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(des rêves flingués dans la tête) | L E N N Y
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Message (des rêves flingués dans la tête) | L E N N Y
par Invité, Ven 19 Juil - 20:49 (#)
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Lenny Brown
FEAT. Gary Oldman
44 ans ϟ Professeur d'art et musique magiques ϟ Baleine ϟ Sang mêlé



Lenny c'est un homme charmant, il n'est pas très beau, mais il vous sourit et il a des fossettes, aux coins des lèvres, et des rides, aux bords des yeux - alors il est charmant
Il a l'air toujours sur le point de pleurer, parce qu'il est ému, Lenny, il l'est toujours, et il sourit - encore. Il murmure une blague, plutôt sophistiquée, plutôt noire, plutôt absurde, plutôt pince-sans-rire, plutôt british. Il est gentil, très gentil, pas très grand mais adorable : il est présent sans trop l'être, il apparait quand il le faut, disparait s'il en convient. Il n'a pas besoin d'une baguette en plume de phénix, pour être magique, Monsieur Brown est originaire de Lyddington : Mister Brown is british.
C'est lors d'un voyage rouge et d'or en Italie que Monsieur Brown . Il a levé la tête et elle se tenait là, le tout naturellement du monde, dans sa cuisine et lui dans la rue, comme un gueux, comme un rat, dans la rue ; elle cuisinait un crabe, elle le regardait mourir dans l'eau bouillante, la fenêtre était haute, elle était comme sur scène. Elle était belle. Alors il  le lui a dit : vous êtres très jolie. Parce qu'il est comme ça, Lenny, il le dit, comme il le lui a dit, à cet homme dans le Tube, qu'il aimait beaucoup sa pilosité, avec sa barbe comme un collier trop court qui part de ses tempes jusqu'à sa lèvre supérieure en traits bien fins ; parce qu'il dit tout, toujours, c'est comme ça.
Lenny, lui, il ne porte pas la barbe. Le plus souvent il se rase, parfois la moustache peut-être. Lenny, il a la peau douce quand il est rasé, ça plait beaucoup à Madame Brown, qu'il n'aie pas le visage bleu d'une barbe naissante.

Et on répète inlassablement cette phrase, comme si c'était la réponse à tout :

Monsieur Brown n'a pas besoin de baguette en plume de phénix pour être magique : Mister Brown is british.


a little something from you.

Là-dessous c'est pas pareil. Il n'y a pas de bruit, tu ne peux pas faire de bruit, même si tu veux, tu ne peux pas le faire, c'est sans bruit, là-dessous. Moi j'aime aller sous l'eau : tu bouges lentement, de toute façon, tu ne peux pas faire des gestes brusques, ou je ne sais pas, des gestes rapies, tu dois bouger lentement, tout le monde est obligé de bouger lentement. Tu ne peux pas te faire mal, personne ne peut t'envoyer ces grandes claques stupides dans le dos, ou des choses dans ce genre, c'est un bel endroit. Surtout, c'est l'endroit idéal pour parler, vous savez ? J'aime vraiment ça, parler parler là-dessous, c'est l'endroit idéal et... tu peux parler, c'est fantastique comme on parle là-dessous Dommage seulement qu'il n'y ait jamais... il n'y a jamais personne, à  part toi, je veux dire, ça serait un endroit fantastique, mais il n'y a presque jamais personne, à qui parler, d'habitude, tu n'y trouves jamais personne. C'est dommage, vous ne croyez pas ? Elle aime être sous l'eau, baleine, elle a les vagues sous-marines qui roulent sous son dos et les couleurs océanes dans le coeur, des petites bulles d'air dans la tête et des comètes dans les yeux. Tout est lent, et si immense, elle est si grosse, Baleine, tout semble incroyablement petit à côté, les soucis aussi. Elle est si grosse et si seule dans l'immensité des mers du nord, qu'elle ne peut pas en souffrir, du monde, de tout le reste. Baleine, c'est un recul, c'est l'apaisement des choses lentes, pour un homme qui n'a jamais connu ça.
 


