BELLUM PATRONUM


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Groupes fermés

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équilibre des groupes

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Were You Born To Resist Or Be Abused? - Jézabel
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Message Were You Born To Resist Or Be Abused? - Jézabel
par Guest, Dim 18 Oct - 21:00 (#)
Jézabel Erzsébet Hécate Nimue
Nott
ft. Gemma Arterton
Sang-pur
26 Ans
Célibataire
Hétérosexuelle
Bibliothécaire
Un Albatros sous sa forme initiale
pro-ordre
Shiya
   
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À propos
Nom: Nott Prénom: Jézabel Erzsébet Hécate Nimue Âge et Date de Naissance: 26 ans, le 31 Octobre 1955. Nature du sang: Sang-pur Situation familiale: Je possède actuellement un frère de quatre ans mon aîné répondant au prénom de Clayton, une mère se nommant Abigail Lucy, dont le nom originel est Parkinson. Mon père, quant à lui nous à malheureusement quitté, décédé entre les murs de la prison d'Azkaban, il se prénommait Edern. Je ne dois mon célibat qu'à la suite d'événements désastreux qui sont arrivés à ma famille, je devrais remercier les astres ou plutôt ma trahison pour cela.Patronus: Mon patronus répond au doux nom d'Amon, il a la facheuse habitude de changer de forme selon ses désirs, mais sa forme principale, celle que j'ai obtenue en lançant le sort, fut celle d'un Albatros.Miroir du Rised: Si je me retrouvais face à ce miroir, je n'y verrais rien. Tout simplement parce que ce que je souhaite, transcende la mort elle-même. Epouvantard:  Si je me retrouve en face d'un épouvantard, je me verrais sans doute le reflet de ce qu'était ma mère le jour où elle a tenté de mettre fin à mes jours, emplis de rage, ravagé par des pensées parasites, affaibli par la fatigue et les voix qui détruiront petit à petit mon esprit. Si je fais face à ma plus grande peur, je me ferai face en perdition.  Composition de la baguette magique: 20 centimètres, souple, composée de bois de sorbier et d'un coeur en crin de licorne. Emploi: Je suis actuellement Bibliothécaire dans la prestigieuse école de Poudlard. Animal de compagnie: Un chien répondant au doux prénom de Jack.
Caractère
Je suis celui qui la connais par coeur, je pourrais même dire que je la connais mieux qu’elle-même, qui je suis, tu voudrais bien le savoir ?  Hé bien, tu n’en sauras rien, pour la simple et bonne raison que je ne suis personne, enfin pas à proprement parlé.

La première qualité de Jézabel, serait sans aucun doute sa douceur, d’aussi loin que remontent mes souvenirs, je l’ai toujours perçu comme étant attentionnée et protectrice. Le genre de personne attachante, qui se dévoue corps et âme, de celles qui ne vous laisserait jamais tomber, même si cela impliquerait qu’elle se mette en danger en refusant de lâcher votre main. Vous, vous en doutez sûrement et je ne vous apprendrais rien, si je rajoutais que c’est une personne d’une rare fidélité, dont l’implication sans limite, qui peut d’ailleurs être perçue comme une certaine naïveté, tant cette dernière semble mettre un point d’honneur à impliquer son cœur dans chaque action. Honnête et expressive, elle sait aussi faire preuve d’une grande franchise, oubliez la vérité qui blesse, ici même la vérité crue vous donnera envie d’en entendre d’avantage, car énoncé avec tolérance toute sensible, qui vous permettra de ne pas tant vous sentir jugé qu’élevé. Cette pratique souligne alors l’un de ses défauts les plus récurant, elle ne sait pas quand s’arrêter, ainsi, même si cette personne qu’elle soutient ne cesse de l’entraîner vers le bas, elle n’en démordra pas pour autant et fera tout son possible pour lui permettre de remonter à la surface, signe qu’il est difficile de lui faire changer d’avis une fois qu’elle s’est forgée son avis. Ceci marque alors sa ténacité et ce courage face à l’adversité, j’ai souvent l’impression que rien ne lui fais peur, à tort, je le sais, car malgré tout ce qu’elle peut accomplir, elle est loin d’être intrépide, simplement assez tête brûlé, pour agir en dépit du bon sens lorsque l’être cher est dans une mauvaise passe. Jézabel, avant d’être une force de la nature est une force de l’esprit, toujours prête à remonter le moral, à écouter vos épanchements, d’une force émotionnelle sans pareille et dont le sourire saura chasser vos pensées les plus sombres.

Le second trait qui la caractérise et n’est pas des moindres. Il réside dans cette capacité de compréhension qui l’incarne, je ne parle pas simplement de ses personnes faussement compatissantes ou des charlatans, qui prétendent pouvoir lire dans les esprits, non, rien d’aussi extraordinaire. Elle possède simplement une « maladie », qui se caractérise par une profonde empathie, de celle qui vous permet de vous projeter dans l’autre, d’aller jusqu’à communier avec lui en ressentant les mêmes émotions. L’ hyperempathie, c’est le nom de cette “pratique” étrange qui transforme votre cerveau en réceptacle à ressentis, au point d’en perdre les vôtres, au point de ne plus savoir par moment, s’il s’agit de vos véritables émotions ou celle d’un autre. Le petit plus permet également une meilleure adaptation, mais aussi une autre compréhension du monde, plus sensible dirons-nous. Ceci explique notamment cette curiosité qui l’incarne, ce besoin d’en apprendre toujours d’avantage, elle semble avoir toujours besoin de tester les limites de son esprit, usant de son excellente mémoire pour torturer sa psyché plus encore. Elle possède également capacité à l’émerveillement, cette disposition aux envolées de l’esprit, qui la rendent parfois rêveuse et la dispose en première ligne, dans la définition d’une personne maladroite. Vous auriez raison de penser, qu’elle n’a pas perdu cette âme enfantine qui glisse hors de nous lorsque nous grandissons, car Jézabel est une personne joueuse, active, drôle et câline, qui vous entraine dans des tourbillons d’émotions, jusqu’à s’embrouiller elle-même dans ses pensées.

N’allez pas me prêter des dires qui ne sont pas les miens, si Jézabel est d’une grande patience et d’une grande tolérance, elle n’en demeure pas explosive et sais montrer les crocs, même si elle prend beaucoup de temps à retrousser les babines. Laissez-moi vous expliquer le Modus Operandi de la belle. Elle a la fâcheuse tendance à laisser les choses arriver à un point de non-retour, un stade où il ne faut plus qu’une pression minime avant que tout explose, pour justement agir. Inutile de préciser qu’avec sa tendance à agir avant de réfléchir, le résultat est bien souvent... Désastreux. Elle est étrangement capable de faire prévue d’une très grande violence, non pas morale, mais bel et bien physique, relâchant ainsi toute la frustration et la colère qu’elle intériorisait, chose qu’elle fait très (trop) souvent. En effet, loin d’être très communicative vis-à-vis de ses sentiments, elle est même timide et peine à exprimer ses derniers, préférant les actes à la parole, mais n’aimant pas agir au dépit du libre-arbitre de celui en face, compliqué ? Je vous le concède.

Pour terminer, je finirais en disant que c’est une personne entêtée, mais juste, timide, mais non pas moins dénué de cette autorité naturelle, de celle que possédé les mères, celle qui vous fait vous sentir concerné et peut être un peu coupable, d’avoir amené la peine dans leurs yeux. Illogique et logique à la fois, c’est une personne arborant de multiples facettes, mais tendant à une philosophie positiviste et rigoureuse, où la persévérance devient la clé de bien des problèmes. C’est aussi une personne qui tente de garder le contrôle, pour ne pas se laisser submerger, la crainte de sombrer comme sa mère, rodant toujours sous son épiderme.
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Patronus
J'étais distraite, je l'avais découvert au petit matin, tranquillement endormi sur ma table de chevet, l'écharpe que j'y avais laissé la veille, servant de nid à un albatros au plumage immaculé. À cette époque, je ne pouvais connaître la nature de cette apparition, l'erreur qu'avait produite le ministère, à l'aide de ce sort, les enjeux que cela engendrait et les bouleversements que cela produirait dans ma vie. Comme à chaque vacance d'hiver, j'avais pour coutume de m'isoler en compagnie de ma mère et sa psychomage, dans un village moldu choisi au hasard, totalement coupés de toutes civilisations sorcières, avec pour seuls voisins les rares habitants et la faune locale. C'était notre moment privilégié, celui que nous passions ensemble, sans qu'il n'y ait personne pour interrompre cet instant, sans "pollution" extérieure. Ainsi, il n'y avait personnes pour nous prévenir, aucun moyen qui me permettrait de comprendre la finalité de cette apparition.

J'avais d'abord pensé à une mauvaise blague, un sort de magie sombre lancée à mon encontre, dont le but obscur me faisait osciller entre l'incompréhension et l'impression qu'un sorcier peut scrupuleux avait violé mon intimité. Qu'il y avait-il de plus intime, de plus profond que cette part de vous-même, incarnation de vos souvenirs heureux, d'un passé révolu, mais qui vous porte toujours, magique apparition qui vous garde des plus immondes des non-êtres possibles, les détraqueurs. J'avais été furieuse, me méfiant que cet albatros, autant que je mourrais d'envie de le questionner sur sa présence, la seule raison réfrénant cette envie s'incarnant dans le fait, qu'il n'était peut-être que le fruit de mon imagination. La chose fut mise en doute malheureusement mis en doute par le fait que ma mère et Adéle, puissent le voir également, chassant définitivement l'idée que j'avais perdu l'esprit. J'avais donc choisi de l'ignorer le premier jour, ne jetant qu'à peine des regards à cette entité qui ne pipait mot, comme s'il attendait quelque chose de moi.

