vraiment pas drôle.

« T’es un sorcier ? »

Goenji lisait par-dessus l’épaule de son frère qui se retourna brusquement, le souffle court. Il allait dire que non. Qu’il n’avait pas de pouvoirs magiques. Que tout ça n’était qu’une horrible mascarade. Mais… N’avait-il pas fait voler Goenji cinq minutes plus tôt ? Il secoua la tête et tendit la lettre à ses parents, qui avaient froncés les sourcils. Quelques minutes plus tard, ils relevèrent la tête vers leur fils, essayant de comprendre.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? »

Il aurait voulu répondre. Mais il ne savait pas quoi répondre. Alors il se contenta de secouer la tête, aussi perdu qu’eux. C’était une farce. Une énorme farce. Quoi d’autre ? Hein… Il ne pouvait pas expliquer la nature de ses pouvoirs. Comme il ne pouvait pas expliquer cette lettre. Il ne pouvait rien expliquer. Il n’avait jamais rien pu expliquer…

« Je vais la ranger. Ça ne doit être qu’une farce quelconque. »

Il leur arracha presque la lettre des mains. Il était effrayé. Un sorcier ? Qu’est-ce que ça voulait dire exactement ? Il respira un bon coup. Il claqua la porte en respirant bruyamment, remettait la lettre en place et allait la ranger dans le tiroir de son bureau, dans sa chambre. Effrayé. Mais en même temps… et si c’était vrai ? Et s’il était vraiment un sorcier ? Une école de sorcellerie…

Il ressortit la lettre du tiroir, bien décidé à tirer tout ça au clair. Il relit la lettre plusieurs fois, fournitures comprises. Où pouvait-on trouver ça ? Nulle part, même pas à Londres. Et puis… Un hibou ? Rien que ça ? Il secoua la tête. Non, ça ne pouvait pas être vrai. Il ferma son tiroir à clé, manquerait plus que Goenji aille la voler. Il ne la brûla pas, ne la jeta pas. Il ne savait pas vraiment pourquoi. Il ressentait que ce n’était pas qu’une simple blague. Mais qu’il ne comprenait pas. Ça ne pouvait être qu’une blague. Mais en même temps… Il faisait voler les gens. Les objets volaient quand il était énervé. Rien qu’avec son esprit, il pouvait faire des choses étonnantes. Et il n’était donc pas le seul… ?
Et aussi, qui pouvait savoir où il dormait précisément ? Tout un tas de questions qui n’avaient pas de réponses. Ce n’était pas une simple mascarade. Lloyd était resté debout, à fixer le tiroir. Comme si la lettre allait bouger, s’envoler.

« Que caches-tu donc… »

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07 Juillet 1969
Lloyd K-S, 11 ans
Chemin de Traverse


Le Chemin de Traverse. Voilà ce que cachait la lettre. Mais pas seulement. Elle cachait aussi tout un monde, plusieurs millions de personnes comme Lloyd. Il n’avait pas sorti la lettre du tiroir depuis qu’il l’avait reçu.

Quelques jours plus tard, alors qu’il était en train de jouer au football avec ses frères et sœur dans le jardin, un homme était venu se présenter à ses parents, qui l’avaient rapidement appelé. L’étranger semblait s’appeler Rod Barrow et qui se prétendait sorcier. Si c’était difficile à croire, il avait suffi qu’il sorte sa baguette magique pour faire quelques tours simples comme faire s’élever le canapé où étaient assis les Shirô pour qu’ils le croient sur parole. Il leur expliqua encore quelques petites choses, comme le fonctionnement de Poudlard, l’endroit où acheter les fournitures scolaires et tous les trucs importants.

Et c’est ainsi qu’ils se retrouvèrent tous les trois sur le Chemin de Traverse, leur guide étant reparti dès qu’ils étaient arrivés dans la rue marchande. Apparemment il avait eu du retard dans les familles à guider. Lloyd avait envie d’aller faire un tour dans toutes les boutiques, enthousiaste et effrayé en même temps. On venait de le précipiter dans un monde qu’il ne connaissait absolument pas, mais il voulait tout savoir dessus désormais. Mais avant, il lui fallait de l’argent. On lui avait bien donné une bourse de quelques Gallions qui suffirait s’il achetait tout d’occasion (ce qu’il comptait bien faire pour pouvoir acheter le plus de choses possibles), mais il voulait s’assurer qu’il n’y avait pas un compte au nom des Kalinovsky ouvert quelque part. C’est ainsi qu’il entra dans la banque de Gringotts, si célèbre et réputée, bien qu’elle lui était encore inconnue. Il frissonna au vu de la devise de la banque, et y entra. Il eut le souffle coupé par la beauté des lieux, si riches. On se croirait dans une église.
Il pencha la tête sur le côté en voyant les petits hommes qui s’affairaient dans tous les coins de la banque, sûrement les employés. S’il avait eu un peu plus de courage, il aurait sûrement osé demander qui ils étaient, où plutôt qu’est-ce qu’ils étaient, mais il préféra s’avancer jusqu’au comptoir, où il appela une des créatures.