You're not a sad story.


Tous les vendredis soir, Lenny jouait de l'humanophone. C'était un instrument bizarre. Il l'avait inventé lui-même. Il s'agissait dans la pratique d'une sorte d'orgue mais où à la place des tuyaux il y aurait eu des personnes. Chaque personne émettait une note et une seule : sa note personnelle. Lenny manoeuvrait le tout à partir d'un clavier rudimentaire : quand il appuyait sur une touche, un système complexe de corde envoyait une secousse au poignet droit du chanteur correspondant : quand il sentait la secousse, le chanteur émettait sa note. Si Lenny maintenait la touche enfoncée, la corde continuait à tirer et le chanteur à émettre sa note. Quand Lenny laissait la touche remonter, la corde se relâchait et le chanteur se taisait. Bon.
Au dire de son inventeur, l'humanophone présentait un avantage fondamental : il permettait aux personnes qui chantaient le plus faux de chanter quand même en choeur. En effet, si bien des gens sont incapables d'aligner trois notes sans chanter faux, il est en revanche beaucoup plus rare de trouver quelqu'une qui ne puisse pas émettre une note unique avec une intonation parfaite et un bon timbre.
L'humanophone reposait sur cette capacité quasi universelle. Chaque exécutant n'avait à se soucier que de sa note personnelle : le reste Lenny s'en occupait.
Evidemment l'instrument n'était pas susceptible d'une grande souplesse et avait tendance à la débandade quand il s'agissait d'aborder des passages particulièrement rapides ou embrouillés. En considération de cela également, Lenny avait mis au point un répertoire adapté, presque intégralement constitué de variations de son cru autour de thèmes populaires. Pour affiner le résultat, il comptait sur un travail patient de pédagogie et sur l'efficacité de son éloquence. Et tout le monde l'écoutait toujours, cet homme pas très grand caché derrière ses lunettes et sa moustache, aux yeux de chinois quand il sourit, grand, avec d'immenses fossettes - que c'est beau un homme à fossettes - et de belles dents blanches. Il avait une fille qui respirait le Brown, une fille qu'on se dit C'est une Brown, on le voyait parfois se sourirent, s'échanger un regard, de cette complicité entre un père et une fille qu'on a parfois du mal à l'expliquer tant elle est jolie, comme sa fille, se dit toujours Lenny, jolie Roshario, belle comme un coeur, avec le visage en sourire. Et on l'écoutait, le bon vieux Brown.

« Vous ne venez pas ici chanter une note quelconque. Vous venez ici chanter votre note. Ca n'est pas rien : c'est quelque chose de magnifique. Avoir une note, je veux dire : une note rien qu'à soi. La reconnaître, entre mille, et l'emporter en soi, à l'intérieur de soi, avec soi. Vous ne me croirez peut-être pas, mais je vous le dis, quand vous repirez elle respire, quand vous dormez elle vous attend, elle vous suit partout où vous allez, et je vous jure qu'elle ne vous lâchera pas, aussi longtemps que vous ne vous serez pas décidés à crever, et ce jour-là elle crèvera avec vous. Vous pourrez faire comme si de rien était, venir ici et me dire cher monsieur Brown je regrette mais je ne suis pas vraiment persuadé d'avoir une note en moi, et repartir comme vous êtes venus, tout simplement... mais la vérité, c'est que cette note, elle est là... elle est là, mais vous ne voulez pas l'écouter. Et ça c'est complètement idiot, c'est un sommet de l'idiotie, une idiotie à en rester les bras ballants. Chacun a sa note, la sienne propre et s'il préfère la laisser pourrir en lui... non... écoutez-moi bien... même si la vie fait un bruit d'enfer aiguisez bien vos oreilles jusqu'à ce que vous arriviez bien à l'entendre, et à ce moment-là cramponnez-vous à elle de toutes vos forces, ne la laissez plus vous échapper. Emportez-la avec vous, répétez-la quand vous travaillez, chantez-la dans votre tête, laissez-la résonner dans vos oreilles, et sous la langue et sous le bout des doigts. Et peut-être aussi le bout des pieds, oui, qui sait si ça ne vous aiderait pas à arriver à l'heure pour une fois, c'est impossible qu'à chaque fois on commence avec une demi-heure de retard, chaque vendredi en retard, je le dis aussi pour vous, monsieur Potter, et même surtout pour vous, je n'ai jamais vu votre sol pénétrer par cette porte avant huit heures et demie, jamais, tout le monde peut m'en être témoin : jamais. »

