Je suis né dans la contrée de Toyama, aux abords de la ville portant le même nom, en Septembre 1945. À cette époque le Japon est retourné par la guerre et essuyait quelques semaines auparavant la chute de Fat man et Little Boy. Je n’ai heureusement pas connu ce jour et dans toute ma chance, je ne suis pas un enfant des bombes. Je n’ai pas de réels souvenirs de mon enfance si ce n’est quelques anecdotes d’un enfant plutôt épanouie. Aimé par ses parents qui ne pleure que très rarement et qui permet à sa famille de ne pas rester bloquer sur les évènements du pays. Ma mère se nomme Yon Rhee, d’origine coréenne elle aura suivit mon père il y a des années de cela et aura emprunté son nom bien avant la guerre. Lui se nomme Iwao Mizumono, c’est un homme de stature moyenne, aux épaules solides et aux cheveux de jais, lorsque l’on voit ma mère, on comprends qu’ils vont bien ensemble, elle, est plus petite, élégante et son regard exprime plus de douceur que de colère.
J’eus la chance d’intégrer les écoles très facilement, mes parents m’ayant apprit -autant que faire se peut envers un enfant- à être rigoureux et à ne pas entacher leur réputation, j’écoutais les professeurs, suivais les cours et me montrais comme l’un des enfants les plus extravertis de la classe. Il n’était pas rare d’entendre ma mère crier «
Jae-Hwa! » lors de la sortie des cours pour que je ne cesse de jouer avec les autres. Mais étant enfant unique, rentrer à la maison signifiait se retrouver seul jusqu’au lendemain… Déjà je détestais la solitude.
Et il m’arrive encore de regretter cette période.
C’est un jour de Noël, en 1953 que tout commença à basculer. J’avais alors huit ans. La famille au complet était réunie chez les parents de ma mère pour les fêtes, parents, cousins, grand-parents. Des gens que je n’avais vu que lorsque j’étais tout petit pour certains. Ou encore ce grand-père au regard sévère qui m’effrayais… Nous avions passé la journée à table, je me souviens encore d’avoir fais un combat de baguettes avec l’un de mes cousins lorsque mon grand-père me demanda de monter à l’étage, chercher les livres dont ils parlaient entre adultes. Je savais pertinemment où ils se trouvaient pour les avoir parcourus des dizaines de fois. Alors j’avais sauté sur mes pieds et je m’étais élancé le plus vite possible dans le couloir et dans l’escalier montant à la bibliothèque. Il y avait le long de ce dernier un vase d’une valeur inestimable, hérité d’un parent. C’est en glissant sur l’une des marches que je le vit basculer dans le vide. Il fit un mouvement de coté avant d’être précipité dans le vide et de s’écraser dans un fracas inouïe sur le sol. Je m’immobilisai dans l’espoir que personne n’ai entendu ce terrible incident, mais déjà des chaises se poussaient ainsi que des jurons camouflés venant de la part des adultes.
Aussi fis-je demi tour sur le moment, pour aller récupérer, si je le pouvais, les morceaux avant leur arrivée, les entassant au mieux, me coupant sur l’un d’eux ; La porte s’ouvrit ; Et j’étais là, à genoux par terre, un vase comme neuf entre les mains. La stupeur pouvait se lire sur le visage de ma mère lorsqu’elle lâcha un «
Jae-Hwa! C’est un objet fragile, on ne joue pas avec, donne moi ça! » tout en me le prenant des mains pour le reposer sur l’escalier.
Sur mon visage devait se lire l’incompréhension, mais aussi l’impression de légèreté de n’avoir rien fais.
Sur celui de mon grand-père se lisait la colère. Et en y repensant au jour d’aujourd’hui, je suis certain que cet homme savait… Sans peut-être comprendre, peut-être m’avait-il vu? Je n’en sais rien… Mais il savait.
On ne reparla pas de cet incident, pour eux, il ne s’était rien passé qu’un enfant un peu turbulent.
Mais les choses qui commencent ne s’arrêtent pas si facilement. Puisque presque deux ans plus tard, en Janvier 1955, alors que je jouais avec Tadashi les choses se bousculèrent bien plus vite que je ne l’aurais cru. Tadashi est mon meilleur ami depuis bien longtemps déjà. Il est aussi la seule personne à qui j’ai osé parlé du vase, évidemment, il ne m’a pas cru et à rit en ajoutant que je devais brider un peu mon imagination. Je me faisais du mouron pour pas grand chose puisqu’au final tout s’était bien passé. J’avais ris, et j’étais passé à autre chose.