« Bonjour, euuh… Monsieur. »

L’intéressé lui lança un regard un peu hautain, avant de lui faire signe de continuer.

« Voilà, je voulais savoir si vous aviez un coffre au nom des Kalinovsky ici… Ce sont mes parents et je ne les connais pas… »

La créature tendit la main sans dire un mot. Lloyd s’interrompit et le regarda certainement de travers parce qu’il soupira :

« Avez-vous la clef du coffre que vous demandez ?

- Je… la… Clef ? Mais je viens de vous dire que…

- Pas de clef, pas de coffre ! »

Lloyd resta planté là quelques secondes. Il ne voulait donc pas comprendre ? Il ne pouvait pas avoir de clef. Il croisa les bras sur la poitrine, bien décidé à avoir une réponse du haut de ses onze ans. Ses parents n’avaient pas dit un mot depuis qu’ils étaient arrivés sur le Chemin de Traverse. Ils auraient bien voulu une demi-douzaine de paires d’yeux de plus, comme Lloyd. Ainsi qu’un cerveau en plus, pour pouvoir essayer de comprendre ce qui leur arrivait. Le gobelin semblait lire quelque chose dans un gros bouquin, avant de regarder le gamin qui se tenait plus bas.

« Pas de Kalinovsky ici. »

Lloyd le remercia d’un signe de tête sec, n’ayant aucune envie de rester ici quelques instants de plus. Il était déçu forcément, mais il n’abandonnera pas. Il fut bien obligé toutefois de changer quelques livres en Gallions, monnaie locale, mais pas trop quand même. Cinq enfants, des parents ni riches ni pauvres, il n'allait pas les ruiner non plus. Après la transaction effectuée (il espérait que le Gobelin ne l'avait pas arnaqué, il n'était pas très au point sur tout ce qui était monnaie magique...), ils se dépêchèrent de sortir, se sentant oppressés dans ce lieu même s'il était immense.

« Lloyd ? Ça te dérange si on va s’asseoir quelque part… en attendant que tu finisses tes achats ? »

Le garçon se retourna vers ses deux parents. Ils ne semblaient pas à l’aise et il pouvait les comprendre, mais il ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’ils l’abandonnaient. Pourtant en regardant autour de lui, Lloyd intercepta certains… regards. Les sorciers regardaient les deux « Moldus » de haut. Il se hérissa, ayant envie de faire ravaler leur fierté à quelques sorciers, mais il ne pouvait pas changer des millions de personnes. En tout cas, pas encore.

« Non bien sûr… Je reviendrais vers vous dans une heure ou deux, si vous m’indiquez où vous allez. »

Ils le remercièrent, soulagés. Lloyd leur lança un regard amical, même s’il savait que les deux Japonais semblaient s’éloigner de plus en plus de leur fils. Il regarda, déterminé, la grande rue, avec l’intention d’aller jeter un coup d’œil dans chacune d’entre elle. « Chaque chose en son temps, pensa-t-il. Allons d’abord acheter les fournitures avant de prendre des choses en plus… » Il jeta un coup d’œil à la lettre de fournitures et se décida à commencer par les robes de sorcier. Il y resta une bonne demi-heure le temps d’en trouver une d’occasion à sa taille. Ensuite, les chapeaux, gants et autres capes d’hiver, se fut plus rapide. Ensuite, direction l’apothicaire, pour les fioles en verre (le cristal était vraiment trop cher) et le chaudron. Plus que le télescope et la balance et il avait presque tout à part les livres. Il passa également à l’Animalerie Magique dans l’espoir d’avoir un petit animal à petit prix, et il en ressortit avec un tout petit chaton, un bleu russe qu’il nomma Vent Gris, en l’honneur de sa fourrure grise et ébouriffée. Les chats étaient beaucoup moins utiles que les hiboux, tout du moins à Poudlard, mais de ce fait bien moins chers.

Et enfin, les livres. Il les prit tous d’occasion également, et il soupira en voyant qu’il lui restait à peine assez pour la baguette magique. Il soupira en payant, ses achats dans différents sac et son chat dans une cage. Il alla retrouver ses parents, pour aller avec eux acheter la dernière chose qu’il lui manquait. Il bavarda un peu, leur demanda un peu tard si cela ne les dérangeait pas qu’il ait acheté un chat et s’arrêtèrent devant la boutique du vendeur de baguettes. Il inspira à fond, son cœur battant la chamade. Il mit la main sur la porte.

« Bon… »

Et poussa.

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07 Juillet 1969
Lloyd K-S, 11 ans.
Chemin de Traverse : Ollivander


Lloyd poussa timidement la porte de la boutique. Ses parents, Moritaka et Miho Shirô, restaient dans son sillage, aussi impressionnés que le gamin. Ils avaient bien remarqué qu’il se passait quelque chose d’étrange avec leur fils adoptif, qu’il réussissait à faire des choses impossibles en temps normal. Faire se déchaîner les éléments par sa simple colère, faire voler des objets et allumer des bougies rien qu’en se concentrant sur la mèche, ce n’était pas des choses habituelles. Ils pensaient juste que Lloyd était un de ces mediums capables de faire parler les éléments. Ils croyaient un petit peu à ces choses-là, leur éducation Japonaise étant ouverte à beaucoup de croyances. Lloyd, lui, l’était beaucoup moins, de par son esprit cartésien et scientifique.