En somme, il leur remontait les bretelles de manière élégante, monsieur Brown, lui, pour dire toute la vérité, qui n'en avait pas, de note à lui. Il se faisait vieux, il jouait de mille instruments, il en avait inventé autant, il avait une infinité de sons qui lui bouillonaient dans la tête, il était capable de voir les sons, ce qui n'est pas la même chose que de les entendre, il savait de quelle couleur étaient les bruits, un par un, il entendait le son même d'une pierre immobile, mais de note à lui, non, il n'en avait pas. Ce n'était pas une histoire simple. Il avait trop de notes en lui pour trouver la sienne. C'est difficile à expliquer. Mais c'était comme ça. L'infini l'avait engloutie, cette note, comme la mer peut engloutir une larme. Tu peux essayer de la repêcher... tu y passeras ta vie. La vie de Lenny. Une chose pas facile à comprendre. Peut-être celui qui aurait été là, la fameuse nuit où il pleuvait à verse et où le clocher de Florence sonnait onze heures, peut-être celui-là pourrait comprendre, s'il avait tout vu de ses propres yeux, s'il l'avait vu, Lenny, cette nuit-là. Alors oui, il comprendrait peut-être, celui-là. Il pleuvait comme vache qui pisse et le clocher de Florence a commencé à sonner onze heures. Il faudrait avoir été là, alors. En cet instant, avoir été là. Pour comprendre. Quelque chose de tout ce tout.


Un homme, comme un pendule, qui sans arrêt va et vient en courant de sa maison à la rue.


Sous le déluge, un homme comme un pendule devenu fou, va et vient en courant de sa maison à la rue.


Dans la nuit, sous le déluge, un homme, comme un pendule devenu fou, sort en courant de sa maison, s'arrête au beau milieu de la rue, puis se reprécipite à l'intérieur, et de nouveau ressort en courant, et de nouveau galope dans sa maison, et on dirait qu'il ne va plus s'arrêter, jamais.


Dans la nuit, sous le déluge, un homme, comme un pendule devenu fou et complètement trempé, sort en courant de sa maison, s'arrête au beau milieu de la rue, puis se reprécipite à l'intérieur, et de nouveau ressort en courant, et de nouveau galope dans sa maison, et on dirait qu'il ne va plus s'arrêter, jamais, comme s'il était ensorcelé par les coups de la cloche qui à cet instant-là violent l'obscurité et se dissolvent dans l'air loquide de cet abat d'eau sans fin.


Onze coups.
L'un par-dessus l'autre.
Le même son, onze fois.
Chaque coup comme s'il était le seul.
Onze vagues de son.
Et entre les vagues, un temps incalculable.
Onze.
L'un après l'autre.
Des cailloux de bronze dans l'eau de la nuit.
Onze sons imperméables jetés dans la pourritures de la nuit. C'était onze coups claqués dans le déluge par la cloches qui veillait sur la nuit.
Ce fut la premier - oui, le premier - qui prit en traître l'âme de Lenny.


