Il y a des évènements dans la vie d’un sorcier qui le marque plus que d’autres. C’est également le cas pour Sebastian. Il y a d’ailleurs actuellement peu de chose dont il se souvienne avec autant de précision. Cela devait être il y a un peu moins d’une dizaine d’année, il avait 8 ans.


Lui et sa sœur devaient normalement être tranquillement dans la bibliothèque familiale en train d’étudier, sous la surveillance d’un Elfe de maison, un énième livre donné par leur père. Un livre d’histoire proprement ennuyeux selon sa sœur. Selon lui aussi d’ailleurs. Mais ce n’était pas quelque chose à dire à leur père, ha ça non ! Bref, tout ça pour dire qu’il ne leur avait pas fallut longtemps avant qu’ils ne se décident à soudoyer leur Elfe de Maison afin que celui-ci les laisse descendre s’amuser un peu. Sebastian regretta longtemps cette décision.

Une fois arrivée en bas, alors qu’ils se dirigeaient tout deux vers l’extérieur, des cris les avaient figés. Ils connaissaient bien ces voix, et pour cause ! Il s’agissait des voix de leur père et de leur Tante Eileen, qui était arrivée un peu plus tôt dans l’après midi. D’ailleurs c’était à cause de l’arrivée de leur tante qu’ils avaient dut partir étudier. D’aussi loin qu’il se souvienne, la tante Eileen avait toujours était une femme plutôt gentille. Oh bien sur c’était une Prince avec tout le caractère qui allait avec ce nom, mais dans l’ensemble elle était vraiment gentille, et le jeune garçon attendait toujours avec impatience les jours où elle venait leur rendre visite.

N’étant pas vraiment à l’aise avec la situation, le plus jeune avait essayé de continuer son chemin mais Cassiopée lui avait signifié que s’ils continuaient à descendre, ils passeraient forcément devant eux, et ils se feraient attraper. Ils restèrent donc simplement là, priant pour que tout cela finissent rapidement. Sebastian se souvenait qu’à un moment, il avait même crut que son père avait finit par tuer sa tante.

Mais ce dont il se souvenait le plus ce fut la suite de la scène. Sa sœur en avait eu marre d’attendre et avait finalement décidé de descendre un peu plus bas pour voir ce qu’il se passait exactement. Sebastian aurait préféré resté derrière, c’était beaucoup plus sur après tout ! Il avait essayé de le faire comprendre à la jeune fille, mais celle-ci l’avait mouché en insinuant qu’il avait peur de William Stefan Prince son propre père ! Tout de même… C’était idiot... N’est ce pas ? Il savait que son père les aimait tous les deux. Mais il savait aussi que son père n’était pas non plus le plus gentil des sorciers. C’était cette révélation, ce fait qui lui explosa à la figure : il craignait son père malgré le fait qu’il l’aimait en même temps.
Cela plus la fin de l’évènement resta gravée en lui. Quand un cri retentit la peur les avait cette fois totalement envahit, ils se cachèrent précipitamment derrière la rampe de l’escalier, serrés l’un contre l’autre pour se rassurer mutuellement. Et ils avaient assisté à la bataille verbale entre leurs deux ainés. Bataille qui, au vue des baguettes sorties avait faillit virer en bataille tout court. Leur père accusait Eileen de jeter la honte sur leur famille, de les mettre dans l’embarras, que son comportement pouvait mettre à mal leur avenir… Pour être sincère, aucun des deux enfants n’avaient réellement compris la portée de ces mots. Ils étaient un peu jeunes pour comprendre toutes ces histoires de sang pur, de moldu et tout ça. La seule chose qu’ils avaient assimilé, c’est qu’ils ne reverraient plus jamais leur tante, que leur famille venait d’être amputée d’un membre proche. Et au vue de la seule tante qui restait aux jumeaux, Tant Walburga n’étant définitivement pas une femme gentille, quelque part Sebastian en voulut aux deux adultes.



Si avant ce drame familiale les deux enfants ne comprenaient pas toutes ces histoires, après il en fut tout à fait autrement. En effet, suite à cela leur père avait semblé soudainement se rendre compte que c’était sur eux deux que reposait l’avenir de leur Famille. Sebastian car en tant que seul Mâle il était censé reprendre le flambeau, et Cassiopée car celle-ci aurait pour mission d’épauler son frère quand il serait Tête de Famille. (Il était courant de prendre quelqu’un pour aider la Tête de famille dans la famille proche, généralement les branches secondaire… Mais aux vues des évènements récents, cela n’était plus question. )
De ce fait, il avait redoublé les leçons en tout genre, avec par exemple des leçons d’étiquette, leçons de magie mineur, leçons d’histoire (dans lesquelles il faisait bien en sorte de mettre en avant la Race sorcière et de décrédibiliser la race Moldue, ce qui ne tombait pas dans l’oreille de deux sourds. ) Leur mère s’était chargée d’une partie de ces fameuses leçons, et avait dès le début commencé à y intégrer quelques notion de ce qui avait toujours été sa branche Favorite dans l’art de la magie : La métamorphose.