Le jeune garçon et les deux adultes Moldus se dévissèrent le cou pour pouvoir tout apercevoir, des toiles d’araignées dégoûtantes aux précieuses baguettes rangées, classées, dans l’arrière-boutique. Les piles semblaient pouvoir s’écrouler à tout moment, et Lloyd était persuadé qu’elles tenaient avec de la magie. Il avait vu tous ces sorciers et sorcières dehors, baguette magique à la main ou à la ceinture, ou encore dans une poche de pantalon. Emerveillé, il avait regardé les adultes se servir de la magie. Il était perdu dans la contemplation de l’endroit et sursauta quand l’homme, Ollivander, apparu devant lui… comme par magie. Il était sorti de l’arrière-boutique et souriait désormais au Russe et aux deux Japonais.

« Bienvenue dans mon humble boutique. Je ne crois pas vous avoir vendu de baguettes, Madame, Monsieur, commença-t-il, poliment. Êtes-vous… ?

- Nous sommes dépourvus de pouvoirs magiques, effectivement, coupa Miho de son anglais parfait en se redressant. Mais nous n’avons pas fait nos études en Angleterre de toute façon. »

Ollivander hocha la tête. Lloyd regardait sa mère et le vendeur successivement. Il savait bien que celle-ci détestait l’appellation de Moldu, et sentait bien les regards hautains et supérieurs que certains sorciers ne manquaient pas de lui lancer. Moritaka aussi l’avait remarqué, lui aussi détestait qu’on le traite comme un moins que rien, mais il ne dit rien. Le vendeur de baguette se tourna donc vers le fils. Il avait bien du remarquer qu’il n’avait aucun trait asiatique, alors que ses parents avaient les cheveux lisses, foncés et les yeux en amande typiques de ce continent.

« Et vous, qui êtes-vous ? lui adressa-t-il en essayant de paraître bienveillant.

- Je suis Lloyd. Lloyd Kalinovsky-Shirô. Excusez-moi, mais peut-être aviez-vous connus mes parents biologiques, les Kalinovsky ? »

Le Russe planta ses yeux dans ceux d’Ollivander. Il voulait savoir. Savoir quelle serait sa baguette, ce qui représentait son statut de sorcier plus que le sang et n’importe quel autre critère, hormis peut-être la magie évidemment. Savoir aussi qui étaient ses parents. Ollivander semblait être quelqu’un d’intelligent. Il comprendrait tout de suite. Il avait déjà compris.

« Kalinovsky… Ce n’est pas d’ici non plus. Je suis au regret de vous annoncer que vos parents biologiques sont soit des Moldus, soit n’ont pas fait leurs études à Poudlard. »

Les épaules de Lloyd s’affaissèrent. C’était évident. Mais il devait essayer, il devait savoir.

« Vous pouvez avoir oublié. »

Un sourire s’étira sur les lèvres du vendeur de baguettes. Un sourire triste, Lloyd l’avait reconnu. Il savait déjà la réponse qu’il allait lui fournir, mais il ne voulait pas que ce soit celle-là.

« Je me souviens de chaque baguette que j’ai vendu ici. Je n’oublie jamais, Mr. Kalinovsky-Shirô. »

Il ne broncha pas, mais la déception se lisait dans ses yeux alors que son père lui serra les épaules en souriant tristement lui aussi. Il ne dit rien. Lloyd le savait dépassé par les évènements. Tout c’en quoi il croyait avait été balayé, en quelque sorte. La magie n’existait pas et n’avait jamais existé. Voilà ce qu’on leur avait enseigné. Et les voilà maintenant entourés de centaines de sorciers. Il n’avait pas pipé mot depuis qu’il était arrivé sur le Chemin de Traverse. Sûrement intimidé.

Lloyd ne pouvait s’empêcher d’être déçu, même s’il savait que les chances que ses parents biologiques, s’ils étaient des êtres magiques, aient fait les études à Poudlard étaient très minces. Mais il ne se découragerait pas et ce fut avec cette idée en tête qu’il tendit la main pour saisir la première baguette que le vendeur lui tendit.