Lenny était en train de regarder le déluge de l'autre côté de la vitre. Ou plus exactement de l'écouter. Pour lui, tout ceci était d'abord et avant tout une séquence illimitée de sons. Comme il lui arrivait souvent, chaque fois que le monde se produisait dans des symphonies particulièrement complexes, il assistait au spectacle avec une attention hypnotisée, l'âme dévorée par la subtile, fiévreuse nervosité. Ca avait de l'allure ce qu'il jouait, le déluge, et Lenny écoutait. Dans sa chambre, au fond du couloir de la maison de Blake, pieds nus, chemise de nuit de laine grège, visage à une doigt de la vitre, immobile. Le sommeil l'avait quitté. Ils étaient seuls, merveilleusement seuls, le déluge et lui. Mais c'est alors que, dans la nuit, la cloche de Florence décocha son premier coup.
Lenny l'entendit partir, dribller les milliers de sons qui dégringolaient du ciel, perforer la nuit, venir lui lécher la cervelle et disparaître au loin. Il sentit comme si quelque chose l'avait accroché par le travers. Une blessure. Il cessa de respirer et instinctivement attendit le second coup. Il l'entendit partir, dribller les milliers de sons qui dégingolaient du ciel, perforer la nuit, lui trouer la cervelle, et disparaître au loin. A l'instant précis où le silence revint, il le comprot avec la certitude absolue : cette note-là n'existait pas. Il ouvrit toute grande la porte de sa chambre, courut dans le couloir et déboula pieds nus dans la rue. Il l'entendit, pendant qu'il courait, le troisième coup, et puis soudain la muraille d'eau tombant du ciel pour le submerger, mais il ne cessa pas de courir, jusqu'à ce qu'il soit au milieu de la rue. Alors il s'arrêta, les pieds dans la boue, leva la tête vers le clocher de Florence, ferma les yeux, noyés par des larmes qui n'étaient pas les leurs et attendit qu'il arrive.
Le quatrième coup.
Il mit deux ou trois secondes à l'entendre tout entier, de la première pointe du son jusqu'à la dernière bouffée : puis d'un bond il se précipita vers la maison. Il courait tout en cirant une note sous le grande tohu-bohu. Il na lâcha pas la note même quand il ouvrit la porte de la maison, même quand il courut le long du couloir, patouillant de la boue partout et avec l'eau qui coulait de ses vêtements, des cheveux, et de son âme, il ne la lâcha pas jusqu'à ce qu'il arrive dans sa chambre devant son piano, Pleyel 1808, bois clair veiné de volutes en forme de nuages, s'asseye devant et commence à chercher parmi les touches. Il cherchait la note, évidemment. Si bémol puis la bémol puis si bémol puis do puis do puis si bémol . Il cherchait la note, la note cachée parmi les touches blanches et noires. De sa main s'écoulait l'eau du grand déluge, partie du fond des cieux pour venir à la fin pleurer sur un clavier d'ivoires et disparaître dans l'interstice entre un do et un - étonnant destin. Il ne la trouva pas. Il cessa de la crier. Il cessa de tripoter les touches. Il entendit un coup de cloche lui arriver, Dieu sait lequel. Il se leva d'un bond, repartit en