Le malaise avait longuement duré, jusqu'à mon fameux retour à la civilisation, où j'appris par le biais du journal sorcier local, ainsi qu'une missive de ma tante, Phyllis, le pot aux roses. Ainsi, après des jours à me torturer l'esprit, échafaudant des théories toutes plus folles et des plans, qui comptent tenue de la nature de la créature, m'auraient sans doute causé grand mal, j'avais finalement une réponse. Toutefois, je n'étais pas au bout de mes peines, non-comptant de posséder un patronus, comme bon nombre d'élèves plus jeune que moi, je découvrais quelques jours plus tard, qu'il avait la capacité de changer de formes. La chose aurait pu être grandement intéressante et compréhensible, si j'avais le contrôle sur ses dernières ou encore, si ces dernières découlaient de mes propres sentiments. Pourtant, c'était loin d'être le cas, il avait sa volonté propre et pouvait arborer une forme en fonction de ses propres sentiments, chose délicieusement perturbante. Ce fut cette raison qui me poussa à l'appeler Amon, en hommage à ses changements de forme permanent qui caractérisait alors le dieu du même nom. Celui que j'avais découvert dans les livres portant sur la mythologie égyptienne.

Si je devais définir notre relation, je dirais qu'elle est conflictuelle, mais délicieusement fusionnelle. Amon, c'est l'incarnation de la contradiction qui roule sous mon crâne, une communion, un être hyperactif, mauvais, adorable et méprisable à la fois. Il est tout ce que je suis et ce que je ne suis pas à la fois, mon paradoxe vivant.  

Histoire
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I. Bloody Purity

Il paraît qu’il faut être honnête lorsque l’on raconte ses souvenirs, pourtant, quand je me plonge dans mes ressouvenances d’enfance, j’ai l’impression que ces dernières sont entremêlées avec ces histoires, issues de ses livres aux récits tous plus rocambolesques. J’ai l’étrange impression que ma vie n’est que le reflet déformé, de ses héros qui prenaient vie au travers des pages, cette impression que le brouillard que sont mes réminiscences, est tâché par des pensées parasites et étrangères, les joies d’un esprit trop tourné vers l’extérieur. La proximité que j’avais avec chacun des membres de ma famille, avait tissé les premières mailles de cette tapisserie que représentait ma vie, ils y mettaient leurs couleurs, leurs cauchemars, leurs luttes, leurs espérances. À cette époque, je n’étais qu’une toile blanche, qu’un être sans nuances, sans bataille. C’est à leur contact que j’ai choisi mes armes et mes défenses, sans savoir que depuis le moment où j’avais ouvert les yeux pour la première fois, je faisais déjà partie d’un camp, j’avais déjà une place toute prête au sein de cette société, sans même en connaître les rouages, sans même avoir mon mot à dire, mais pour tout dire, je m’en fichais comme de ma première molaire. Il n’y avait que les règles, la dignité, honorer mon nom, mon sang et ainsi rendre mon père fier ; voilà ce qui comptait à mes yeux.

J’ai été principalement élevée par mon père et mon frère, ils étaient mes points de repère, ceux qui définissaient les limites de ce monde et les principes qui le régissaient. Mon père était le chef de famille, celui qui représentait l’autorité suprême, celui qu’il ne fallait pas contredire, celui devant lequel il fallait se montrer digne, droit. C’était un homme un peu froid, ancré dans la tradition et pour qui le succès passait par la rigueur et le respect de nos armoiries, de ce qu’elles représentaient et les doctrines sur lesquelles nos ancêtres les avaient fondés. Je me souviens encore de ses moments où il nous contait les histoires de nos ancêtres qu’il connaissait par cœur, cet éternel sourire fier suspendu à ses lèvres, mon frère et moi assîmes autour de son fauteuil, suspendus à ces dernières. Il dérivait parfois sur les récits des autres familles de sang-pur, tant de fois, que j’ai fini par les apprendre par cœur, associez à cela le fait que, certains de mes premiers livres portaient sur ces thèmes et vous comprendrez l’un des Modus operandi qui régissait la façon de vivre de mon géniteur. Néanmoins, il avait aussi ce côté aimant, protecteur et inébranlable, qui en faisait un père attentionné, un allié de choix et un ami fidèle, à condition que le sang de son comparse soit aussi cristallin que le sien. Il n’y avait aucun doute sur le fait que ce dernier, Edern Wilson Nott, était profondément attaché aux racines, aux traditions sorcières et à la vieille rancoeur qui poussait à mépriser tout ce qui n’était pas pur, tout ce qui était non-sorcier et les profanateurs de ses saintes bases. Il était le patriarche sang-bleu par excellence, qui cachait une grande affection pour sa famille, à une exception prête. Il ne fallait jamais décevoir mon père ou mettre son intégrité en péril, je le savais, je craignais en permanence de tomber en désuétude, comme ce membre « fantôme » effacé des réunions, à peine présent le reste du temps.

Je n’étais pas la seule à porter sur mes épaules, la « lourde » tâche d’honorer la famille, de porter sur mes épaules, le nom des Nott et les traditions qui en découlaient. Je possédais un frère aîné du nom Clayton Lewis Nott, un être intègre et organisé, qui n’avait de cesse que de rendre mon père fier par ses actions. Il était né quatre années avant moi, lors d’une époque révolue, une période que je ne connaîtrais jamais, en des circonstances, où l’autorité parentale ne se limitait pas à une seule entité. Il avait toujours été aimant et protecteur envers moi, il m’avait appris à voler en balais, présentés ceux que je devrais fréquenter, corrigé mes fautes d’écriture et de lecture, il était toujours penché au-dessus de mon épaule, veillant sur moi à l’égale d’un grand-frère. Nous nous entendions merveilleusement bien, il était pour moi un ami sincère, le détenteur de mes secrets et mes rêves, tout comme j'en étais moi aussi la gardienne. Nous étions inséparables, unis par le sang et l’esprit. J’étais d’autant plus proche de lui grâce à cette empathie accrue que j’avais depuis petite, partageant ses sentiments les plus intimes, me projettant en lui, sans jamais prendre de recul, sans différencier ses ressentis des miens, au point que certains jureraient que nous aurions pu être des jumeaux, tant nos similitudes étaient frappantes.

Toutes les maisons ont leurs fantômes, qu’ils soient immatériels, sous forme de tableaux ensorcelés ou de chair. Dans la mienne, ce fantôme prenait une incarnation plus vive que jamais, plus familière et bien ancré dans mon monde, un non-être qui me fascinait au plus au point, à l’égale ces statues d’une grande beauté, ses œuvres que l’on ne peut approcher dans les musées, de peur de les briser de nos doigts trop gourds, trop grossiers pour leurs courbes délicates. Pour moi, elle était comme ces animaux sauvages qu’il est bon d’observer de loin, mais dont la robe et les yeux profonds donnent mortellement de se soumettre, de braver le danger, juste pour avoir le loisir de frôler, ne serait-ce que leurs ombres. J’étais de ceux-là, depuis mon jeune âge, ma mère incarnait un interdit imposé par mon père, de celui qu’il ne fallait absolument pas trépasser sous peine de représailles. Mon frère n’était pas en reste, sa méfiance envers ma mère était encore plus intense que celle que mon père avait envers cette dernière, il refusait de répondre à mes questions, se fermait à chaque fois que j’essayais de comprendre pourquoi, pourquoi garder un si bel oiseau en cage, si ce n'était pour le garder jalousement pour soi. Je pouvais compter sur les doigts d’une main, le nombre de fois où je fus autorisée à l’approcher, me contentant de l’observer lorsqu’elle était à sa fenêtre, le regard perdu au loin, dans un monde étranger au mien, au nôtre. Pourtant, elle semblait si tendre, si digne, sur les peintures qui la représentaient, sur ses photos de ses albums usés par mes mains en quête de quelque chose d’immensément grand et pur, d’un amour qui m’était refusé.

   
Pseudo et âge: Alice (again & again), 23 ans. Où as-tu trouvé le forum ? Je pourrais le dire, mais après je serais obligé de vous tuer.  8)  Personnage: Inventé avec un Nom emprunté. As-tu un autre compte sur BP ? Oui... Comment ça je ne crée que des femmes?  Pantémort  Présence: 5/7 babe!Une remarque ?  Ophis   


Dernière édition par Jézabel E. Nott le Dim 8 Nov - 13:17, édité 22 fois
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Message Re: Were You Born To Resist Or Be Abused? - Jézabel
par Guest, Dim 18 Oct - 21:01 (#)
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II. Closer To The Edge

Je voulais, je brûlais d’envie de la connaître, engaillardie par ses sourires qu’elle me glissait parfois lorsque je jouais dans le jardin avec Clayton, charmé par les sons mystérieux qui s’échappaient de sa chambre par moment. La tentation était bien trop grande, cela faisait 5 années que je la regardais sans pouvoir l’approcher, que mes demandes à son égard adressé à mon frère et mon père demeuraient sans réponse, quelle qu’était la faute qu’elle avait commise, j’étais certaine qu’elle pouvait être pardonnée, il ne pouvait en être autrement. Alors je me suis décidée, un jour que Clayton et moi jouions à nous cacher, j’ai décidé de m’aventurer dans l’aile du manoir où je me rendais si peu souvent. Je chantonnais pour me donner du courage, mes doigts glissant sur les tapisseries et les moulures qui ornaient les murs, mes chaussures foulant les tapis élégants, nerveuse et impatiente. Comme pour me conforter dans ma démarche, cette douce mélodie qu’il m’arrivait d’entendre par moment, me parvenait avec plus d’intensité, m’envoutant toute entière, m’incitant à accélérer le pas plus encore, mon cœur tambourinant dans ma poitrine.