« Bois d’ébène, plume de phénix. Cette baguette est très puissante, cette combinaison représente souvent un être qui n’abandonne jamais ses convictions… quelles qu’elles soient. »

Il dévisagea le visage du vieil homme qui lui tendit la baguette, en insistant, et son regard tomba sur celle-ci. Une baguette aussi sombre que la nuit. Son excitation d’enfant pris le dessus et d’un geste vif, il chipa la baguette des mains d’Ollivander. Sous le regard anxieux de ses parents adoptifs, il agita le bout de bois. Qui fit exploser la moitié du bureau de l’homme, qui ne tressaillit même pas alors que les trois autres sursautèrent en un bel ensemble de démonstration de courage. Ollivander retira l’élément de ce qui faisait de Lloyd le danger public actuel de la boutique et partit chercher une autre boîte rectangulaire. Il lui fit essayer des tas et des tas de baguettes magiques, mais jamais aucune ne convenait. Au point même que Lloyd se demandait s’il était vraiment un sorcier. Si tout le monde ne s’était pas trompé. Si on n’allait pas lui dire qu’au final, ils s’étaient trompés, si on n’allait pas lui dire de rentrer chez lui. Il sentit son cœur devenir lourd à cette idée. La magie, un rêve d’enfant qui pourrait devenir réalité. Et pourtant… Il avait toujours su faire des trucs extraordinaires, alors il était forcément un sorcier. Il se devait de l’être. Il ne pouvait pas retourner à une vie normale maintenant qu’il connaissait l’existence de ce monde avec qui les Moldus cohabitaient depuis toujours.

« Essayez celle-ci… Aucun sorcier n’est jamais ressorti de ma boutique sans sa baguette, Mr. Kalinovsky-Shirô. Et vous ne serez pas le premier, je vous le garantis ! »

Lloyd acquiesçait sans trop y croire. Depuis plus d’une heure qu’ils étaient là, il avait l’impression que toutes les baguettes ne voulaient pas de lui pour maître. Bois de charme, ventricule de dragon, celle-là ne convenais toujours pas. C’en était presque lassant à force. Ollivander la repris en secouant la tête.

« Et si… »

Le cœur de Lloyd manqua un battement. Ollivander planta ses yeux dans ceux du garçon, qui sentait ses nerfs craquer et les larmes lui monter aux yeux.

« Et si je ne creusais pas au bon endroit… »

Le garçon écarquilla les yeux. Ne pas chercher au bon endroit ? Il est vrai que jusqu’à présent, le vendeur a surtout parlé de convictions et de loyauté. Lloyd suivit du regard celui qui à présent s’écriait qu’il était sûr de ce qu’il faisait. Il revint guilleret, comme s’il avait trouvé un trésor d’une grande valeur.

« Bois de châtaigner et crin de licorne… Rigide, 31,25 cm. »

D’un geste précautionneux et théâtral, il ouvrit la boîte et en sortit finalement l’objet de tant convoités par les enfants venant ici. Le bois brun était sculpté, la garde, plus épaisse et plus foncée, était parcourue de fines lignes qui remontaient le long de cette garde tels deux serpents qui s’enroulaient autour de la baguette, formant des spirales étranges et assez espacées. Le reste de la baguette, plus clair et qui s’affinait avec les centimètres, aurait pu être uni si un simple trait, qui ressortait d’un demi-millimètre sur le bois, ne le parcourait pas de la garde au bout de la baguette. Des spirales et un trait. Lloyd observait le bout de bois, il n’était pas forcément plus beau que certains spécimens qu’il avait eus entre les mains.
Lloyd soupira et pris la baguette d’une main peu assurée. Si les autres ne voulaient pas de lui pour maître, pourquoi celle-là l’accepterait ? Et pourtant… Dès que ses doigts entrèrent en contact avec le bois, il sentit une chaleur l’envahir. Sans savoir pourquoi, il prit la baguette rapidement, l’air avide de savoir si c’était enfin la bonne. Il attendit quelques secondes dans un silence complet, puis soupira de soulagement quand rien d’explosa dans la boutique. Ollivander aussi soupira, et sortit sa propre baguette pour ranger tous les dégâts que le jeune sorcier avait involontairement créés. Quelques secondes plus tard et on aurait juré que rien ne s’était jamais passé ici. Lloyd, émerveillé, se tourna avec espoir vers celui qui lui avait donné ce qui allait lui servir toute sa vie.

« Eh bien, je ne m’attendais pas à ça… Vous semblez être doté d’un amour implacable pour la justice. Et… Vous ne manquez pas d’ambition à ce que je vois. »

Il sourit, puis continua.

« Ce bois est un bois très particulier, qui varie sensiblement selon le cœur de la baguette et la personnalité de son sorcier. On ne peut pas parler de baguettes en châtaigner seule attirée par un sorcier, non… Si cette baguette possédait un autre cœur, elle ne vous aurait sûrement pas choisi. Cette combinaison… Le crin de licorne s’associe au châtaigner pour s’allier à un sorcier soucieux de justice sous toutes ses formes. Trois présidents successifs du Magenmagot possédaient cette combinaison… »

Il ne fit que hocher la tête, le souffle coupé. La justice… Oui, on peut dire que Lloyd voulait faire régner l’ordre. Impartial. Pour ce qui est de l’ambition… Devenir un avocat puissant et respecté, c’était son but. Il avait les idées bien en place pour son jeune âge, et il faisait souvent preuve d’une maturité qui ne devait pas normalement germer dans l’esprit d’un gamin. Lloyd sortit quelques Gallions de sa poches qu’il tendit au marchant. La baguette magique était la dernière fourniture qui lui manquait, puisque c’était la dernière boutique du Chemin de Traverse et que le jeune sorcier n’avait pu s’empêcher d’aller fouiner partout. S’ils étaient une famille modeste dans le monde normal – ou plutôt, le monde dépourvu de pouvoirs magiques (le terme Moldu l’horripilait au plus haut point. Il le trouvait dégradant) – ils ne possédaient pas la moindre Noise sorcière, et il n’arrivait pas encore à faire les conversions comme il fallait. La petite famille sortit de la boutique, Lloyd caressant du bout du pouce le relief en forme de trait sur le bois.