Et ce matin, nos familles s’étaient retrouvées en forêt, nous étions tout deux en train de jouer à l’heure du repas lorsque la famille nous interpella ; j’étais alors coincé dans un arbre comme un idiot. Pensant jouer les durs et surtout pensant pouvoir redescendre facilement je me rendis vite à l’évidence que le jeu allait être bien plus difficile que prévu alors qu’une branche venait de casser sous mon pied. Éliminant toute possibilité d’appuie pour redescendre. Je cramponnais l’écorce de toutes mes forces alors que Tadashi courait chercher les adultes. Ce n’est pas de la colère qui suivit leur venue, mais de la peur, la peur de me voir tomber, de ne pouvoir appeler qui que ce soit… Mon père entreprit de grimper à mon secours, maugréant qu’un enfant de neuf ans n’avait rien à faire dans un arbre et je l’entendis vaguement me demander de lui tendre la main. Lâchant l’écorce pour lui obéir, mon poids fut réparti différemment sur mes pieds et je perdis le maigre équilibre que l’écorce me prodiguais.
Pourtant, je ne ressentis jamais la chute. Et rouvrant les yeux je pus apercevoir l’air incrédule de mon père dans l’arbre, presque choqué. Me redressant, Tadashi vint immédiatement m’aider à me remettre sur mes deux pieds en serrant ma main entre les siennes ; En face de moi, ma mère avait reculé d’un pas… Cette fois ci, ils avaient tout vu, et le reste de la journée fut aussi silencieuse que lors d’un enterrement.
J’avais fais une erreur, et j’aurais aimé qu’elle n’aie jamais lieu.
S’en suivirent des mois étranges. Je ne pourrais expliquer mon ressentis de façon plus efficace qu’en prenant l’exemple d’un petit chien que l’on aurait ramené dans sa famille. Un chiot, tout le monde l’aime, il est mignon, agréable. On le voit grandir et on s’épanouit ; Les gens se retournent sur lui dans la rue et on est fier. Puis il grandit, il commence à prendre de la place, il fait quelques bêtises que l’on peine à lui pardonner -aussi gentil soit-il- , on commence alors à le mettre de coté, on ne l’emmène plus chez la famille car le petit garçon en a peur. C’est normal, le chiot est un peu brusque. Puis on le laisse à la maison quand on part chez des amis.
Puis il devient adulte et on ne le regarde plus ; On commence à rêver qu’il disparaisse tout seul un matin, et c’est là que l’on prends la décision de le mener à la porte d’une fourrière. Il gêne.
Et moi, à dix ans, je gênais.
Nous sommes le 13 Septembre 1956, je suis dans mon lit à fixer le plafond, il est bientôt minuit et je suis coincé sous les draps sans trouver le sommeil. La journée fut mouvementée et j’espérais trouver un peu de réconfort dans les songes… Mais rien ne vient. Un son récurrent semble toucher mes vitres, sur le coup je pense à de la pluie, cela ne m’inquiète pas. Pourtant le bruit est sourd, rythmé et répétitif… Je me redresse dans les draps et sort les jambes du futons pour aller voir dehors et remarquer sur le rebords de ma fenêtre une chouette de petite taille, ses yeux me fixant. Peut-être s’était-elle prit la vitre? J’ouvrai alors le carreau pour récupérer doucement l’animal qui sauta à l’intérieur sans que je n’ai rien à faire. C’est là que j’aperçue quelque chose entre ses serres. Un papier… Par curiosité je vient le dénouer et le lui prendre. Il y avait un cachet de cire et un ruban doré autour du rouleau.
La chouette alla se poser sur ma table de nuit, nettoyant ses plumes avec grâce alors que je m’asseyais sur le coin du futon pour dérouler le papier sur lequel était inscrit mon nom. Non sans me demander ce que tout cela signifiait…
- Citation :
- À Jae-Hwa Mizumono;
Nous avons le plaisir de vous annoncer l’inscription effective de votre personne à l’école de magie Mahoutokoro dès Septembre 1957.
Vous trouverez la liste des fournitures à la suite de la présente ; Votre acceptation à l’école prendra effet lors de votre présentation à l’école le 1er Septembre prochain.
—La Direction
Je me penchai jusqu’à ce que mon nez touche le parchemin ne touche mon nez, ce devait être une blague? Pourtant les signes ou encore le cachet de cire semblaient convaincants… Mes mains tremblaient. L’oiseau me fixait de l’autre bout de la pièce comme s’il attendait quelque chose de ma part -ou bien me faisais-je des idées-. Je rouvris la porte pour le voir s’envoler aussi sec, ne laissant derrière lui qu’un enfant immobile, une lettre dans la main.