Je suis finalement arrivée devant la gigantesque porte, tendant le bras pendant ce qui me sembla être une éternité, avant d’actionner le bouton de porte, le tournant d’un mouvement lent et fiévreux. Il s’est bloqué, tournant quelques instants dans le vide, avant de retrouver sa place, la porte demeurant close. Je me suis reculée, déconfite, la musique s’était arrêtée, la magie était brisée. J’ai serré les poings, avais-je fait tout ce chemin, bravé tant d’interdits pour n’être récompensé que par cette déconvenue ? Je me suis alors penchée, glissant un œil par la serrure, avant de me reculer brusquement en remarquant qu’une orbe d’un bleu presque blanc m’observait en retour, rapidement suivit par une voix que je ne connaissais pas.

-« Approche Nimue, je ne te veux pas de mal… »

Je me suis de nouveau approchée, étonnée d’entendre cette voix pour la première fois, douce et caressante, mais je n’y ai vu que les ténèbres, ne remarquant que quelques secondes, alerté par un léger bruit, que l’on glissait un fin livre sous la porte. Je me suis penchée pour le ramasser, lisant le titre dans mon esprit, comme mon professeur particulier me l’avait appris.

-« Tu sais lire n’est-ce pas ? Serais-tu assez gentille pour me lire quelques pages ? »

J’ai hoché la tête, avant de me laisser glisser contre la porte, commençant à lire pour celle que je ne pouvais voir, ni toucher. Après quelques minutes, j’ai senti une légère pression contre la porte, prouvant qu’elle aussi se tenait contre le battant de cette dernière. Je ne sais combien de temps je suis resté à lire cette histoire, je n’ai relevé les yeux qu’en entendant la voix de mon frère. D’un bon, je me suis relevée, glissant le livre sous la porte, avant de murmurer entre les battants.

-« Je reviendrais, je te le promets. »

-« J’espère que tu tiendras ta promesse, je t’attendrais, Nimue. »

Je l’ai tenue, à chaque fois, je m'approchais de sa porte, frappais quelques coups, interrompant la douce musique, attendant nerveusement que le livre apparaisse avant d'en commencer la lecture. J’ai continué ainsi pendant des jours, sans que jamais que ni Clayton, ni mon père ne me fassent de remarque. Ce ne fut que ce fameux jour, où mon père me proposa de venir avec lui, se dirigeant vers la chambre de ma mère, sa main serrant la mienne, que j’ai compris que quelque chose allait changer. Lorsque les battants se sont finalement ouverts, révélant une gigantesque chambre dont les murs semblaient être faits d’ambre et d’or, dont les tentures immaculées renvoyaient une clarté presque aveuglante, j’ai laissé échapper une exclamation de joie. Je l’ai alors vu, ses longs cheveux d’ébène tombant en cascade sur ses épaules fines, un sourire bienveillant aux lèvres, avant qu’elle ne vienne me serrer avec force dans ses bras. J’ai senti qu’elle tremblait, pleurant à chaudes larmes alors qu’elle remerciait mon père, ses mots noyés de pleurs, son corps frêle en prise avec de légères convulsions.

Dès lors, j’étais autorisée à voir ma mère, à la seule condition que mon frère, mon père ou en dernier recours, un elfe de maison, soient présent lors de nos entrevues. Ce fut avec elle que j'ai découvert les arts de la harpe, assise sur ses genoux, j’apprenais avec elle à pincer les cordes, à chanter juste, entouré par ses bras protecteurs. Elle était toujours de nature douce et patiente, répétant inlassablement pour que je comprenne, je me sentais très proche d’elle et je faisais tout pour lui ressembler. Notre relation permis de l’intégrer de nouveau à notre famille, elle assistait au repas le soir, jouais parfois avec nous dans le jardin, même si au départ Clayton, c’était montré très hostile à son égard.

Il y avait aussi ses jours où je ne pouvais la voir, où « son mal » prenait le dessus, à cette époque, je ne comprenais pas les bruits de verres brisés, l’agitation des elfes de maison, le regard perdu de mon frère, mais tout redevenait normal le lendemain. Il n’y avait dès lors plus de bruits de verres, plus de cris, juste ma mère et son sourire, ma mère et ses bras aimants.

III. Scattered Her Ashes, Buried Her Heart.

C’était la veille d’une grande célébration, les prémisses d’une réunion importante pour les sang-purs. Ils étaient tous occupés avec les préparations, de mon père en prise avec les dernières préparations, jusqu’à mon frère, fraîchement revenu de Poudlard, occupé à déballer ses affaires, jusqu’aux elfes de maisons qui nettoyaient et décoraient la maison selon les directives. Il n’y avait personnes pour m’accompagner ce jour-là, pourtant, je ne pouvais attendre, je venais de recevoir ma robe pour le bal et je mourrais d’envie de la montrer à ma mère. Du haut de mes neufs ans, je me pensais capable de gérer ses crises mystérieuses, sans l’aide de personnes, j’étais assez grande pour recevoir une punition sans ciller ou pleurer, parce que j’étais grande à présent, assez grande…

Lorsque je suis rentré, tous les rideaux étaient tirés, pas un rayon de lumière ne rentraient dans la chambre aux reflets d’ors, qui dans la pénombre semblait renvoyer les spectres d’horribles cauchemars, d’être déformés et faméliques. Le rose de ma robe pâle semblait luire dans les ténèbres, tant ces dernières étaient épaisses, je ne parvenais d’ailleurs à comprendre comme de pareilles tentures pouvaient retenir à ce point, le magnifique soleil qui rayonnait à l’extérieur. Je l’ai appelé, serpentant entre les objets qui jonchaient le sol, sans qu’il n’y ait la moindre réponse. Pourtant, même si mon cœur battait la chamade, je continuais d’avancer dans cette chambre aux allures d’antre des cauchemars. C’est à ce moment que je l’ai vu, recroquevillé dans un coin de la chambre, se balançant lentement d‘ avant en arrière, l’air complétement paniqué. Je me suis précipitée vers elle, la pensant blessée, accompagnée par la musique quasi-tragique, du tissu de ma robe frôlant mes chevilles. Je me suis agenouillée à ses côtés, posant doucement ma main sur son épaule, remarquant qu’elle tremblait de façon incontrôlable, murmurant des mots dont je ne comprenais pas le sens, mais dont je saisissais la profonde terreur tapie sous leur non-sens.

-« Attention, il est là. Tais-toi, il va nous entendre. Ce ne devrait pas être là, tue-le. Tu me fais mal, la seringue… Directement dans la colonne vertébrale, porcelaine de fer…Mais il est trop tard. »

-« Maman… Maman, tu m’entends ? »

-« Non, il est trop tard, cesse donc, le chat s'est déjà noyé… »

Cette phrase criée fut la dernière chose qu’elle prononça avant de me faire face, son visage déformé par la colère et la peur, ses cheveux masquant ses traits effrayants. J’ai tenté de reculer, mais elle était plus forte, bien plus grande, bien trop grande, comme ses mains qui se sont refermées autour de mon cou. J’ai tenté de la repousser, de mes mains tout d’abord, les plaçant sur ses épaules pour l’éloigner, observant avec impuissance mes dextres glisser sur le rond de ses dernières, alors que la pression de ses doigts augmentait sur ma gorge. Ce fut le tour de mes jambes, que je me suis mis à balancer en tout sens, la frappant parfois violemment, sans pour autant qu’elle ne lâche prise. Mes doigts se sont enfoncés dans la chair de ses mains alors que je commençais à suffoquer, l’air commençait cruellement à manquer et mon monde se teintait peu à peu de noirceur. Je sentais le sang bourdonner à mes oreilles alors qu’elle continuait de psalmodier des syllabes qui m’échappaient, j’allais mourir, la mort était effrayante, j’étais terrorisée, la faucheuse avait revêtu l’enveloppe charnelle de ma mère et m’écrasait de toute sa fatalité.

Lorsque les ténèbres se sont allées, que j’ai repris contact avec le monde qui m’entourait, je me trouvais dans ma chambre, dont les murs immaculés renvoyaient les couleurs rougeoyantes des bougies magiques qui oscillaient. J’ai machinalement porté mes doigts à ma gorge, constatant aux reliefs présents sur cette dernière que je n’avais pas rêvé, que cela s’était réellement passé. Des larmes ont commencé à remplir mes yeux, avant que je ne les glisse sur la forme de mon frère, endormi à mon chevet, sa tête reposant sur ses bras croisés, au bord de mon lit. J’ai tendu ma main tremblante, caressant ses cheveux blonds cendrés, comme pour me rassurer, pour oublier ce qui s’était passé.

-« Jézabel, je ne veux plus que tu t’approches d' Abigail, sous aucun prétexte, que tu sois accompagné ou non, ne t’approche plus de cette femme, est-ce clair ? »

Je n’ai pu que hocher la tête, observant à présent la silhouette grave de mon père, observant la fenêtre, les bras derrière le dos. Je voyais à son reflet sa mâchoire contractée, sa colère et le dégout qui brillait dans ses yeux d'habitude impassibles, je savais, je savais que quelque chose venait de se briser. Dès lors, je ne revis plus ma mère que de loin, son regard fuyant ne s’accrochant plus au mien, ses apparitions et ses démonstrations de colère se faisant rare. Néanmoins, j’avais peur, peur d’elle, de ce qu’elle pouvait faire, les images de son visage ravagé par cette haine pure, renvoyant des frissons le long de ma colonne vertébrale. Il m’arrivait parfois de glisser mes doigts le long de mon cou en y repensant.