« Lloyd-kun… »

Il se tourna vers ma mère. Elle semblait triste.

« Te voilà… sorcier maintenant. »

Ah. Là était le problème. Il leva un regard interrogateur vers son père, qui semblait fuir son regard. Ils semblaient croire qu’un fossé c’était créé entre eux. Un fossé… grand comme le monde secret auquel Lloyd appartenait désormais. Cette révélation lui fit comme l’effet d’un pieu dans le cœur. Ses deux parents avaient sûrement nourri l’espoir, à force d’attendre qu’une baguette prenne leur fils pour maître, que celui-ci n’était peut-être qu’un enfant normal. Moritaka avait le dos tourné. Lloyd savait qu’il adorait ses enfants, mais cette soudaine séparation devait le perturber au plus haut point. Le garçon brun se rapprocha des deux Japonais. Il les prit par les épaules et les serra fort contre lui, du haut de ses onze ans.

« Effectivement… Je suis un sorcier. Mais… »

Il releva la tête. La tête de ses parents adoptifs le chagrina. Alors qu’il serrait les mains un peu contre sa volonté tandis que Moritaka et Miho faisaient de même, il lâcha, dans un souffle.

« Je suis d’abord et avant tout votre fils. »

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1er Septembre 1969
Lloyd K-S, 11 ans
Gare de King Cross, Poudlard Express


Lloyd était stressé. Il était à la Gare de King Cross, mais il ne savait pas vraiment comment faire pour passer vers la voie… La voie 9 ¾. On n’avait pas idée d’appeler une voie ainsi, quand même ! Ses parents ainsi que ses frères et sœur étaient venus lui dire au revoir, on ne le reverrait pas avant Noël. Même le petit Goenji avait renoncé à ses farces, le cœur gros dans un silence presque religieux. Charles, 17 ans, s’impatientait un petit peu.

« Voie 9 ¾, rien que ça ? Mais où est-elle bon sang ? »

Surtout qu’avec sa grosse valise, son chat et ses paquets difformes, il n’était pas discret, Lloyd. Avec un peu de chance, il n’y avait qu’à trouver quelqu’un avec des paquets semblables ! Il secoua la tête, ignora son frère et se plaça pas loin des voies 9 et 10. Il était 10h45, le train partait à 11h. Il n’eut pas à attendre longtemps, quelques minutes maximum pour qu’une fille, plus vieille mais avec le même chariot énorme, ne se dirige vers lui. Lloyd allait l’apostropher quand elle profita d’un mouvement de foule pour… disparaître. Le Russe cligna des yeux. Comment avait-elle fait ça ?

« Ah, vous voilà enfin, Miho et Moritaka Shirô ! »

La petite famille se retourna dans un bel ensemble. Rod Barrow, celui qui avait été leur guide pour les emmener au Chemin de Traverse, se trouvait derrière eux. Il souriait et salua les parents avant de se tourner vers le brun.

« Je suis là pour t’expliquer un peu comment ça se passe. La voie 9 ¾ est située entre les deux voies 9 et 10. Mais une fois que tu y seras, tu ne pourras plus retourner ici jusqu’à Noël. Donc tu ferais mieux de dire au revoir à ta famille maintenant… »

Il se tourna vers les Shirô. Avant qu’il ne puisse dire un mot, il sentit Goenji lui agrippa le bras. Il ne retenait plus ses larmes.

« Goenji, je reviens à Noël, tu sais…

- Noël, c’est trop loin ! »
Il sourit tristement. Rod Barrow ne dit rien. Chacun des membres de la grande famille, Ryan, Charles, Aoi et les parents firent un geste amical et dirent une parole réconfortante à Lloyd. Ce n’était pas facile pour lui non plus. Il inspira à fond.

« Allez… Vous dites qu’il faut passer par là, uh ? Le mur ? »

L’autre acquiesça, puis lui montra comment faire, juste en marchant vers le mur et en disparaissant totalement, arrachant un hoquet aux Shirô. Lloyd cala son chariot contre le mur. Non, il n’allait pas faire ça lui non plus. Il secoua la tête et lança un regard à Vent Gris, le petit chaton bleu russe. Il ferma les yeux, jeta un dernier regard à sa famille, sourit faiblement et appuya tout son poids contre le chariot. Qui ne bougea pas pendant une demi-seconde avant de se faire engloutir. Et Lloyd avec.