J’eus l’air particulièrement idiot lorsque je descendis le lendemain, jour officiel de mon anniversaire. Accueillit avec un peu plus d’engouement que les jours précédents alors que je montrai ma lettre à mes parents… Sur le coup, ils pensèrent à une mauvaise blague. Je me souviens de mon père qui commença a s’énerver en me prenant la lettre des mains.
Je me souviens le voir la déchirer. Je me souviens avoir hurler pour la récupérer, ma mère me demandant ce qu’un bout de papier pouvait avoir de si important, me demandant de cesser.
C’est lorsque le papier déchiré se retrouva entier entre mes mains qu’ils comprirent.
Le soir même, j’étais dehors, abomination d’une journée, les affaires avec moi. Un enfant de onze ans qui ne sait où aller. j’avais fais tout ce que j’avais pus à l’époque pour leur faire entendre raison ; Sans succès.
Alors lorsque je suis arrivé chez Tadashi, dans tout mes états, et que ses parents m’ont ouverts la porte, quelle ne fut pas ma surprise… Lui, il n’était plus là, et j’appris dans les jours qui suivirent qu’il était a l’école même qui m’avais envoyé cette lettre… J’avais eus la malchance de naître quinze jours trop tard sans doute. Mais ses parents ne cherchèrent pas plus longtemps pour me prendre sous leur aile ; Il semblait difficile pour moi de retourner dans ma famille pour le moment. J’appris aussi qu’il s’agissait alors d’une famille de sorciers depuis quelques générations, ce qui expliquait la réaction d’aide de leur fils lors de ma chute. Jamais je ne pourrai remercier plus cette famille pour ce qu’elle fit pour moi. Quoiqu’ils ne remplaceraient jamais ma famille, pour laquelle une haine grandissante naissait peu à peu en moi.
C’est en Juin 1957 que la famille Ono m’emmena acheter les fournitures nécessaire à l’entrée à l’école. Tadashi me redonnant ceux qu’il avait utiliser l’année précédente. Manuel, chaudron, quelques plumes, encre, le tout était là. Mes capes étaient neuves, en effet, à l’inverse de ma famille, et de celle de Tadashi, je grandissais vite et dépassait déjà ce dernier d’une tête. Sa mère prenant un malin plaisir à me dire que cela signifiait une grandeur d’âme.
Ils m’emmenèrent au magasin le plus attendu pour eux, celui des baguettes magiques. Soudain prit d’une étrange appréhension quand à tout cela, je mis un pied timide entre les rayonnages de baguettes. Des plus longues, plus petites, certaines sculptées à la main… Il ne fallut que trois boites ouvertes pour que la baguette ne réagisse à ma main dans un sursaut de surprise de madame Ono. La baguette que je tenais était d’un bois brun aux reflets roux, assez longue elle était légère, élégante. Sa poignée n’avait rien d’extraordinaire ni de mirobolant.
«
C’est une très bonne baguette, félicitation à vous monsieur Mizumono. Coeur paré d’un crin de licorne, et bois de cerisier. Une baguette délicate et puissante, vous devrez en prendre soin. »
Si je ne savais pas à l’époque ce que cela signifiait, l’accueil que ma famille de coeur réserva à cette nouvelle fut sans équivoque, Madame Ono me signifia encore une fois que je serais leur porte bonheur et Tadashi m’assena une belle claque dans le dos en m’ébouriffant les cheveux.
Le soir nous fêtions l’arrivée d’un nouveau magicien dans cette famille un peu trop joyeuse. Je me souviendrai toujours des sourires qui s’étalaient sur leurs visages. Ces gens à qui je n’avais jamais rien demandé.
Le 1er Septembre, je fis la découverte de l’école; D’un univers m’étant totalement inconnu, de gens comme moi. Je n’étais pas fou au final. Au contraire ici les gens se montraient bien plus ouverts que ma famille ne l’avait jamais été. Fidèle à moi même je mis tout mon coeur dans l’école et les cours, une façon de remercier la famille Ono, mais aussi d’honorer cette baguette dont tout le monde me vantait les mérites. Je n’avais de toute façon rien en dehors de ma famille d’adoption, si je ne faisais pas de mon mieux, je n’aurais jamais rien d’autre.
Je n’en restais pas moins un jeune maniéré, un peu trop extraverti pour certains ; Cheveux mi longs, un peu trop démonstratif mais impossible de reprocher quoique ce soit puisque les cours suivaient. C’est Tadashi qui me lança un jour que j’étais le Rayon De Soleil de l’école. Je le savais aimer les langues étrangères, il voulait travailler dans les relations internationales magiques et très vite ce surnom prit le dessus sur mon nom de naissance ; À l’âge de 15 ans je ne me présentais plus qu’ainsi, une façon à moi de laisser derrière moi cet enfant triste que des parents avaient jeter dehors comme beaucoup le font pour des raisons toujours pires les unes que les autres…
Je passai mes examens haut la main, cela n’avait rien d’étonnant pour les gens me connaissant.
