Malgré la richesse, malgré le rang social et malgré des activités diverses, il est et ne restera qu’un sang-mêlé aux yeux de certains. Excellant dans plusieurs domaines, étant un élève surdoué, il n’est toujours pas comblé, cette petite différence si futile pour certains, est si énorme à ses yeux. Vivant comme eux, pourtant ce sang impur le rend aussi bas que les autres, tel un porc dans la base cour et ces poules qui ne font que caqueter sur son passage, cette tache disgracieuse qui coule en ses veines lui semble insupportable. Pourtant, il a la même éducation, son père et sa mère ont de prestigieux emplois au sein de la communauté magique, Robyn n’a rien à envier aux autres.

Élevé par plusieurs nourrices et dans une famille frigide et froide. Son cœur d’enfant avait rapidement pourri, dégageant des odeurs putrides, il n’était plus qu’une carcasse noircit et durci par la colère. La colère d’un enfant mal-aimé, d’un enfant abandonné. Sa détresse n’était plus apparente, ensevelit par toute cette neige, son avalanche avait foudroyé tout sur son passage. Le jeune garçon avait appris à devenir un prince, un prince de glace. L’amour l’avait fui, quittant son cœur, autrefois si rouge et si coloré celui-ci n’était plus qu’un fruit desséché. Les années écoulées lui offrirent plus de protection, son cœur maintenant protégé, entouré de barbelés, piquant quiconque qui essayait de le percer. Le petit garçon était devenu rapidement un homme en abandonnant les jeux pour enfants, les petites choses anodines qui nous font sourire, les ténèbres avaient eu raison de lui et enfin, enfin il n’était plus incommodant pour ses parents beaucoup trop occupés pour avoir un enfant turbulent.

Sa mère prise par un élan de culpabilité après toutes ces années essaya de retoucher cette argile dont était façonné son fils, hélas, il y avait longtemps qu’elle avait séché, il n’était plus transformable, l’œuvre était peut-être terne, dure et peu peaufinée, mais malgré tout, ce statut de terre était magnifique d’une étrange façon. Le petit garçon n’était plus et l’homme ne laissait aucune place pour l’amour de sa mère, maintenant âgé de ses 13 ans, il éprouvât un certain plaisir à la rejeter. Puis une parcelle d’espoir apparut à ses 14 ans, Cathy était maintenant parmi eux, une petite fille si fragile, une petite fleur blanche parmi toute cette noirceur et le petit garçon arriva à s’accrocher à ses pétales. Toujours prêt à prendre soin d’elle, à l’abreuver, à la soigner, il lui offrit toujours les quelques rayons de soleil qui arrivait à sortir de cette barrière de glace qu’il avait lui-même érigée. Elle était tel un été indien au milieu de l’hiver, une pure joie à ses yeux, elle avait été tant attendue, un souffle d’espoir dans cette maison si triste, cette maison si froide, une maison dont seul le silence était sa musique. Cathy arriva à faire fondre certaines couches de glace, à attendrir cette argile et elle lui sembla encore plus chère à ses yeux. Elle amena le rire dans cette maison, elle amena la musique tel le printemps qui fait éclore les bourgeons après un rude hiver. Seule cette fleur avait droit à sa gaité, cette petite fille avait un grand frère ainsi qu'un gardien pour la vie.

Une autre fleur gagna tout de même l’attention du jardinier qu’il était devenu, pourtant cette jeune femme était déjà éprise d’un autre. Un garçon dont la pureté coulait entre ses veines, ils étaient toujours ensemble et bien qu’elle fût sa voisine, il était impossible pour lui d’être plus qu’un ami et il accepta ce sort. Pourtant, il n’oubliera jamais cette nuit où il vit son tendre amoureux déguerpir en laissant la belle. Cette nuit-là, il n’avait pas bien compris, mais suite aux évènements la princesse ne courait plus après son prince charmant. Il y avait eu d’ailleurs plusieurs ragots à leurs sujets, mais Robyn est au-dessus des ragots, il laissait ce passe-temps au petit peuple. Peu de temps après, la princesse a déclaré la défectuosité de ce noble, il n’était qu’un homosexuel, il était alors devenu un crapaud pour plusieurs et Rob avait ressenti un vilain plaisir à voir le fidèle chevalier être dégradé de son rang et trainé dans cette boue, il n’était plus qu’un pariât. La fleur qui avait flétri ne s’en retrouvait que plus forte, plus éclatante et elle brillait si fort alors que ses racines s’abreuvaient de la faiblesse de son ancien amant. Elle était si vilaine, si belle parmi toute cette noirceur, la méchanceté lui allait si bien. Alors qu’elle était au sommet de sa beauté, il eut la chance de la faire fleurir, de la rendre femme tout comme le prince était devenu un homme plus expérimenté dans l’art des charmes grâce à cette toute première fois avec cette beauté teinté de rouge.

Maintenant le prince qu'il était, avait pu cultiver plusieurs nectars, certains plus prestigieux et tendre alors que d'autres n'en était que des vilain rempli d'épines.