IV. The Ghost Of You.
Après des mois de silence, la musique résonnait de nouveau dans l’aile silencieuse, je l’entendais encore, étouffée, mais vivante, serpenter jusqu’à ma chambre. Afin de confirmer le fait que je n’avais plus besoin d’aller rendre visite à ma mère, mon père m’avait offert une harpe somptueuse, ainsi qu’un professeur particulier qui m’apprenait à pratiquer à la perfection. Néanmoins, je ne mettais pas le même cœur à l’ouvrage, partagé entre l’envie d’apprendre et la raison qui m’avait poussé à en jouer. Je n’avais pas tant voulu savoir pincer les cordes et chanter, que de me rapprocher d’elle, de la comprendre, pensant à tort que les erreurs pouvaient être effacées d’un revers de manche.

Ainsi, lorsque je me retrouvais seule, après le départ de mon père à son travail au ministère, après la valse de mes professeurs particuliers, après avoir envoyé le hibou journalier, que mon frère et moi, nous échangions, je me plongeais dans des lectures sorcières. Dans ses moments de solitude, seulement rythmés par le passage des elfes de maisons pour le nettoyage et les repas et l’avancé du soleil dans le ciel, je m’évadais par les écrits. Grâce à ce don que j’avais développé toutes ses années, j’arrivais à m’impliquer totalement dans les récits, au point de ne faire qu’un avec l’ouvrage, submergé par les émotions, concentré sur le dédale de mots et les messages qui y transparaissaient. Il m’arrivait de complétement oublier la course du temps, emmagasinant des informations lorsqu’il s’agissait d’ouvrage d’apprentissage, me laissant simplement porté lorsqu’il s’agissait d’histoires.

C’était un jour habituel, je saluais poliment le dernier professeur, lorsque je l’ai entendu, la première musique qu’elle ne m’est jamais apprise, une musique qui m’avait toujours transporté et enivré. Je l’ai écouté, fermant les yeux, allongés en travers de mon lit, partagé entre la nostalgie, ma frayeur et l’envie de la revoir. Aux dernières notes, je me suis redressé, observant la harpe qui trônait au milieu de ma chambre, avant de me décider à aller ouvrir ma fenêtre, laissant le vent s’infiltrer. Puis, je me suis assise devant l’instrument, observant le jeu des lumières sur les cordes et les dorures fines… Et puis j’ai joué. J’ai reproduit une musique identique, calquant à la perfection les notes que j’avais apprise étant petite. J’ai senti la joie submerger mon être, luttant contre une immense tristesse, chantant pour accompagner le morceau. Dès lors, une fois que les dernières cordes ont vibré, j’ai tendu l’oreille, attendant, sans attendre, incapable d’expliquer ce que j’espérais. J’allais me résigner, me traiter mentalement d’idiote, lorsque d’autres sons se sont élevés, me faisant sourire. Nous avions trouvé un moyen de communiquer. J’ai quelque peu hésité, avant de me laisser porter, l’une répondant à l’autre dans une harmonie parfaite. Nous, nous parlions, lorsque l’une de nous se « taisait », l’autre « s’exprimait » sans jamais user de mots, sans jamais nous faire face, jusqu’à l’épuisement.

Après ce que je ne pouvais m’empêcher de considérer comme un accident, les jours défilèrent, laissant place à des mois plus des années. J’avais évolué avec elles, confortée par les idées de mon père, ancré dans les idées sorcières et destiné à accomplir de grandes choses. J’avais écumé bien plus de livres sur l’histoire sorcière, les arts occultes et de parchemins sur les théories mettant en avant la supériorité sanguine, qu’il n’en fallait pour définir mes idéaux. À cette époque, j’avais pris en grippe tout ce qui était extérieur au monde sorcier, je méprisais les moldus et tout ce qui se rapprochait de prés ou de loin aux mélanges entre eux et nous, la race supérieure et je ne comprenais pas comment d’autres pouvaient penser autrement. Pourtant, je gardais cette part de rêve interdit, de cette relation secrète que j’entretenais avec cet être à part qui symbolisait pour moi ma notion du paradis et de l’enfer, un être pure, mais non pas moins capable d’être infiniment cruel. J’étais à présent sur le point d’entrer à l’école sorcière, de m’éloigner d’elle et je craignais au fond de moi, de ne plus la revoir, que son étrange maladie n’est raison d’elle ou que des raisons plus mystérieuses ne l’emportent loin. Raisons qui arboraient parfois l’ombre dans le regard de mon père, les altercations que j’entendais parfois, étouffés par les murs, les marques que j’apercevais parfois sur les poignets de mon géniteur, je savais que je ne pouvais la laisser seule, pas sans une promesse.

Je m’étais alors armée de tout mon courage en réserve pour me rendre dans le bureau de mon père ce jour-là. Cela faisait plusieurs jours que nous avions reçu la lettre d’admission à Poudlard, que mes affaires étaient déjà prêtes, ma valise béante ne demandant qu’à être remplie pour le plus long de tous les voyages, celui pavé de savoir et d’apprentissage. Lorsqu’il a levé les yeux vers moi, j’ai su qu’il avait compris que la suite n’allait pas lui plaire, car si j’arrivais à comprendre mieux que personnes les émotions, j'avais toujours des difficultés à les transmettre.

-« Allons Jézabel, parle, ne reste pas planter là. »

Jai alors pris mon courage à deux mains, les mots ont glissé de mes lèvres, sincères, engagés, profonds, désorganisés, pertinents. Ils oscillaient comme mon esprit, causant des froncements de sourcils, des crispations de la mâchoire et le changement de position de mon père. Il s’enfonça dans son lourd fauteuil, pinçant l’arrête de son nez, avant de soupirer, lançant d’une voix presque lasse, distante, mais non pas froide, comme s’il s’aventurait plus loin qu’il ne l’aurait souhaité, comme s’il cessait de lutter contre une force invisible.

-« Si je comprends bien, tu veux que je te promette qu’en échange des meilleurs résultats, je n’envoie pas Abigail à Sainte Mangouste, c’est très louable, mais qu’est-ce qui te ferais croire que tu es en position de me proposer une telle chose jeune fille ? C’est ton devoir de faire honneur à notre famille en ayant de bonnes notes et en perpétuant l’excellence des Nott. Toutefois, il y a quelque chose qui m’intrigue, pourquoi ? Après ce qu’elle t’a fait, pourquoi vouloir prendre sa défense ? »
C’est à ce moment que je l’ai ressenti, le détachement, la force de mes propres sentiments, pas ceux induits par un autre, non pas l’incarnation d’un devoir, mais l’expression d’un désir profond, un désir d’exister de moi-même, pour moi-même.

-« Parce que je l’aime, parce qu’elle partage notre nom, mon sang et que tu m’as appris qu’il n’y avait rien de plus important que la famille. Parce que je veux me battre pour chacun des êtres qui la compose, parce que je ne laisserais rien ni personne nous affaiblir et parce que notre supériorité est incarnée par l’ensemble que nous sommes."


J’ai vu à la fin de ma tirade que mon père avait perdu ses mots, se contentant d’un sourire étrange, avant commencer à écrire sur l’un de ses parchemins qu’il conservait pour ses affaires sérieuses, y traçant des courbes harmonieuses, avant de me tendre ce qui ressemblait à un contrat.

-« Il semblerait que tu as bien grandi Jézabel, mais sache une chose, si une promesse implique des conséquences, la protection d’un être en implique deux fois plus. »

V. A Wolf Among Sheeps.

J’avais atterri chez les Poufsouffles, au départ, j’avais vraiment mal pris la chose. Moi, digne représentante des Nott, orientée dans la maison de ses êtres dont la distinction principale était d’en avoir aucune. Ces choses trop sensibles aux yeux larmoyants et aux sourires niais, qui me donnaient tant envie de le faire disparaître à coup de doloris. J’étais persuadée que ce maudit chapeau avait fait cela pour me contrarier, d’autant plus que j’avais été récalcitrante à l’idée que l’on pose un bout de tissu usé que l’on avait posé sur bon nombre de têtes non-pures, terrorisée à l’idée d’attraper l’une de leurs maladies, qui les rendait si sensible aux nuisances moldus. J’étais trop digne pour protester devant tous, mais au fond de moi, je rêvais de le tailler en pièces, rejoignant la table de ma maison avec réluctance, mais sans me départir de mon port droit, démontrant à ses résidus sorciers à quel point je leur étais supérieure, jetant simplement un regard noir en voyant certains s’avancer vers moi, pour me souhaiter la bienvenue. Je savais que je ne resterais pas dans cette mauvaise passe bien longtemps, l’influence de mon père et les moyens dont il disposait me permettrait de changer de maison, pour rejoindre, tout comme mon frère celle des verts et argents. En croisant le regard de mon aîné, j’ai compris qu’il avait la même idée en tête, un sourire rassuré a fleurit sur mes lèvres.

La suite me prouva que non, ni les lettres de mon père, ni mes demandes auprès du directeur ne me permirent de changer de maison, au lieu de cela, ce dernier me demanda de regarder en moi, pour comprendre pourquoi j’avais atterri là-bas, m’expliquant les qualités mis en avant chez ceux hébergés sous la bannière des jaune et noir. Travailleurs acharnés comme les abeilles dont ils arboraient les couleurs, d’une patience sans borne, d’une loyauté sans faille et toujours en recherche de ce qui incarnait la justice. J’étais trop jeune, trop ignorante de mon futur et trop ancré dans cette fierté que l’on m’avait inculquée pour comprendre, pour savoir que ma profonde empathie ne me permettait pas de supporter les masques bien longtemps, de maintenir cette position dans ce milieu sans m'y noyer. J’ignorais tout cela. J’étais furieuse, l’on m’avait placé dans cette maison, qu’il en soit ainsi, mais cela ne voulait pas dire que je me mêlerais à ses sous-êtres qui pactisaient avec les moldus. Fort heureusement, il y avait, même chez ceux de cette maison quelques sang-purs, qui bien que non-issus de famille aussi prestigieuse que la mienne, restaient à bonne distance des idéaux des « pervertis » et constituaient une part de personnes juste assez fréquentables pour ne pas sombrer. Avec les autres, j’étais d’une grande froideur, si leur approche se faisait beaucoup trop insistante, je les repoussais violemment, leur faisant regretter aux centuples leurs folles espérances, ils se devaient de comprendre la différence fondamentale qu'il y avait entre eux et moi. Je faisais de chacune de leur approche une nouvelle définition de l’enfer, je ne tarissais jamais de moyens pour me débarrasser de ces parasites, que cela soit de manière directe ou non. Je n'étais pas des leurs, j'étais simplement un loup dans la bergerie.  