- Équivalent en BUSEs:
BUSEs:
Métamorphose - Effort Exceptionnel
Sortilèges - Effort Exceptionnel
Potions - Acceptable
Histoire de la Magie - Effort Exceptionnel
Défense contre les forces du Mal - Optimal
Astronomie - Effort Exceptionnel
Botanique - Optimal
Options
Soins aux Créatures Magiques - Optimal
Anatomie des créatures magiques - Optimal
Dès lors mon futur semblait tout tracé. Doué avec les bêtes et passionné des cours que l’on me présentais - J’avais toujours rêver de savoir si les dragons existaient et voilà qu’arrivant ici, je tombais sur les mandragores, les dragons, les loup-garous!- y passant le plus clair de mon temps ; Parfois Tadashi disait que j’allais me transformer en animal à force de les côtoyer, au jour d’aujourd’hui, il se sentirait victorieux.
Je fus recontacté par ma famille en 1962, alors âgé de dix-sept ans, cela me fis comme un coup de massue, et si j’acceptai de les revoir, l’entrevue se passa horriblement mal. J’avais prit en caractère et eux refusaient de changer leurs positions. Je n’y suis allé que l’espace d’une heure, et à la fin de celle ci, je compris rapidement que je n’avais plus rien à faire ici. Cette famille ne m’accepterais jamais et j’avais trop d’honneur pour laisser derrière moi ce qui était désormais les plus belles années de ma vie.
À Dix-huit ans, je quittais l’école, avec comme cadeau de réussite les tatouages qui ornent mon dos ; Rejoignant le grand monde de la magie. Rentrant vivre un peu chez les Ono, je passai un an en tant que bibliothécaire à l’école de magie, de manière à pouvoir lire le plus d’ouvrages possibles concernant les soins aux créatures alors que j’étais à la recherche d’un stage à l’autre bout du monde. Car ne rêvons pas, on ne peut exercer sans cela, et je refusais d’admettre que je ne trouverais pas. C’est un jour de Décembre que je reçu enfin l’acceptation de l’une de mes demandes.
De Japon je partis rejoindre l’Afrique en 1965, ne sachant alors pas pour combien de temps je m’éloignerais de ma famille. Là bas je fis la connaissance de bien des choses, la pratique étant bien différente des cours. Ce continent est vaste et peuplé d’animaux et de plantes variés. j’y appris l’anglais -Dont je connaissais les bases- quoique mon accent de naissance soit encore à trancher au couteau. C’est l’endroit où j’eus rencontré le plus de monde, élargissant alors mon réseau dans le monde magique : Imaginez. Un jeunot venu tout droit du Japon et prétendant devenir professeur. Nul besoin de dire que beaucoup étaient amusés, d’autres curieux, mais aussi que j’étais un enfant parmi eux. Mais jamais, Ô grand jamais ils ne me manquèrent de respect. Je n’ai jamais compris s’il s’agissait de sagesse ou d’une certaine surprise face au fait que je n’hésitais pas à payer un peu trop de ma personne dans leurs stages. J’avais faillis laissé une main dans plusieurs des travaux auxquels j’avais eus affaire.
Quitter l’Afrique fut difficile. Leur coutume était bien différente de celle qui habite notre pays. Mais les bonnes choses ont une fin et je reviendrai plus tard, dans des espaces temps plus cours pour revoir mes professeurs ; Je m’en étais fais le serment.
1967, et me voilà de retour sur le continent du soleil levant. Sur mes épaules, de nouveaux tatouages, mes cheveux recommencèrent à pousser ; La famille Ono était bien heureuse de revoir son petit protégé et j’appris le départ de Tadashi pour l’Europe ; Nous nous entendions très bien, quoique nos voies soient bien différentes. Je le revis aux vacances de Noël, son anglais était bien meilleur que le miens je dois l’avouer!
En Septembre suivant, je fus accepté en tant qu’assistant en soin aux créatures magiques à Mahoutokoro ; Notre vieux professeur devait prendre sa retraite dans les années à venir, et j’avais sauté sur l’occasion de pouvoir gagner un post, mais aussi un savoir supplémentaire en sa compagnie. Cette école m’avais beaucoup donné, et c’était à moi de lui rendre la pareille. J’étais jeune, mais en tant qu’ancien élève aux résultats plus qu’honorables, ce fut un honneur de se voir évoluer au milieu des élèves que je n’avais pour beaucoup jamais connus.
