Certes. Mais c'est la vie.

Qu'est-ce que tu veux que je fasse d'un psychomage ? Je n'ai pas spécialement envie d'aller raconter ma vie à quelqu'un qui n'en a rien à faire et qui va se contenter de me prescrire des potions pour m'assommer.
D'ailleurs, on m'a forcé à passer une évaluation psychologique, quand je suis arrivé ici, ça n'a probablement servi à rien.

Je ne sais pas. Pour être honnête, je m'emmerde ici. L'endroit est très beau, d'accord, et les gens sont très gentils et prévenants, mais ma famille me manque. Ma maison me manque. Mon boulot me manque. Je tourne en rond.
Mais bon, je n'ai pas vraiment le choix. Et puis je sais parfaitement que je suis encore trop faible pour faire quoi que ce soit d'autre que me reposer, comme tu dis. Ça me rend fou.

Non, personne.

Non, pas vraiment. Ce n'est pas de ta faute si ton patronus s'est payé ta tête. J'étais juste déçu.

Tu as probablement raison. Mais j'ai fait sans jusqu'à maintenant, je ne vois pas pourquoi ça changerait.

J'aime mon boulot, mais je ne pense pas que ce soit ce genre de réponse que tu attends.
Je ne sais pas... J'aime bien lire. J'aime bien la natation. Il y a une grande bibliothèque là où je suis, elle me rappelle un peu celle de Poudlard. Il y a aussi la mer, pas loin. Mais elle est un peu froide en ce moment.
Mais en dehors de ça, je n'ai pas grand chose à faire. Je devrais reprendre l'entraînement, j'ai perdu l'habitude d'utiliser ma magie, après tout ce temps passé enfermé. Mais je n'ai même pas envie d'utiliser ma nouvelle baguette.

Non, les visites ne sont pas autorisées ici, les rencontres se font en terrain neutre. J'aurais bien aimé, mais j'ai cru comprendre que c'était réservé aux proches.
Tu ne me dois rien, tu sais.

Je te demanderai bien comment va ta soeur, mais elle avait l'air d'aller très bien hier soir.

Je ne t'en veux pas, alors ne culpabilise pas non plus, d'accord ?

J'ai vraiment du mal à voir en quoi un psychomage pourrait m'aider. Mais, je veux bien essayer. Peut-être. Un de ces jours.

Je ne sais pas trop. Je crois que j'ai peur de constater que j'ai perdu en dextérité magique, après tous ces mois passés enfermé. C'est le comble, pour un auror de mon niveau.
Au moins, nager ne sera pas frustrant. Et je peux toujours essayer de me lancer un callesco dessus, si l'eau est vraiment trop froide.

Ce n'est pas moi qui fixe les règles, malheureusement. J'aurais bien aimé te voir, sincèrement. Voir quelqu'un d'extérieur à tout ça.

Oh, mais je n'ai pas toujours été comme ça, tu sais. Fut un temps j'étais heureux, je n'aurais pas pu rêver mieux. Et puis j'ai tout perdu d'un coup. Et après ça.. je ne sais pas. Je crois que j'ai plus ou moins inconsciemment choisi de mettre ma vie et mes sentiments en pause. Je me suis concentré sur mon métier. Ça n'a probablement rien résolu, mais sans ça je n'aurais pas tenu.
T'es gentil, mais ne t'embarrasse pas d'un vieux grincheux comme moi.

Honnêtement, j'étais trop perturbé pour y penser. Et ça ne m'arrive pas souvent, d'être déstabilisé à ce point.

Effectivement, ça me paraît compromis. C'est dommage, je suis sûr que tu seras un bon psychomage.

Je sais parfaitement que tu as raison, et je n'ai pas envie de me transformer en vieillard impotent avant l'heure, mais.. c'est dur. J'essayerai demain, si je ne suis pas trop fatigué. Mais je sais qu'il y a un épouvantard dans la salle d'entraînement et je ne suis pas certain d'avoir envie de savoir quelle forme il pourrait prendre à présent pour moi.
Et pourquoi pas ? Ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas vu la mer. Dans le pire des cas, si jamais je meurs d'une pneumonie, je te lègue mon chat.