Je savais à quel type de personnes j’appartenais, je n’avais aucun doute en mes croyances et cela me poussa très vite à choisir de ne rester qu’avec ceux de mon rang. La grande majorité de mes amis se trouvait chez les verts et argents, je n’avais pas besoin de porter une cravate similaire à la leur, pour prouver que j’étais digne d’être traitée en égale. Je pouvais me montrer aussi cruelle, aussi froide, aussi méprisante et calculatrice que ceux-ci, pour la simple et bonne raison que j’avais été élevée ainsi, que cela coulait dans mes veines. Mon hyperempathie m’aidait également grandement à l’époque, mécanique inconsciente, car inconsciente de la puissance de ce dernier et ce qu’il impliquait. Leurs sentiments, leurs haines, leurs valeurs étaient miens, je n’étais qu’une élève mal répartis par un chapeau inutile, qui avait déjà sa place dans cette société. La présence de mon frère aida à chasser tous les doutes, ce dernier ayant su s’imposer parmi eux par ses idées extrêmes et sa grande cruauté. Il n’était pas rare qu’il soit à l’origine de certains accidents arrivants à des « sang-de-bourbe », ancré dans un groupe qui partageait ses idéaux. J’approuvais ce qu’il faisait, rigolait lorsque l’un de ses sous-êtres échouaient, cela me faisait me sentir supérieure, meilleure qu’eux, plus forte encore. J’étais à ma place, parmi les miens.

Je n’avais toutefois pas oublié ma promesse, je savais l’importance qu’auraient ses études dans mon ascension sociale, mais je gardais aussi à l’esprit que le bien-être de ma mère en dépendait. Alors, comme un adulte s’acharne pour que ses enfants aient une meilleure vie, je me suis démenée pour obtenir les meilleurs résultats. Lorsque je n’étais pas avec mes camarades Serpentards, je trouvais refuge dans un coin isolé de la bibliothèque où je travaillais sans relâche, effectuant mes devoirs en avance, approfondissant mes connaissances, ne perdant jamais de vue mes objectifs. Tout ce que j’ai obtenu à cette époque, je ne l’ai remporté à l'aide de par ma position ou mon nom, ce genre de choses ne sont pas dues, elles s’acquièrent et je me suis battue pour chacune de ses notes excellentes, j’ai passé des nuits sans sommeil, apprenant, mettant en œuvre, sans jamais faiblir, sans jamais baisser les bras. Mon père me félicita à de nombreuses reprises, ce qui me valait souvent de merveilleuses récompenses, il ne cessait de se targuer d’avoir deux enfants performants qui faisaient honneur à son nom et son sang, mais au-delà de la fierté que je ressentais à de telles affirmations, mon véritable bonheur résidait dans une chose, savoir qu’elle serait toujours là lorsque je rentrerais à la maison, que je pourrais toujours plonger mon regard dans ses yeux bleus si pâles.

La bibliothèque de Poudlard devint rapidement l’un de mes lieux favoris, c’était la première fois que je voyais une collection de livres aussi grandes et tellement plus hétéroclite que celle de notre manoir, quoi de plus normal pour des archives se trouvant dans une école réputée, mais je n’en demeurais pas moins fascinée. Si au départ, je me contentais d’approfondir les sujets que je connaissais déjà, les sentiers battus que mes paires avaient creusés pour moi, avec mes cours et les références que donnait certains professeurs, j’ai commencé à regarder au-dehors de ma bulle. Chaque ouvrage, était un pas timide, qui se transformais en bond en arrière lorsque je retrouvais mes « amis », lorsque je me conformais à ce qu’il fallait savoir, quand je me contentais de contempler et complimenter les barreaux de ma cage dorée, comme mes autres comparses. Ainsi s’écoulait le temps.

VI. Mary Was An Acrobat, But Still She Couldn’t Seem To Breathe.

Javais pris conscience de sa présence, de la façon dont il fonctionnait depuis tant d’années, de cette mystérieuse connexion que je pouvais avoir avec un groupe ou plus intensément avec un être à la fois. Une empathie profonde, qui me faisait me perdre ce que j’étais dans un autre, dans une projection des sentiments de l’être en face, qui venait parasiter mes propres ressentis. J’avais remarqué que par moment, je ne pouvais plus distinguer mes désirs de celui en face, ce que j’attendais de ce que lui voulait. Le plus perturbant ne résidait pas dans le pendant, mais dans l’après, lorsque finalement, « je revenais » à moi, lorsque je réalisais que mes sentiments étaient si différents de ceux que j’avais ressentis quelques minutes auparavant. Je me sentais de plus en plus étrangère dans les manifestations de haine pure de mes comparses, de plus en plus ailleurs lorsqu’ils parlaient toujours des mêmes sujets et se moquaient toujours des mêmes êtres, lassés tout simplement. À partir du moment où j’avais pris le contrôle de ce drôle de « don » que n'était en réalité qu'une maladie de l'esprit, dont je n’avais parlé à personne, j’apprenais à prendre de plus en plus de recul face à des situations, à réfléchir par moi-même, les livres si différents que j’avais lus me permettant d’observer d’un œil nouveau tout ce que j’avais déjà classé comme connu et insipide.

Jétais à présent en cinquième année, fidèle à ma promesse et accoutumé à ce rythme, je maintenais toujours mes notes au plus haut, me distinguant auprès de mes professeurs, de mon père, pour mon plus grand bonheur. J’étais entourée, appréciée des miens, toujours aussi proche de mon ainé, mais je recherchais autre chose, comme l’on recherche une arche perdue et isolée, un paradis que l’on aurait trouvé puis, perdu dans le tumulte. La différence qui résidait entre ceux qui le cherchaient en vain et moi, résidait dans le fait que je savais quelle était la nature, l’incarnation de ce que je souhaitais retrouver. Je savais par mon père, qu’elle se portait pour le mieux, il me donnait souvent de ses nouvelles lorsque j’étais à Poudlard, m’informant même du fait qu’elle était suivie étroitement par un psychomage à présent. Néanmoins, je ne pouvais toujours pas la voir, même lorsque je revenais pour passer mes vacances au manoir, mon père me défendait toujours de l’approcher.

La musique, c’était tue, je ne supportais plus le silence assourdissant qui régnait dans la demeure. Mon père et mon frère s’en étaient allés, non sans m’avoir proposé de venir avec eux, chose que j’ai déclinée. J’avais joué de la harpe toute la matinée, répondant à mon désir profond de retrouver mon instrument de prédilection, mais aussi à cette curiosité, cette envie qui me tenaillait les entrailles, ce besoin qu’elle me réponde. Pourtant, rien ne vint, pas un son, pas un murmure timide, il n’y avait que le chant de mes cordes qui avait résonné, solitaire et désespéré de ne pas recevoir de réponse. J’avais alors commencé à tourner en rond, pesant le pour et le contre, mesurant les conséquences qu’entraineraient une désobéissance et la satisfaction d’avoir pu soulager mon cœur et je me suis décidée. Mes pas qui au départ, c’étaient fait hésitant, gagnèrent en assurance et bientôt, je me retrouvais à courir dans ses couloirs, chose inhabituelle depuis que j’avais quitté le doux monde de l’enfance. Pourtant, en me retrouvant devant cette lourde porte que j’avais mainte et mainte fois admiré lorsque je ne pouvais la franchir, me faisant retourner des années en arrière, mais le sentiment que je ressentais au fond de moi était le même, aussi puissant qu’avant, aussi pure et prenant. Il y avait une exception au passé, cette fois, je savais comment faire pour entrer et je n’ai pas hésité un instant, sentant un frisson remonter le long de ma colonne vertébrale alors que les portes se sont ouvertes. La chambre d’or et d’ambre n’avait pas changé, sa beauté était toujours sans pareille, même dénuée des rayons du soleil pour les sublimer. J’avais l’impression de faire un bond en arrière, tout semblait avoir conservé la même place que dans mes souvenirs, à l’exception prés, que la gigantesque harpe que possédait ma mère ne trônait plus au centre de cette dernière, pour mon plus grand étonnement. Je savais combien elle tenait à cet instrument, dont la rareté le plaçait dans les legs de sa famille. Elle l’avait hérité de sa mère, qui l’avait hérité de sa mère avant elle et qui me reviendrait lorsqu’elle... Je ne voulais pas y penser.

Mon regard a repéré un mouvement imperceptible et je l’ai vu. Elle était là, assise près de la fenêtre, m’observant avec surprise, expression qui devait également se dessiner sur mes traits, d’autant plus en voyant cette lueur d’inquiétude remplacer l’étrange peur que j’avais vu briller dans ses yeux auparavant. Le poids des années était visible sur ses traits, le manque de sommeil avait ravagé son visage et ce sourire dont je me souvenais, ternissant cette aura de lumière qui l’entourait autrefois. Mon cœur à rater un battement lorsque j’ai vu combien elle semblait abattue et craintive, m’observant avec un mélange de doute et d’attente, ses ongles raclant nerveusement sa peau trop pâle. Je me suis avancée vers elle, je sentais sur mes épaules le poids de ma culpabilité, en même temps que ma crainte et mes souvenirs qui m’avaient empêché de revenir vers elle, glissaient le long de mon corps entier. Lorsque je suis arrivée non loin d’elle, je me suis accroupie, avant de tendre la main pour caresser sa joue avec douceur.