Il prit sa retraite comme prévu deux ans plus tard, et de mémoire je suis devenu l’un des plus jeune professeurs de l’école à vingt-cinq ans. Inutile de dire que parfois, j’avais l’impression de ne pas être à la hauteur. J’étais grand mais je passais aisément parmi les élèves les plus adultes. Pourtant chacun me respectais à sa façon.
Je ne parti qu’en 1975, soit cinq ans plus tard, alors âgé de vingt-cinq automnes alors que l’opportunité d’un séjour chez les Ingherneils, en Norvège, s’offrait à moi. J’avais rêvé de cela pendant des années, mais les places sont recherchées et j’avais presque abandonné de pouvoir y aller un jour. J’avais toujours rêvé de voir de vrais dragons ; Créatures majestueuses autant que dangereuses. Aussi, au mois de Décembre de la même année me retrouvais-je dans ce pays au climat bien froid qu’est la Norvège. Je me souviens encore de la neige que j’ai vus sur le chemin, elle me semblais bien plus froide que celle que j’avais vus chez nous, au Japon.
J’appréciai bien rapidement cette famille comme je l’avais fais avec les Ono, pour leur patience - face à un anglais rouillé et parfois difficilement compréhensible - comme pour leurs précieux conseils. J’ai vu ici, pour la première fois, les dragons en chair et en os. Ils font parti des créatures que l’Afrique n’élève pas et qui ne peuple pas de façon sauvage -quoique l’espace serait idéal- ; Alors quelle ne fut pas ma tête lorsque je me retrouva face à eux la premère fois, bien que ce soit à distance raisonnable…
De tout les voyages que j’ai pus faire celui ci sera sans doute celui qui m’auras laissé le plus de souvenirs.
Si le poste de professeur n’étais plus accessible au Japon, je me retrouvai alors en Angleterre en 1976 pour occuper le poste de professeur de soins aux créatures magiques, vivant dans un petit appartement au coeur de la capital, je passais alors la majeur partie de l’année à l’école pour donner cours aux élèves anglais. Poudlard était réputée dans le monde entier et je fus le premier surpris lorsque je décrochai le rôle, avouons le. Pourtant il ne fut pas difficile de s’y intégrer, la majorité des collègues étant agréable à vivre; le cadre étant magnifique… Je ne rentrais généralement au Japon qu’un fois par an aux périodes de Noël, chez les Ono.
Je n’ai jamais compris ce qui poussait certains sorciers à se penser plus importants, je n’ai jamais saisis non plus la capacité qu’ont certains à détester les autres au point d’orchestrer un attentat sur le Poudlard Express en 1980. Je n’ai perdu personne là bas, mais j’ai vu les gens perdre plus qu’un simple aller en train, mon optimisme permanent en avait prit un coup alors que je faisais de mon mieux pour atténuer la douleur de mes amis.
C’est peut-être à cause des évènements récents que j’ai harcelé River dès son arrivée sous le toit de Poudlard -ou presque-, il était un professeur bien silencieux, grincheux, et peut-être que je l’avais un peu embêté, c’est vrai, au début. Je ne doutais pas qu’il s’intègre facilement, mais rien ne valait un bon soutien lorsque l’on arrivait quelque part n’est ce pas? Alors je décidai de le prendre sous mon aile -lui ne décida de rien du tout-. Nous étions parfaitement contraire, j’étais extraverti, né-moldu, plus que maniéré et j’étais loin de faire mes trente quatre ans. Lui est plus grand que moi -de peu!- il est plus ou moins passe partout, on se demande la plupart du temps s’il ne prépare pas un mauvais coup et il ne semble pas particulièrement en forme certaines périodes… Il ne fallut pas bien longtemps pour que je devine et que je demande confirmation -dans toute ma délicatesse ; De but en blanc- à l’intéressé. Je comprenais peut-être mieux le fait qu’il soit ainsi alors… Ce qui ne m’empêcha pas de redoubler d’efforts pour le faire sortir de sa coquille. Peut-être m’accrochais-je un peu trop à ce loup là. Tant pis.
21 Juin 1981 - J’avais eus une grosse journée aujourd’hui, les élèves ne sont pas toujours de tout repos. Un peu plus tôt dans la journée, Adèle m’avais porté le flacon de Tue-loup qui aurait du être remis à River -tout en sachant que j’étais au courant-, il me demanda de le lui mener rapidement ce soir ; Avant le dîner. Je me souviens lui dire oui, avant de retourner aux copies de mes élèves.
Ce n’est que quelques heures plus tard, caressant distraitement la tête de Sultan, mon chat, que je reposai le regard sur la fiole. Jetant un oeil à l’objet, je me lève rapidement, attrapant mon manteau et l’enfilant à tour de bras. J’attrapai la précieuse potion avant de sortir de mon bureau : Évidemment une fois encore je n’avais pas fais attention à l’heure et le repas était passée depuis au moins une demi-heure déjà.