Je l'espère aussi. On verra bien.

Je n'ai jamais vraiment imaginé ni souhaité être un exemple de quoi que ce soit. J'aurais préféré avoir une vie sans histoires.
Cela dit, le sentiment est réciproque. Pour moi aussi c'est agréable de pouvoir discuter et recevoir du courrier, ça me rappelle que j'existe quand j'ai l'impression d'être en train de disparaître.

Et heureusement que tu plaisantes, tu m'as déjà assez palpé comme ça la dernière fois (je ne m'en plains pas, cela dit).

Tu aimes vivre dangereusement, à ce que je vois. Quoique, ça pourrait peut-être marcher avec Von Sachsenheim.

Je ne me fais pas de souci là-dessus.

Je ne pense pas que Mittens supporterait un autre maître que moi, de toute façon. Elle est très possessive.
Ça va, je trouverai autre chose.
Tu ne t'es jamais baigné dans le lac noir ?

Sans doute. Mais certains ont quand même plus de chance que d'autres, sur ce point.

Je n'ose imaginer à quoi aurait ressemblé l'article paru dans le journal de l'école, si ça avait été le cas.

Orpheus Von Sachsenheim, le professeur d'Histoire de la Magie. Mais si je te dis le type qui porte des pantalons roses, se balade avec un boursouflet dans un sac à main et porte un parfum dégueulasse qui sent à dix mètres à la ronde, ce sera peut-être plus parlant.

Tu commences tôt, dis-donc.
Pas de conneries, d'accord ? Vu que je ne suis plus là pour te ramener à ton dortoir par la peau du cou, je m'inquiète.

Le calmar géant ne m'a jamais embêté, toutes les fois où je m'y suis baigné. C'est même une créature plutôt pacifique, elle est juste un peu facétieuse, et elle s'ennuie, je pense.
Personnellement, je la coinçais dans le bracelet de ma montre, mais chacun sa technique, je ne juge pas.

Parfois je me dis que c'est vraiment trop compliqué d'être humain, et j'envie mon chat.

Aucune idée, mais les murs ont des oreilles et les nouvelles vont vite à Poudlard, ce n'est pas nouveau.
Ça signifie sans doute que certains de tes petits camarades Gryffondor ne sont pas très fiables.

Certes, mais ton patronus ne l'est pas. Tu ne vas pas me dire qu'elle ne l'a jamais remarqué. Il paraît que c'est un bon prof, mais il est beaucoup trop tape-à-l’œil à mon goût.
Et puis il n'a pas arrêté de m'emmerder, après la publication de l'article sur nous.

Tant mieux, parce que je ne suis pas certain que mes collègues qui s'occupent de la sécurité du château soient aussi compréhensifs que moi. Et ils n'aiment pas trop les bisous non plus, à mon avis.

Pourquoi pas ? Je ne comprends pas pourquoi tout le monde semble avoir décidé que c'est une sale bête et qu'il faut l'éviter. C'est juste une créature méconnue et incomprise. Et personnellement, je préfère essayer de comprendre les choses plutôt que de les rejeter.

Rassure-moi, on parle toujours de ta baguette magique, là ?

Dommage qu'ils soient si éphémères.

En tout cas, ce n'est pas un Serpentard qui est venu se rincer l’œil pendant qu'on discutait, pour ensuite aller écrire des conneries dans ce fichu journal.
Les apparences sont souvent trompeuses et la réalité est plus complexe qu'il n'y paraît.
« Les plus petits esprits ont les plus gros préjugés », disait un écrivain moldu, et c'est assez révélateur. Je pense qu'il est important de garder un esprit ouvert et critique, surtout par les temps qui courent. Petit conseil de la part du Serdaigle que je suis.

C'est drôle, je me suis fait la même réflexion, la première fois que je l'ai vu.
Pas bonnes, non, c'est le moins qu'on puisse dire. Il n'a jamais été ouvertement irrespectueux avec moi, mais tout dans son attitude criait le contraire. Et après la parution du journal, il n'a pas raté une seule occasion pour me le rappeler et se foutre de moi.
Pourquoi j'aurais dit une chose pareille ? Ça aurait pu foutre ma carrière en l'air si c'était remonté jusqu'à mes supérieurs.