Avec un cri de surprise, il accédait à une nouvelle voie. Il resta bouche bée pendant quelques instants. Bouchant presque le passage, il avançait à petit pas, essayant de tout voir autour de lui. Les hiboux, les chats et même les crapauds n’étaient jamais loin. Beaucoup avaient leur baguette magique à la main. Des plus jeunes aux plus vieux, tous fascinaient le jeune garçon. Il se prit un petit coup d’épaule dans le dos qui lui rappelait qu’il n’était absolument pas seul et qu’il devait avancer au lieu de bloquer le passage. Il sursauta quand la locomotive se mit à hurler. Enfin quelque chose qui se rapprochait le plus du hurlement. C’était une belle locomotive, il fallait l’avouer, même quand on n’était pas passionné de train.

Il déposa ses bagages et laissa son chariot à côté, intimidé. Il monta avec difficulté ses valises avant d’essayer de trouver un compartiment vide, mais finit par se retrouver avec une bande de troisième année. Il espérait se faire oublier dans un coin, en tout cas au moins jusqu’au démarrage. Il monta sa grosse valise avec leur aide et laissa sortir son petit chat qui allait explorer le compartiment avant de revenir vers Lloyd. En écoutant les discussions des trois amis présents, il arriva à en déduire que c’était une bande de Serpentards, et qui semblaient être très fiers de leur sang, apparemment pur. Lloyd grimaça dans son coin. Plutôt que de faire semblant de s’ennuyer, il préféra sortir un livre et bouquiner dans son coin. Heureusement pour lui, il s’était mis proche de la sortie, n’était donc pas comprimé contre la vitre et n’avait pas besoin de déranger tout le monde quand il voulait sortir. D’ailleurs il acheta quelques petites friandises dont des Chocogrenouilles quand on passa leur en proposer.

Ce voyage, plus gênant qu’agréable en apparence, se révéla très instructif car il avait pu prendre de l’avance sur ses bouquins. Une demi-heure avant l’arrivée, il imita les autres pour mettre sa robe de sorcier, et il ignora les ricanements devant sa robe d’occasion. Il continua à câliner Vent Gris et fut malheureusement contraint de le remettre dans sa cage avant l’arrivée, bien que son petit regard bleu lui faisait mal au cœur.

Il suivit la file des premières années jusqu’aux barques. Il s’émerveillait rien qu’à voguer comme ça sur ce petit lac. Il aurait bien aimé mettre sa main à l’eau pour voir si des créatures magiques y vivaient, mais il n’osa pas et se contenta de le fixer, dans les murmures de ses camarades. Il secoua la tête, un peu inquiet. Mais son inquiétude disparut immédiatement en voyant l’imposant château. Magistral. Royal. Lloyd déglutit, et sortit de la barque sans lâcher le château des yeux. Poudlard. Il y était enfin.

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1er Septembre
Lloyd K-S, 11 ans
Grande Salle de Poudlard


Lloyd attendait devant la porte de ce qui devait être la Grande Salle, avec les autres premières années. Il était un peu inquiet, mais plus excité et impatient. Sa baguette rangée dans la doublure de sa cape, il passait son doigt sur le trait de celle-ci, tic devenu habituel ces temps-ci. Il écouta religieusement le discours du professeur qui les accueillait, le directeur-adjoint. Poudlard, une seconde famille, une seconde maison. Son cœur battait dans sa poitrine. Pour lui, ces mots voulaient tout dire. C’était c’en quoi il avait cru toute son enfance. Encore un foyer ? Ça ne s’arrêterait donc jamais ? Il secoua la tête. Il ne savait pas du tout quelle maison il allait rejoindre. Peu importe en fait, il ne connaissait personne.
Après cela, on les fit rentrer. Sous des centaines de regards, peut-être un millier, les premières années défilèrent. Lloyd se dévissait le cou à chaque pas. Il voulait absolument tout voir. Les quatre tables, les légendaires fantômes de Poudlard, les professeurs, le directeur, les plats. Et surtout, il n’arrivait pas à lâcher du regard le plafond étoilé de l’école. Il semblait si réel, si beau, si… si tout ! D’ailleurs il faillit trébucher sur son voisin de devant qui s’était arrêté, comme toute la colonne, mais lui le nez en l’air ne l’avait pas vu. Il s’excusa sommairement, avant d’écouter un nouveau discours, celui du directeur cette fois, Albus Dumbledore, sorcier plus que connu et respecté.

Il ne le comprit qu’à moitié, il utilisait souvent des métaphores connues seulement des sorciers et plus rarement uniquement des plus anciens élèves. En tout cas, il avait compris, pas de forêt interdite. Ça, ça avait le mérité d’être clair. Puis il se raidit. Le Choixpeau Magique. Il ne l’avait pas vu en entrant. Celui qui allait décider de sa maison pour les douze ans à venir. Le double de son âge ou presque, quoi. Ce n’était pas rien.
Le directeur-adjoint commença à appeler les élèves, par ordre alphabétique. Lloyd pencha la tête sur le côté, intrigué. Il se demandait ce qui se passait dans la tête des élèves quand ils mettaient le Choixpeau. Il avait complètement oublié le plafond étoilé, l’attention reporté sur le vieux chapeau rabougri. Qui n’avait rien de classe, mais qui inspirait le respect en même temps. Etrange mélange.
Plus vite qu’il ne le pensa, ce fut à son tour.