Je fracassai presque la porte du bureau de River de ma main libre.
«
Plaisante pas! Il faut m’ouvrir maintenant! »
Mais bien sûr… Je ne me faisais pas d’illusion, je le savais déjà loin de Poudlard à l’heure qu’il est et je hâtais déjà le pas vers le parc en espérant le rattraper rapidement. Je n’étais peut-être pas un expert en canidés magiques, mais Adèle m’avais expliqué plus d’une fois que pour obtenir l’effet de la potion, il fallait qu’elle soit prise de façon régulière pendant une semaine. Normalement c’est lui qui allait chercher les fioles chez le professeur de potions et qui les acheminaient. Évidemment, ce soir, il n’avait pas été là et il m’avais délégué la tâche. J’aurais pu prendre une seconde pour la lui mener, mais j’avais oublié, et me voilà à traverser le parc en espérant l’atteindre. Il n’était pas minuit. Je me plantai devant le saule. Pas difficile, je rentrait, je lui donnais la fiole et je repartais tout aussi vite. Un plan parfait et sans faille -excepté peut-être le fait de se montrer devant un loup le jour de la pleine lune sans protection…- que je mis en exécution aussitôt. Immobilisant le saule pour m’y introduire.
Je me souviens alors de l’avoir mit en colère en arrivant, compréhensible. Quoique je ne me souvienne plus exactement de que ce qu’il m’a dis alors. Mon souvenir le plus récurrent étant d’être resté planté comme un imbécile alors que la lune se montrait à l’extérieur. Mais aussi d’avoir espéré pouvoir partir à temps. Un loup, sous potion, est bien plus calme, il n’est plus une machine à tuer, mais il n’en reste pas moins une créature que l’on ne devrait jamais approcher.
Ce soir là, j’ai joué avec le feu et je m’y suis douloureusement brûler. Une morsure au flanc.
Autant dire que depuis ce jour, je n’ai fais qu’éviter River un maximum. Pas pour le trainer dans la poussière, mais par honte. Je refusais de dire à qui que ce soit ce qu’il avait put se passer cette nuit là et seul Adèle devait avoir tout compris. Il fut d’ailleurs d’un soutien important lorsque les vacances arrivèrent. J’étais bien heureux de voir que l’année se terminait, ma fatigue s’accumulait depuis le jour de la pleine lune, et les cours m’assommaient toujours un peu plus et prendre le temps d’un peu de recul à la maison et durant les vacances ne pourrait que me faire du bien. Seulement, je fis la grave erreur de ne pas regarder le calendrier lunaire. Mon appartement se retrouva sans dessus dessous et bon pour la redécoration lors de ma première lune, je soufflai de bonheur en apprenant que je n’avais pu sortir et n’avais blessé personne, mais il faudrait que je fasse le nécessaire à l’avenir, contactant immédiatement le professeur de Botanique -et l’administration de Poudlard, à mon grand malheur- pour préparer la rentrée à venir, mais aussi le voyage en Inde.
Ainsi c’est avec mes fioles et une chambre au monastère que je partis pour l’Inde, un endroit où j’eus de quoi méditer des heures durant, prévenir Tadashi et sa famille… Je déteste annoncer les choses importantes et pourtant…
Aujourd’hui nous revoilà à Poudlard, et si je suis toujours le même, mes réactions sont bien souvent plus vives, plus violentes par rapport à la peur. La fatigue me pèse toujours dessus alors que le mois avance, et je sais que je ne pourrai éviter mon grand ami -ce n’est pas une blague- à vie. Il me faut grandir un peu, sinon, je ferais mieux de finir en descente de lit au bureau. Au final, j'étais peut-être réellement ce monstre dont mes parents avaient eut peur.
- RP Lycan (À garder):
Je coche une journée de plus sur le calendrier qui pend dans la salle de cours avec un soupire notable. Abattant mes épaules et arrondissant le dos pour aller me laisser tomber dans le fauteuil réservé au professeur. J'aime beaucoup mes élèves, que ceux-ci se montrent ou non intéressés par la matière que j'enseigne, là n'est pas le soucis, je fais de mon mieux pour que les choses se passent bien. Mais ce soir je suis épuisé, la journée a été longue, les classes ont défilé. Des plus jeunes, comme des plus vieux. Je me plains parfois du brouhaha quand ils parlent en entrant dans la classe, mais là, c'est le silence qui m'accable. J'appuie la tête contre le dossier du fauteuil et je ferme les yeux quelques minutes. Je n'ai pas besoin de plus, du moins c'est ce que je me dis. Comme je jalouse tout ces élèves et leur patronus, j'aimerais avoir quelqu'un à qui parler maintenant, ou du moins, j'aimerais pouvoir penser à quelque chose et qu'on me réponde. Parfois, à penser seul, j'ai l'impression que je suis fou.