En toute honnêteté, Sebastian préférait largement les moments passés avec sa mère. Surtout depuis qu’il avait pris conscience du fait qu’il n’était pas à l’aise avec son père. Et cette préférence avait redoublé l’année de leurs 10 ans quand un Hibou noir vint un jour leur apporter une lettre toute aussi noire. Selon son père, cette lettre annonçait tout bonnement la mort de leur Tante Eileen. Et si il n’avait pas évoqué les causes devant eux, Sebastian n’avait put s’empêcher de penser que c’était de la faute de l’homme. C’était lui qui lui avait interdit de revenir après tout. Sans nul doute que si sa tante avait put revenir chez eux, elle serait toujours en vie. Il n’avait pas fait part de ses réflexions à son père, mais n’avait put s’empêcher d’en parler à sa sœur et à leur mère. Si sa sœur ne partageait pas le même point de vue, selon elle la faute revenait uniquement au Moldu qui leur avait pris leur tante, sa mère cependant resta plus évasive. Elle semblait en vouloir un peu à son mari, mais elle n’avait pas entièrement rejeté la faute sur lui. Elle lui avait dit que les torts étaient partagés, mais que cela n’aurait pas put être évité. Tout ce que le garçon avait retenu fut que son père avait des torts dans l’histoire, et il en conçut une certaine rancœur envers lui. Au final, cet évènement bouleversa totalement leur famille, et leur vision des choses.


Le gouffre grandit alors un peu plus entre les deux mâles de la famille, son père ne comprenant pas pourquoi son fils s’éloignait de lui, et le fils refusant de lui expliquer son point de vue. S’ils avaient sut se parler, sans doute que leur relation se serait améliorée, mais ça ne fut pas le cas, et ils se contentèrent de cohabiter, Sebastian suivant tout de même les leçons imposées.
A contrario, les liens entre le cadet et Capella se renforcèrent énormément. Pour lui, sa mère était la seule adulte digne d’intérêt, la seule qui les comprenaient parfaitement, lui et ses opinions contraire à celles de la majorité des sorciers de Sang pur. Et pourtant semblable en d’autres points.
Il apprenait d’elle Le maximum qu’elle pouvait lui enseigner, et elle en savait des choses, elle était Briseuse de sort tout de même ! Et une tellement douée qu’elle n’avait pas besoin de la clientèle de Gringott pour assurer ses revenus. Sa sœur elle s’était rapproché de leur père, avec lequel elle avait le plus d’affinité, et avec qui elle savait mieux communiquer.

Au début les deux enfants s’inquiétèrent de ce que leur prise de position pouvait avoir comme influence sur eux, et ils passèrent de longs moments à en discuter. Au final, ils savaient qu’ils ne voulaient pas que leur relation fraternelle se détériore comme celle de leurs ainés. Ils s’étaient alors promis que même si un jour leur route devait se séparer totalement, même là, ils seraient toujours présent l’un pour l’autre. Ils étaient sortit de tout cela encore plus lié qu’auparavant, et quelque part cela rassura leur parents qui avaient eu peur que leur opposition ne finissent par les déchirer.


Ils avaient grandit plus ou moins sainement en fonctionnant ainsi, développant leur magie du mieux qu’ils pouvaient pour leur âge, développant leurs idéaux avec ce qu’ils avaient sous la main. Les jumeaux réussirent l’exploit d’être différent tout en étant très semblable, tant physiquement que mentalement.


Et la lettre de Hogwart arriva. Dire qu’ils avaient été infernaux tout l’été jusqu'à la réception de celle-ci était un euphémisme. (Sebastian en avait même envoyé quelques une à sa sœur, juste pour voir sa tête quand elle se rendait compte qu’elles étaient fausses.. :3 ) Ils avaient été tellement impossible que certains des Elfes de Maison affectés à leur bien être avaient demandé à être muté dans une autre partie de la maison. Au vue du seuil de tolérance de cette race, on peut donc dire que les enfants avaient réussit un exploit.