-« Je suis désolée de ne pas avoir tenu ma promesse… J’espère que tu n’as pas trop attendu. »

Je voulais rattraper le temps, avec ce semblant de compréhension, je voulais changer la nature même des choses. Alors, à l’issue de mon père et avec la participation, plus que forcée et récalcitrante de mon frère, au sujet de sa discrétion sur mes actions, j’allais la retrouver. Gagner sa confiance fut facile, chasser l’hésitation et ce semblant de crainte l’était beaucoup moins. Au fil du temps, je me suis alors rendu compte que je ne redécouvrais pas un être, mais que j’en prenais tout juste connaissance. Ma mère que j’avais pensée extérieure au monde, ne l’était pas. À mesure que je la baladais sur le domaine, que je parlais avec elle, je me rendais compte qu’elle n’était pas folle, pas détaché de ce qui se passait autour d’elle, mais au contraire bien plus consciente, bien plus sensible. C’est là que j’ai commencé à douter, partagé entre la crainte de nos similitudes apparente et le besoin de savoir ce qui avait fini par la « transformer » en cette personnalité torturée.

Mon désir de savoir me poussa à la limite de l’acceptable, je ne cherchais plus tant dans les maladies sorcières, que dans les pathologies moldues et les choses se compliquèrent. Je ne savais où chercher, imaginez-moi, m’aventurant dans le Londres moldu, sans savoir où chercher et où aller, sans jamais obtenir de réponse. Dire que la chose était facile serait mentir, en plus de la peur d’être découverte par mon père ou Clayton, je me suis mis à imaginer le pire, jusqu’à ce que je trouve de l’aide auprès de ce même psychomage qui suivait ma mère. Il ne me donna pas de réponse, comme contraint de demeurer silencieux sur le sujet, mais m’orienta suffisamment pour que je sache comment obtenir des explications. Il m’a fallu des mois pour comprendre et assimiler le fait que ma mère soit atteinte d’une maladie moldu, dénommé Schizophrénie. Dès lors, mon monde a basculé, moi qui pensais les sang-pur différents, immunisés par leur supériorité de toutes ces infections du bas-peuple, me retrouvait devant un fait qui me prouvait le contraire. Forte de ce que j’avais découverte, j’ai confronté le psychomage, qui m’expliqua bon gré, mal gré tout ce que je voulais savoir. Plus il s’exprimait, plus je comprenais pourquoi mon père voulait garder cela secret, pourquoi tant de dissimulations et de silences. Si cela venait à se savoir, je savais qu’il n’hésiterait pas une seconde, à prendre des mesures drastiques, la fragilité de ma mère serait une fissure dans sa si solide réputation.

Je n’ai qu’à peine senti le changement, ni le lien inébranlable qui m’unissait à présent ma mère, cette compréhension de sa maladie m’aidant à l’apaiser et à la comprendre lorsque les crises se faisaient trop fortes, je n’avais plus peur, ni cet engouement pour l’autre monde, qui se manifesta par l’achat compulsif de nombreux livres moldus, découvrant la beauté de la plume de ses êtres que je pensais décérébrer. Ils devinrent au fil du temps mon trésor, que je dissimulais habillement au nez et à la barbe de mes deux « gardiens », qui confortés par mon amour des livres, ne se posaient pas plus de questions. Tout m’avait semblé si naturel, comme un étrange remède à ses convenances que j’avais de plus en plus de mal à conserver. Que cela soit à Poudlard, au contact des camarades qui semblaient s’acharner à vouloir briser une à une les parois qui composaient ma carapace, ou au contact de ma mère, que je me retrouvais à protéger de ses propres règles que j’avais appris à suivre, de ses pairs que j’avais placé si haut dans mon estime. Je me posais encore la question de savoir ce qui l’avait fait sombrer avec tant d’intensité dans cette insanité, ce mal qui avait éveillé sa maladie au point qu’elle passe de la mère sang-pur fière, à ce fantôme d’elle-même. Je savais à présent qu’il fallait voir au-delà, chose qui me permettait malgré moi de voir les failles de mon éducation, les faiblesses de nos croyances, mais aussi le réveil d’une crainte, celle de devenir comme Abigail, comme celle qui m’avait portée. Après tout, qu’est-ce qui m’empêchais, avec toutes nos similitudes de ne pas sombrer moi aussi ? Moi qui avais de plus en plus de mal à regarder la cruauté des miens en face, à considérer les autres comme des gibiers de potence. Moi qui n’arrivais plus à retenir mes sourires lorsque ces non-purs m’entouraient tous les jours, ne cessant de revenir à chaque fois que je les repoussais, tendant inlassablement la main au travers des barreaux de ma cage dorée. J’avais l’impression de devenir quelque chose d’autre, une acrobate penchant d’un côté puis de l’autre, à la recherche d’une stabilité absente, au fil de mes lectures et mes expériences et le pire, résidait dans le fait que cela ne me dérangeait pas.

VII.Pleasure To Meet You, Prepare To Bleed.

L’atmosphère était différente au manoir, il flottait une sorte de tension que je n’étais pas certaine de pouvoir identifier. Je venais d’achever ma cinquième année, que j’avais rendue une fois de plus fructueuse en obtenant les meilleurs résultats dans un bon nombre de matières, rentant pour les vacances à la demeure familiale. J’avais senti sur le chemin de cette dernière, à l’annonce que le psychomage qui suivait ma mère avait été démis de ses fonctions, le comportement étrange de mon père, que quelque chose était sur le point de se produire. Je n’avais pas posé davantage de questions, laissant les jours s’écouler, je ressentais que le lien que j’avais entretenu avec ma mère par hiboux chaque jour entre les murs de l'école, était de plus en plus intense. Ce jour n’était pas différent des autres, pourtant, lorsque je suis rentrée dans la chambre de ma génitrice, lorsqu’elle a tenu mes mains un peu trop fort, avant de fermer étroitement les battants de sa porte, se précipitant presque pour fermer les rideaux, avant de sortir une lourde bassine de pierre profonde, de sous son lit, j’ai compris que j’étais sur le point d’accéder à quelque chose d’étrange.

-« J’aimerais que tu voies… Je ne peux pas tout t’expliquer, s’il te plaît, fais-moi confiance. »

J’ai hoché la tête, voulant lui montrer que mon esprit n'avait aucun doute, que je plaçais en elle un abandon aveugle, dissimulant ma crainte et mon excitation. Je savais comment fonctionnais les pensines, alors après avoir retenue mon souffle et j’ai plongé ma tête à l’intérieur. J’ai ressenti beaucoup de sensations différentes, vue beaucoup de flash parasites, qui attestaient que la maladie de ma mère, affectait même ses souvenirs les plus profonds. J’ai ainsi entrevu où elle vivait avant, les membres de la famille Parkinson, mes grands-parents, la rencontre avec mon père, la naissance de mon frère. Tout semblait parfaitement normal, jusqu’à cette cassure où des multitudes de voix se sont entremêlées, toutes différentes et de plus en plus puissantes. Je voyais alors cette chambre, celle composée d'or et d'ambre, ma mère en pleure assise sur son lit et mon père qui faisait les quatre cents pas.

-« Abigail… Regarde-moi... Tu dois te reprendre. »

-« Non, j’en ai assez Edern, toutes ces personnes que j’ai torturées, elles sont revenues, elles murmurent sous mon crâne. J’ai peur, je suis terrifiée, je les vois dans le miroir, elles sont partout. »

-« Abigail… Tout ça, c’est dans ta tête, regarde-moi, je suis là avec toi, personne ne te fera de mal, personne. »

J’ai vu ma mère hocher la tête, avant que mon père ne la serre dans ses bras. Puis tout a basculé, je l’ai vu vomir non loin d’un corps inconnu parcouru de convulsion, des personnes vêtues de capes sorcières l’observant curieusement, mon père parmi eux. Je voyais l’incompréhension sur leurs visages, avant que mon père ne vienne la relever, je n’entendais pas ses dires, mais je voyais à ses gestes empressés qu’il était mal à l’aise. Le décor à changé du tout au tout, se transformant en une chambre, un lit d’hôpital où ma mère était allongée, mon père assit au bord du lit, lui donnant le dos et cette voix concernée, du praticien debout non loin.

-« Votre femme à besoin de repos, la fatigue est mentale et je crains qu’il ne faille la faire suivre, d’autant qu’avec l’enfant qu’elle porte… »

-« Merci … Je sais encore ce qui est bien pour ma femme, occupez-vous de vos affaires. »

Il y eut des ténèbres, puis je revoyais de nouveau cette chambre baignée de lumière, ma mère chantant pour moi en me berçant dans ses bras. Puis ses cris, je la voyais par moment parler seule en proie à de terribles crises, mon père était là parfois, l’observant avec ce mélange de tristesse et de colère. Cette fois, il l’a saisi, ses grandes mains autour de ses épaules, la secouant d’avant en arrière, le visage figé par la colère.

-« Pourquoi ? Pourquoi tu me fais ça à moi ? Tu te rends compte d’à quel point tu nous fais honte ? Tu veux détruire cette famille n’est-ce pas ? Toutes tes extravagances et cette maladie, tu as été en contact avec eux n’est-ce pas ? Réponds-moi ! »

Seul des sanglots lui répondirent, avant qu’il ne lâche prise, se reculant comme parcouru d’un terrible frisson.