Je me redresse enfin lorsque l'on vient toquer à ma porte, habituellement je cris un ‘entrez' sonore, cette fois, je préfère me lever et me mouvoir d'un pas trainant jusqu'à la porte. Il a le temps, moi aussi. En ouvrant je reconnais son visage, le bonhomme est plus petit que moi et il porte d'épaisses lunettes noires. Depuis le début de semaine, nous avons le même petit rituel et je le fais entrer pour un café. Il dépose sur la table l'objet de sa venue, un récipient à potion plein, un liquide vert très clair. On pourrait le prendre pour de la limonade mais ça n'en a pas le goût. Je me souviens avoir plaisanté la première fois en lui disant de rajouter du sirop dedans. Mais si Adèle est rieur, il m'a affirmé que c'était impossible d'un ton sérieux. J'ai levé les yeux au ciel et il m'a tapé dans le dos en m'assurant que c'était buvable… Que savait-il du goût de la potion tue-loup? Il ne faisait que s'occuper des mandragores! Mais il avait la délicatesse de me mener lui même les petits récipients, je lui en était donc reconnaissant…
Quand il repart, me voilà seul face à la terrible course du temps, dans un coin de la salle de classe, j'entends l'horloge retentir. Je noue mes longs cheveux d'un geste trop habitué et je me décide enfin à boire cette potion. Un frisson et une grimace. J'en déteste le goût. Il est semblable à un jus de cactus, mais ses émanations violettes laissent à douter concernant son contenant. Il pourrait s'approcher d'un mauvais chocogrenouille, mais même ces derniers sont plus appétissants. Non, vraiment, j'aimerais ne pas avoir à avaler ça pendant une semaine entière. Je me prends à me dire qu'ils pourraient faire un effort concernant le temps de prise.
Il est l'heure dans manger et je n'ai absolument aucune envie d'avaler le moindre fruit se trouvant dans ma corbeille personnelle, c'est pourtant Adèle qui me les a menés en début de semaine, il m'a assuré qu'ils étaient tous de sa création personnelle… J'ai confiance en lui, mais je m'attends sans cesse à les voir marcher sur mon bureau. J'ai rangé la plupart des affaires, les chaises sont poussées sous le bureau et je n'ai même plus rien à faire. Je me sens mal, mais la sensation est moins horrible qu'il y a quelques temps. je me souviens de ma première transformation, j'avais l'impression d'être au plus mal, je suais de fièvre et aucune couverture n'avait rien fait. J'ai bien cru ne pas passer la première nuit et pourtant je suis toujours là. Ce soir, mes forces sont de retour et si j'ai toujours l'air épuisé, si j'ai eus l'intention de rester coucher un moment, eh bien je vais mieux. Peut-être qu'au fond ce sont mes élèves qui me donne la force d'avancer. Je ne sais pas, je n'ai jamais vraiment réfléchis à la question. Je me demande comment lui, il fait. Je me demande s'il se sent aussi mal que moi, j'ai la gorge nouée. Je secoue la tête. C'est trop tard pour penser à lui demander de m'apporter un panier et un os en jouet.
Je me hâte, attendant le dernier moment pour être sûr de ne croiser personne, dans les couloirs et l'heure du repas est toute indiquée; Tout le monde, sauf de rares exceptions, se trouve dans la grande salle et personne ne pense à regarder du côté du professeur d'anatomie s'il est là ou non. Je saute tellement de repas que ça n'a rien d'étonnant de toute façon. Je ne prends même pas le temps d'observer le coucher du soleil… Le parc est silencieux et la forêt commence à se réveiller, les grillons, les oiseaux, tous sont là, dans la trêve de son de la journée, dans quelques minutes, quand le soleil tombera réellement, ils rendront le parc vivant. J'arrive au saule avec toujours la même appréhension… Un regard autour de moi m'assure que je suis seul, je connais l'emplacement de la racine vers laquelle je me dirige par coeur. L'arbre se calme en quelques secondes à peine pour que je m'engouffre dans la cavité sombre qu'il abrite. La cabane est vieille, elle est poussiéreuse et on pourrait se croire dans un mauvais film d'horreur… Pourtant, c'est l'endroit le plus sécuritaire qui soit ce soir, je vous l'assure.