« Lloyd Kalinovsky-Shirô. »

Le Russe se fraya un chemin entre les élèves et arriva sur l’estrade. Il dominait toute la salle, mais était en même temps vu par tout le monde. Il n’était pas timide de nature, mais il n’était quand même pas très à l’aise devant tous ses regards. Pour y échapper, il attrapa le Choixpeau et le mit sur sa tête. Il retomba sur ses yeux au point qu’il ne vit plus rien, et quand la voix du Choixpeau se mit à résonner dans son esprit, les murmures de la salle cessèrent complètement. Il lui murmura quelques mots à l’oreille avant de crier le nom de sa maison dans toute la salle, provoquant un frisson dans tout le corps de Lloyd. Il retira le Choixpeau, le remettait sur son tabouret et se mit à marcher plus rapidement qu’il le voulait vers ce qui allait être sa nouvelle famille, pour bien des années.

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08 Février 1979
Lloyd K-S, 21 ans
Salle de cours, Justice Magique


Lloyd, assis au deuxième rang du cours de Justice Magique, prenait des notes sur les paroles de son professeur. Il l’écoutait presque religieusement. Voilà 5 ans qu’il avait vraiment décidé d’être Ministre. En voilà 4 qu’il avait rejoint l’Ordre du Phénix. Son renard, qui lui servait également de Patronus, Shin, était couché sur la table, juste à côté de la feuille de son autre lui. Il lui jeta un coup d’œil en coin, avant de se retourner sur le dos. « Tu peux me dire pourquoi tu veux être Ministre en fait ? » Le Russe le regarda quelques secondes avant de soupirer. Il continuait toujours d’écrire. « Je croyais que tu savais tout sur moi. » Shin lui jeta un nouveau regard innocent. « C’est assez confus dans ton esprit, même si d’habitude, oui, je sais tout de toi. Après tout, je suis toi. » « Tu n’es pas moi. » La réponse avait fusé, rapide. Lloyd n’avait que trop entendu ses mots. Non, il n’était pas comme Shin, suffisant, arrogant, méprisant. Enfin, il l’était, mais beaucoup moins. Il ne le montrait pas. Shin, lui, ne s’en privait pas. Ce dernier soupira, un peu lassé. « Tu sais, tu ferais mieux de m’accepter un jour où l’autre, je ne vais pas disparaître. » Ne pouvant plus se concentrer, Lloyd rangea sa plume. « Malheureusement. » Le renard sauta sur les genoux de Lloyd. Il ne le caressa pas. « Alors, pourquoi tu veux être Ministre ? » Le Russe lui jeta un regard mi-dégoûté, mi-blasé. « Je veux faire bouger les choses. Regarde ce que fout le Ministère en ce moment. Rien du tout. Ils ont essayé de nous débarrasser de Voldemort, et voilà où ça nous a mené. Maintenant, j’ai un chieur qui me colle aux basques toute la journée. » « Qui te dis que nous ne sommes pas la clef pour battre Voldemort, justement ? » Le sorcier le prit par la peau du cou pour le remettre sur le bureau. Non, il n’aimait pas plus que ça son Patronus.

Il remettait de l’ordre dans ses affaires, avant de se figer, réfléchissant, passant le pouce sur le relief de sa baguette. « Tout ce que tu risques de faire, c’est de lui révéler qu’au fond de lui, c’est un gentil agnelet dépassé par les évènements de la vie, et malgré tous ses efforts pour te faire disparaître tu seras toujours là pour l’assommer avec des conseils qui n’en sont pas. »

Shin ricana. Il ne démentit même pas, il était détestable et il l’assumait. En fait, il disait tout haut ce que Lloyd pensait tout bas. Heureusement que les Patronus ne pouvaient pas parler, sinon Lloyd serait dans de beaux draps en ce moment… La cloche sonna, et le Russe rangea ses affaires avant de prendre son sac sur l’épaule. Shin fit mine de bondir sur l’épaule de son sorcier, qui s’écarta. « Pas de familiarités entre nous, sale bête. » Il remua les oreilles, amusé.

« Et l’Ordre, pourquoi tu as rejoint l’Ordre ? » Lloyd toisa son Patronus alors qu’il sortait de la salle. « T’en poses des questions aujourd’hui. J’ai rejoint l’Ordre parce que je veux que cette guerre cesse. L’Ordre est constitué de membres qui luttent tous contre ça. » Et je pourrais devenir leur voix en devenant Ministre, ajouta-t-il intérieurement. « Et surtout, je veux me rendre ut… »

« Lloyd ! Tu manges avec nous aujourd’hui ? »

Le Russe se retourna. Un petit groupe formé pour la plupart de quelques amis. Celui qui l’avait hélé était une bonne connaissance à Lloyd. Il en était reconnaissant d’ailleurs, puisque Shin allait répliquer.