-« Soit… Je ne te laisserais pas faire Abigail, puisque tu te décides à ternir notre mariage, je n’ai pas d’autre choix… »


Je le vis s’en aller, avant de fermer les portes de la chambre, ma mère se précipitant sur ses dernières pour tenter de les ouvrir, poussant des cris déchirants, ses ongles glissant sur le bois parfait avant qu’elle ne s’effondre.
Soudain, tout, c’est arrêté, j’ai été projetté en arrière, le souffle court et les pensées confuses. Ce n’est que lorsque ma mère, celle du monde actuel, m’a tendu son mouchoir que j’ai réalisé que je pleurais.

Je ne savais que faire de ce que j'ai découvert. A présent, lorsque je regardais mon père, je ressentais ce frisson de colère et de haine pure, pas seulement contre lui, mais contre toutes ces règles qui faisaient de nous ce que nous étions, des monstres. J’étais perdue, partagée entre ce que je savais, ce que je ressentais et mes devoirs. Je savais que prochainement, je rencontrerais mon fiancé, que bientôt, je devrais m’éloigner de ma famille pour en construire une autre, mais avais-je seulement envie de reproduire le même tableau ? J’allais dans le manoir, cherchant des réponses, ne trouvant que des questions en retour. Ce fut ces actions qui me conduire à la serre, où mon père prenait le thé en compagnie d’une femme que je ne connaissais pas. Ils étaient assis l’un en face se l’autre, s’observant avec attention, la main gantée de celle-ci posé sur la sienne, ses boucles blondes descendant en cascade sur son cou gracile et sa peau pâle, une Malfoy sans doute aucun. Je savais que je ne devais pas me trouver là, que leurs conversations ne me regardaient en rien, mais le prénom de ma mère surgit et dès lors, je ne pouvais plus faire demi-tour. J’ai alors entendu parler d’alliance, de l’envoi prochain de ma génitrice dans un autre pays, pour le bien de cette famille, pour le bien de sa réputation. J’avais l’impression de ressentir une profonde déchirure, un grondement résonna sous mon crâne, je me devais, il fallait que je protège ma mère, coûte que coûte.

VIII. Your Honesty, Like A Back That Hides A Knife.

Si je n’avais pas compris tout de suite, les motivations de mon père, lorsque l’une des conversations avec les Serpentards avec qui je restais encore, porta sur ma mère, j’ai compris. Le psychomage qui la suivait avait laissé échapper quelques informations, même s’il n’avait rien révélé quant à l’état de ma mère, le simple fait qu’il la suive, était déjà pour alimenter les rumeurs déjà présentes, sur son absence aux réunions. Ainsi, lorsque l’une des filles plaisanta, entrouvrant ses lèvres pour dire la phrase de trop, mentionnant la folie latente de la famille Parkinson. J’ai vu rouge. D’un éclat, la personnalité calme et distante que j’entretenais, à fondu comme neige au soleil. J’ai bondi sur cette dernière, lui donnant des coups violents, le plaisir de sentir son joli nez s’écraser sous le poids de mon poing, chassant toute la frustration, toute la tristesse, que je ressentais face à mon impuissance. Dès lors, les autres verts et argents ont commencé à s’éloigner de moi, mon frère quant à lui demeurait partagé quant à mes réactions, mais continuait de calmer les choses, afin que tout redevienne comme avant, mais dès lors, c’était le cadet de mes soucis.

J’avais des envies, des convictions de plus en plus fortes, mais aucun moyen me permettant d'accéder à leurs réalisations. C’est à ce moment que j’ai rencontré cet élève, celui qui fit tout basculer, celui qui marqua définitivement la fin de mon "règne" en tant que sang-pur insensible. Son père était magenmagot au ministère, je savais que ce lieu était encore « sain », bien que bon nombre de sang-pur ait déjà la main mise sur bien des domaines. J’ai hésité, tout d’abord parce que je n’étais pas certaine de pouvoir faire confiance à cet homme, mais aussi parce que je savais qu’il n’y aurait pas de retour en arrière possible. Néanmoins, avec les liens que j’avais tissés avec ses êtres non-purs, cet attachement nouveau et cette incapacité à faire ce qu’il fallait pour maintenir mon rang social, je sentais que ne rien faire serait comme tourner leur tourner le dos. L’on pouvait m’accuser de beaucoup de choses, mais l’hypocrisie et le déni étaient des sentiments que je ne voulais plus ressentir ou incarner.

J’ai usé de toute la discrétion du monde lorsque je me suis rendue au ministère ce jour-là, je savais que la suite des événements dépendrait de mes capacités à maintenir l’illusion, mais je savais que cette fois-là, ce n’était pas à ma propre personne que j’allais mentir. Je suis rentrée dans le bureau de cet homme, ce lieu que j'allais apprendre à connaître par coeur, l’appréhension avait nouée ma gorge et le stress faisait du houla-hop avec mon diaphragme, causant l’accélération de mes pulsions cardiaques et celle de ma respiration. Lui, c’est contenté de me regarder avec calme, m’indiquant le siège en face de lui, me laissant visiblement le temps de reprendre mes esprits. J’étais frappée par cette assurance, la façon qu’il avait d’attendre, sans que ces sentiments ne viennent parasiter les miens, c’était la première fois, que je n’avais pas à lutter avec cette habitude qui me poussait à me projetter dans les sentiments d'un autre, cela m’a apaisé. J’ai levé les yeux vers lui, expirant avant de me redresser, si mon corps tremblait, ma voix était d’une surprenante assurance lorsque j’ai soufflé.

-« J’ai besoin de votre aide, je détiens des informations sur des agissements illégaux. »


Dès lors, je me suis engagée dans une course à l’information effrénée, je savais que l’aboutissement de mes actions feraient de moi une traîtresse, je bafouais tout ce que j’avais appris pour des être supposés indignes, pour un être que j’aimais, par égoïsme. Je savais que je ne voulais pas tant sauver des vies innocentes que m’échapper de ce carcan, je savais combien j’étais cruelle d’agir ainsi, qu’au fond de moi, je regretterais de ne pas avoir fait machine arrière. Dire que je n’avais pas douté au cours de cet an et demi, où je me rendais au ministère pour fournir des informations sur les agissements de mon père, je n’ai jamais douté, serait mentir. Je ressentais parfois l’envie de tout abandonner, de rompre mes aveux, mais il me suffisait d’un regard vers ma mère, vers les progrès qu’elle faisait, il suffisait que je voie ses sourires, pour que je me souvienne qu’une épée de Damoclés était suspendue au-dessus de son crâne et du mien et que je m’investisse plus encore. Chaque doute me rendait plus certaine une fois surmonté, d’autant que j’avais un allié de choix. Knight Lupin, y penser ramenait toujours chez moi des souvenirs, j’ai eu beaucoup de professeurs dans cette courte vie, pourtant jamais un seul ne m’a marqué comme il l’a fait. Chacune de nos rencontres me faisais gagner de l’assurance et à l’apogée, lorsque finalement, j’avais enfoncé le dernier clou dans cette œuvre macabre, j’avais la conviction d’accomplir et d’agir pour une juste cause.

Le jugement se déroula bien plus vite que je ne l’aurais cru, mon père, bien avant mes agissements, avait déjà été soupçonné à cause de son implication dans des actes de magie noire. J’avais l’impression que tout se conjuguait comme dans un rêve, j’avais été l’instigatrice de sa chute, et même si je regrettais que les choses prennent cette tournure, je n’en montrais rien, ni culpabilité, ni remords, je n’étais qu’un témoin de plus dans une salle en émoi. Quant au moment crucial, la sentence annonça 7 années d’emprisonnement à Azkaban, mon seul regret fut que mon frère plonge avec lui. Je me suis demandée alors, qui était le plus monstrueux d'entre nous.

IX. Coming Out Of My Cage, And I've Been Doing Just Fine.

Tout était fini, j’avais l’étrange impression que plus rien ne me retenait en ses murs. Les rumeurs et l’attention qui suivit le procès de mon père et mon frère, ne m’empêchèrent pas de réussir mes ASPICS avec des notes honorables. Après ce dernier, il y avait beaucoup de tensions, certains des amis de mon frère le voyaient comme une victime, une sorte de martyr d’un gouvernement injuste, tandis que d’autres voyait le fait que mon père et mon frère soient tombés comme une marque de leurs traitrises. Il y avait aussi les non-purs, qui s’amusaient de ce qui pensait être mon malheur, après tout, une grande famille qui s’effondre, cela n’arrive pas tous les jours n’est-ce pas ? Je ne pouvais pas leur en vouloir, je savais le mal que les « miens » pouvaient causer. Il y avait aussi mes véritables amis, ceux qui étaient restés à mes côtés au cours de ma scolarité, en dépit de tous les mauvais traitements que je leur avais infligé, ceux qui me soutenaient et m’épaulaient. Je ne savais pas quoi répondre à tout un chacun, personne ne savait que j’avais trahi ma propre famille, je réalisais juste que j’étais libérée de mes chaines pour un temps et qu’il était tant de changer d’horizon.

C’est ainsi que ma mère et moi, nous sommes retrouvées au Brésil. Nous étions hébergées chez de la famille de ma mère, l’une de mes tantes, du nom de Phyllis Parkinson, qui épousait une carrière internationale étant très peu présente, nous permit de rester gracieusement chez elle. Le dépaysement était au rendez-vous, je découvrais une tout autre culture, une tout autre langue, un tout autre mode de vie. L’un des avantages de mon impulsion qui me poussait à "vivre" par l'autre, intervint alors, dans cette adaptation rapide qu’il me permit d’acquérir, en plus de ce profond désir de liberté qui me rendait curieuse de tout découvrir. J’ai décidé de poursuivre mes études là-bas, à l’école sorcière qui se situait dans la capitale, afin d’approfondir mon amour des livres et ainsi accéder à des postes plus intéressants que ceux que j’aurais pu occuper avec mon niveau actuel. Dès la rentrée, j’ai dû non seulement m’habituer à la langue, mais aussi à une nouvelle façon d’étudier. Si les bases étaient les mêmes, les différences culturelles rendaient l’expérience d’autant plus intéressante. Je n’étais pas totalement affranchie des chaînes que représentait mon nom, certains le reconnaissaient encore, toutefois, la guerre entre sang-pur et sang-impurs semblait bien moins écrasante, qu’elle ne l’était dans la capitale anglaise et les groupes étaient plus hétéroclites. J’avais l’impression de pouvoir faire mes propres choix pour la première fois, sans la barrière du sang et sans risque de représailles.

