«  Ambroise De Sade ? Si je le connais ? Bien sûr ! Il vous a parlé de moi, qu’est-ce qu’il a dit ? Non pas que je m’attendais à ce qu’il parle de moi, on ne se connaît pas. Ce que je veux dire, c’est que je le connais de vue mais pas personnellement. Evidemment, je donnerais n’importe quoi pour changer ça ! Je n’imagine pas une seule personne qui ne le voudrait pas. Je veux dire, comment ne pas remarquer un des garçons les plus craquants qui aient foulé le sol de l’école ? Il apparait au détour d'un couloir, et la magie oppère. A chaque fois, je me dis que je ne vais pas flancher et à chaque fois, je craque. En même temps, c’est vraiment dur de résister : il n’y a qu’à le regarder, ne serait-ce qu’une seconde, pour que je sente mes jambes devenir toutes molles et mes joues rougir furieusement. Parfois, je me dis que ce type ne peut pas être un sorcier comme les autres. Il a un charme fou ! Bien sûr, il a visage aux traits parfaits, presque angéliques. Un visage assez marqué, mais qui dégage quelque chose de vrai et d'irréel à la fois. Il est un peu pâle, mais ça ne fait que ressortir ses yeux bleu profonds où l’on a envie de se perde. Quand il vous regarde, on a l'impression qu'il plonge au plus profond de votre être. C'est renversant ! Et puis ses cheveux, dans lesquels on pourrait passer ses mains, encore et encore. Tellement soyeux, tellement blonds ! De l’or liquide, qui chatoie au soleil. Merlin, je donnerais n’importe quoi pour pouvoir ne serait-ce que les sentir. Et pourquoi pas dénicher ce qu'il se trouve sous son uniforme, ou ses amples chemises. Il doit être relativement fin et pas vraiment musclé, mais il reste grand et ses gestes ont comme une sorte de grâce nonchalante. Mais tout cela est secondaire. Le plus important, ce sur quoi tout le monde est d’accord, c’est son sourire. Je peux retourner la question dans tous les sens, c’est peine perdue : il sourit, et je fonds. Enfin, ce n’est pas comme s’il me souriait à moi en particulier. Il sourit tout le temps ; comme un éternel heureux de vivre. Un sourire progressif, qui illumine une à une chaque parcelle de sa peau. Comme s'il savait lui-même l'effet qu'il produit. C’est vraiment ça qui le rend si irrésistible. S’il me souriait à moi, je mourrais sur place. Pas étonnant qu’avec ça, la moitié de l’école est à ses pieds ! Mais autant dire tout de suite que je n’ai aucune chance avec lui. La concurrence est rude, surtout qu’il ne s’intéresse pas seulement aux filles apparemment. Je pari qu'il cherche aussi des filles ou des garçons avec de l'expérience. Après tout, il est en sixième année, et il vient d’une famille très prestigieuse alors, je doute qu’il puisse s’intéresser à quelqu’un comme moi. C'est donc décidé : je préfère baver de loin. Peut-être pour me protéger. Et puis aussi pour garder un infime espoir, qui sait ? » Ϟ  Anna Meyer, Sang-Mêlée. Pouffsouffle, 2ème année

« On ne peut pas dire que les relations entre moi et Ambroise soient des plus faciles. Elles sont à bien des égards désastreuses, ce jeune blambec étant absolument incapable de se faire à l'idée que ne sois plus qu'un simple sortilège de protection. Une évidence assez paradoxale quand on sait qu'il est connu pour ne pas voir la magie comme un simple moyen d'arriver à ses fins ! Tout pourrait être si simple, si merveilleux entre nous. Mais c'est aussi bête que l'autruche qui croit se cacher en enterrant sa tête sous le sable. Dans le fond, je crois que je suis en train de de révéler au grand jour la part profondément lâche de ce gamin ! Tout le monde s'extasie devant sa maturité, son charme, son élégance, sa façon de lire entre les lignes. Et c'est vrai qu'il est brillant ! C'est pour ça que je ne comprends pas pourquoi il refuse mon existence à ses côtés. Je pourrais tant lui apporter. Je suis, après tout, le reflet de sa nature véritable, son entité propre, son profond psychisme. Mais c'est peut-être pour cela qu'il me déteste autant ? Encore que détester est un bien grand mot ; force est de constatée qu'il n'a pas le choix de me voir bondir auprès de lui. Mais je suis persuadée que s'il a tant de mal à m'accepter, c'est parce que je montre au monde entier qui il est réellement. Et ça lui fait peur. Pourtant, il lui faudra bien composer avec moi ! Je suis déterminée à lui faire entendre raison. C'est un chouette garçon ; spécial, unique en son genre. Et moi aussi ! » Ϟ  Rhamnusie, lapine patronus d'Ambroise de Sade