Je lève les yeux, mon coeur s'accélère, dehors la nuit noire ne laisse place qu'à un ciel dépourvu d'étoiles, la lune semble énorme. Il fut un temps où je trouvais les ciels de pleines lunes magnifiques, ce n'est plus le cas, désormais je n'en vois plus les étoiles, c'est comme si le vortex lumineux d'une lune ronde aspirait tout le reste. Je sens mes organes se serrer comme si quelque chose brûlait en moi. Je repousse lune vieille chaise de bois traînant toujours dans le coin. La porte est fermée à double tour, question de sécurité, quoique ici nous n'ayons rien à craindre. Ce sont mes côtes qui se serrent les premières, je porte les mains à mon coeur comme si cela allait aider alors que tout mon squelette se déforme, j'ai pris soin de retirer la plupart de mes vêtements, ils sont désormais pliés sur le montant de la cheminée désaffectée, ou froissés pour les moins chanceux. Se retenir de crier est sans doute le plus difficile quoique ça ne ressemble qu'à un halètement d'animal blesser, se pose les mains aux sols, de mes doigts je vois clairement pousser les griffes faites pour tuer. Les miennes sont totalement inoffensives. Mes yeux sont ceux d'une bête, mais aucun geste brusque ne vient de ma part. Personne ne peut rentrer, et pourtant toujours cette peur au ventre… Et si. Mais ici, c'est un sanctuaire de silence, la force qu'utilise le loup est bien plus puissante que la mienne, il restera là des heures durant, tant que la Lune est au-dessus de nous.
Je ne suis pas conscient de tous mes actes, l'instinct est bien plus fort que la volonté humaine ; Je ne saurais pas reconnaître mon élève favori ou mon fruit préféré si je les croisait, ils seraient tous les deux un repas potentiel, alors ici, je ne suis plus qu'un gros chien et demain je me souviendrai sans doute d'avoir regardé la vieille cheminée pendant un long moment avant de m'allonger sur le sol. Parfaitement sûr de ne pas bouger d'ici, ce sont les effets de la potion tue-loup. Elle nous permet de vivre sans détruire d'autres vies. Mais il suffirait d'un oublie pour que ce soit catastrophique.
Je ne remercierai jamais assez celui qui a créé cette potion au goût atroce. Celui grâce à qui l'animal se trouvant désormais au milieu de mon bureau ne bouge pas, il n'émet qu'un léger couinement, semblable à celui d'un chiot que l'on aurait laissé seul trop longtemps. Lors de ma première transformation, j'étais chez moi, centre Londres. C'était un peu avant notre départ pour l'Inde. La transformation fut si douloureuse et si forte que j'ai retrouvé mon appartement dans un état lamentable. Même la table était passée d'élégante à détruite… Je n'avais blessé personne. Je n'avais fais qu'inquiéter mes vieux voisins et leur expliquer qu'un cambrioleur était venu et avait tout détruit les avait effrayés au plus haut point. Je m'en veux encore. Je m'en veux de n'avoir réagis dans les plus brefs délais cette fois là et je ne peux qu'être reconnaissant à Poudlard pour cette aide qu'elle offre chaque mois.
Ici je ne suis qu’un animal qui attends le retour du jour, la nuit est calme sur Poudlard, je n’ai aucun cours demain…
Et il est tôt quand je me réveille. Comme d’habitude je n’ai pas sentis le sommeil me gagner après la retransformation, mes tatouages sont toujours là, comme si rien ne s’était passé. La pièce n’a pas bougé, rien n’a changé, on pourrait penser que ce n’était qu’un mauvais rêve et je n’ose pas me dire que chaque mois cela pourrait être terrible. Je sens la fatigue m’offrir ses vertiges, la boule au ventre je récupère mes vêtements. Je les enfile machinalement et recoiffe mes longs cheveux noirs d’un geste. Le chemin pour rentrer au château semble interminable alors qu’il suffit de traverser le parc. Me hâtant jusqu’à mon bureau sans demander mon reste, Poudlard dort encore à cette heure, le soleil pointe à peine son nez et certains élèves doivent encore être en train de pester contre leurs réveils là haut.
Il y a un canapé dans le coin du bureau, je m’y laisse tomber. Recroquevillé contre le dossier. Je savais beaucoup de choses sur les loups-garous. Jamais je n’étais sensé les expérimenter, et j’étais tombé en plein dedans. Comme un bleu. Je ferme les yeux, ne demandant qu’une chose: que l’on m’oublie pendant encore quelques heures, le temps de récupérer, d’enfin m’endormir et de cesser de sentir mes muscles se tendre au moindre son.
Je me doute qu’il me faudra plus que quelques mois pour que les choses ne s’améliorent. Alors je prendrai le temps qu’il faudra.
Je continuerai juste de cocher les jours sur le calendrier les uns après les autres.