courant dans le couloir, sauta dans la rue, ne s'arrêta même pas, cette fois, il courait à la poursuite de l'eau et à la rencontre de ce son que la cloche, comme il se doit, lui catapulta à travers un mur liquide - l'infaillibilité impertubable des cloches - et il recommança à la crier, cette note qui n'existait pas, et en virant à la corde dans le fleuve en crue du grand abat d'eau repartit tout droit dans la maison, glissa sur la noue du couloir husqu'au Pleyel 1808, bois clair veiné de volutes en forme de nuages, et tout en hurlant en cadance cette note qui n'existait pas, se mit à frapper en cadence les touches unes après les autres, pour leur arracher ce que précisément elles ne possédaient pas, cette note qui n'existait pas. Et il criait et martelait les touches, si bémol puis do puis si bémol puis si bémol puis si bémol, et il criait et martelait avec une fureur incrédule ou, qui sait, peut-être un enthousiasme émerveillé - et d'ailleurs étaient-ce des larmes ou des gouttes de pluie qui coulaient furtivement sur son visage ? Quand il repartit en courant le long du couloir il y avait maintenant sur sol suffisamment d'eau et de boue pour lui permettre d'arriver en glissant jusqu'à la porte, et au-deel)  de la porte, toujours glissant, jusque dans la rue où, à nouveau, mais avec une respiration qui rythme en lui un temps tout particulier, comme une horloge folle enfermée dans la caisse de cette immense pendule qu'étaient Florence et son clocher, où à nouveau il leva la tête vers le néant de la nuit pour attraper le plus possible de cette bulle de son qui lui arriva, comme il se doit, du clocher, à travers les mille miroirs de l'abat d'eau jusque dans ses oreilles, et il s'en empara, et comme quelqu'un qui emporterait dans le creux de sa main une gorgée d'eau, galopa à nouveau à boire à Dieu sait qui, à lui-même, et ça aurait marché si, arrivé à la moitié du couloir il n'avait pas découvert que sa main était vide, autrement dit que sa cervelle était vide et silencieuse - ce fut un instant - ce fut peut-être aussi l'intuition de ce qui allait arriver - en tout cas il s'arrêta, au beau milieu du couloir, en s'aggrippant aux murs et aux meubles, avant de faire volte-face, comme rappelé par une peur subite, et de s'éjecter à nouveau de l'autre côté de la porte jusqu'au milieu de la rue où, ses pieds disparaissaient dans une énorme flaque d'eau trouble, il se laissa tomber à genoux, se prenant la tête entre les amins, ferma les yeux et pensa « maintenant, que ce soit maintenant », et murmura « ou bien jamais ».
Il restait là, comme une bougie allumée dans une grande qui brûle.
Enselevi par un océan de sons liquides en nocturnes, il attendait une ronde note de bronze.
Un petit mécanisme se mit en route dans le coeur de l'horloge du clocher de Florence.
La grande aiguille bougea et avança d'une minute.
Au milieu d'un océan de sons liquides et nocturnes, glissa jusqu'à Lenny une ronde bulle. En le frôlant elle éclata, éclaboussant de silence le grand vacarme de l'orage sans fin.