« Oui, bien sûr, j’arrive. »

La conquête du pouvoir ne se ferait pas en un jour. Lloyd ne pourra pas détruire le Mal aujourd’hui. Alors pourquoi se morfondre à cause des remarques d’un Patronus qui semblait être là pour gâcher votre journée ? « Hé ! Ce n’est pas ce que j’essaye de faire ! » « Dommage, t’y arrives plutôt bien. »

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Fin
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Dernière édition par Lloyd V. Kalinovsky-Shirô le Mar 11 Juin - 1:17, édité 20 fois
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par Invité, Mar 4 Juin - 23:13 (#)
preeeeeeeem's !

je t'acceuille officellement ici beau brun :D

*Jamesn'estpasgayJamesn'estpasgayJamesn'estpasgay*
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par Invité, Mar 4 Juin - 23:21 (#)
Re-Bienvenue. Daengelo
/Emyaesthétéro/
#sort
#revient et câline
#repart.
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par Invité, Mar 4 Juin - 23:24 (#)
Re bienvenuuuue ! Han!

Bwaah ton nom il gère :3 et Bloom bave Je te l'ai déjà dit mais je veux un lien RIP

Et n'oublie pas , les bébés règneront sur le monde :save:
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par Invité, Mar 4 Juin - 23:33 (#)
Re-Bienvenue Han!
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par Invité, Mar 4 Juin - 23:45 (#)
Reeeee bienvenue Chou
Ton titre bave
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par Invité, Mar 4 Juin - 23:47 (#)
Très bon choix d'avatar ! bave bave Daengelo

Re bienvenuuuuuuue ! What a Face
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par Invité, Mar 4 Juin - 23:57 (#)
Will Turner Chou
Re bienvenuuuuue Daengelo
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par Guest, Mer 5 Juin - 0:03 (#)
Rebienvenue et t'as genre trop la classe avec ton pseudo, ton patronus et tout et tout. *-*

..;

/me lui fait un viol de bienvenue sous Seb siffle
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par Invité, Mer 5 Juin - 0:22 (#)
Encore un compte ?! Re-bienvenue à toi et bon courage pour ta fiche... Moi aussi j'adore ton pseudo, il a juste la classe :3
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par Guest, Mer 5 Juin - 0:56 (#)
Bienvenue parmi nous Daengelo
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par Guest, Mer 5 Juin - 10:47 (#)
Rebienvenuuuuuuuue Haww :loup: Robert47cm
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par Invité, Mer 5 Juin - 11:30 (#)
Bloom dead
rebienvenue Daengelo
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par Invité, Mer 5 Juin - 12:25 (#)
James E. Rosier a écrit:
preeeeeeeem's !

je t'acceuille officellement ici beau brun :D

*Jamesn'estpasgayJamesn'estpasgayJamesn'estpasgay*

Hé hé, merci, monsieur James qui n'est pas gay. :3 (On y croit tray fort, t'en fais pas. /meurt)


Emya A. Potter a écrit:
Re-Bienvenue. Daengelo
/Emyaesthétéro/
#sort
#revient et câline
#repart.

Merci ! Daengelo
(Lloyd aussi. heh /sort)


Ombre P. Parkinson a écrit:
Re bienvenuuuue ! Han!

Bwaah ton nom il gère :3 et Bloom bave Je te l'ai déjà dit mais je veux un lien RIP

Et n'oublie pas , les bébés règneront sur le monde :save:

Merci ! Et pour le lien, of course ! Han!
Les bébés c'est chiant, ça braille et ça attendrit certaines personnes. OK, ça peut marcher. /PAN


Ridley L. Devon a écrit:
Re-Bienvenue Han!

Merci ! Han!


Roshario Brown a écrit:
Reeeee bienvenue Chou
Ton titre bave

Merci ! Brille
Ouiii, cette citation doit être ma préférée dans tout HP ! (Siriuuuuus ! Han! )


Yennefer M. Lancaster a écrit:
Très bon choix d'avatar ! bave bave Daengelo

Re bienvenuuuuuuue ! What a Face

Merciiii ! What a Face

S. Alister Weisz a écrit:
Will Turner Chou
Re bienvenuuuuue Daengelo

Yeah, chuis un pirate moi, un vrai (Yoho !)


Silver A. Callahan a écrit:
Rebienvenue et t'as genre trop la classe avec ton pseudo, ton patronus et tout et tout. *-*

..;

/me lui fait un viol de bienvenue sous Seb siffle

Owii, un viol de bienvenue ! Haww


Mila A. Jaroslav a écrit:
Encore un compte ?! Re-bienvenue à toi et bon courage pour ta fiche... Moi aussi j'adore ton pseudo, il a juste la classe :3

Merci Mila ! Daengelo
Et que veux-tu ici, on adooooore les schizophrènes. 8) /pan


Seana J. Roseburry a écrit:
Bienvenue parmi nous Daengelo

Merci ! Daengelo


August R. Roseburry a écrit:
Rebienvenuuuuuuuue Haww :loup: Robert47cm

Merciiiii ! Haww Dae Robert47cm


Lumen Mills-Davidson a écrit:
Bloom dead
rebienvenue Daengelo

Merci à toi aussi ! Brille
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Besides, the world isn't split into good people and Death Eaters. We've all got both light and dark inside us. What matters is the part we choose to act on. That's who we really are.

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