Ma mère semblait, elle aussi aller beaucoup mieux depuis l’éloignement, loin de Londres, loin de cette pièce où elle était resté trop longtemps enfermée, elle semblait pouvoir chasser ses démons au loin. J’avais réussis à trouver un psychomage de confiance spécialisé dans les pathologies moldues, qui venait la suivre à domicile et lui permettait de panser lentement ces blessures que l’on ne pouvait voir. Il n’y avait pas de miracles à la clé, mais je voyais de nettes améliorations dans son comportement et notre relation n’en était que plus forte. J’avais pu transporter nos deux harpes, nous permettant ainsi de retrouver nos vieilles habitudes, à savoir nos duos et les lectures que je lui faisais à chaque fois que nous nous retrouvions. Nous n’avions plus vraiment de lien avec Big Smoke, bien que nous recevions parfois des invitations à des événements, de même que des lettres en provenance d’Azkaban, auxquels je répondais parfois. Ce fut d’ailleurs l’une d’elles qui m’apprit le décès de mon père. Je n’ai jamais su ce qui avait causé son trépas, néanmoins en dépit de la colère que j’avais ressenti à son égard, je ne l’avais jamais hais au point de souhaiter sa mort et la chose m’affecta grandement. Je me suis rendue à Londres avec ma mère pour son enterrement, restant quelques jours dans notre ancienne maison. J’avais l’impression qu’elle était imprégnée de fantôme et je m’y sentais étrangement mal à l’aise, comme si chaque tableau, chaque bibelot me rappelaient ce que j’avais fait. Je n’étais pas la seule à me sentir mal à l’aise et durant le séjour, ma mère et moi dormions toutes les deux dans ma chambre. Retourner à Rio fut un soulagement sans borne pour nous deux.

Je dois avouer que cette vie était un véritable renouveau, je redécouvrais complétement tout ce que l’on m’avait appris sur les moldus. En suivant mes camarades sur les nombreux marchés, je suis rentrée en contact avec d’autres peuples, d’autres populations, qui possédaient leurs propres croyances, leurs propres vies hors de notre système. Si au départ, je m’en méfiais, je remarquais que chaque émotion étaient pures, désintéressé, chaque sourire pouvait être offert sans faux-semblant, tout semblait bien plus vrai et réel que tout ce que j’avais vécu dans cette vie. C’est ce qui m’a décidé réellement, au-delà de ma libération, au-delà de cette guerre stupide, je savais que je voulais protéger ces gens, ceux qui étaient inconscients de ses plans que d’autres faisaient pour eux.

X. Here We Are At The Start, I Can Feel The Beating Of Our Hearts. .

Ce fut au cours de ma dernière année que se produit notre première rencontre, je me retrouvais nez à nez avec lui, entre deux battements paupières, lui au-dessus de moi et moi, tentant vainement de me rappeler comment il avait pu arriver là. Lui, c’était Amon, nom hérité de mes lectures trop nombreuses concernant les divinités égyptiennes, que j’avais dévoré lorsque je tentais de comprendre la façon dont les moldus percevaient le monde. Il a toujours été une drôle de petite chose, dès notre première rencontre, j’ai su qu’il n’avait rien à envier à ce ciel qui changeait si souvent de couleur et d’apparence, car à lui seul, il détenait plus de luminosité qu’une étoile, plus de tempérament que les saisons. Ma mère se plaisait d’ailleurs souvent à commenter ses apparences, bien que par moment, elle trouve la chose assez inquiétante, surtout pour mon mentale. Une preuve de plus que nos pensées se ressemblaient bien trop.

Je m’étais pleinement investie dans les enseignements sorciers, dans le domaine de la recherche, pour assouvir ma passion des livres, la poussant toujours plus loin. Je ne parlais pas toutes les langues que je parvenais à lire, mais je réussissais à comprendre chacune de celles à laquelle je prêtais attention, j’avais soif de connaissance et plus j’en testais les limites, plus je me rendais compte d’ à quel point elle était sans bornes, sans limite. Je voulais tout voir et tout savoir, que cela concerne la culture sorcière ou moldue, je semblais ne jamais être rassasiée, la lecture accentuant mes envies au lieu de les tarirent. Ceci entraina le fait qu’après mes études, j’ai décidé de parcourir chacun des pays dont j’avais lu les écrits, ma mère et son psychomage, dont nous étions très proche, à mes côtés. Je ne nourrissais pas uniquement un amour pour l'étude des livres, au cours de ses années, j’ai développé l’une de mes autres passions, celle qui m’avait été confiée par ma mère très jeune, la musique. En plus de la Harpe que je pratiquais régulièrement, j’ai appris à jouer de la guitare lors d’un voyage en Amérique et du berimbau avec une tribu brésilienne.

Le passé revint brutalement frapper à ma porte quelques années plus tard. Sept ans s’étaient à présent écoulés et mon frère devait sortir des geôles du gouvernement. Je savais que le moment était venu de retourner à Londres, mais je le fis seule, à cette vie, ma mère préféra demeurer à Rio en compagnie de sa psychomage attitrée. Je savais tout ce qu’elle avait enduré là-bas et je compris, malgré la tristesse qui me déchirait le cœur. Je voulais y retourner, pour retrouver mon frère, pour tenter de « réparer » les choses, je savais que j’étais assez forte à présent, je connaissais mes désirs et mes envies. Néanmoins, rien ne me prépara à la bête humaine qu’il était devenu. Il était empli de hargne, endurcit par ses années passées derrière les barreaux, immunisé par la mort de mon père et engagé dans une vendetta contre les non-purs, qui prenait des allures de vengeance personnelle. Je m’en voulais, j’étais certaine que même s’il avait fait ses choix bien avant, je n’avais fait que précipiter sa chute par mes actions et je souffrais de le voir ainsi.

Ce fut dans cette optique, mais aussi par nostalgie que je suis retournée à Poudlard pour proposer ma candidature en tant que bibliothécaire. J’avais hâte d’en « découdre » avec cette gigantesque bibliothèque, qui ne m’avait pas encore révélé tout ces secrets, impatiente de voir combien tout avait changé depuis que j’en étais partie.


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Message Re: Were You Born To Resist Or Be Abused? - Jézabel
par Invité, Dim 18 Oct - 21:02 (#)
PREUMMMMMMMMMMMMMMMMMMS.
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Message Re: Were You Born To Resist Or Be Abused? - Jézabel
par Invité, Dim 18 Oct - 21:07 (#)
Bienvenue Chou
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Message Re: Were You Born To Resist Or Be Abused? - Jézabel
par Guest, Dim 18 Oct - 21:32 (#)
Riv< Cet entrain, c'est beau! ALBERT

Cha< Merci :3
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Message Re: Were You Born To Resist Or Be Abused? - Jézabel
par Invité, Dim 18 Oct - 21:34 (#)
Bienvenue à toi Brille GAGA
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Message Re: Were You Born To Resist Or Be Abused? - Jézabel
par Invité, Lun 19 Oct - 0:37 (#)
KRYSTEN RITTER Han! bave Chou Rebienvenuuuue hihi
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Message Re: Were You Born To Resist Or Be Abused? - Jézabel
par Invité, Lun 19 Oct - 3:16 (#)
Jézabel, que j'aime ce prénom love

Bienvenue à toi!
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Message Re: Were You Born To Resist Or Be Abused? - Jézabel
par Invité, Lun 19 Oct - 5:00 (#)
Re bienvenue Were You Born To Resist Or Be Abused? - Jézabel 1094600113
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Message Re: Were You Born To Resist Or Be Abused? - Jézabel
par Invité, Lun 19 Oct - 8:38 (#)
Krysten + ces prénoms dead

Bienvenue Brille
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Message Re: Were You Born To Resist Or Be Abused? - Jézabel
par Invité, Lun 19 Oct - 9:37 (#)
Bienvenue sur BP ! Brille
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Message Re: Were You Born To Resist Or Be Abused? - Jézabel
par Invité, Lun 19 Oct - 11:01 (#)
re bienvenue HOHOHOHOHOHOHOHOHHO
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Message Re: Were You Born To Resist Or Be Abused? - Jézabel
par Guest, Lun 19 Oct - 19:53 (#)
Hailynn & Hella< Merci Brille Vous êtes adorables. Daengelo

Ezeckiel < As yours. Ton prénom est à tomber également. hihi

Bloom< Tkx Chou

Charlie< Merci pour les compliments. :hugs:

Madison< Je te remercie. Daengelo

Rosha< HOHOHOHOHOHOHOHOHHO Were You Born To Resist Or Be Abused? - Jézabel 2895445845





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Message Re: Were You Born To Resist Or Be Abused? - Jézabel
par Invité, Lun 19 Oct - 23:54 (#)
Bienvenue! NONPASAUBAAAIN (Ou re-bienvenue? roger)
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Message Re: Were You Born To Resist Or Be Abused? - Jézabel
par Invité, Mar 20 Oct - 0:39 (#)
OMG on la voit pas souvent sur les RPG alors qu'elle est trop belle love Quel choix !
Bienvenue parmi nous love
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