« Oui, cette nuit-là il nous est tombé dessus un véritable ouragan, vous savez, ce n'est pas tellement fréquent dans nos régions, en tout cas je m'en souviens bien... même si, évidemment, ce n'est pas la seule raison pour que je me souvienne de cette nuit-là... d'ailleurs, c'est sûrement une des raisons les moins importantes... quoique... à vrai dire, monsieur Brown a toujours prétendu que tout ça était arrivé à cause de la pluie... je ne sais pas si c'est très clair... voyez-vous, il pensait que c'était l'eau qui avait produit ce son étrange... il disait que le son de la cloche en passant à travers ce mur d'eau et en rebondissant sur toutes les gouttes... ça donnait une note différente, quoi... comme si on jouait de l'accordéon au fond de la mer... les sons seraient différents non... ? Enfin je crois... je ne comprends pas toujours ce que dit monsieur Brown... il me l'a pourtant expliqué, une fois... il m'a mise à son piano et il m'a expliqué... il disait qu'entre les touches il y a en réalité une infinité de notes, tout un charivari de notes secrètes, si on peut dire, des notes que nous on n'entend pas... c'est-à-dire que vous et moi, on ne les entend pas, mais lui, monsieur Brown, il les entend, et si vous voulez c'est ça la racine de tous ses maux, et de cette inquiétude qui le dévore, oui, qui le dévore... il disait que cette note, cette nuit-là, c'était justement une de ces notes invisibles... vous comprenez, celles qui sont entre les touches... une note invisible même pour lui... voilà... enfin je crois...  je n'y comprends pas grand-chose à tout ça... je n'arrive pas à comprendre comment ça peut se transformer en maladie... vous comprenez... ? Quoiqu'il en soit... quoiqu'il en soit, cette nuit-là, je l'ai vu... ça m'a réveillée, naturellement... Je me suis penchée dans l'escalier et je l'ai vu qui courait dans le couloir, et il criait... comme s'il avait perdu la tête. Ca faisait même un peu peur, d'une certaine manière, alors j'ai préféré ne pas bouger, je suis restée là, cachée au premier étage pour voir ce qu'il faisait... vous savez, il n'y avait pas encore Roshario, moi j'habitais en haut et monsieur Brown au rez-de-chaussée, au fond du couloir... oui, parlons-en du couloir... bref, au bout d'un moment j'ai fini par ne plus rien entendre, comme s'il avait disparu... alors j'ai descendu l'escalier et traversé tout le couloir jusqu'à la porte d'entrée... tout était plein de boue, naturellement, il y avait de l'eau partout... je suis allée jusqu'à la porte et j'ai regardé dehors. Mais je ne l'ai pas tout de suite vu, il y avait un abat d'eau terrible et en plus il faisait nuit, si bien que je ne l'ai pas vu tout de suite. Mais j'ai fini par le voir. Et c'était incroyable mais il était là au milieu de ce déluge, agenouillé dans la boue, tenant sa tête entre ses mains, comme ça... je sais que c'était bizarre mais... comme ça, vraiment...  et quand je l'ai vu, je n'ai plus eu peur... et même, pour tout dire... j'ai passé mon manteau et j'ai couru sous la pluie en criant "Monsieur Brown, monsieur Brown", et lui rien, toujours là, comme une statue... c'était un peu ridicule quand même toute cette scène, vous comprenez... ? Lui là, agenouillé, et moi qui sautillais autour de lui dans la boue sous ce déluge... Je ne sais pas, mais... à la fin je lui ai pris les mains et il s'est relevé, lentement, et je l'ai fait rentrer... il se laissait emmener, il n'a rien dit... voyez-vous, c'est vrai, je ne savais pas grand-chose de lui... ça faisait seuelement quelques mois qu'il habitait chez moi... et finalement, on ne s'était jamais dit guère que bonjour ou bonsoir... je ne savais pas qui il était moi... c'est vrai... et pourtant je l'ai emmené dans sa chambre et puis... je lui ai ôté sa chemise de nuit toute trempée, comme ça, je ne saurais pas dire pourquoi mais je ne me suis même pas demandée un seul instant si c'était convenable ou pas de faire une chose pareille... je sais simplement que je l'ai fait, j'ai commencé à la sécher, en lui passant la serviette sur la tête et sur le corps, et lui pendant ce temps il tremblait de froid et ne disait rien. Je ne sais pas, mais... il avait un corps de jeune homme, vous savez ? Un jeune homme avec des cheveux gris... étrange... et à la fin je l'ai mis au lit, sous une bonne couverture... voilà. Et peut-être qu'il ne serait rien arrivé si je n'étais pas restée là, à le regarder, assise sur le lit... allez savoir... toujours est-il que je suis restée là, je ne sais pas pourquoi, jusqu'au moment où il m'a prise dans ses bras... comme ça, il m'a serrée fort, et moi j'ai passé mes bras autour de lui, et... on était là, serrés l'un contre l'autre sur ce litn et puis sous les couvertures... voilà... et le reste a suivi. Après, un peu avant le lever du soleil, je suis sortie tout doucement du lit et je suis retournée dans ma chambre. Le matin, dans la cuisine... il y avait le soleil qui entrait par les fenêtres, et monsieur Brown s'est assis à la table et a dit simplement, comme tous les jours "Bonjour, madame Blake", et j'ai répondu "Bonjour, monsieur Brown, bien dormi ? - Très bien." ...comme si rien ne s'était passé, ni cette histoire de la cloche, ni tout le reste... pour sortir il est passé par le couloir, ça je m'en souviens très bien, et alors il s'est arrêté, il a fait demi-tour, il est revenu à la porte de la cuisine et sans lever les yeux il  m'a dit doucement... il m'a dit quelque chose comme "je suis désolé le couloir", ou une chose comme ça... et je lui ai répondu "ne vous tracassez pas, monsieur Brown, ce sera vite nettoyé" ...et voilà. C'est tout... c'est bizarre comme des fois il n'y a vraiment rien à dire... plus ou moins voilà l'histoire, en somme... »