J'espère sincèrement que c'est du sarcasme.

Si tu dois avoir des ennuis avec un des habitants du lac, je ne pense pas que ce sera le calmar. Les êtres de l'eau sont bien plus vicieux.

Non ça ne m'est jamais arrivé, et si on pouvait arrêter de parler de ça, ça m'arrangerait.

Ça doit probablement vouloir dire qu'il est temps de ranger la bouteille.

Je viens de passer une heure à fouiller dans la bibliothèque à la recherche d'un dictionnaire d'Italien.
Et je suppose que ce n'est pas totalement faux, en effet.

Ce n'est pas grave, ne t'inquiète pas. J'espère que tu fais attention à toi, tout de même.

Je m'en suis douté.
J'aurais volontiers dit oui, mais à ce qu'il paraît il n'est même plus au château.

J'espère bien que je suis le seul.

Ne cherche pas à comprendre, c'est moi qui fatigue.

Tu m'inquiètes. Tu sais que tu peux m'en parler si ça ne va pas. Même si je suis loin et que je ne peux pas faire grand chose, j'en suis désolé.



ps : c'est moi ou tu as renversé une bouteille de parfum sur ta lettre ? L'odeur a fait fuir mon chat quand j'ai ouvert l'enveloppe (par contre, moi j'aime bien)

Comment veux-tu que je ne fasse pas attention alors que je suis entouré d'une armée de psychomages et de personnel soignant ? C'est même presque lassant, à force.

Tu es sûr ?
Moi ça va. Pourquoi ça n'irait pas ? Je tourne en rond, mais à part ça rien à signaler.

C'est ingénieux. Même si là, pour le coup, c'est plus une agression olfactive qu'autre chose. Enfin, ce n'est pas désagréable, cela dit.

Non, tu as raison. Je ne leur fais pas vraiment confiance.

Je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée, mais.. si tu veux.
Je fais des cauchemars horribles toutes les nuit, ou bien je ne dors pas, il n'y a pas d'entre-deux. Je suis crevé et j'ai l'impression de perdre pied. Voilà.
À toi maintenant.

Je suis majeur et consentant, ça va.

Je n'en ai pas envie.

Je ne sais pas trop, je m'en souviens rarement au réveil. J'ai juste la sensation qui reste. Des formes, des silhouettes. Ça ressemble à des détraqueurs. J'ai l'impression de les voir partout.

Je compatis. Mais ça s'arrangera. Enfin, je te le souhaite en tout cas. La famille, c'est trop précieux pour gâcher le temps qu'on passe avec à se prendre la tête.

C'est pour me remercier de t'avoir fait la surprise de ne pas être une femme, c'est ça ? Ça fait beaucoup de surprises entre nous.

Je n'ai pas spécialement envie qu'ils me fassent la morale.

Ouais, j'en ai vu. D'un peu trop près. Un peu trop longtemps.
C'est le moins qu'on puisse dire. Celle qui dort dans ma chambre doit en avoir assez de m'entendre me réveiller en hurlant presque toutes les nuit.
Peut-être que si j'allais voir ce foutu psychomage il me donnerait quelque chose. Mais j'ai déjà du mal à faire la différence entre la réalité et ce qu'il y a dans ma tête, sans rien, alors si je commence à me bourrer de potions de sommeil et de calmants...
Y a rien d'autre qui m'empêche de dormir, outre le fait que j'ai mal. Mais ça, je peux pas vraiment m'en plaindre.

Tu comptes m'envoyer des fleurs ? Ou pire, des chocolats. J'en ai déjà reçu une boîte la semaine dernière, mais elle venait d'un con, alors je l'ai jetée.

Sans doute. Je n'ai pas confiance.

Mouais... je vais y réfléchir. Mais je ne pense pas que la raison de ces cauchemars va s'en aller de sitôt. Ni même s'en aller tout court.
(Et c'est un peu fort de café, quand même, de la part de quelqu'un qui passe la majeure partie de son temps à se bourrer la gueule. Et après tu me dis de ne pas m'inquiéter pour toi.)

Tu as toute mon attention.