Cette lettre pour Sebastian représentait énormément de choses : Une porte de sortie vers un nouveau monde, la possibilité de rencontrer de nouvelles personnes (personnes qui lui seront utiles ET fidèle pas moins !), d’élargir son horizon.
Il était inquiet également. Pas d’être séparé de sa sœur, ils se ressemblaient trop pour être séparé. Et ils avaient promis après tout. Non il avait peur de constater que son père avait raison. Il ne niait pas son héritage, il était fier d’être un Prince, fier d’être un Sorcier de Sang Pur, et fier des traditions qui passaient de génération en génération et dont il aurait la responsabilité plus tard. Il ne niait pas non plus totalement les enseignements de son père, après tout il était normal que les Sangs Purs dominent le monde de la magie, c’était la logique même, les Né de Moldu devraient bien le reconnaître à un moment ou un autre. Ils avaient été bénits par la magie, certes, mais il n’en restait pas moins leurs inférieurs. Sinon la magie aurait béni leur famille plus tôt n’est ce pas ? Alors que eux, Sorcier depuis plus de générations qu’il ne pouvait se souvenir (ce n’était pas faute d’essayer hein, mais les cours de généalogie était d’un tel ennui…), eux étaient bénit depuis bien plus longtemps. Donc ils étaient les supérieurs.
Mais pour lui la violence prônée actuellement envers les Sang de bourbe et leurs parents n’étaient pas la solution. Pour lui, elle mettait même leur monde en danger, et s’il fallait bien protéger quelque chose c’était leur monde, ils n’étaient pas suffisamment nombreux pour une guerre après tout… Non, il fallait que les enfants soient pris plus tôt à leur famille, qu’ils soient intégrés plus tôt afin d’apprendre les lois et coutumes de leur nouveau monde et ainsi, selon lui ils ne pourraient plus gangréner le monde sorcier. Mais il avait peur de constater qu’il était trop tard, comme le prétendait son père. Il avait peur de constater que la seule solution restante était effectivement l’épuration.

Il n’avait bien entendu pas pensé à tous ça en ces termes, pas à l’époque il était un peu jeune, mais cela c’était peu à peu développé au fil de ses années à Hogwart. Jusqu'à atteindre sa forme finale, développée plus haut.


Ses années lui montrèrent, de son point de vue, qu’il y avait encore de l’espoir. Certains des enfants de Moldu de l’école n’étaient pas du tout réfractaires aux traditions de sang pur, c’était la preuve selon lui qu’il y avait encore quelques choses à en tirer. (Même si pour d’autres c’était déjà trop tard, malheureusement. Pour eux. )

A Hogwart il avait put continuer à grandir (Mentalement parlant, parce que physiquement, on ne peut pas dire que sa taille change beaucoup…), il continua à porter le Masque qu’on lui avait appris à porter, à agir avec froideur, dédain et orgueil, envers la majorité de ses camarades, il développa aussi ses qualités de Manipulateurs propre aux Prince : Tu manipule les autres dans le seul but que s’il y a des soucis, ils se mettent d’eux même entre toi et les dits problèmes. Ca avait été très utile lors de divers soucis au sein des couloirs de l’Ecole, il comptabilisait beaucoup moins d’heure de retenue qu’il n’aurait eu si il n’avait pas autant d’amis près à se « sacrifier ». Mais cela ne l’empêcha pas de se lier avec quelques personnes soigneusement choisit par lui, avec lesquelles ils pouvaient se détendre et s’amuser comme tout adolescent de son âge, sans avoir besoin de les utiliser. Pas trop en tout cas.


C’est vers ses 15 ans qu’il découvrit son orientation sexuelle, et la seule réaction qu’il eut fut de se dire que décidément, quand ils en viendraient à s’opposer réellement, son père et lui, celui-ci n’aurait que l’embarras du choix pour ce qui est des reproches à lui faire. Aimer les hommes n’étaient pas exactement la chose la plus courante dans ce monde. Mais s’il devait comparer ce fait avec le reste, il n’était pas sur que ce soit celui-ci qui remporterait le prix de l’anormalité dans l’esprit de son père. Ce qui était rassurant d’un certain point de vue.


Et maintenant, il a 17 ans et lui et sa sœur sont en plein milieu de leurs 6 ième années. Une année bien différente, qui promet pas mal de surprise. Et la première et non la moindre, l’apparition de leur Patronus aux yeux de tous. Si une partie de ses camarades est très fière d’exposer leur magnifique protecteur, Sebastian à un peu plus de mal avec le sien. Mais arrivée à Noël leur relation s’est déjà bien améliorée, et elle ne demande qu’à se renforcer.