Tell me who you really are.

ϟ pseudo et âge: Europe, 16 ans Igor 
ϟ Où as-tu trouvé le forum? Par le partenariat avec Somebody Told Me.
ϟ Personnage: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].
ϟ As-tu un autre compte sur BP? Non.
ϟ Présence: Tous les jours ou presque, c'est les vacances, mais une fois la rentrée venue...
ϟ Un remarque ? :jongle: 


Dernière édition par Lenny Brown le Dim 28 Juil - 22:12, édité 2 fois
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Message Re: (des rêves flingués dans la tête) | L E N N Y
par Invité, Ven 19 Juil - 21:06 (#)
Bienvenue père Brownie Haww
Ta fiche est déjà sacrément avancée love

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Message Re: (des rêves flingués dans la tête) | L E N N Y
par Invité, Ven 19 Juil - 21:07 (#)
PREUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUMS :gaga::gaga::gaga::gaga:


Bienvenuuuuue parmi nous Brille

J'ai commencé à lire, god j'adore ta plume dead



EDIT : GG Screwyou
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Message Re: (des rêves flingués dans la tête) | L E N N Y
par Invité, Ven 19 Juil - 21:09 (#)
Bienvenuuuuue!! Daengelo Un papa pour Rosh youhouu Yaaa
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Message Re: (des rêves flingués dans la tête) | L E N N Y
par Invité, Ven 19 Juil - 21:11 (#)
Nyaaa

Papa Brooown Brille

Bienvenue Ici et bonne chance pour finir Brille

Et puis comment que t'écris trop bien **
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Message Re: (des rêves flingués dans la tête) | L E N N Y
par Invité, Ven 19 Juil - 21:20 (#)
Si je peux me permettre, tu étais qui sur Somebody Told Me ?
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Message Re: (des rêves flingués dans la tête) | L E N N Y
par Invité, Ven 19 Juil - 21:36 (#)
Agathe Zinnmark, mais je n'y suis pas très active...

Merci tout le monde Chou 
J'ai tout fini à part le premier petit encadré, mais je le ferai plus tard, je ne suis plus capable de rien pour le moment haha :eben: 
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Message Re: (des rêves flingués dans la tête) | L E N N Y
par Invité, Sam 20 Juil - 1:03 (#)
JE VEUX UN LIEEEEN !

Au fait, bienvenue :D
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Message Re: (des rêves flingués dans la tête) | L E N N Y
par Invité, Sam 20 Juil - 1:08 (#)
Bienvenue Brille & Amuses toi bien parmi nous ! heh
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Message Re: (des rêves flingués dans la tête) | L E N N Y
par Invité, Sam 20 Juil - 2:48 (#)
GARY OLDMAN JFHGEJRGRJ RIP Chou bave Épouse-moi. Pitié. Potté
Bienvenue parmi nouuuus Daengelo
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Message Re: (des rêves flingués dans la tête) | L E N N Y
par Invité, Sam 20 Juil - 2:56 (#)
PAPA BROOOOOOOOOOOOWN Chou et Gary Oldman dead Bienvenue parmi nouuuuuus Brille
Guest
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Message Re: (des rêves flingués dans la tête) | L E N N Y
par Guest, Sam 20 Juil - 10:17 (#)
Papa Brown avec Gary Oldman dead
Bienvenuuuuuue Daengelo
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Message Re: (des rêves flingués dans la tête) | L E N N Y
par Invité, Sam 20 Juil - 11:38 (#)
Wesh Papa Brown avec Gary Oldman tu géres dead


BIENVENUUUE Haww
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Message Re: (des rêves flingués dans la tête) | L E N N Y
par Invité, Sam 20 Juil - 15:25 (#)
Le Papa à Brownie Haww
Gary Oldman Brille
BIENVENUE Han!
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Message Re: (des rêves flingués dans la tête) | L E N N Y
par Invité, Sam 20 Juil - 15:28 (#)
Bienvenue parmi nous tonton. Haww Daengelo
Excellent choix d'avatar Potté
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Message Re: (des rêves flingués dans la tête) | L E N N Y
par Contenu sponsorisé, (#)
 

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